Baromètre de la santé mentale
Baromètre de la santé mentale
En 2009, la Fondation FondaMental a commandité une étude à Ipsos sur les perceptions et représentations des maladies mentales au sein de la population française.
Les résultats ont pointé un décalage important entre la notoriété de ces pathologies et la connaissance effective qu’en ont les Français.
Pour 47% d’entre eux, les maladies mentales sont associées à des dénominations négatives (débile, attardé, aliéné, dément …).
Une « acceptation sociale » différenciée selon la maladie
Parmi les 3 pathologies étudiées plus spécifiquement par la Fondation FondaMental, la schizophrénie est sans nul doute celle qui génère le plus d’inquiétudes :
• 74% des Français considèrent qu’un schizophrène représente un danger pour lui-même ;
• 65% pour les autres (alors même que les chiffres sont là : seulement 0,2% des patients atteints de schizophrénie peuvent potentiellement être dangereux pour les autres).
En revanche, le taux d’« acceptation sociale » est plus élevé pour les maladies maniaco-dépressives et pour l’autisme : 80% des personnes interrogées accepteraient de travailler avec une personne atteinte d’autisme (67% pour les maniaco-dépressifs) et 90% des personnes interrogées accepteraient que leurs enfants soient dans la même classe qu’un enfant autiste (65% pour les maniaco-dépressifs).
La meilleure connaissance qui entoure ces pathologies et les campagnes d’information dont elles ont fait l’objet tendent donc à prouver qu’un effort d’information contribue au changement des représentations.
Le tabou
Les Français ont encore du mal à dire qu’ils sont, eux-mêmes, atteints d’une maladie mentale (ils sont seulement 5% à déclarer être ou avoir été atteint d’une maladie mentale) mais ils sont, en revanche, 62% à considérer qu’ils pourraient un jour être atteint d’une maladie mentale.
Un défi de santé publique
La prévalence dans la société des maladies mentales est, quant à elle, évaluée à sa juste ampleur. Les Français estiment en effet à 27% la part de la population française qui a été, est ou sera un jour touchée par une maladie mentale. C’est le chiffre officiel de la prégnance de la maladie au niveau européen !
Un déficit d’information regretté
Enfin, un déficit d’information nourrit les doutes sur l’efficacité des traitements et la performance de la recherche. Plus d’1/3 des personnes interrogées jugent les traitements médicamenteux ou psychothérapies inefficaces. et une large majorité (70%) estime que le diagnostic de ces maladies est trop tardif. De plus, 51% des Français estiment que la recherche n’est pas efficace alors même que de l’avis quasi unanime (90%), elle doit constituer une priorité de santé publique. Quant à l’information, 2/3 des Français s’estiment insuffisamment informés, et ce quel que soit le canal.