Stanley Kubrick

Stanley Kubrick

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Stanley Kubrick

Autoportrait de Kubrick (vers la fin des années 1940)
Nom Stanley Kubrick
Naissance 26 juillet 1928
New York États-Unis États-Unis
Mort 7 mars 1999
Hertfordshire banlieue de Londres
Autre(s) activité(s) scénariste et producteur
Réalisation(s) Les Sentiers de la gloire, 2001 : l'odyssée de l'espace, Orange mécanique, Shining
Conjoint(e) Toba Metz (1948-1951)
Ruth Sobotka (1954-1957)
Christiane Kubrick (19581999)
Site officiel http://kubrickfilms.warnerbros.com/

Stanley Kubrick est né le 26 juillet 1928 à New York, dans le quartier du Bronx, d'une famille juive américaine originaire d'Europe centrale, et décédé le 7 mars 1999 à son domicile d'Hertfordshire dans la banlieue de Londres. Il fut à la fois directeur de la photographie, réalisateur, producteur, scénariste, acteur et monteur. Esthète, très exigeant sur la qualité d’une œuvre cinématographique, Stanley Kubrick a légué au cinéma une œuvre variée et d’une grande intensité, avec des films comme Les Sentiers de la gloire, 2001 : l'odyssée de l'espace, Orange mécanique, Shining.

Ses longs métrages ont toujours suscité la polémique, lui assurant une réputation d’intellectuel provocateur, teinté d'une vision pessimiste de la vie, et divisant les critiques qui ont cependant tous loué sa contribution à l'art cinématographique.

Sommaire

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Biographie [modifier]

Stanley Kubrick est né à New York dans le quartier du Bronx, au sein d'une famille d'émigrés juifs[1] d'origine polonaise. Il a une sœur de six ans sa cadette, Barbara, née en 1934. Son père Jacques Leonard Kubrick[2] (1901-1985) médecin, pianiste, photographe amateur, lui apprend à jouer au échecs — passion qui le suivra toute sa vie[3]. Sa mère Gertrude (née Perveler 1903-1985), chanteuse et danseuse, lui donne le goût des livres et de la lecture. Il rêve de devenir batteur de jazz professionnel.

À l'école de 1941 à 1945 il s'ennuie : à part la physique rien ne l'intéresse, et il n'arrivera pas à obtenir une moyenne suffisante pour s'inscrire à l'université. D'autant plus que la guerre terminée, les soldats reviennent du front, et les places sont chères.

Pour son treizième anniversaire, son père lui offre son premier appareil photo. Cette nouvelle activité le passionne et le détourne du jazz : il prend de nombreuses photos et les développe chez lui dans une chambre noire. Il deviendra le photographe officiel de son collège.

A 17 ans, il se fait remarquer par le magazine Look avec sa photographie d'un vendeur de journaux en larme après la mort de Franklin Roosevelt. Le magazine l'engage comme photographe indépendant[4]. Kubrick y travaillera durant quatre années. Déjà perfectionniste, pour réaliser une seule photo[5] il en prend plusieurs centaines.

Son premier « photos-récit » est intitulé Prizefighter (le professionnel) et suit une journée de la vie du boxeur Walter Cartier — journée qui se termine par une victoire par KO lors de son combat contre Jimmy Mangia. C'est ce photo-récit qui sera à l'origine du premier film de Stanley Kubrick : Day of the Fight.

En 1948, à l'age de 20 ans, il se marie avec une camarade de classe Toba Metz. Ils s'installent dans Greenwitch Village. Pendant ses premières années de photographe de magazine, Kubrick fréquente assidûment les salles de cinéma. Ses goûts sont éclectiques, avec une préférence pour le cinéma d'auteur européen comme Bergman, Antonioni, Fellini [6]. Les films de Max Ophüls — mouvement complexe et sans heurt de la caméra, travelling — vont influencer fortement le jeune Stanley Kubrick au début de sa carrière cinématographique. Mais vont également le vouer aux gémonies d'une partie de la critique française, Les Cahiers du cinéma notamment, dans lesquels Jean-Luc Godard décrit « un cinéaste tape-à-l'œil qui copie froidement les travellings d'Ophüls[7] ».

En 1950 Stanley Kubrick âgé de 22 ans, se décide à sauter le pas et se lance avec un ami d'enfance dans le cinéma de façon autodidacte : il n'a jamais fréquenté d'école de cinéma. En 1951, il divorce de sa première femme, Toba Metz.

Le cinéma [modifier]

Premiers films [modifier]

Courts métrages et série TV [modifier]

Entre 1950 et 1951, Kubrick réalise deux documentaires filmés en 35mm, auto financé (budget de 3900$), consacrés à un boxeur et à un missionnaire.

  • Day of the Fight, une journée du boxeur poids moyen Walter Cartier. D'une durée de 16 minutes, ce film sera distribué par la RKO.
  • Flying Padre, deux jours dans la vie du révérend Fred Stadtmueller, un missionnaire catholique. D'une durée de 9 minutes, ce film sera distribué par la RKO.

Ces deux documentaires seront vendus à la RKO pour 100 $ de bénéfice.

En 1952, à la demande de Richard de Rochemont, futur producteur de son premier film Fear and Desire, Kubrick coréalise un épisode pour la série télévisée Omnibus consacré à Abraham Lincoln. Par la suite il réalise plusieurs épisodes toujours en qualité d'assistant réalisateur.

En 1953, Kubrick réalise son premier documentaire en couleur The Seafarers (les marins). On retrouvera dans ce film promotionnel sur la marine marchande, les travellings à la Max Ophüls[8].

Longs métrages [modifier]

En 1953, il réalise à l’âge de 25 ans son premier long métrage : Fear and Desire (Peur et désir) tourné près de Los Angeles. Ce film, produit avec l'aide de ses proches et de Richard de Rochemont, raconte l'histoire d'un groupe de soldats chargés en pleine guerre d'aller éliminer une troupe ennemie. Ce film reçoit une critique honorable, ce qui encourage Kubrick, il quitte définitivement le magazine Look. Pendant le tournage du film, il rencontre sa future femme Ruth Sobotka. Mais le film sera un échec commercial. Plus tard le trouvant trop présomptueux et immature, il le retire des circuits de distribution et en interdit toute projection.

En 1954, Le Baiser du tueur (Killer's Kiss), son second long métrage, tourné dans les rues de New York, raconte l'histoire d'un boxeur minable obligé de fuir la mafia. Ce film démontre le talent de Stanley Kubrick pour la photographie, qui fut récompensé par un Léopard d'or au Festival de Locarno et confirme la maîtrise technique et l'originalité dans la scène de règlement de compte avec les mannequins. Il y prouve ses capacités à jouer avec l'ombre et la lumière[9]. Avec ce film il attire l'attention de James Harris, producteur indépendant, ensemble ils fondent la Harris-Kubrick Pictures.

En 1956, de leur association naît le troisième film de Kubrick : L'Ultime Razzia (The Killing), un film noir de braquage comme il en existait beaucoup à l'époque. Mais Kubrick le sublime en fragmentant l'histoire que seule la voix-off permet de reconstituer. Cet emploi du flashback, très influencé par le Citizen Kane d'Orson Welles, aura une forte influence sur Quentin Tarantino, qui dès Reservoir Dogs, va en faire une de ses marques de fabrique.

Au cours du tournage, il démontre à son équipe technique ses connaissances et son intérêt pour la photographie et la prise de vue[9]. Pour lui, un réalisateur est à la fois metteur en scène et technicien. Il y affirme également son autorité : pendant le tournage, le chef opérateur, Lucien Ballard, change l’objectif que Kubrick avait choisi pour une scène avec un travelling, ainsi que son emplacement. Ballard explique à Kubrick que cela n’aura aucune incidence sur les changements de perspective. Calmement, le cinéaste lui intime l’ordre de remettre la caméra à son emplacement d’origine avec l’objectif initial, ou bien de quitter le plateau et de ne jamais y revenir[9]. Ballard obéit et le tournage se termine tranquillement.

Malgré cela, on ne voit en lui qu'un nouveau maître de film noir. Orson Welles interrogé par André Bazin sur les autres cinéastes, déclare : « L'Ultime Razzia de Kubrick n'est pas trop mal ». Dans Les Cahiers du cinéma, Jean-Luc Godard lui reconnaît des qualités sans pour autant l'acclamer :

« C'est le film d'un bon élève sans plus. Ce qui correspond, chez Ophüls, à une certaine vision du monde, n'est chez Kubrick qu'esbroufe gratuite. Mais il faut louer l'ingéniosité de l'adaptation qui, adoptant systématiquement la déchronologie des actions, sait nous intéresser à une intrigue qui ne sort pas des sentiers battus[10]. »

Maturité [modifier]

Les Sentiers de la gloire [modifier]

Article détaillé : Les Sentiers de la gloire.

En 1957, il dirige Kirk Douglas dans le film Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory), film sur l’absurdité de la guerre et ceux qui la font.

Ce film se déroule durant la Première Guerre mondiale, l'armée française décide de lancer une de ses unités dans des attaques désespérées contre les lignes allemandes retranchées à Verdun. Les soldats, pris sous un feu ininterrompu, ne peuvent sortir de leurs positions. Suite à cet échec qui met sa carrière en péril, un général ambitieux charge le colonel Dax, campé par Douglas, de désigner plusieurs responsables, qui sont fusillées pour l'exemple.

Harris et Kubrick envoient une copie du scénario à Kirk Douglas ; celui-ci répond « Stanley, je crois que ce film ne fera pas un rond, mais il faut absolument le tourner[11] ». Ce film voit apparaître des séquences qui caractérisent Kubrick et qu'il ne cessera de perfectionner par la suite, travelling arrière, utilisation intelligente de la musique, mouvement complexe de la caméra sans heurt.

Steven Spielberg
Steven Spielberg

Plusieurs scènes restent célèbres :

  • la marche ininterrompue du colonel Dax dans les tranchées de ses soldats, scène que l'on retrouvera dans le labyrinthe de Shining mais tournée avec une steadicam (mouvements plus lents, demi-tour, etc.)
  • La scène finale (celle du chant de la jeune femme, jouée par sa future épouse Christiane Kubrick) montre la capacité de Kubrick à filmer l'émotion sans tomber dans la sensiblerie.

Le film est projeté à Munich le 18 septembre 1957, [12]le film est perçu comme une critique directe de l'armée française, proche des évènements réels de 1917. le film reçoit plusieurs récompenses dont le prix Chevalier de la Barre. Sous la pression d'association d'ancien s combattants français et belges, le gouvernement français proteste auprès de la United Artists, mais ne demande pas la censure du film. Devant l'ampleur du mouvement contestataire, les producteurs du film ne le présentent pas à la commission de censure. Le film ne sera projeté en France qu'en 1972. Il est à noter que de nombreux pays en Europe comme la Suisse, refusent également de le diffuser.[réf. nécessaire]

Pendant le tournage du film en Allemagne, il rencontre une jeune actrice allemande Christiane Susanne Harlan, il divorce de Ruth Sobotka en 1957 et se marie avec Christiane Kubrick en 1958. Son frère, Jan Harlan deviendra le producteur exécutif de Kubrick à partir de 1975.

Dans l'œuvre de Kubrick, c'est le film préféré de Steven Spielberg[13].

Spartacus [modifier]

Articles détaillés : Spartacus (film) et Spartacus.

Après, le succès commercial du film Les Sentiers de la Gloire et insatisfait du travail du réalisateur Anthony Mann, Kirk Douglas, acteur et producteur principal du péplum Spartacus, sollicite Kubrick pour terminer la réalisation. Celui-ci accepte et termine le film ; le tournage dure 167 jours, partagé entre la Californie et l’Espagne pour les scènes de combat tourné avec 10 000 figurants de l'armée Espagnol. Mais des conflits artistiques apparaissent rapidement avec Kirk Douglas et le directeur de la photographie Russel Metty. Kubrick parvient toutefois à tirer son épingle du jeu, il interviendra notamment sur le scénario qu'il trouve moralisateur et sans intérêt.

« Dans Spartacus, j'ai essayé de rendre l'histoire aussi authentique que possible. Je devais lutter principalement contre un scénario bête[14]. »

Le film aura un grand succès critique et commercial et gagnera quatre Oscar. Quelques années plus tard, Kubrick renie le film dont il garde un souvenir amer[15].

Dans l'œuvre de Kubrick, c'est le film le plus impersonnel.

L'exil à Londres [modifier]

En 1961, Kubrick s'exile et quitte définitivement les États-Unis pour s'installer avec sa famille à Hertfordshire dans la banlieue de Londres en Angleterre. Les raisons de son exil sont nombreuses : Au début des années 1970 le gouvernement britannique favorise la création cinématographique sur son sol par des aides financières généreuses[16]. Pour la réalisation de son futur projet Lolita, Kubrick préfère « contourner » la censure et les ligues puritaines américaines[17]. Pendant le tournage de Lolita, la famille Kubrick, trouve le mode de vie anglais plus adapté à leur style de vie et ils décident d’acheter une grande maison au nord de Londres[18].

Kubrick dira :

« À côté de Hollywood, Londres est probablement le deuxième meilleur endroit pour faire un film, en raison du degré d'expertise technique et les équipements que vous trouvez en Angleterre. »

Lolita [modifier]

Articles détaillés : Lolita (film, 1962) et Lolita.

En 1962, Kubrick réalise Lolita, son premier film polémique sur le sol anglais, d'après le sulfureux roman de Vladimir Nabokov, qui l'aide à écrire le scénario. James Mason y campe un homme d'âge mûr pris d'une passion ardente pour une adolescente, Lolita, âgée de 12 ans dans le livre, 15 ans dans le film (un âge jugé plus acceptable pour un film commercial) interprétée par Sue Lyon qui obtiendra le Golden Globe de la meilleure actrice. Peter Sellers y fait une interprétation remarquée.

Le film, tout comme le roman, provoque la foudre des puritains, qui trouvent le film trop sulfureux malgré sa mise en scène très chaste, très loin des orgies d’Eyes Wide Shut trente-sept ans plus tard. Pourtant à l'époque, Kubrick reconnaît que s'il avait pu prévoir la sévérité de la censure américaine envers le film, il ne l'aurait probablement pas réalisé.

Le film est présenté au Festival de Venise en 1962, mais la critique est déçue[19]. Le schéma d'accueil du film par la critique reste le même par la suite. Une partie ne lui fait jamais de cadeau, tandis que l'autre l'admire. Le film obtient de bons résultats sur le sol américain.

Docteur Folamour [modifier]

Article détaillé : Docteur Folamour.

En 1963, Kubrick prépare son nouveau film Docteur Folamour ou : Comment j'ai appris à cesser de m'inquiéter et à aimer la bombe (Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb), considéré comme un chef d'œuvre d'humour noir.

Kubrick se tient constamment au courant de l’actualité et s’abonne à des revues militaires et scientifiques [20]. Il lit le roman de Peter George, Red Alert, paru en Angleterre sous le titre de Two hours to doom[21]. Il réfléchit depuis longtemps à une histoire où une guerre nucléaire serait déclenchée soit par accident, soit à cause de la folie d’un personnage [22].

Le roman de Peter George correspond à ses attentes. Il s’associe avec Peter George et Terry Southern, auteur du scénario de Easy Rider, pour préparer le scénario.

Le tournage débute le 26 janvier 1963, aux Studios Shepperton de Londres, pour s’achever quatre mois plus tard [23]. La distribution comprend Peter Sellers qui tient les rôles du Président des États-Unis, du docteur Folamour, ancien chercheur nazi et handicapé recruté par l'armée américaine (clin d'œil à la trajectoire de plusieurs scientifiques nazis, dont Werner von Braun), et du Général Lionel Mandrake. Une très grande liberté d’improvisation est laissée à Peter Sellers, filmé par trois caméras, tandis que le reste de la distribution et l’équipe technique doivent observer une grande rigueur. Le film doit se conclure par une bataille de tartes à la crème dans la Salle de Guerre, avec le Président et tous ses conseillers militaires. La scène est filmée, nécessitant de semaines de tournages, mais Kubrick décide de la retirer du montage final.

Farce burlesque où la guerre nucléaire totale est déclarée suite à l'action d'un commandant devenu fou et d'un système de défense automatique, ainsi qu'une satirique des milieux politico-militaires, ce nouveau film sort en pleine Guerre froide. Le risque de voir l’un des deux protagonistes employer l’arme atomique est élevé. Un problème de taille apparaît : un film réalisé par Sydney Lumet avec Henry Fonda dans le rôle principal, traitant du même sujet, est sur le point de sortir. Kubrick intente un procès pour plagiat, et obtient gain de cause. Le film de Lumet ne sortira qu’en 1964. Docteur Folamour sort sur les écrans le 29 janvier 1964, et se trouve nominé quatre fois à l’Oscar : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure adaptation cinématographique.

2001 : l'odyssée de l'espace [modifier]

Article détaillé : 2001 : l'odyssée de l'espace.

À partir de cette époque, Kubrick travaille de plus en plus lentement, poussant de plus en plus loin son perfectionnisme et sa volonté d'expérimentation technique. Kubrick va passer cinq ans à développer son prochain film 2001 : l'odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey), qui, par sa beauté plastique et sa mise en scène, marque un tournant dans le cinéma mondial, en particulier en science-fiction.

Pour la rédaction du scénario, il sollicite l’écrivain Arthur C. Clarke alors au Sri Lanka et qui a écrit La Sentinelle dont le film est inspiré.

Le tournage du film, sous le titre provisoire de Voyage au-delà des étoiles, débute le 29 décembre 1965[24], dans un premier temps aux studios Shepperton, puis se poursuit aux Studios Borehamwood, plus proches de la villa où Kubrick a emménagé. MGM et Cinérama financent le film, dont le budget s’élève à six millions de dollars[25]. Pour la première fois, le cinéaste interdit le plateau de tournage à la presse. Ce qu’il fera systématiquement par la suite.

Kubrick n’est pas un partisan des films où les décors et les monstres sont en papiers mâchés ou en cartons. Il souhaite que les décors de son film soient techniquement réalisables dans le futur qu’il présente. C’est Tom Howard, lauréat de l’Oscar des meilleurs décors en 1946 pour Le voleur de Bagdad[réf. nécessaire], qui est chargé de réaliser les décors de la savane préhistorique. Wally Veevers conçoit les vaisseaux et le bus lunaire. On construit également une centrifugeuse de 750 000 dollars. Pour les effets spéciaux, Kubrick s’entoure d’éminents collaborateurs parmi lesquels Harry Lange, ancien conseiller de la NASA, et Marvin Minsky, directeur d’un laboratoire d’intelligence artificielle[26]. Le tournage va nécessiter quatre mois de travail pour les acteurs, et dix-huit pour les effets spéciaux.

Pour la première fois, il décide d’incorporer de la musique classique : Le Beau Danube bleu de Johann Strauss, Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, et György Ligeti pour la musique de la séquence de la porte stellaire.

Arthur C. Clarke écrit un roman à partir du scénario et décide de l’appeler 2001 : l’odyssée de l’espace. Kubrick choisit ce titre pour son film et fait pression auprès de l’écrivain pour qu’il retarde la sortie de son livre. La réputation de Clarke est telle que le livre pourrait occulter le film. L’écrivain accepte et décide de lui dédier son livre. Le film est un triomphe dont l’influence est gigantesque : la NASA va emprunter les noms de Jupiter, Discovery ou Ulysse pour ses futurs projets. De son côté, George Lucas, réalisateur de Star Wars, déclare après la mort de Kubrick que s’il n’avait pas fait ce film, il n’aurait probablement pas réalisé sa saga.

Kubrick reçoit l'Oscar des meilleurs effets spéciaux, le seul et unique Oscar de sa carrière, pour la qualité de son travail. Une remarquable équipe l'a aidé dans cette tâche, mais comme Kubrick est à la fois concepteur et créateur de quasiment tous les effets spéciaux du film, c'est à lui que l'on décerne la statuette. C'est également le début de la légende que le cinéaste va volontairement se forger : celle d'un homme qui, tel un ordinateur, enregistre une incroyable quantité d'informations, devenant un expert de la mise en



27/08/2007
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