DEPRESSION DU NOURRISSON
DEPRESSION DU NOURRISSON
Source : Texte complet - PSYCO-DOC
Conférence de consensus 14 et 15 Décembre 1995 - Sénat
Chez le nourrisson a été décrit, dès 1946, un état qui "chez l'adulte évoquerait une dépression" (SPITZ). Cet état d'apathiemassive avec refus de contact et indifférence à l'entourage survenant dans des conditions particulières est encore d'actualité.
La dépression du Nourrisson doit faire suspecter un risque de maltraitance voire de pédophilie
Voir également : Dépression de l'enfant et de l'adolescent
Si le tableau clinique est rarement aussi complet que celui qui a pu être repéré dans certaines situations catastrophiques récentes (guerres, génocides...), il n'est pas rare de le retrouver avec des variations en fonction de l'âge, de la sévérité et de l'ancienneté des troubles.
Ce tableau de la dépression du nourrisson s'organise autour des symptomes suivants :Un comportement du bébé sans pleurs ni larmes (atonie thymique) ; Une mimique pauvre, des conduites répétées et monotones, un affaiblissement des réponses aux sollicitations (inertie motrice) Une pauvreté interactive, une altération de la communication qui est amplifiée par le désarroi de l'entourage face à ce bébé qui ne répond pas. La vigilance apparente contraste avec la lenteur gestuelle et corporelle (repli interactif).
A cette triade s'ajoute :la désorganisation psychosomatique en rupture avec le développement antérieur du bébé : troubles des conduites alimentaires, arrêt de croissance, retard du développement psychomoteur, troubles du sommeil, troubles du transit.
Cette dépression du nourrisson est attribuée le plus souvent à la rupture des liens d'attachement, spécialement avec la mère à la suite d'expériences de séparation ou de perte.
La pauvreté de l'interaction, l'absence ou le peu d'harmonisation affective lorsqu'ils se prolongent, sont tout-à-fait préjudiciables pour l'évolution du bébé.
Cette situation peut se voir lorsque la mère, pour des raisons diverses, est rendue indisponible pour son bébé.
Dans d'autres cas, des conditions somatiques semblent être au moins partiellement en cause, notamment la douleur physique (souvent méconnue chez le bébé), certaines infections, des troubles nutritionnels, des complications périnatales.
Ces circonstances d'apparition parfois inapparentes ou insuffisamment repérées, doivent être recherchées dans un but de prévention.
Ces manifestations à la fois comportementales et somatiques traduisent la détresse du bébé face à ces ruptures. Il exprime par là, dans la relation avec son entourage et en particulier la mère, à la fois sa souffrance et un essai d'adaptation à une situation traumatique qui a désorganisé les interactions précoces.
Esculape :
DANS TOUS LES CAS, UN TEL TABLEAU NECESSITE UNE EVALUATION DU RISQUE DE MALTRAITANCE, D'INCOMPETENCE ET D'ORGANICITE
En pratique :
Devant ce nourrisson au comportement manisfestement anormal:
---- Evaluation de l'état physique de la mère ( anémie, thryroïde, etc...)
---- Evaluation de l'état psychique de la mère ( dépression du post partum, Sommeil, etc...)
---- Evaluation du milieu familial et des difficultés matérielles et morales ( Isolement, moyen financier,etc..
---- Le père, la fratrie s'il y a lieu,
---- Etc...
Une hospitalisation mère-enfant reste - pour nous - la solution de bon sens en précisant au service receveur les causes exactes justifiant cette attitude : organicité ? évaluation mère-enfant, apprentissage, et quelques jours pour souffler !!!.
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