Bipolarité : La place de l’hôpital

 

La place de l'hôpital

Les épisodes maniaques et les épisodes dépressifs sévères avec idées suicidaires et/ou délirantes, nécessitent souvent une hospitalisation en milieu psychiatrique permettant de protéger le patient et de commencer un traitement.

   
La très grande majorité des hospitalisations se font comme dans tout service de médecine ou de chirurgie, en « hospitalisation libre ». Dans certains cas, rares mais toujours douloureux, le patient est incapable, du fait même de la maladie, de consentir aux soins dont il a pourtant besoin, et il faut recourir à une hospitalisation sous contrainte.
   
La loi du 27 juin 1990 prévoit en effet trois modes d'hospitalisation en psychiatrie, et ces trois modalités peuvent s'appliquer au patient qui soufre de trouble bipolaire :
 Hospitalisation libre (H.L.)
 Hospitalisation à la demande d'un tiers (H.D.T)
 Hospitalisation d'office (H.O)
   
En cas d'hospitalisation libre, plusieurs structures peuvent accueillir les patients :
 L'hôpital de secteur
 Les services de psychiatrie générale des centres hospitaliers généraux et hospitalo-universitaires qui ne dépendent pas des secteurs
 Les cliniques privées.
   
Les hospitalisations sous contrainte se font le plus souvent dans l'hôpital de secteur dont dépend l'adresse du patient. Certains établissements privés ont un agrément pour accepter ces modes d'hospitalisation : ils sont rares.
   
 
   

 

La place de l’hôpital

Hospitalisation libre (H.L.)
 
C’est le régime habituel d’hospitalisation dans les hôpitaux généraux publics. C’est, hors exception, le seul régime d’hospitalisation dans les cliniques privées psychiatriques.
L’état du malade nécessite des soins en milieu hospitalier et il est d’accord pour être hospitalisé. Le malade sort sur avis médical ou à sa demande. Si le médecin pense que celui-ci court un risque en demandant sa sortie mais qu’il est capable de le faire en toute connaissance de cause, il lui demande de signer une décharge (« sortie contre avis médical »).
Dans le cas du trouble bipolaire les HL peuvent être nécessaires en cas d’épisode dépressif, lors d’épisodes hypomaniaques modérés, ou pour ajustement thérapeutique.
   
Hospitalisation à la demande d’un tiers (H.D.T)
 
La demande est présentée par un membre de la famille ou par l’entourage. Elle est accompagnée de 2 certificats médicaux attestant que les troubles rendent impossible le consentement de la personne et que son état impose des soins immédiats assortis d’une surveillance constante en milieu hospitalier. Ces 2 certificats sont circonstanciés (description des troubles actuels justifiant le placement et non simple énoncé d’un diagnostic : ce n’est pas le fait de souffrir d’un trouble bipolaire qui justifie à lui seul l’hospitalisation à la demande d’un tiers mais la situation de danger induite par la maladie). Le premier certificat doit être établi par un médecin n’ayant aucun lien juridique avec l’établissement d’accueil. Le 2ème certificat doit être établi par un autre médecin qui peut exercer dans l’établissement d’accueil sans être nécessairement psychiatre. Si les deux certificats ne sont pas concordants le directeur de l’établissement d’accueil ne peut prononcer l’admission.
Dans les 24 heures de l’admission puis à intervalles réguliers (15 jours puis 1 mois) un certificat médical est délivré par un psychiatre de l’établissement d’accueil après examen de la personne hospitalisée, et statue sur la nécessité de maintenir ou non la mesure.
La fin d’HDT peut se faire sur décision médicale à tout moment du séjour (certificat de levée d’HDT) ou à la demande du tiers ayant demandé l’hospitalisation. Bien sûr, il existe des voies de recours pour la personne hospitalisée contre son gré.
Dans le cas du trouble bipolaire, l’HDT peut être nécessaire lors d’épisodes dépressifs sévères avec idées suicidaires, ou lors de phases maniaques au cours desquelles le patient n’a pas conscience de la nécessité des soins.
Pour l’entourage, se trouver en position de demander une hospitalisation contre le gré de la personne est souvent très douloureux et très culpabilisant. Mais en pratique, une fois passée la phase aiguë, on observe souvent que le patient perçoit le bénéfice de cette mesure et accepte les soins qui peuvent se prolonger en ambulatoire ou en HL selon l’état. A toutes les phases de cette procédure un grand travail explicatif est nécessaire de la part de l’équipe médicale à destination du patient et de son entourage.
   
Hospitalisation d’office (H.O)
 
Les Préfets (à Paris, le Préfet de Police) peuvent prononcer par arrêté, au vu d’un certificat médical circonstancié, l’hospitalisation d’office de personnes compromettant l’ordre public ou la sécurité des personnes.
Comme dans l’HDT, des certificats circonstanciés décrivant l’état du patient doivent être rédigés à 24 heures puis à intervalles réguliers (15 jours puis 1 mois) et se prononcer sur l’opportunité ou non de maintenir ou, au contraire, d’abroger la mesure d’HO.
Dans le cas du trouble bipolaire, l’HO peut être motivée à différentes phases de la maladie, et notamment pendant les phases maniaques, au cours desquelles il n’est pas exceptionnel de constater des troubles des conduites majeurs pouvant même se compliquer de gestes hétéro-agressifs.
   
 
   



11/05/2008
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