Alcool : s'en libérer grâce au Baclofène ?

 

Alcool : s'en libérer grâce au Baclofène ?

Alcool : s'en libérer grâce au Baclofène ?

Dans son livre "Le dernier verre", le Dr Olivier Ameissen raconte son naufrage dans l'alcoolisme et sa résurrection grâce au Baclofène, un médicament utilisé normalement contre les contractions musculaires.

Depuis, il a prescrit le Baclofène à de nombreuses personnes dépendantes à l'alcool et obtenu des résultats spectaculaires. D'autres médecins lui ont alors emboîté le pas...

Le Baclofène : un relaxant musculaire pour se sevrer de l'alcool ?


Le Baclofène est vendu en France sous le nom de Lioresal ou Baclofène Zentiva, ou Baclofène Irex. Ce médicament est un relaxant musculaire (myorelaxant) exerçant une action décontractante sur les muscles. Il est utilisé dans le traitement des contractures douloureuses (contractions involontaires) accompagnant la sclérose en plaques ou les contractures spastiques des affections médullaires (d'étiologie infectieuse, dégénérative, traumatique, néoplasique), les contractures spastiques d'origine cérébrale.
Le Baclofène semble présenter aussi un effet dans les problèmes de dépendance à l’alcool voire à la nicotine, au cannabis, etc.  Pour l'instant, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et Produits de Santé (ANSES) considère que « l’efficacité du Baclofène (Lioresal et génériques) dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance n’a pas été démontrée à ce jour »

Comment le Baclofène peut-il agir sur l'alcoolisme ?


Le Baclofène, pris à dose suffisante, c’est-à-dire souvent supérieure à la dose employée pour les contractures musculaires, diminue l’appétence pour l’alcool, ce besoin irrépressible de boire, appelé aussi le craving. Un patient sous Baclofène à dose adaptée ne ressent plus ce besoin irrépressible de boire.

Le Baclofène peut-il être prescrit en cas de dépendance à l’alcool ?


En France, le Baclofène ne possède pas d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour être prescrit comme médicament anti-dépendance. Autrement dit, officiellement, les médecins ne sont pas autorisés à le prescrire dans cette indication, ou alors, à leurs risques et périls sur le plan judiciaire. Pourtant, certains médecins le prescrivent déjà en leur âme et conscience. En effet, le nombre de décès dus à l’alcool en France est très important (120 morts par jour), alors que le risque du Baclofène semble bien inférieur…

Les études scientifiques autour du Baclofène


Même si l’Autorisation de Mise sur le Marché n’existe pas pour les personnes dépendantes à l’alcool, l’ANSES reconnaît que « des données observationnelles ont récemment mis en évidence des bénéfices cliniques chez certains patients ». Et cette agence du médicament soutient deux études visant à explorer scientifiquement l’intérêt du Baclofène dans le traitement de l’alcoolisme. La première, l’étude Bacloville, est réalisée en ville et l’autre, l’étude Alpadir, en milieu hospitalier. Le but de ces études est d’identifier et analyser les effets indésirables, ainsi que l’efficacité du médicament, afin de s’assurer que le rapport entre risque et bénéfice est positif pour les candidats à ce traitement. Ces études, initiées en 2012, ont une durée minimale d’un an et sont toujours en cours. Elles ne devraient pas tarder à donner des résultats.

Recommandation temporaire d'utilisation du Baclofène


En attendant ces résultats que l’on espère très positifs, un dispositif qui permettrait d’encadrer et de sécuriser les prescriptions est en cours à l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé, la RTU ou recommandation temporaire d’utilisation. Il permettrait à certains médecins de prescrire du Baclofène en attendant son éventuelle autorisation de mise sur le marché.

Baclophène et autres dépendances...


Après l’alcool, si les études se révèlent positives, on peut espérer des études sur la dépendance au tabac, au cannabis, à la cocaïne, l’héroïne, le jeu compulsif, la boulimie, les addictions sexuelles, etc. Si l’on avançait en ce sens, le Baclofène aurait devant lui une belle carrière pour sauver bien des vies… à un prix très bas. En effet, ce médicament étant en vente depuis longtemps et « générériqué », son prix n’est pas un problème. Il pourrait même (rêvons un peu) permettre des économies à l’Assurance Maladie s’il se révélait très efficace. Car le traitement des addictions est aujourd’hui long et complexe…

 

 



31/05/2013
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