Annie GIRARDOT - Partie 2

 

 

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A l’occasion de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, Paris-Match publie le témoignage de la fille et de la petite-fille de l’actrice française. Elles révèlent qu’Annie Girardot souffre de cette maladie neurodégénérative depuis trois ans.
 
 

De l'écriture...
Annie Girardot a écrit deux recueils de souvenirs pour sa mère : 'Vivre d'aimer' et 'Ma vie contre la tienne'.

 
 
 

Annie Girardot atteinte de la maladie d'Alzheimer

lefigaro.fr (avec AP, AFP et Paris-Match)
15/10/2007 | Mise à jour : 13:41 |
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«Il y a des moments où elle est complètement absente. Mais dès qu'on lui parle cinéma, elle ressuscite littéralement». C’est en ces termes que Giulia évoque dans Paris-Match la maladie d’Annie Girardot, sa mère, qui fêtera son 75e anniversaire le 25 octobre prochain. Jeudi, journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, les proches de l’actrice aux multiples récompenses cinématographiques ont choisi de parler de cette maladie chronique et incurable, qui provoque des pertes de mémoire et déclin des facultés intellectuelles. «Il y a trois ans, nous avons trouvé des symptômes bizarres. En Sardaigne, où elle me rejoignait en vacances, elle ne réalisait pas qu’elle avait quitté la France. Je me disais qu’elle commençait à fatiguer. En fait, la maladie devait couver depuis un certain temps», raconte la fille de l’actrice aux 150 films. « Elle a perdu une partie de son autonomie » La maladie n’empêche pourtant pas Annie Girardot de tourner. Elle vient d'être dirigée par Jane Birkin (Boxes), Richard Bohringer (C'est beau une ville la nuit) ou encore Elisabeth Lochen (Christian) et s'apprête à tourner en Russie Les brasseurs d'affaires, une saga en huit épisodes, qui marquera ses 50 ans de carrière. Annie Girardot est consciente de sa pathologie, d’après sa fille. «A mon avis, elle sait qu’elle a perdu une partie de son autonomie : elle est souvent angoissée. Il lui arrive de dire : ‘Ils vont me virer !’ (…) D’après moi, seul le cinéma lui donne encore la force de vivre… (…) Elle attend son tour assise sur sa chaise, un peu lointaine. Son coach lui souffle : ‘Annie, c’est à toi dans deux minutes…’ Qu’est ce qui se passe à ce moment-là dans sa tête ? Dès qu'elle entend 'Moteur!', elle redevient instantanément la grande Annie Girardot, celle de 'Rocco et ses frères', de 'La pianiste', de 'Madame Marguerite'... C'est miraculeux. Même son médecin n'en revient pas ». Grande cause nationale de l'année 2007 Cent ans après avoir été identifiée par le médecin allemand Alzheimer, la maladie touche quelque 25 millions de personnes dans le monde. Et les experts redoutent un doublement du nombre de malades tous les vingt ans. «La maladie d'Alzheimer et les maladies liées à l'âge constituent un enjeu majeur pour notre société. Face à ce défi, le gouvernement est déterminé à agir», a déclaré le premier ministre jeudi, qui a annoncé que la lutte contre la maladie d'Alzheimer serait la grande cause nationale de l'année 2007. Faute de progrès significatifs de la recherche, près de 1,3 million de personnes seront touchées en France d'ici 2020 contre 800.000 aujourd'hui. Aux Etats-Unis, le nombre de malades risque de tripler d'ici 2050, grimpant à 14 millions. Cette maladie reste encore mal connue et incurable, même si un diagnostic précoce, certains médicaments ou des stimulations cérébrales contribuent à retarder ses conséquences.
 
 
 
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« Je ne sais si j'ai manqué au cinéma mais le cinéma m'a manqué énormément »
Annie Girardot


Voilà une actrice bien singulière, une femme pas comme les autres. Sans doute une de nos dernières stars (au sens noble et authentique du mot) à la personnalité bien marquée et au parcours cinématographique éclectique. Girardot est une femme pressée. Avec son côté « Mme Tout le monde », elle n’a jamais eu d’état d’âme de star et une façon tout à fait unique, triste ou gaie, de représenter la France moyenne. Cinquante ans de carrière, plus de 100 films… Elle fait partie intégrante du cinéma français, même si à un moment ce ne fut plus le grand amour. Elle connut un passage à vide à partir du début des années 80. On se rappelle notamment de la cérémonie de remise des Césars en 1996, où elle a reçu celui du meilleur second rôle féminin pour « Les Misérables » de Lelouch. Elle parle elle-même « d’un intense moment d’émotion, j’ai reçu tant d’amour » Elle était montée sur la scène en pleurant, la salle s’était levée. Elle déclara alors une superbe phrase restée dans les annales : « je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma, mais lui m’a manqué infiniment… » La grande Annie a toujours su qu’elle était faite pour ce métier et sa mère le savait aussi et l’a encouragée à poursuivre et à se lancer. La figure de la mère est essentielle chez elle. Elle n’aura de cesse d’y faire référence, encore aujourd’hui. Née en 1931 à Paris, elle débute par le Conservatoire et par la Comédie Française (entre 1954 et 1957). Tout cela n’est pas rien surtout qu’elle continue avec Jean Cocteau qui l’impose dans « La machine à écrire » en 1956. Elle fait ses premiers pas dans un film d’André Hunebelle « Treize à table » en 1956. Elle quitte alors la Comédie Française de manière retentissante et tourne films sur films, avec Gilles Grangier ou Jean Delannoy, tout comme avec Léo Joannon, toujours en 1956 : « L’homme aux clefs d’or » où elle donne la réplique à… Pierre Fresnay. Et dès le début le public est au rendez vous : trois millions de spectateurs. Elle obtient avec ce film le prix Suzanne-Bianchetti qui récompense alors la comédienne la plus prometteuse de l’année.
Le déclic cinématographique a lieu en 1960 avec Luchino Visconti qui la fait tourner dans « Rocco et ses frères » avec Alain Delon et Renato Salvatori. Ce dernier sera le futur mari d’Annie, elle a eu le coup de foudre, et dira de lui (il est mort en 1988) : « il restera pour moi et jusqu’à mon dernier souffle le grand amour de ma vie » Elle dit aussi qu’elle l’adorait dans la vie, mais que dans les films il lui faisait peur… Visconti avait déjà dirigé Girardot au théâtre. Dans « Rocco et ses frères » elle sera, de façon inoubliable, Nadia, la jeune prostituée. Elle n’a alors même pas trente ans… Et elle tourne sans discontinuer. Par exemple « La proie pour l’ombre » d’Alexandre Astruc (toujours en 1960) où elle endosse le rôle d’une directrice d’une galerie de peinture qui quitte son mari pour son amant, qu’elle abandonne ensuite pour revenir à son métier. Ca y est : le thème de l’indépendance de la femme avec Girardot porte parole est lancé. Son tournage avec Visconti lui ouvre la porte de l’Italie où elle va tourner beaucoup de films, des bons et des beaucoup moins bons.

En 1965, elle décroche à Venise le prix d’interprétation féminine pour « Trois chambres à Manhattan » de Marcel Carné. Un rôle de femme de diplomate désemparée ; un film peu connu du grand public. Lelouch la confirme en porte parole de la femme indépendante en 1968 avec « Vivre pour vivre » où elle est trompée puis reconquise. Un critique dira d’elle dans cette période : « Annie Girardot semble être l’idéale pâte à pain d’une boulangerie de quartier, toujours ouverte aux fringales de quartier.. » On ne sait pas vraiment si c’est flatteur…mais ça a le mérite de dire ce que ça veut dire. Elle continue dans le registre de la femme forte et indépendante avec « Erotissimo » de Gerard Pirès (1969) avec Jean Yanne, où elle campe une femme face au sexe, au fric et à la pub « trois façons d’être assujetti » dit elle, et la France entière rit de ses modernes tourments. Puis c’est la gloire et pendant une décennie elle est la plus populaire des actrices françaises. La seule comédienne française après 1970 dont le nom suffise pour permettre le montage financier d’un film… D’abord un cinéma qu’on apellera « facile » sous la direction de Michel Audiard dès 1969 avec « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais elle cause ». De la franche gauloiserie. Ce film sera le point de départ d’un « cycle » Audiard, et d’une certaine façon elle continuera à incarner ce personnage de femme libre…Citons pour le plaisir une des répliques de « Elle cause plus, elle flingue ». Bernard Blier en commissaire : « J’me suis jamais fait baiser deux fois de suite… » Girardot en Rosemonde : « Et bien, tu sais pas ce que tu perds… » Mais elle ne tourne pas que cela : Marco Ferreri, par exemple, l’emploie dans deux films difficiles : « Dillinger est mort » et « Le mari de la femme à barbe ».

Dans les années 75, Girardot sait être une actrice populaire, sympathique, drôle ou pathétique et aussi à l’aise dans la bouffonnerie que dans le drame. Elle profite d’un temps où le féminisme accrédite une promotion (certes fort relative…) de la femme adulte. En tous cas, elle entretient une grande familiarité avec le public, qui se reconnaît en elle. André Cayatte la fait tourner « Mourir d’aimer » en 1971 parce que, dit-il, « souffrir avec énergie lui va si bien ». Le film raconte l’histoire vraie de Gabrielle Russier, enseignante marseillaise, qui a eu une liaison avec un élève mineur en mai 1968. Condamnée, elle se suicide en prison peu après. Le film, et donc Girardot, déchaîne les passions. La couverture de l’Express du 15 février 1971 en témoigne : on y voit une Annie Girardot qui ouvre le dossier de « ce qui fait pleurer la France ». Reste que le film est un succès : six millions de spectateurs. Elle continue à tourner film sur films. Signalons par exemple en 1972 une brève scène où on la voit nue avec Delon dans « Traitement de choc » d’Alain Jessua. 1975 : Jean Louis Bertucelli l’engage pour « Docteur Françoise Gailland ». Elle joue le rôle titre, la femme type des années 70, pivot des nouvelles libertés et des drames. Le rôle est fait pour elle : une femme forte, indépendante dont le fils vole, la fille se retrouve enceinte et elle-même apprend qu’elle souffre d’un cancer. Un rôle marquant qui a ajouté à sa très grande popularité. Toujours la veine féministe en 1978 avec « Cause toujours tu m’interesses » de Molinaro : une pharmacienne célibataire face à Jean Pierre Marielle journaliste et divorcé. La même année « La zizanie » (Claude Zidi) avec De Funès : immense succès populaire. Ce film clôt la décennie fabuleuse d’Annie Girardot, et avec elle s’éteint aussi une forme de cinéma, en même temps qu’une certaine représentation de la femme sur grand écran. Peu à peu Annie tombe dans l’oubli et il n’y a guère que la télévision, qui repasse certains de ses films parfois, pour la rappeler à notre souvenir.

Elle renoue alors avec le théâtre et sa pièce fétiche « Madame Marguerite » qu’elle joue à Paris et en province. Elle tourne avec Lelouch « Les Misérables » et on se rappelle tous de ses larmes et de son émotion que l’on tempère lorsqu’on l’entend déclarer à Bernard Rapp à propos de sa traversée du désert : « Non, je n’ai pas tant souffert que cela… Je faisais du théâtre, je jouais.. j’étais sur scène… » Le cinéma n’aurait donc pas tant manqué que cela à Annie ? Si bien sûr, mais elle a de l’élégance même dans ses souvenirs… La classe. Et à nous en tous cas elle a manqué terriblement : le cinéma français peut il vraiment se passer d’Annie Girardot ? Michael Haneke lui offre le rôle de la mère qui vampirise Isabelle Huppert dans « La pianiste » en 2001 : elle rafle le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Bouleversante. Elle prête sa voix rauque à celle Denise, dans le dessin animé « La prophétie des grenouilles » de Jacques Remy Girerd, en 2003. Figure canonique à caractère définitivement matriarcal, l’actrice adoptera successivement Jean-Paul Rouve pour Je préfère qu’on reste amis et Daniel Auteuil en guise de retrouvailles avec Haneke pour Caché. Franchissant les caps des années avec plus ou moins de bonheur, la carrière d’Annie Girardot se réserve encore quelques pointillés malgré les parenthèses...


27/05/2008
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