Déconstruction

Déconstruction

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Pour l'approche architecturale, voir Déconstructivisme

La déconstruction est une méthode, voire une école, de la philosophie contemporaine. Cette pratique d'analyse textuelle est employée pour décortiquer de nombreux écrits (philosophie, littérature, journaux), afin de révéler leurs décalages et confusions de sens, par le moyen d'une lecture se focalisant sur les postulats sous-entendus et les omissions dévoilées par le texte lui-même.

Ce concept, participant à la fois de la philosophie et de la littérature, obtint une grande notoriété aux Etats-Unis, où il est assimilé à la philosophie postmoderne, et plus globalement à l'approche divergente de la philosophie continentale d'Europe. Si le terme « déconstruction » fut d'abord utilisé par Heidegger, c'est l'œuvre de Derrida qui en a systématisé l'usage et en a théorisé la pratique.


Sommaire

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Historique de la notion de déconstruction [modifier]

La déconstruction chez Heidegger [modifier]

Le terme de déconstruction est la traduction que Derrida propose pour le terme allemand de Destruktion, que Heidegger emploie dans Être et Temps ; Derrida estime cette traduction plus pertinente que la traduction classique par destruction, dans la mesure où il ne s'agit pas tant, dans la déconstruction de la métaphysique, de la réduire au néant, que de montrer comment elle s'est bâtie.

Chez Heidegger, dans Être et temps (Sein und Zeit), la Destruktion porte sur le concept de temps ; elle doit révéler par quelles étapes successives l'expérience du temps a été recouverte par la métaphysique, faisant oublier le sens originaire de l'être comme être temporel. Les trois étapes de cette déconstruction se suivent à rebours de l'histoire :

  1. « la doctrine kantienne du schématisme et le temps comme étape préalable d'une problématique de la temporalité » ;
  2. « le fondement ontologique du cogito ergo sum de Descartes et la reprise de l'ontologie médiévale dans la problématique de la res cogitans » ;
  3. « le traité d'Aristote sur le temps comme discrimen de la base phénoménale et des limites de l'ontologie antique ».

Toutefois, si Heidegger annonce cette déconstruction à la fin de l'Introduction de Sein und Zeit (§ 8, p. 40 de l'édition de référence), cette partie, qui devait constituer, d'après le plan de 1927, la deuxième de l'ouvrage, n'a jamais été rédigée en tant que telle. Tout au plus peut-on considérer que d'autres ouvrages ou conférences la recoupent partiellement, à commencer par l'ouvrage Kant et le problème de la métaphysique, publié en 1929.

La déconstruction chez Derrida [modifier]

En traduisant et récupérant à son compte la notion de déconstruction, Derrida entendait que la signification d'un texte donné (essai, roman, article de journal) est le résultat de la différence entre les mots employés, plutôt que de la référence aux choses qu'ils représentent ; il s'agit d'une différence active, qui travaille en creux le sens de chacun des mots qu'elle oppose, d'une façon analogue à la signification différentielle saussurienne en linguistique. Pour marquer le caractère actif de cette différence (au lieu du caractère passif de la différence relative à un jugement contingent du sujet), Derrida suggère le terme de différance, sorte de mot-valise combinant « différence » et le participe présent du verbe « différer » : « différant ». En d'autres termes, les différentes significations d'un texte peuvent être découvertes en décomposant la structure du langage dans lequel il est rédigé.

La déconstruction ne se veut ni une méthode, ni un système philosophique, mais plutôt une pratique. Ses détracteurs lui reprochent souvent son obscurité ou ses formules alambiquées. Le jour de la mort de Derrida, le New York Times, sous la plume de Jonathan Kandell, titrait ainsi : "un théoricien abscons est mort". Peu aimée et paradoxalement peu connue en France, où elle reste attachée à la figure de Derrida, elle a été l'objet de violentes attaques, principalement aux Etats-Unis où elle fleurit dans les département de littérature. Derrida a répondu, de façon particulièrement agressive, aux critiques du philosophe américain John Searle dans son livre "Limited Inc" (le titre du livre est un jeu de mot sur le nom du philosophe : "Inc." étant la traduction approximative de la "SARL" française).

Voir aussi [modifier]

Penseurs influencés par la déconstruction [modifier]

Jean-Luc Nancy, Philippe Lacoue-Labarthe, Bernard Stiegler, Julia Kristeva, Hélène Cixous, Avital Ronell, Richard Rorty, Edward Said, Paul de Man, François Nault,( Abd Malik )

Liens externes [modifier]



11/08/2007
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