Amour
Amour
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
L’amour est un sentiment envers un être ou une chose qui consiste en une affection positive profonde poussant les personnes qui la ressentent à adopter un comportement, plus ou moins rationnel, les entraînant principalement à rechercher une proximité tendre, physique, intellectuelle, passionnée, voire imaginaire, vis-à-vis de l'être aimé.
L'amour peut être, selon la situation, faible, fort ou obsessif. Selon ces critères, il peut être plus ou moins contrôlé par la personne qui le ressent.
Par extension, l'amour désigne nombre de choses qui sont liées à ce sentiment, telles que, par exemple, l'être aimé lui même (« Mon amour »).
Sommaire[masquer] |
Importance de l’amour [modifier]
L'amour est un sentiment, une valeur, ou une pulsion.
Une notion complexe [modifier]
L’amour est une notion complexe débattue depuis des siècles et encore débattue de nos jours. Cette notion est un sujet de médecine (pourquoi l'amour), de psychologie (l'impact de l'amour et de son absence), de sociologie (son rôle dans les relations humaines), de philosophie (dans quel but aimer ?), de théologie (l'amour de Dieu), d'Art (l'amour dans tous ses arts), de divertissement (les plaisirs de l'amour) et d'économie (le commerce de la rencontre amoureuse).
Dans la Grèce antique [modifier]
Ce que nous désignons sous le terme d'amour, recouvre trois sentiments distincts de la Grèce antique : l’éros, la philia, et l’agapê.
- La philia se rapproche de l'amitié telle qu'on l'entend aujourd'hui, c'est une forte estime réciproque entre deux personnes de statuts sociaux proches. Elle ne pouvait exister à l'époque qu'entre deux personnes du même sexe, du fait de l'inégalité entre les sexes. C'est une extension de l'amitié.
- L’éros désigne l'attirance sexuelle, le désir. Il est l'une des passions néfastes que produit l'épithumia dans la pensée platonicienne. Cependant il pouvait se mêler à la philia à travers la pédérastie.
- L’agapê est l'amour du prochain, une relation univoque que l'on rapprocherait aujourd'hui de l'altruisme. Il se caractérise par sa spontanéité, ce n'est pas un acte réfléchi ou une forme de politesse mais une réelle empathie pour les autres qu'ils soient inconnus ou intimes. Dans la tradition chrétienne des pères de l'Église, ce mot est assimilé au concept de charité, bien que celui-ci soit plus proche d'une relation matérielle établie avec des personnes en souffrance. L’agapê originel ne revêt pas cette connotation morale de responsabilité devant une autorité divine.
Thème philosophique [modifier]
« Vivre d'amour et d'eau fraîche » est un idéal rêvé par certains. Ni guerre ni labeur ; uniquement l'amour. « Peace and Love » (« Paix et amour »). Plaisir de la non-violence, de la séduction, de l'érotisme et des divertissements sexuels.
L'amour est un thème abordé avec profondeur par la philosophie. Par exemple, pour répondre à cette question : l'homme est-il à la source de l'amour qu'il vit ou l'amour est-il un concept naturel qui s'impose à l'homme ?
- Georges Bataille, L'Érotisme
- Georges Bataille, Les Larmes d'Éros
- Michel Onfray, Théorie du corps amoureux
- Vincent Cespedes, Je t'aime. Une autre politique de l'amour
- Ovide, L'Art d'aimer
- Ovide, Les Remèdes à l'amour
- Platon, Le Banquet
- Platon, Phèdre
- Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
- Vatsyayana, Kâma Sûtra
Composante fondamentale des religions [modifier]
Toutes les religions traitent de l'amour.
L'amour de Dieu et de son prochain est le principe fondateur de la religion chrétienne. Les sociétés judéo-chrétiennes sont fortement marquées par cette notion religieuse de l'amour. L'amour de Dieu est la force qui pousse un individu à avoir la foi en son Dieu. La théologie est la spécialité qui traite de ce sujet. L'amour du prochain se définit comme la force qui pousse un individu à rechercher la paix et le partage avec les autres. Le désir d'amour se traduit par celui d'être avec les autres, celui d'accepter de recevoir des autres et de donner aux autres, celui de dialoguer, de vivre avec, de comprendre, d'accompagner, etc.
Amour et famille [modifier]
La famille est un lieu riche en relations amoureuses : amour conjugal, amour parental, amour filial, fratrie.
L'importance de l'affection des membres d'une même famille entre eux est illustrée par l'émotion vécue dans les grands évènements tels que une naissance, un mariage, un succès, une épreuve, un accident, un décès.
L'amour défini par son contraire [modifier]
Le sentiment contraire à celui de l'amour serait la haine. Mais on dit aussi qu'une très mince frontière sépare de la haine un amour devenu passion. Par exemple, le fait de ne pas être aimé peut susciter un sentiment de vengeance envers l'objet aimé.
L'amour est un sentiment puissant, une intense émotion, voire une pulsion. L'indifférence est donc antagoniste de l'amour. Celui qui est indifférent n'est en effet, en aucune manière, réceptif et attentif à l'autre.
L'autre n'est pas amour, il agit par intérêt de l'autre. L'amour fût, mais il n'est point. Où est l'amour : dans le vice et l'absolu contraire.
L'amour et l'art [modifier]
À toutes les époques, l'amour, « la seule obsession que tout le monde désire », a inspiré les artistes de toutes disciplines. C'est un thème artistique récurrent et majeur avec le temps qui passe et ses deux conséquences : le vieillissement et la mort.
Dans les arts plastiques [modifier]
L'amour a toujours été un des thèmes de prédilection dans l'histoire de la peinture, que ce soit par la représentation de personnes en situation amoureuse ou par la symbolique ou l'allégorie, par exemple en représentant des scènes faisant intervenir des personnages mythologiques.
Certains thèmes ou personnages mythologiques ou historiques reviennent souvent au point d'en devenir des canons :
- Éros (ou Cupidon), dieu des amours profanes, est très souvent représenté. Enfant ou adolescent espiègle et capricieux, il est ailé et porte un arc avec lequel il tire des flèches d'or dans le cœur des humains, ce qui leur apporte amour et désir. Il est représenté soit dans des scènes où il est le sujet principal, soit comme personnage secondaire pour évoquer la présence symbolique de l'amour.
- Les scènes les plus représentées sont : l'amour d'Éros pour Psyché, l'enfant turbulent Éros désarmé par sa mère Vénus, la victoire de l'amour sur les œuvres humaines (voir la célèbre version du Caravage) ou la lutte entre l'amour profane et l'amour sacré.
- Vénus (ou Aphrodite), déesse de l'amour, mère de Éros/Cupidon, inspire souvent les peintres, notamment pour l'épisode de sa naissance. Elle apparaît au monde déjà adulte, nue et sortant de la mer : les versions de Botticelli (cf. La naissance de Vénus), Cabanel, Fantin-Latour ou Bouguereau comptent parmi les plus célèbres.
- La vie amoureuse tumultueuse de Zeus/Jupiter a également fait l'objet de nombreuses représentations : l'enlèvement de Léda, d'Europe ou de Ganymède sont parmi les thèmes les plus souvent traités.
- Les grandes histoires d'amour de l'histoire ou de la littérature comme Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, Ulysse et Pénélope et bien d'autres ont souvent été traitées en peinture, surtout dans les périodes romantiques (préraphaélisme, romantisme, etc.).
Par ailleurs, nombre de scènes amoureuses de la vie quotidienne des hommes ont été représentées, depuis la cour faite à l'être aimé au drame amoureux, en passant par le baiser langoureux ou le libertinage. Un exemple est le tableau de Fragonard nommé le Verrou.
Dans la littérature [modifier]
L'art poétique et le roman sont, avec la chanson, quelques-uns des moyens de prédilection de l'expression verbale de l'amour.
À travers les âges la littérature a reflété des tendances de l'amour, des divinités mythologiques à l'amour réaliste de notre époque.
Les interprétations psychologiques de l'amour [modifier]
Psychisme [modifier]
Sur le plan psychique, la psychanalyse considère que les premières relations parents-enfants sont déterminantes dans l'esprit d'une personne et de sa perception de l'amour. Les relations mère-fils ou père-fille, notamment, sont particulièrement marquantes. Les relations parents-enfants sont généralement déséquilibrées : le parent répond aux besoins de l'enfant. On dit dans ce cas que l'amour de l'enfant est captatif et celui des parents oblatif.
En grandissant l'enfant apprendrait à rééquilibrer ces relations. Cet apprentissage peut échouer à tel ou tel moment, et l'adulte en gardera un manque de maturité s'il n'en prend pas conscience et une perception de l'amour plus ou moins blessée. Les relations de ses parents entre eux seraient aussi importantes dans la construction de cette idée de l'Amour.
Combler un manque [modifier]
L'amour peut être perçu essentiellement comme la quête d'un manque, lorsque la notion oblative ne s'est pas développée.
L’amour que l’on porte à une personne ou un objet naîtrait par ce qu'il nous apporte ou est susceptible de nous apporter. "Aimer" ne serait autre qu'une façon inconsciente d'avouer sa propre impuissance à l'autonomie pour un besoin particulier à un moment donné. Besoin d’aimer ou besoin de se sentir aimé ne serait autre qu'un besoin égoïste, qu'une attente de la personne qui pourrait combler les ‘manques’ immatériels ou matériels que nous ne serions pas capables de satisfaire par nous-mêmes. Par exemple, en Occident, le besoin d'un enfant entraînerait le besoin d’une compagne ou d’un compagnon à nos côtés, besoin qui nourrit un sentiment d’amour ou de besoin d’amour pour la personne que l'on attend pour concevoir cet enfant.
La réalité psychique du besoin d’enfant résiderait plus dans un besoin de sécurité motivé apparemment par le bien de l'enfant : le nourrir et l'accompagner vers l’âge adulte. Mais cette attitude, apparemment généreuse, sous-tendrait en fait un désir caché du parent d'être accompagné vers la vieillesse.
Dans ce type de situation, « aimer » ou dire « je suis amoureux(se) », serait une façon inconsciente de dire : « j’espère que la personne pour laquelle j’éprouve des sentiments amoureux m’apportera les choses que j’attends d’elle ». Tant que l’on sent chez la personne aimée la présence des choses que l’on attend d’elle, le sentiment perdure, mais si la personne aimée perd ou ne dispose pas d’une partie de ce que l’autre attend, le sentiment d’amour s’estompe ou s’éteint. Lorsque ce sentiment s’estompe, il n’est pas rare d’entendre : « Nos deux chemins se sont séparés » car « mes besoins ont changés », « nous n’avons pas suivi la même route », etc. A ce moment, la personne qui se sent "en danger" peut être sujette à des crises d'anxiété. La personne quittée peut y être plus ou moins indifférente ; si tel n’est pas le cas celui qui est « abandonné » aura probablement un sentiment de tristesse , de jalousie, de colère ou même de haine…
Lorsqu'on analyse ce type de relation, on est tenté d'utiliser des rapports proportionnels et de donner une note de 1 à 100 à l’amour ‘offert’ à la personne aimée; par exemple 75 ; l’autre personne ne pourrait pas aimer au delà de 25… Cette relation amoureuse serait, par définition, déséquilibrée ; si le déséquilibre demeure trop important, la séparation devient la seule porte de sortie car la relation devient insupportable pour les deux parties tant les reproches, les disputes sont présentes. C'est la personne qui aime le plus qui ferait le plus de reproches ou provoquerait le plus de disputes. L’histoire d’amour qui dure serait une histoire dans laquelle la ‘note’ d’amour des deux belligérants serait proche de 50, une sorte d’équilibre mû par les indispensables projets avoués ou inavouables des deux êtres qui s’aiment.
Les comportements amoureux [modifier]
|
Zoologie : comportements amoureux chez les hominoïdes [modifier]
Zoologiquement, la vie et le comportement sexuels de l'homme présentent de nombreux points communs avec ceux des autres primates, et plus généralement avec l'ensemble des mammifères. L'observation de l'espèce la plus proche de l'homo sapiens sapiens, le chimpanzé nain du Congo ou bonobo (Pan paniscus), ainsi que celle des autres grands singes, suggère que l'amour ne serait qu'une forme évoluée de phénomènes existant déjà chez nos cousins sous forme atténuée.
Physiologiquement, le coït tel qu'on l'observe chez l'homo sapiens ne diffère guère de l'accouplement chez les grands singes. En revanche, la séquence amoureuse, des premières approches, de la séduction jusqu'à l'accouplement, semble avoir évolué parallèlement à l'hypertrophie du cortex cérébral dont a été dotée notre espèce au cours de son évolution récente. Les aptitudes à l'idéation, l'imagination, l'anticipation et à la stratégie qui en résultent ont complexifié le processus à l'extrême.
L'attachement durable, la formation de couples relativement stables s'observe également chez nos cousins, mais sans atteindre la diversité des comportements individuels, la durée, et le rôle fondamental de l'imaginaire constatés dans la vie amoureuse humaine.
Un autre facteur qui nous distingue des singes, avec d'énormes conséquences, est la disponibilité quasi constante de la femelle humaine à l'accouplement, ce qui n'existe pas chez les autres mammifères.
Les zoologues se sont en outre intéressés à l'avantage concurrentiel, du point de vue de l'espèce, que donne l'amour tel qu'il se manifeste chez l'homme. Il apparaîtrait comme nécessaire à la sécurisation du couple durant la période d'extrême vulnérabilité des jeunes, elle-même suivie de la phase de développement de l'intelligence d'un adulte, moments qui, rapportés à leurs équivalents chez les espèces proches, sont extrêmement longs.
Aspect neurologique et biochimique du sentiment amoureux [modifier]
Le désir charnel, la passion amoureuse, se caractérisent d'un point de vue biochimique par la libération de phéromones et la modification des taux hormonaux, cet état altéré de l'esprit, inhibant notamment les aires cérébrales associées à la critique de l'autre et à l'ennui, peut durer sur plusieurs années.
Il est notable que chez les animaux, par exemple, une intervention dans un processus naturel comme l'accouchement perturbent l'attachement de la femelle envers son petit. Ainsi, « des brebis parturientes ayant subi une anesthésie péridurale ne manifestent pas de comportement maternel. »[1].
Relations sexuelles [modifier]
L'amour ne diffère pas fondamentalement dans les diverses cultures humaines, les parades de séduction restant à la base les mêmes en Afrique, en Orient, en Europe ou en Amérique du Nord. C'est plutôt l'attitude à l'égard du désir féminin, dont la répression est fréquente dans beaucoup de sociétés (voir aussi Comportement et langage), qui change de forme extérieure.
En général, la parade amoureuse est initiée par la femme, dont l'attitude exprime de façon plus ou moins explicite sa disponibilité. Les hommes tentent de solliciter les femmes (drague, séduction, etc.), ainsi un contact sexuel non précédé d'un feu vert féminin plus ou moins tacite n'a que peu de chance d'aboutir.
Cette complexité est sans doute l'une des manifestations les plus flagrantes du conflit entre notre nature d'être pensant évolué et la réalité de l'état de nature d'animal. Les signes d'acceptation féminins sont, selon de nombreuses observations: les œillades, les expressions faciales (le sourire n'étant pas caractéristique, eu égard à sa fonction sociale bien plus étendue), les poignets tournés vers l'avant, (signe d'extrême vulnérabilité), les attouchements, etc. L'homme se risquant moins souvent à ces approches le premier.
Le comportement amoureux dans le monde [modifier]
Le comportement sexuel varie fort peu suivant les diverses sociétés humaines. Les modes de séduction, de contacts, les parades et les expressions faciales ne présentent que des différences mineures et très extérieures. L'Europe n'a plus le monopole de la représentation massifiée du comportement amoureux; pourtant, les deux grandes industries cinématographiques du monde, occidentale et indienne, montrent de manière saisissante le caractère uniforme des représentations collectives de la sexualité dans des cultures différentes, a fortiori sachant que ces deux cinémas ont chacun une aire d'influence qui va bien au delà au de leurs sphères géographiques propres. Les films Indiens sont depuis longtemps projetés dans tous les cinémas du Moyen-Orient et du monde arabe, tandis que le cinéma occidental a depuis longtemps fait la conquête du Japon et de la zone d'influence chinoise.
Néanmoins certains détails comportementaux sont culturellement acquis. Le baiser avec la langue, par exemple, qui semble naturel en Occident, en Chine, dans le monde arabe, en Inde (civilisations ô combien expertes en matières de raffinements érotiques, du fameux Kâma Sûtra, écrit par le brahmane Vatsyayana vers le début de l'ère chrétienne aux contes des mille et une nuits), était probablement inconnu en Afrique subsaharienne avant l'arrivée des Européens. Dans Ma vie secrète, un anonyme licencieux de l'époque victorienne rapporte qu'il a dû « apprendre » cette pratique, qui n'allait pas de soi. Il s'agirait donc d'un trait culturel, mineur, mais réel.
L'homosexualité est un comportement attesté depuis la plus haute antiquité et fort bien documenté. D'un point de vue psychologique, l'amour entre homosexuels ne diffère pas significativement de l'amour hétérosexuel.
Internet a modifié quelque peu les relations amoureuses dans le monde en facilitant les contacts à distance. De nombreux couples issus de continents différents se sont formés grâce à ce nouveau media.
Comportement et langage [modifier]
Paradoxalement, l'acte le plus naturel du monde (la reproduction) tout comme certaines fonctions corporelles (la défécation) sont accompagnés chez l'Homme d'interdits sociaux visibles au niveau du langage et du comportement. Il existe dans toutes les sociétés humaines des tabous relatifs à ces fonctions : l'Homme est le seul animal qui se réunit en groupe pour manger mais s'isole pour déféquer. De même, l'acte sexuel se fait de préférence dans l'isolement (l'amour en groupe est considéré comme déviant). Le langage est lui-même empreint de ces valeurs morales qui distinguent ce qui est "propre" de ce qui est "sale". De tous temps les religions ont réprimé ces pulsions et se sont servi de leur influence sur le psychisme (menace de souffrances infinies dans un autre monde...) pour mieux embrigader les crédules (voir libertinage, célibat, abstinence) ou au contraire pour en faire le centre de leur philosophie dans certaines sectes (le gourou s'adjuge toutes les femelles du groupe). Le langage distingue ainsi dans sans doute toutes les langues du monde plusieurs niveaux pour désigner la copulation : poétique (union), vulgaire (baiser et une infinité d'autres termes), médical-scientifique (coït) etc. Quelques exemples d'euphémismes qui évitent d'être trop explicite : alors que les expressions faire l'amour, to make love sont sans équivoque, on préfère éviter la formulation directe (choquante) en disant "coucher avec quelqu'un" ou même to sleep with somebody en anglais, mit jemandem schlafen en allemand (alors que justement il n'est pas question de dormir !). Au même titre, sich lieben (s'aimer en allemand) reste ambigu et peut désigner autant le sentiment que l'acte charnel. Le choix du partenaire résulte en fin de compte d'un équilibre subtil entre l'attirance consciente ou culturelle (goûts communs, littérature, musique, niveau de langage, richesse, comportement social etc.) et l'attirance inconsciente ou naturelle (physique, odeur, sentiment de sécurité en vue de la procréation etc.).
Diverses définitions [modifier]
Le terme amour ainsi recouvre de multiples signifiés selon le contexte :
- L'amour est une attirance envers un certain être. Celle-ci peut être alors sexuelle, passionnelle ou rationnelle.
- L'amour est une émotion proprioceptive à la vie même.
- L'amour est un sentiment spécifique à l'être humain: contrairements aux diverses formes d'attachement qui existent chez les animaux, l'amour peut être psychologiquement destructeur.
- Par extension, c'est un sentiment puissant d'affection particulière pour une personne, un objet ou une entité abstraite : amour des parents pour les enfants, amour de la patrie, du jeu, du luxe, etc.
- Il désigne parfois l'inclination sexuelle. L'expression faire l'amour désigne la pratique de relation sexuelles. Cependant, au XVIIIe siècle, et dans le théâtre de Molière et de Racine, elle signifie « parler d'amour », dans le goût des ruelles (cf. Honoré de Balzac « Parler d'amour, c'est faire l'amour »).
- Désir d'accomplir le bien d'autrui.
- Biologiquement, l'amour est la dépendance du système nerveux à l'égard de l'action gratifiante réalisée grâce à la présence d'un autre être dans notre espace. (Laborit) L'écrivain Céline résumait ceci avec une acidité certaine : "L'amour c'est l'infini à la portée des caniches, et j'ai ma dignité moi." (in Voyage au bout de la nuit)
- L'attrait de l'autre, l'intérêt pour l'autre, le besoin de l'autre, l'attachement à l'autre sont autant de preuves d'amour dans la pensée occidentale. Il se définit aussi selon cette même pensée comme l'aspiration à former un tout avec un autre. Le véritable amour est souvent qualifié d' "amour inconditionnel"
- Non à le posséder continuellement. L'amour obsesionnel existe pourtant.
- Il est à noter que la conception exclusive de l'amour n'est pas partagée par tous, la philosophie du polyamour montre que cette relation peut s'établir entre plus de deux personnes. De même l'appartenance à deux sexes différents ne définit pas l'amour, comme le prouve l'homosexualité. Ainsi l'expression de ce sentiment revêt des formes culturelles diverses. Son détachement de la reproduction, nécessité instinctive, au cours du XXe siècle par la contraception et l'acceptation de nouvelles sexualités, montre qu'il est plus une construction humaine qu'animale. Cependant le désir, constituant essentiel de l'amour, rapproche l'Homme de son origine animale.
- Dans l'esprit humain contemporain, le mot est rattaché à la sexualité. L'amour d'un couple plus ou moins éphémère ou fidèle, de ses enfants s'il en a, de ses parents et grands-parents et par extension de certaines de ses relations proches. Ce sentiment est donc une base sur laquelle se fonde la société à travers l'une de ses principales émanations : la famille.
- Lorsque la relation sexuelle qui accompagne le sentiment d'amour ne peut pas être satisfaite alors qu'elle devrait pouvoir l'être, on parle d'amour sublimé.
- L'amour universel. Passion impétueuse et tendre affection, flamme ardente et braise rougeoyante, eau tumultueuse et ruisseau tranquille.
- Disposition affective. Traditionnellement, l'Amour est une inclination affective et sexuelle pour une personne de l'autre sexe, par opposition à l'amitié qui serait l'amour pour une personne du même sexe, ou de l'autre sexe, mais sans échanges sexuels. Toutefois l'existence de l'homosexualité tout comme la pratique de relations sexuelles entre amis hétérosexuels contestent cette définition.
- Disposition volitive. Vouloir le bien de quelqu'un.
- Estime de soi, vision positive de sa personne.
- En tribologie, les surfaces qui collent entre elles, par contact sous une certaine pression, sont dénommées surfaces amoureuses.
- En boulangerie, une pâte n'ayant pas encore incorporé suffisamment de farine est dite amoureuse de par sa consistance collante.
- Les aimants ont été appelés ainsi à cause de leur capacité à s'attirer (ou se repousser).
- Sentiment d'extase mélancolique, c'est un expression tirée du livre de Artida et Vincent.
- L'amour est la définition même de la symbiose parfaite entre deux êtres de sexe identiques ou différents, parfois galvaudée.
Voir aussi [modifier]
Approches littéraires [modifier]
- le roman brittonique anonyme Tristan et Iseut
- Barthes, Roland, Fragments d'un discours amoureux
- Cohen, Albert, Belle du Seigneur
- Apollinaire, "Le Mal-aimé" in Alcools et Poèmes à Lou
- Guillaume de Lorrain et Jean de Meung, le Roman de la Rose
- Pétrarque, Canzoniere
- Dante, Vita Nova
- Aragon, Cantique à Elsa
- Eluard, Derniers poèmes d'amour
- Breton, l'Amour fou
- Lord Byron, Don Juan
- Bruckner, Pasacal, Lune de fiel
Approches philosophiques [modifier]
Approches historiques [modifier]
- Michel Foucault, Histoire de la sexualité en trois tomes (la Volonté de savoir, l'Usage des plaisirs et le Souci de soi ), Gallimard, 1976-1984
Approches sociologiques [modifier]
- Jean Duvignaud, La Genèse des passions dans le vie sociale, PUF, 1990
- Zygmunt Bauman, L'Amour liquide. De la fragilité des liens entre les hommes, Le Rouergue, 2004
- Francesco Alberoni, Le Choc amoureux, Je t'aime, tout sur la passion amoureuse, Le vol Nuptial, L'érotisme.