Etude et Chronique d'un CAS CLINIQUE d'un CYCLOTHYMIQUE : un AUTRE MONDE
CTAH
Etude et Chronique d'un CAS CLINIQUE d'un CYCLOTHYMIQUE
01 : présentations
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Mlle N., 32 ans, est suivie depuis 2003 pour des TOCs sévères qui sont associés â une cyclothymie jamais dépistée avant cette date.
Elle est scénariste, mais l’intensité et la complexité de ses troubles ont probablement bloqué sa créativité et l’expression optimale de son talent
Elle a longtemps hésité de rédiger son propre scénario, celui de sa vie tourmentée, celui de ses démons internes, ses TOCs, sa cyclothymie, ses boulimies ?.
Voici son récit â découvrir où elle raconte ses démons intérieurs, sa cyclothymie, sa vie de ? rock and roll ?, sa vie de borderline, son addiction amoureuse, les tourments de sa vie au quotidien, sa vie avec les autres?
Est-elle â ce point si différente des autres et si incomprise des autres. Elle parle de ses ennuis et de ses comportements de n’importe quoi, des séquelles de la cyclothymie, des cicatrices émotionnelles, des mauvaises habitudes, une vie gâchée par la maladie (32 ans, seule, encore chez ses parents).
Une question lui taraude l’esprit : ? est-ce que j’ai droit un jour au bonheur, â la quiétude, â un peu de succès ? ?
Rock and Roll? Ma vie est rock and roll.
Partie 1
Après tergiversation, je me suis enfin décidée â faire le pas.
Ce cours ne m’a pourtant pas convaincue.
Faut dire que la première personne que j’ai croisée lâ bas, c’était mon ancienne prof de maths du collège que je ne pouvais pas blairer?Elle faisait partie de la troupe d’amateurs réunis pour apprendre le jeu de l’acteur.
Je m’étais pourtant bien préparée, j’avais appris un texte par coeur cet été, et j’avais répété avec Clément puis avec Mathieu.
Quand le jour du premier cours de théâtre est arrivé, j’ai commencé â douter. A me demander si j’étais bien faite pour ça . Et puis le doute a laissé la place â une franche hésitation, je dirais même â une certaine culpabilité. J’ai dû me lever dix fois, me rasseoir autant, pour enfin prendre la décision d’annuler ma présence â ce cours de théâtre.
J’ai tapoté sur mon téléphone un sms pour mon prof, le priant de m’excuser, pipeautant un imprévu.
Je me suis ravisée, je l’ai effacé.
Je me suis levée, j’ai commencé â choisir une tenue adéquate pour le cours, me disant qu’il fallait la prendre cette putain de décision. Y aller ou non, mais agir.
Puis en repassant mon pantalon, j’ai changé d’avis, j’ai débranché le fer, repris en main mon téléphone, re-rédigé un sms et avec cette petite poussée d’adrénaline si familière, j’ai envoyé le message â mon prof.
Ouf?
Quelques jours plus tard, l’idée me taraude toujours. Je cherche un autre cours. Je me renseigne, l’heure et le jour me conviennent, c’est décidé, j’irai faire un essai. Motivée, je me convaincs que cette fois est la bonne.
Je sors de lâ légèrement déçue.
Je n’irai pas non plus â ce cours-ci.
Je me jette dans une salle de cinéma pour la peine, je vais voir un film de Tony Gatlif, histoire d’apaiser mon chagrin et de regarder d’autres que moi jouer la comédie.
La musique tzigane me réconforte, mais je suis en manque. De quoi ? J’ai envie de faire un truc, de prendre un cours ? De Yoga, pourquoi pas ?
Le temps du chemin de retour chez moi, je change d’avis : ? pourquoi faire du Yoga ? ?
Je suis cyclothymique, vous l’avez peut-être pas remarqué, mais moi je vous l’avoue direct, sans détours ni cachotteries.
Ah oui, j’ai aussi des TOCS.
Ne me demandez pas si j’ai d’abord des TOCS et ensuite une cyclothymie, ou le contraire, je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que c’est mon quotidien depuis 32 ans.
C’est mon âge. Je suis scénariste. Enfin, j’essaie.
Je n’en vis pas encore. Mes écrits sont sûrement trop engagés pour plaire aux petits producteurs frileux qui ont croisé mon chemin.
Je suis spontanée comme fille, ça vous le verrez plus tard.
Je pense être gentille aussi. C’est souvent un truc que l’on me dit : que je suis ronde, gentille. Moi je ne me vois pas comme ça. C’est normal, avec toute la merde que j’ai dans la tête, ça vous tache une tronche.
Non, je m’envisage comme une personne tordue, profondément désespérée mais sujette â l’optimisme. C’est un joli mélange, vous ne trouvez pas ?
C’est bizarre comme je m’aime parfois. Je me trouve trop cool comme fille en fait. Autant des fois, je me trouve naze, transparente, autant d’un coup, je peux me trouver d’une coolitude (cool + attitude) absolue !
Je ne sais pas structurer un ensemble. Alors commencer un livre, ça m’effraie un peu. J’ai peur de vous perdre en route, de ne pas réussir â vous intéresser. Pourtant je vous assure que j’en ai de belles â raconter, ça. Y’a pas de problèmes â ce niveau-lâ .
Non, je crois qu’il faut juste que je fasse comme si je m’adressais â moi-même en fait. On va faire comme ça. Je vais me tutoyer, enfin vous tutoyer, vous, le lecteur?Tu me suis?
J’ai pas envie de commencer par le début. Je préfère y aller comme ça, â l’aventure. Te raconter qui je suis avec des phrases un peu dans tous les sens. Ca me correspond assez bien. Le bordel. Un vrai bazar. Je suis un peu comme un marchand de couleurs. On trouve de tout chez moi. J’adore ce nom : couleurs. Ca sent le savon.
Quand je pense au monde que j’ai croisé dans ma vie, et dire que j’en suis toujours au même point. C’est désespérant. Je devrais être mariée, avec trois enfants, un appartement â moi, une vraie profession, une bonne paie? Avec tout ce que j’ai vécu : je devrais être vieille.
Même pas, je suis encore toute petite.
En même temps, ça ne me fait pas plus triper que ça, la vraie vie des autres. J’ai de quoi faire en fait. J’ai de la matière a malaxer.
A commencer par mon cerveau. Je comprends toujours pas comment il peut encore fonctionner avec tous les coups de ciseaux qu’il a reçus ?
C’est fou comme je dois être forte. Non mais c’est hallucinant comme je dois être forte ! Je t’assure, â ma place, tu serais mort, sans vouloir t’offenser, ni présumer de tes capacités â endurer.
Le nombre de fois où j’ai failli y passer?Le nombre de fois où j’étais au bord du précipice, prête â lâcher prise.
Il y a quelques mois par exemple, je crois que j’ai flirté avec une morte-vivante. Vraiment.
De toute ma petite vie, je n’ai jamais été aussi borderline.
02 : descente aux enfers
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll? Ma vie est rock and roll.
Partie 2
Je travaillais vite fait dans une Université â cette période, comme en ce moment encore d’ailleurs. J’étais contente, je gagnais un peu ma vie. Et puis j’avais rencontré un mec. Un mec avec qui je passais le temps, souvent le jeudi soir d’ailleurs. Ca avait commencé de manière spontanée avec lui aussi. Comme très souvent, c’est moi qui l’avait branché. C’est clair que je lui ai fait du rentre dedans, mais parce que je le sentais assez réceptif aussi, faut dire.
Un soir, je lui envoie un sms, et je lui demande ce qu’il fait. Il me dit de passer. Il est déjâ tard?Je dîne avec Clément â ce moment-lâ , alors je lui demande s’il croit que je dois y aller. Il me dit de faire attention. L’autre habite loin, en banlieue. Moi, je suis une vraie parisienne, du Marais. Je m’aventure pas souvent en banlieue si tard.
Je joue avec mon portable, j’hésite, mais j’ai envie d’y aller, me laisser aller.
Je lui demande son adresse, c’est décidé, j’irai. Je vais prendre un taxi, tant pis si je paie cher.
Tout s’est décidé en une heure. Je devais passer une soirée tranquille avec Clément, et me voilâ dans un taxi en direction de Houilles.
Houilles, l’angoisse, c’est quoi ce nom ?
Bref, je me confie au conducteur, je lui raconte ma vie, mon angoisse de débarquer chez un mec que je connais pas tant que ça. Et si c’était un traquenard. S’il me posait un lapin, ou qu’il m’attendait avec trois potes pour me sauter dessus ? Il fait nuit, il est plus d’une heure du matin. Le conducteur est sympa il me dit qu’il attendra que je sois bien en sécurité avant de repartir.
Je paie quand même 36 euros.
Ouf, ça va, l’autre est bien au rendez-vous. Il a l’air un peu éméché mais bon. On passe une bonne soirée. J’apprends qu’il se drogue. Et comme une conne, je baise avec lui sans capote. Gros stress ensuite. Ca va, il est cool, il accepte de faire le test direct. Je m’en sors bien, il a rien, moi non plus.
Quelque temps plus tard, mon contrat se termine, je me retrouve seule â la maison. Finie l’euphorie, plus de raison de se lever le matin. Je commence â sérieusement m’ennuyer. L’ennui. Ma plus grande compagne? Je la connais bien, j’ai eu le temps de l’étudier â fond. Elle m’a même bien écrasée de son poids étouffant. Je me suis sentie dégringoler. Comme tirée vers le bas. Enchaînée â une sorte d’inévitable descente aux enfers.
Je commence par pleurer.
Pleurer sans savoir pourquoi je pleure. Je suffoque.
Je suis spectatrice de ce qui m’arrive â ce moment-lâ . Je ne comprends rien, je constate simplement que je suis impuissante, que rien ne me console.
Ma mère est lâ , présente comme toujours, fidèle alliée depuis maintenant si longtemps. Elle ne peut que m’écouter, sécher mes larmes, mais c’est tout. Je me lève, je m’assied â ses côtés et je pleure. Je commence â avoir mal au ventre. Un peu comme si on creusait un trou â l’intérieur de moi, qu’on m’avait vidée de mes entrailles et recousue. Qu’on cherchait un trésor ou plutôt qu’on remuait la merde.
Et puis, ça dégénère. Je me sens vidée, je commence â distinguer le manque d’envie. La pire des choses qui me soit arrivée. De n’avoir envie de rien.
Rien. L?envie de rien.
Je sens que ça dégouline en moi, comme des pleurs internes. Je ne ressens plus rien d’autre qu’une lente tristesse. Un sentiment d’inutilité. Alors, je me couche. Je reste couchée. Je n’arrive ni â lire, ni même a regarder les conneries â la télé. Si, un soir, j’arrive â m’accrocher au patinage artistique. Pas besoin de suivre. Mais j’éteins avant la fin. Je peux pas.
Je cherche le sommeil, mon seul répit. Quand je dors je ne me rends compte de rien. Je dors pour oublier, pour que ça passe plus vite.
Le matin, c’est le pire, je me dis qu’il y a une journée de plus â tirer. Je me lève quand même, je me lave et puis je me recouche. J’attends le soir avec impatience, pour pas culpabiliser d’être couchée. Tous les jours le même rituel. Je suis un zombie.
Je n’ai envie de rien.
Avec un bon traitement, je reprends le dessus, mais depuis c’est la crainte, l’angoisse de voir réapparaître l’ennui. Toujours cette peur au ventre qui m’interdit d’oublier. Je sens qu’il ne faudrait pas grand chose pour que je revive l’enfer? Le soir, je me couche tôt pour oublier en fait. Oublier que je suis seule. Que ma vie ne ressemble pas â ce que je voudrais.
03 : moi et les autres
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll...Ma vie est rock and roll.
Je sens que je fais peur. Je fais peur aux autres, ils m’envisagent comme une tarée. Possessive, impulsive, désespérée, radicale, en demande d’attention perpétuelle...
Y’a qu’â raconter ce qui c’est passé avec ma petite Ambre par exemple.
Je l’ai connue quand elle avait huit ans, j’étais sa babysitter. 15 ans de différence et pourtant une complicité innée. Une sorte de petite soeur adoptive. Elle a grandi, partagé mes confidences délirantes. Je me suis déjâ retrouvée â lui demander conseils sur ma vie sentimentale, â une gamine de huit ans ! Je le fais souvent ça. J’écoute les enfants me donner leur avis. Je leur parle comme â des adultes, enfin j’adapte mes mots pour qu’ils comprennent.
En général, ils ont cette franchise qui me permet d’y voir clair.
C’est très égoâ?ste de ma part finalement. Et Ambre a cette sincérité déconcertante â écouter et conseiller. En deux phrases, elle pige de quoi je veux parler. Mais Ambre est partie elle aussi. Sans explications, après 9 ans de complicité. J’ignore la vraie raison. Je suppose qu’elle ne pouvait plus prendre ma douleur en pleine gueule. Je lui en veux pas, j’aurai certainement fait pareil depuis longtemps.
Les seuls amis qui me restent c’est ceux que je n’ai pas dégagés et ceux qui ne m’ont pas fuie.
Car je dégage pas mal aussi, faut dire.
Je suis assez radicale dans mes décisions. J’ai aucun scrupule â être méchante des fois. Au contraire.
C’est pas pour ça que je ne suis pas sentimentale et que j’oublie définitivement les gens : mais je tire un trait.
Lâ par exemple, je viens de faire le vide dans mon répertoire de téléphone.
J’ai viré tous ceux qui répondent jamais présents, qui sont pas disponibles, ceux qui me fuient, ceux que je fréquente mais que je déteste. Bref, j’ai fait le ménage. Il ne reste plus grand monde. Plus les années passent et moins j’ai de monde autour de moi.
Pourtant, je pense avoir besoin des autres.
Mais je suis maladroite.
Je sais pas comment faire pour avoir des amis. Je crois que mon problème, c’est que quand j’aime bien quelqu’un, j’aime bien le voir souvent. Donc les gens pensent que je suis possessive et ça leur fout la trouille.
Je comprends rien. Pourtant quand je regarde des séries comme Friends ou Sex and the City, c’est toujours des personnages qui traînent tout le temps ensemble, qui forment un groupe soudé, toujours lâ les uns pour les autres.
Alors qu’est-ce qui cloche chez moi ?
J’ai eu plein d’amis mais â chaque fois, ça se termine mal.
Enfin, c’est vrai qu’â chaque fois c’est moi qui tire un trait. Mais c’est eux qui déconnent au départ. Ils mettent de la distance, on fonctionne pas sur le même mode. Eux c’est plutôt chacun pour soi et moi je suis une vraie éponge qu’on presse rarement.
J’ai une grande patience mais, une fois que c’est fini, c’est fini.
Clément me dit que je veux toujours qu’on me dise ce que je veux entendre...
Mais c’est faux.
Je pense juste que dans l’amitié, on doit se soutenir, pas se tirer dans les pattes. Essayer de se mettre â la place des autres, de les comprendre, c’est ce que je fais mais les autres ne le font pas avec moi. Ils ne me comprennent pas, ils me fuient avant.
Je suis ce machin un peu bizarre, spontané qui n’hésite pas â raconter sa vie avec sincérité en pensant être touchante, mais finalement j’obtiens souvent l’effet inverse. Les gens prennent peur devant autant de franchise, il me prennent pour une cinglée.
Je ne fais pas dans la demi-mesure, je suis entière. Je n’arrive pas â être une personne mesurée. Je ne suis pas en nuance, je suis radicale apparemment.
C’est sûrement pour ça que je me sens si seule.
Personne n’a jamais encore comblé mon besoin affectif. Je cherche mais je tombe toujours sur des gens qui savent pas comment me gérer et qui fuient.
Et plus ils m’échappent, plus je m’accroche, enfin, jusqu’au moment où j’ai atteint le seuil de saturation de tolérance et lâ je raye définitivement.
C’est triste c’est vrai, mais j’ai le sentiment que j’ai fini par m’adapter â cette situation, je suis si souvent seule avec moi-même que j’aurais tendance â dire que je me suffis â moi-même.
Il y a du bon, dans mon dégoût de la solitude.
En ce moment j’ai un job alimentaire .Je rentre du travail â 16h45.. Je me déshabille, je me met en pyjama. Je grignote un truc. Je monte dans ma chambre avec mon chat. Je me couche.
Je me force â dormir pour oublier que je suis seule.
J’attends que le temps passe. Il passe.
Je me lève, je redescends, je mange, je remonte, je regarde au mieux un début de film. J’éteins, je me couche. Il est 21h30.
Variante :
Je me couche, j’allume MSN, j’attends que Jacopo se connecte. Au mieux, il est en ligne. Il m’ignore. Je lui parle, il ne me répond pas.
J’attends...Il finit par se déconnecter.
J’éteins, je dors dégoûtée.
C’est pas toujours aussi dramatique ; des fois, je sors. Mais je me fatigue vite. Sauf avec Jacopo. Mais c’est tellement rare qu’on se voie...
Accéder â la suite... (partie 4)
Commentaire de Delphine
Posté le 29 / 09 / 2008
Je ressens la même chose, les gens qui m’environnent aussi. Mes seuls amis sont ceux de mon mari, heureusement qu’ils sont supers. Aujourd’hui, lorsque je rencontre quelqu’un, je prends ce que l’on me donne, comme un chat affamé â l’arrière d’un resto qui sait qu’il ne peut pas approcher trop près avant la nuit. Cela déroute autant les gens que de rentrer dans le resto et commander un repas â la carte. C’est dommage, parce que si l’on me disait "tu me colles trop lâ , laisses-moi un peu et reviens plus tard", je comprendrais, je me retirerais pour quelques temps ou je serais moins collante. Je suis une super copine : généreuse, disponible même pour les corvées,fidèle ... Par contre les inconnus adorent s’épancher sur mon épaule, comme si ma difficulté â vivre me désignait comme la meilleure des écoutes. Suis-je si transparente que cela ? Par contre mon sourire arrête les gens dans la rue et ils me parlent, me sourient, me remercient avec chaleur pour une indication donnée avec une franche bonne humeur.
04 : mes influences
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll...Ma vie est rock and roll.
Partie 4
C’est vrai que je me retrouve contrainte â m’adapter au rythme des autres. Alors que pour moi c’est : toujours ou jamais. On se voit toujours, ou alors jamais. Finalement, je reconnais que j’exerce une sorte de chantage affectif avec les autres.
En amour par exemple, c’est le pire.
Une catastrophe. J’aime quelqu’un qui bien sûr ne m’aime pas comme je voudrais qu’il m’aime. Et du coup, je suis complètement dépendante de ce mec. Plus il est distant avec moi, moins il me donne de ses nouvelles, plus je l’aime. C’est invraisemblable, mais c’est la vérité.
Je l’aime parce qu’il est inaccessible, qu’il m’échappe.
Et avec lui, je suis incapable d’appliquer ma méthode du ? je te raye de ma vie puisque j’ai assez insisté et qu’il faut pas me prendre pour une conne ! ?. Non, avec lui, je ne peux pas. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais ça dure depuis 4 ans déjâ .
Je vadrouille, attention, je ne suis pas une nonne ! Mais je n’aime que lui.
Il n’a qu’â m’appeler et je tremble, je ne suis plus la même. La vie est belle, rien d’autre n’a d’importance, je me sens enfin vivante.
Mais, j’ai pas envie de te parler de mon histoire d’amour maintenant. Peut-être plus tard.
En ce moment j’écoute l’album de Charlotte Gainsbourg en boucle.
J’adore Air, je me sens proche de leur paradis.
Je sens pousser les notes de leur musique en moi.
Dans le métro, c’est le mieux, je marche sur des nuages avec eux.
Le style Phoenix aussi. Putain qu’est-ce que c’est bon ! Ca me donne une définition de qui je suis, quand j’écoute cette musique.
La vraie moi.
C’est elle, celle qui est cool, qui ne se prend pas la gueule, sur qui tout glisse et qui relativise. Celle qui est capable d’être Underground et de créer aussi facilement que ça.
Celle qui peint, celle qui photographie, celle qui écrit... Qui a fait deux courts-métrages aussi.
Je regarde ? Lost In Translation ? de Sofia C. J’adore cette artiste. Son film me convient. Je veux aller â Tokyo, au Park Hyatt. Le Japon.
Le blog sur le Japon, je cherche des contacts au Japon.
Je me rappelle cette fille, croisée il y a des années de ça. Magnifique. Dans la mode. J’ai gardé sa photo, un mini polaroâ?d. Je vais la remettre au mur. Je la connaissais pas plus que ça, mais je m’en fous.
Milk Fed, une marque de fringues, encore Sofia C. Cette fille c’est la classe instantanée. Elle a tout compris.
Mais, comment ne pas parler de cette actrice ? Je ne vais pas dire qui, mais quand même, c’est tellement débile...
Jacopo était amoureux d’une fille qui ressemblait â cette actrice selon moi.
Et bien, j’ai développé une obsession. Je cherche â lui ressembler. J’ai acheté tous ses films, je me connecte sur des sites qui lui sont consacrés, je regarde des interviews d’elle. Bref, je me dis que si j’étais elle, j’aurais peut-être plus de chances avec Jacopo.
N’importe quoi, j’en suis consciente, c’est naze... Mais bon, parfois ça me prend. Parfois je suis idiote.
Parfois je regarde des merdes â la télé pour pas être intelligente.
Car je pense être une surdouée du cerveau. Comme Woody Allen.
Je l’aime parce que je suis sa fille spirituelle.
J’ai même réussi â rentrer en contact avec son assistante ! Ca m’a servi â rien, mais quand même, j’ai toujours son mail...
Y’a tellement d’artistes dont je me sens proche...
Mes TOCS me distraient quand c’est Woody qui les incarne.
Jazz man. Yeah baby, I’m your treat...Don’t wanna miss a thing...
05 : l’enfer de mes TOCs
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll...Ma vie est rock and roll.
Partie 5
Le vif du sujet ?
Mon père, ma mère, ma soeur, ils y sont tous passés dans mes incestes de Tocquée. Mon chat, mon bébé, cette fille, ce garçon, ce pédé, ce pigeon, TOUS !
Je me les suis tous envoyés dans mes obsessions.
Tu comprends maintenant, le cauchemar vivant ? Quand l’esprit se tord au point de bugger et de m’étouffer avec ses idées lâ ?
Comment résister ? Comment être normal ?
Et une première psy qui ne comprend rien, qui me drogue et qui n’entend rien...
Pédophile, incestueuse, meurtrière, raciste, j’ai tout été, accusée â tort par moi-même. Condamnée â morfler pour du beurre.
Encore, vas-y, mutile-toi, c’est pas assez profond, la douleur est encore trop en surface, faut que ça saigne. Faut qu’on le voie que t’es tarée.
Touche pas ton père, touche plus ta mère, prends pas cet enfant dans les bras, va te laver les mains : t’as vu une seringue par terre...
La drogue m’a obsédée pendant mon adolescence. J’entendais un truc en rapport avec et fallait que je me lave entièrement, dix fois, cent fois si j’avais le malheur d’y repenser en me lavant.
Je ne suis rien de tout ça. Je suis accablée par mes propres pensées.
J’accuse â tort les autres aussi. De tout ce qui m’obsède. Vivre avec moi est un enfer.
Je vais finir seule avec mon chat.
Je veux des enfants, je veux Jacopo.
Merde, encore une soirée seule. Destroy d’Isabella Santacroce â côté de moi.
Flippe pas poulette. Demain je retéléphone pour le théâtre, je vais y retourner bordel.
J’ai pas rappelé.
J’ai comme une crise de foie de moi. Je ne supporte plus d’être seule avec moi-même. Mais quand j’entends les autres me raconter leur si belle histoire d’amour, ça me fout la gerbe. Quand je les voit collés, ça me fout la diarrhée.
J’ai pas envie de leur ressembler. Moi mon idéal c’est Jacopo, mais je veux pas vivre une relation comme tous ces cons avec lui.
Jacopo, je le vois pas souvent, mais quand on se voit j’ai toujours l’impression que c’est pour la première fois. Si un jour je réussis â vivre une belle histoire avec quelqu’un, j’espère qu’on sera souvent séparé par la vie, le travail, bref, pour qu’il y ait toujours ce manque.
C’est pour ça que je veux être scénariste, réalisatrice. Parce que je sais que je serai souvent partie. Mais bon, j’y suis pas encore. C’est loin d’être gagné.
Je comprends pas, j’ai pourtant gagné un concours de scénario. Mais je sais pas ce qui cloche.
J’ai rencontré tellement de gens importants. Et rien ! Toujours au même point.
Je sais que j’écris pas de la merde, je sais que j’ai une place qui m’est réservée quelque part. Elle est juste bien cachée.
Je suis quand même curieuse de savoir comment tout ça évoluera. Est-ce qu’un jour je serai heureuse ? Est-ce qu’un jour j’aurai ce que je souhaite ?
Frida Khalo. Cette femme a tout compris. Elle est restée digne dans sa souffrance autant psychique que physique. Sa peinture m’inspire vachement. Pas autant que Machado mais, je reste vraiment intriguée quand je suis face â son oeuvre. Elle a galéré avec son mari, mais elle a gagné finalement, â force de patience, d’amour...
Mes tocs me laissent un peu plus tranquille en ce moment. J’ai un répit.
C’est tellement atroce de vivre comme ça. De se sentir menacé par soi-même. Etre toujours inquiété par le moindre geste, la moindre parole qui fera réapparaître le démon.
Tout ça pour quoi ? Combien d’heures perdues â jamais dans cette rumination, dans ces rituels débiles, histoire de chasser l’idée ?
En crise, rien ne peut m’apaiser. Rien, sauf le rituel. Jusqu’â l’épuisement. Jusqu’â trouver la bonne formule qui finira par me rassurer jusqu’â la prochaine fois, car il y a toujours une prochaine fois.
06 : Sur ma planète
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll...Ma vie est rock and roll.
Partie 6
A qui je ne l’ai pas raconté ?
J’ai pas mes règles depuis presque deux mois....Hum, hum, hum...
Pourtant j’ai fait gaffe, je me suis protégée avec ces deux mecs qui seraient susceptibles, enfin, bref, tu comprends quoi ?
Et il a fallu que je déballe mon inquiétude â tout le monde. Non mais qu’est-ce que je suis conne ! Qu’est-ce que j’attende au juste ? Un peu de compassion ? J’en sais fichtre rien.
J’aurais croisé la voisine, je suis sûre que je lui aurais dit.
Et puis il faut toujours que je dramatise aussi ce qui m’arrive, comme si j’étais l’héroâ?ne d’un film.
Enfin lâ , j’ai appelé l’un des deux mecs, celui de Houilles, tu te rappelles ?
Bon, ce con m’a tout de suite dit ? c’est pas moi, c’est pas moi, je suis stérile ! ?. Comme si je l’accusais... Ca fait plaisir de se sentir soutenue !
Alors du coup, je le fais mariner maintenant, parce que je suis vexée qu’il ait réagi comme ça, je lui ai dit que j’allais faire une première échographie (ce qui est vrai, je n’en ai jamais fait !), sans lui dire que je sais déjâ que je ne suis pas enceinte puisque ma prise de sang est négative...
Lâ encore, j’ai besoin d’attention, je m’en rends bien compte. Je me rends compte que je m’y prends mal aussi.
Je dois donc faire une échographie pour voir ce qui ne tourne pas rond lâ -dedans.
J’ai voulu inquiéter Jacopo aussi, mais ça n’a pas pris. Il est â l’autre bout du monde, et je crois qu’il ne veut pas me parler tant qu’il y sera.
Dans le monde du travail, je suis un oeil ouvert. Je regarde avec stupéfaction comment les gens se critiquent. C’est hallucinant comme certains prennent le parti d’être des caricaturaux, grossiers, indécents, putassiers... Je fais un boulot alimentaire â la con et j’arrive toujours pas â comprendre pourquoi je m’implique tant, alors que j’en ai strictement rien â foutre.
Je travaille dans une grande Université, je fais ce travail pour pouvoir gagner un peu ma vie. Le RMI, ce n’est pas suffisant.
Et puis ça me permet d’avoir un but, de me lever le matin et de me dire que je suis un minimum utile, même si c’est franchement pas la gloire.
Bref, ce boulot, même si je suis soulagée de l’avoir, je regarde mes collègues avec un oeil affligé. Comment on peut être aussi bouleversant de connerie ? Aussi dénuée d’intérêt ? Aussi veule ?
Ces gens sont vides de sens. Y’a quand même des exceptions je veux pas mettre tout le monde dans le même panier, mais franchement, je suis allergique â la connerie.
Tu les verrais repartir les bras chargés, pouvant â peine marcher, plein de petits-fours grattés pendant les cocktails.
Le principal, c’est de ne pas craquer, tenir bon, essayer d’être diplomate, de ne pas tout envoyer chier comme je l’ai souvent fait. Parce que j’aime pas qu’on me donne des ordres. Je supporte pas qu’on me dirige.
Ce matin dans le RER, j’ai vu cette femme, laide, qui pensait certainement avoir un peu de classe avec son sac Longchamp, et j’ai eu envie de pleurer tellement elle ne m’inspirait rien. Je la regardais tenter d’être quelqu’un et finalement n’être le résultat que d’un pauvre reflet de carreau cassé.
Je sais que je suis politiquement incorrecte.
J’ai très envie de faire du théâtre, ça me reprend. Pourquoi est-ce si dur de se décider ?
Le premier cours auquel j’ai assisté, c’est vrai, ne m’a pas convaincue, mais j’y repense et je me dis que je pourrais insister.
Beuh...C’est l’image de la prof aussi qui me dérange, ce genre de femme â vous appeler ? chérie ? alors qu’elle ne vous a jamais vu avant. J’ai du mal.
J’adore le genre de phrase insensée que les gens disent sans s’en rendre compte. Du genre quand je leur parle de Jacopo, ils ont tendance â me dire :
? Mais tu peux pas te trouver un mec normal ? Un mec pas compliqué ? ?
Ca me fatigue de leur répondre, ça m’épuise d’avance. Et puis je vois pas comment ils pourraient comprendre que moi, ce que j’aime c’est justement le côté tordu de Jacopo, c’est justement parce qu’il est marginal, que ses réactions sont atypiques qu’il me plaît.
Mais ces gens-lâ ne comprendront jamais, on ne fait pas partie de la même planète.
07 : un cas â part
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Les personnes très bien placées que j’ai pu rencontrer dans le milieu du cinéma et qui auraient très bien pu faire quelque chose pour m’aider, mais qui n’ont jamais daigné rien faire pour moi.
J’étais baby-sitter chez un producteur pour qui les choses marchent plutôt bien. Du moins, il produit de la merde commerciale, mais bon, on peut dire que ça a du succès.
Et â chaque fois, je lui racontais mes galères, mes envois de scénarios spontanés aux différentes maisons de production sans obtenir de réponses. Un jour, il se vante comme il aime le faire, du bon déroulement de son prochain tournage. Mais il commence â se plaindre d’une certaine comédienne. Elle lui aurait tendu la note du taxi un soir où il organisait un dîner chez lui.
Il me raconte ça en disant qu’il venait de lui signer un contrat d’un million d’euros.
Au moment de partir j’ai dû lui quémander l’argent qu’il me devait de mon baby sitting et ce chien m’a réclamé la petite monnaie que je lui devais !
Le manque de classe de ce genre d’individus m’a toujours laissée pensive...
Je suis inquiète, je n’ai toujours pas mes règles. Je sais maintenant que je ne suis pas enceinte, mais je me plais â croire que je le suis quand même. Je me tiens le ventre, je le caresse comme si j’avais quelque chose â l’intérieur.
Demain je dois faire une échographie. C’est bizarre. Dans ma tête je vais quand même avoir le doute jusqu’â ce qu’on me confirme que je ne suis vraiment pas enceinte.
Je trouve la mode intéressante, pourtant je ne suis pas une fashion victime. J’aimerais avoir de l’argent parce que j’en manque chaque mois. Comme ça je pourrai m’acheter des fringues où je voudrais, plutôt que d’aller toujours chez H&M.
J’ai des marques, comme ça qui retienne mon attention comme Milk Fed, parce que c’est une marque Japonaise que gère Sofia C., APC parce que je suis partie comme fille au pair dans la maison du créateur, encore un épisode hallucinant qui ne m’a servi â rien. Isabel Marant parce que j’ai lu que l’actrice qui ressemble â l’ex de Jacopo s’habille lâ bas.
Je suis toujours célibataire, j’ai trente deux ans. Je vis toujours chez mes parents. J’ai quand même ma piaule, ce qui me donne une relative indépendance. Pourquoi en fait-on un drame ? Pourquoi dans cette société, on me dit que je ne suis pas ? normale ? ? En Tunisie, où j’ai de la famille, lâ -bas, les gens vivent ensemble, tous ensemble parfois. Les filles célibataires chez leurs parents, c’est très banal !
Ici, je suis un cas â part, je le sens bien. Même par rapport â mes amis.
Clément, lui, met ça sur le dos de ma maladie. Il pense que j’en suis lâ parce que j’ai des problèmes. Moi, je crois que c’est pas entièrement faux mais, je pense que je me plais chez mes parents. Ils sont gentils, compréhensifs.
C’est vrai que parfois j’aimerais avoir mon appartement, mais je ressens déjâ tellement la solitude que je me demande si je serais capable de la supporter si je vivais vraiment toute seule.
Et puis j’ai mon chat. Mon chat, je lui parle, il me fait du bien, il a traversé tellement d’épreuves avec moi. C’est mon fidèle compagnon. Il me fait des câlins tout le temps, ça me rassure. J’ai une relation fusionnelle avec lui. D’ailleurs ma mère trouve qu’il me ressemble. C’est drôle.
Les enfants sont ma vie. J’ai la chance d’avoir deux autour de moi : mes cousins. Ils sont adorables, beaux comme des dieux.
Le plus jeune, dégage un charme tellement important que bien sûr, le fait qu’il soit très câlins me cause des TOCS. Je n’ai jamais été aussi malheureuse que lorsqu’il me réclame un câlin et que je le rejette â cause de mes idées débiles sur la pédophilie. J’ai tellement peur d’être pédophile que dans ces cas lâ , je m’éloigne, je me dégage de ses bras. Je me punis.
En ce moment ça va mieux, j’ai beaucoup moins de TOCS lâ -dessus. Alors, j’en profite et c’est ? câlins â gogos ? quand je le vois. Il dort même avec moi parfois, je suis contente, avant je ne pouvais pas.
Je me rappelle une fois où il avait dormi chez moi, et ensuite je n’arrivais plus â dormir dans mon lit tellement j’avais peur d’avoir des idées atroces.
Dire qu’avoir des tocs c’est un calvaire est encore trop faible. C’est une prison mentale où le geôlier n’est autre que nous-mêmes.
Je me juge sans cesse. Parfois c’est plus facile de se juger soi même que les autres parce qu’on se connaît mieux. Sauf que dans mon cas, je me juge toujours sévèrement. Il n’y a jamais d’indulgence. Je me remets toujours en question.
Je vais me fumer un joint. Tu m’attends, je reviens.
suite partie 8
08 : quel garçon pour moi ?
1/01/2008
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Rock and Roll?Ma vie est rock and roll...
Bon le joint. Mangé pain au chocolat alors que devrais pas.
Trop grosse. Mes médicaments m’ont fait grossir.
Je fais un bon 42 maintenant. Difficile de trouver des fringues.
Les 36-38 me renvoient â la gueule mon atroce surcharge pondérale.
Veux maigrir. Passe par des phases de privation intense â des crises de boulimie immonde.
Ma peau est dégueulasse, je camoufle comme je peux avec du maquillage. Avoir toujours de l’acné â 32 ans, si ça c’est pas encore un signe que je ne suis qu’une ado attardée?
Cette histoire de poids m’obsède. Surtout lorsqu’un pote me raconte qu’un mec que j’aime bien lui a dit qu’il m’avait trouvé super canon sur des vieilles photos où j’étais mince !
? Elle a carrément pris depuis, non ? ? Merci.
Relis Bridget Jones, marrant mais pas très futé.
Préfère Destroy d’Isabella Santacroce.
Fume des Silk Cut comme elle. Ecoute la même musique.
Le journal de l’amour d’Anaâ?s Nin et La cloche de détresse de Sylvia Plath sont en ce moment mes livres de chevet.
Mon amant tunisien, 20 ans, m’a écrit qu’il voulait qu’on visite le sud tunisien ensemble â Noël. Fabuleux, mais si seulement c’était Jacopo !
J’aime les mecs plus jeunes que moi, pourquoi ? J’en sais rien, je me retrouve toujours attiré par eux. On me juge, je m’en tape.
Jacopo a 25 ans.
On est nés tous les deux le 11 septembre. C’est un signe. Il déteste quand je dis ça.
Je sais que je finirai avec un homme plus jeune que moi. Avec Jacopo ou un autre, tant qu’â faire Jacopo.
Jacopo, c’est l’Italie. C’est la langue que je préfère depuis que je le connais. Je voudrais parler couramment l’Italien pour l’épater même si ce genre d’attention ne l’émeut pas.
Entre nous, la discorde. La chimie innée de deux êtres complètement barrés. Attirance indiscutable entre nous ; et pourtant, dès que les mots s’en mêlent, c’est même plus la peine.
Me résiste. Fuit. Passons des bons moments qu’immédiatement après il s’oblige a oublier pour mieux s’éloigner.
Je passe depuis 4 ans du harcèlement â l’indifférence simulée avec lui.
Prostrée devant MSN, bloqué tous les contacts juste pour l’entendre se connecter si je m’endors.
M’oblige â pas lui parler la première.
Je déteste chez un mec lui dire ? tu n’es qu’un connard ? et qu’il me répond ? oui c’est vrai ?.
Rien de plus agaçant et déstabilisant. Pas de discussion possible dans ce cas. L’autre bloque la porte.
Je suis seule dans ma fausse grossesse.
Jacopo a ignoré mon mail où je lui faisais part de mon angoisse.
Ok il n’est pas concerné, mais quand même ! Il me connaît bien, c’est pour ça qu’il répond pas. Il sait que je dramatise pour le forcer â me parler. Trop malin ce Jacopo.
S’il a une copine, dois être forte et pas montrer mon désarroi.
Veut l’avoir dans ma vie coûte que coûte. Difficile mais situation acrobatique depuis le début déjâ .
Parti 3 mois.
Absence.
Toujours cette petite sensation de nouveauté quand vais le retrouver. Envie de lui résister pour mieux l’apprivoiser.
Difficile de l’approcher, il est comme un chien enragé par son indépendance.
Me sens seule, si terriblement seule.
Devrais vivre aux Etats-Unis. Partir rencontrer des cow-boys.
Serais peut-être moins seule.
Voudrais vivre dans un aéroport, toujours un billet en main. Alors que je suis on ne peut plus sédentaire.
Comprend pas ce paradoxe. Envie de bouger et fatigue instantanée.
09 : Un goût de solitude
1/01/2008
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Je suis une bobo tocquée.
Je n’ai pas de fric, mais je suis une bobo quand même. Je bois mon café au Starbucks de la rue des Archives et si je dois acheter un journal ce sera Libé.
Je vais â La Perle pour boire un verre avec Clément.
J’aime Clem comme mon grand frère. J’ai peur de le perdre comme tous les autres. Ce qui me console c’est qu’il est plus vieux, il a 34 ans. Alors, il est peut-être un peu plus mature que tous les autres. J’adore son fils et sa femme. Ce sont mes voisins. Je m’imagine qu’on est des personnages de Friends. Tout est simple, facile. Je passe chez eux boire un verre, â l’improviste, comme ça. Sauf que la réalité n’est pas du tout la même. Clem me demande de partir avant le retour de sa femme pour pas qu’elle me voie lâ .
Retrouvais le sourire quand j’allais chez Ambre. Ai rêvé d’elle cette nuit. Elle m’appelait et je lui disais que j’étais enceinte. Elle rappliquait tout de suite. Elle me manque cruellement. Tellement envie de partager mes secrets avec elle. Besoin de ses conseils. Peut être qu’un jour elle reviendra.
Les escaliers de chez elle me rassurent dès que je les monte, leur odeur.
Trop sentimentale ma fille, trop sentimentale. Tu te feras bouffer.
Qui va vouloir de moi ?
Je suis une boule de sentiments prête â exploser.
Je travaille â mi-temps. D’ordinaire, les gens sont ravis d’avoir un peu de temps pour eux. Moi c’est le contraire, quand je les entends dire ? je n’ai le temps de rien, je cours après le temps? ?. Je me demande ce que ça fait.
Moi, j’ai trop de temps. Je ne sais pas quoi en faire. Ca m’angoisse tout ce temps libre. Personne n’est jamais disponible pour moi. C’est toujours moi qui lance les ? tu fais quoi aujourd’hui ? ? . Ras le bol.
Il faut que je m’occupe. Mais, pourquoi combler le vide avec des choses qui ne feront que cacher la réalité.
On est toujours seul.
Même quand je suis en compagnie, je me sens seule parfois. J’ai de la mélancolie dans les veines, dans la gorge, je ressens un goût amer qui me rappelle que bientôt je serai encore seule.
Je ne profite certainement pas assez du temps présent, j’anticipe trop.
J’ai parfois une rage et une haine en moi qui m’animent face â certaines personnes. C’est très désagréable de se sentir si perturbé dans ces cas-lâ .
Parfois les cons mérite qu’on les ignore, tout simplement. Mais moi, je n’y arrive pas, comme si j’étais désolée de constater avec impuissance leur face irrécupérable. Je suis trop optimiste, je suis souvent déçue d’ailleurs.
Je pense toujours qu’il peut y avoir du bon dans un con. Alors que souvent un con est juste un con.
Voilâ pourquoi je perds de l’énergie et du temps avec des individus qui ne me correspondent pas. Il y a finalement très peu de gens autour de moi qui me correspondent. Il y a forcément le roi Jacopo, il y a Clément, il y avait Ambre, il y a mon pote, et puis je pense que j’ai fait le tour.
Et ce sont les personnes qui me correspondent le plus que je vois le moins souvent bien sûr !
Résultats : kystes aux ovaires dû â un dérèglement hormonal?
Il manquait plus que ça.
Même si ça n’a pas l’air très grave, ça me mine le moral. De ne plus avoir mes règles depuis maintenant deux mois me perturbe.
J’en ai marre.
Mathieu me dit que cet état dépressif me rassure peut-être finalement. Que c’est pour ça que je ne vais pas au bout des choses, comme pour le théâtre par exemple.
Je me complairais dans cette situation parce que je ne connais qu’elle, et que l’inconnu me fait peur ?
Je trouve ce raisonnement trop simple pour l’appliquer â ma personnalité si compliquée.
J’ignore ce qui cloche chez moi.
J’ai pleuré tout â l’heure en me masturbant. J’ai ressenti une grande tristesse et une grande solitude. Envie d’être près de lui. Il me manque et pourtant, je sens que je dois prendre une décision franche en ce qui le concerne. Je ne peux pas continuer â déprimer â cause de lui. Je dois me détacher de son emprise si je veux avoir une chance qu’un jour ça remarche entre nous.
J’ai décidé de le bloquer sur MSN. J’attendrai son retour et qu’il m’appelle.
Encore un week-end qui va ressembler â tous les autres. Mon lit, mon radeau.
Je fais tout dans mon lit, j’écris, je regarde des films quand j’y arrive, je lis, je baise, je dors, je mange, des fois.
10 : qui suis-je au juste ?
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
J’adore boire de l’alcool. L’avantage quand on prend des médicaments comme moi, c’est qu’il n’en faut pas beaucoup pour que ça fasse de l’effet. J’aime ressentir l’état d’ébriété. Ca m’assomme et j’ai l’impression que les choses deviennent plus simples. Je suis étourdie, tendance â faciliter le moment présent.
Me suis achetée de la Blédine pour bébé. Envi de me caler l’estomac avec quelque chose de doux. Me trouve immonde, grosse. Pas du tout désirable.
Je ne sais pas comment j’en suis arrivée lâ .
J’ignore quel chemin boueux j’ai dû emprunter.
Me sens coupable quand je pense â la somme de travail que mon père abat chaque jour pour nous faire vivre.
J’ai peur de perdre ma mère, ma seule bouée, ma bouteille d’oxygène. Angoisses nocturnes, et désarroi face â la vie.
Envie d’un bébé. Je ris quand je pense â quel point je suis loin du compte.
Dehors, je me sens mal, perdue au milieu des passants. Comme si j’étais transparente, ou trop voyante. J’ai l’impression de ne jamais être au bon endroit quand je marche dans la rue.
Certains quartiers me faisaient du bien spontanément, de moins en moins maintenant. Il y avait Opéra, le Starbucks d’Opéra, Tiffany de la place Vendôme, Hôtel de Ville parce qu’avec Jacopo c’était notre premier rendez-vous…
Je n’existe peut-être pas vraiment, pour de vrai.
J’ai souvent pensé que tout autour de moi n’était qu’une expérience, destinée â m’étudier. Comme si j’étais l’héroâ?ne d’une fiction sans le savoir. Les gens n’existeraient donc pas vraiment non plus.
Je me suis éloignée de la religion. Toujours été attirée par les juifs. Cause de nombreux TOCS au sujet de la Shoah. Enfer de mon adolescence.
Cahiers raturés, j’accusais mes proches, tellement injustifié quand j’y repense. C’est pas facile pour ma famille, cruel pour eux aussi. Ils ont morflé avec moi, surtout ma mère. Je m’en veux de la faire souffrir. Je suis responsable.
Mon psy est le maître de mon existence, c’est lui qui me sauve la vie chaque jour avec le traitement qu’il me prescrit. Pourtant je lui en veux quelque part de ne pas pouvoir réparer le passé. De ne pas réussir â me faire sentir vivante mieux que ça. Je sais qu’il n’y peut rien. Je sais.
Le temps passe lentement et si vite en même temps pour ceux qui ne font rien comme moi.
Je suis dans un cocon. Chaque fois que quelqu’un vient chez moi pour la première fois, il me dit qu’on s’y sent bien, qu’on dirait un nid douillet. Et pourtant personne n’y reste.
Je respire mal, j’ai le sentiment de dormir debout. D’être amorphe.
Qui suis-je au juste ?
Je ne ressemble â rien. Je suis fan d’Hello Kitty et j’aime les films de Woody Allen. Allez-y comprendre quelque chose…
J’écoute aussi bien de la merde commerciale que du rock expérimental…
Je suis une salope et une pucelle effarouchée.
Depuis combien de temps suis-je si différente ?
Est-ce que je suis née pour être malheureuse ? J’ai accès â tout ce que je veux et je ne profite de rien. Je laisse la vie filer comme ça pour du beurre.
J’ai le coeur serré. Il semble retenir de gros sanglots. Je pleure par vagues. Parfois c’est le Sahara, parfois les chutes du Niagara.
Je comprends rien.
Il faudrait que je lise plus souvent mais j’ai la flemme depuis un bon bout de temps. Avant je lisais beaucoup. Maintenant je n’en ai pas le courage.
J’ai la gerbe â l’idée de me regarder encore une fois dans le miroir. Je ne ressemble pas â l’idée que je me fais de moi.
Je suis toujours en quête d’un modèle.
Des nouvelles de Jacopo !!!
Un mail de sa part et je suis au paradis…Il ne me snobait pas finalement. Il s’est même fait du souci pour ma santé.
Malheureusement je ne retiens que l’aspect négatif du courrier. Il évoque vite fait sa copine. J’ignore qui elle est réellement pour lui, car il n’est jamais clair â ce sujet. Il me dit qu’il se sent plus libre seul. Rien n’a changé visiblement. Mais bon, il rentre bientôt.
J’ai tout de suite lu le mail â tout le monde. Besoin d’avoir l’avis des autres.
On me dit que je ne suis jamais contente.
Que je devrais au moins me réjouir du fait d’avoir de ses nouvelles.
11 : le mal de vivre
1/01/2008
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Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Désorientée, assommée, vidée, je marche seule.
N’arrive pas â rester éveillée. Dès que je m’ennuie, je vais dans mon lit et je tente de dormir.
Deviens liquide.
J’ai débloqué Jacopo, mais je ne lui parlerais pas en premier.
J’attends, je suis toujours dans l’attente de toute façon avec les mecs quand je les aime.
Jacopo c’est un bébé. Il a peur de l’engagement. Il redoute de penser â deux. C’est un lâche, un égoâ?ste. Un radin aussi. Mais je l’aime car c’est la seule personne qui est capable de me faire oublier que je suis en vie.
Oui, oublier que je vis. Avec lui, je ne réfléchis plus â mes problèmes, je suis.
J’ai vraiment hâte de le revoir.
J’ignore si je choisis ce qui m’arrive ou si je le subis.
Ma vie est assez triste et vide, mais est-ce que j’en suis coupable ?
Je pense que j’ai une part de responsabilité. Je pense que j’ai peur de quelque chose et maintenant il faut que je trouve de quoi.
Je pourrais être moins seule en faisant plus de choses, et pourtant je ne les fais pas. Je suis inactive. J’ai du mal â prendre des décisions et â m’y tenir puisque je change tout le temps d’avis.
Ces allées et venues m’épuisent et du coup je ne fais rien.
Je dépense beaucoup d’argent par compulsion. Je sors peu, mais quand je sors, je rattrape le temps perdu en liquidant mon fric. Je suis capable d’être très généreuse et très radine aussi.
Suis-je une meuf â PD ? On me l’a déjâ dit. J’ai des amis gay. Mon pote est homo.
Quand je le vois avec son mec, je suis jalouse. Parce qu’ils ont l’air de tellement s’aimer…Et en même temps, ça m’écoeure, je n’aimerais pas leur ressembler, leur relation m’étoufferait, je le sais. Ils vivent ensemble, se voient donc chaque jours. Moi je n’en suis pas capable. En fait ce qui m’effraie avec le quotidien, c’est que j’aurai trop peur que ça s’arrête, donc je préfère ne pas y goûter. J’ai toujours été habituée au manque dans mes relations amoureuses. Je me suis auto conditionnée â aimer de cette manière.
Parfois je me sens victime de mes amis homos. Je ressens une telle violence de leur part envers moi. Comme une indifférence, un rejet. Comme si la femme que je suis ne leur inspirait que du mépris, du dégoût.
Je me sens de trop. Exclue du club.
J’ai une tendance â la paranoâ?a, mais c’est parce que je veux tellement qu’on m’aime…
J’aimerais dormir et ne jamais me réveiller. Je suis déçue de constater que je suis encore en vie ; dans cette vie. Je me coltine ma vie.
Je n’arrive pas â en faire quelque chose de supportable.
Suis-je condamnée â toujours me sentir ainsi ? Devrais-je ressentir toute mon existence un poids comme celui-lâ ?
Je suis en apesanteur. Je flotte comme une merde dans sa pisse.
J’ai peur de vous ennuyer avec mon énumération… Vais-je réussir â être intéressante ? Pourquoi ma vie vous séduirait-elle ? C’est barbant l’histoire d’une inconnue. Surtout quand elle a tendance â se plaindre.
Je veux pas plomber l’ambiance.
Quand je rencontre des gens que je ne connais pas, je suis toujours mal â l’aise, surtout quand ce sont les amis de mon petit ami. Je me sens jugée, je ressens de la jalousie instantanée. Surtout, face aux amis de Jacopo. Je voudrais être la plus cool et je me comporte comme une sauvage. La plupart du temps, je prétexte un empêchement pour ne jamais être disponible. J’évite de les rencontrer. Du coup, je reste une espèce d’inconnue, quelqu’un dont ils ont rien â foutre puisqu’il ne me connaissent pas.
Je n’ai jamais vu les parents de Jacopo. Je crève d’envie de les voir. Je comprendrais peut-être mieux pourquoi il m’échappe tant.
Je voudrais qu’ils m’adorent comme moi j’adore leur fils.
Je suis triste. Il me manque. Pourquoi je n’arrive pas â l’avoir ?
Je l’ai eu une fois et maintenant, je galère pour écrire la suite.
J’ai tellement l’impression qu’il m’aime sans l’avouer. Ses gestes qui le trahissent, quand il me prend la main, c’est hallucinant de tendresse.
Mais il est comme ça Jacopo ; il est tendre avec tout le monde. Je croyais même qu’il était PD â un moment. Alors pourquoi ce serait différent avec moi ? Pourtant, je sens comme une évidence entre nous, un truc indicible singulier qui n’existe qu’entre nous.
Je suis tellement happée par la tristesse de ces sales pensées. Je me conditionne toute seule. Je m’avoue toujours vaincue d’avance.
Et puis d’un coup, c’est l’inverse, j’ai comme la certitude que c’est moi qui détiens la vérité. Je doute parce que j’ai peur qu’il tombe amoureux d’une autre. Je ne me sens pas « aimable » par lui. C’est horrible ces phases d’angoisses.
Plus j’écris, plus je doute de nous.
Pourquoi c’est si merdique ? Je sais que je suis « aimable » bordel, et que je lui corresponds.
12 : mes pensées nauséabondes
1/01/2008
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Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Je suis cool comme fille, j’ai les mêmes envies que lui. Les mêmes délires ahurissants.
Mais il ne le voit pas, il a choisi de ne pas le voir.
Ca l’arrange de me coller une étiquette, comme ça il peut dire qu’on est pas fait pour être ensemble. C’est dégueulasse. Je me sens si proche de sa personnalité. Je l’admire tellement.
Et je sais que je suis si supérieure â lui. Que je pourrais tellement lui apprendre de choses. En fait face â lui je joue l’élève qui accepte les consignes du maître alors que c’est moi la reine !
Une petite fille ressemble â l’ex de Jacopo. Je l’adore, je la trouve belle. Je l’observe jouer, c’est un vrai garçon manqué. Je la photographie, j’accroche sa photo au mur, tout ça parce qu’elle me rappelle cette fille.
L’ex de Jacopo, je suis tombée amoureuse d’elle alors que je ne la connais pas. C’est pas une attirance sexuelle, juste admirative.
Comment a-t-elle fait pour qu’il l’aime ? Je la vénère.
Je ne veux pas mieux la connaître, je l’ai vue deux fois dans ma vie et ça me suffit, je préfère qu’elle reste un fantasme.
Elle m’inspire. Il m’en a tellement parlé dans des termes élogieux que pour moi c’est elle qui aura toujours le pouvoir. Je veux être elle. Je veux lui ressembler.
C’est complètement stupide et immature.
Je suis stupide et immature.
J’ai la nausée quand je pense â moi. Je ne suis pas celle que je devrais être. Je devrais être elle. C’est moi qu’il devrait aimer comme il l’a aimé.
Je me mets dans des états pas possibles dès que je le vois connecté sur MSN ; si j’essayais de me contrôler, ce serait la fin de mon amour.
Finalement c’est ce sentiment d’euphorie, de vertige que je recherche et que je ne veux pas perdre, même si ça me fait un peu mal.
J’attends qu’il me parle le premier, il ne le fait pas.
Au mieux, en ce moment c’est « d biz » et c’est tout. Sevrage.
Décalage horaire en ce moment pour lui car parti loin ailleurs, mais tout le temps ce décalage existe même quand ici.
Plus lâ , m’a-t-il bloquée ?
Paralysie des membres quand je vois son nom en ligne sur l’écran.
Même si silencieux, rassurée de le voir, comme si je le voyais effectivement pour de vrai. Me contente de ça.
La nuit, je me lève pour pisser, et très souvent obligée de piétiner sur place avant de me remettre au lit. Comme un rituel. Si je pense â la mort de mon père pendant que je piétine puis que je me couche, je dois me relever pour piétiner â nouveau sur place jusqu’â ce que je n’y pense plus. Insoutenable. Impossible rébellion.
Petite, je faisais pareil, mais la douleur était en plus physique. Je devais m’appuyer sur les seins, les glandes mammaires si douloureuses â l’époque et compter un certain nombre de fois pour pas que ma mère meure.
Vomis-toi dessus, crache-toi dessus, lave toi avec ta bave, encore, tu n’es pas assez propre, tu n’as pas encore effacé la pensée qui t’obsède.
Moment d’asphyxie mentale, parcours nauséabond d’une pensée incestueuse. Toujours rien. Je sais que tout ça est dans ma tête, mais le plus dur c’est quand j’en deviens persuadée. J’ai toujours le doute qui m’assaille. Je deviens complètement schizo. J’accuse â tort, moi, les autres. Les preuves imaginaires qui s’accumulent envahissent mon esprit. J’essaie d’y voir clair en m’infligeant des sentences. Je dois ressentir du dégoût. Je n’y arrive pas, je recommence, jusqu’â l’épuisement. Apnée. Je suis en apnée dans ces moments précis.
J’ai rêvé que mon chat tombait par la fenêtre et qu’il était mort. Je ne supporte pas cette idée.
Le métro, la routine du travail actuel qui n’a rien â voir avec ma passion cinématographique et artistique m’oppresse. Je fais exprès de mal faire ce qu’on me demande. Je suis désagréable. Je donne une autre image de moi. Pourtant je sais que ce job est nécessaire â mon équilibre. Mais j’assume pas cette vie. Je voudrais tellement être enfin reconnue, jouir en toute liberté.
Tellement loin de moi mon idéal.
13 : gavage
1/01/2008
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Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Vu un bébé trop beau. Envie d’un bébé, alors que je sais que je serai mortifiée â l’idée d’avoir des sales pensées le concernant.
A quoi bon ?
Drôle de vie, drôle de fille, drôle d’envie…
Vin blanc, joint, vin rouge, bière, bouffe, rebouffe, gavage, détresse. Ma mère part travailler, j’angoisse quand elle me laisse seule â la maison. Personne.
Le goût du café de cette période m’obsède de douleur. Je suis perdue. Je n’ai pas ce que je veux, je ne suis pas â ma place. Plutôt crever.
Partir loin, ne jamais revenir, toujours s’enfuir. Je veux mourir.
Reste si triste face â la méchanceté des autres.
Ma chambre rétrécit sur moi. Je vois les murs bouger. Plus je vieillis, plus je me cogne aux murs.
Personne ne me court après, je cours toujours après les autres.
Je suis définitivement, incroyablement, désespérément seule.
Jacopo, mon seul azur. Ma seule ligne de vie.
J’ai honte de parler comme ça de lui. J’ai tellement aimé avant lui et dans des termes aussi prononcés.
Pourquoi aujourd’hui ce serait si différent ? Parce que depuis je suis suivie par un psy et que je me connais mieux, que je peux dire que c’est lui mon alter égo.
Merde au passé, je détiens l’avenir entre mes mains moites.
Il m’échappe. Je veux le rattraper, mais il court vite le galopin.
Radiohead dans ma tête.
Le groupe James : c’est Clément qui me les a fait découvrir.
Le cd de Jeanne Balibar, classe et envoûtante. Je suis tellement pataude.
Je ressens mon corps comme un gros chamallow indigeste. Je me suis empiffrée de glace et de chocolat. Je n’arrive pas â maigrir.
Je me prive de sucre, je craque, c’est alors que je ressens comme une addiction soudaine. Le goût du sucré me fait décoller immédiatement.
Ce rapport â la bouffe me dérange. J’ignore pourquoi je me venge sur elle.
Je n’ai pas spécialement faim. J’ingurgite… Dans la cabine d’essayage, je désespère, je ne rentre plus dans aucune fringue… Le 42 me boudine. Je ne vais quand même pas m’habiller dans le rayon grande taille ! Je refuse ! Je rentrerai dans ce putain de 42.
Je faisais du 38-40 avant. Avant, quand j’étais belle et mince…
Je retrouve des photos de cette période et j’essaye de comprendre comment mon corps a pu autant se dilater depuis…
Jacopo m’a fait la remarque « t’as grossi…T’étais plus belle avant. Je sais que ça se dit pas, mais… »
Mais quoi, connard ? Comme un sale gosse, il me balance sa déconcertante franchise â la gueule. Toujours comme ça avec Jacopo. C’est aussi pour ça que je l’aime, parce que ses « t’es belle » sonnent justes quand ils veulent bien sortir de sa bouche.
J’ai l’impression que même avec beaucoup de volonté, je ne vais pas réussir â maigrir comme avant.
Injuste de crier sur un enfant. Pourtant je sens comme du sadisme en moi.
Je t’ai dis que j’allais probablement faire un stage de théâtre ?
J’ai très envie de le faire cette fois.
Il faut que quelque chose de bien m’arrive rapidement, je ne tiendrai pas longtemps comme ça.
Je dois réussir â être heureuse toute seule avant de l’être â deux, sinon ça marchera jamais. Mais je suis triste moi toute seule.
Nouvel album de Phoenix me réchauffe le coeur. J’essaie de me concentrer sur un DVD de Woody Allen…Mon attention n’arrive pas â se figer sur un seul sujet. Je divague, j’éteins, je dors.
En jour de repos, je ne fais rien, je me couche, je vis dans mon lit. Il y a même des miettes qui me piquent les fesses.
J’ai mangé le reste de la glace. Je me suis goinfrée comme une sale truie.
Mon visage est rempli d’imperfections.
Seuls, les ronronnements de mon chat m’apaisent.
Je l’oblige â venir sous les draps, mais il ne dis rien, il me pelote le ventre en ronronnant.
14 : Lui et moi
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Je me surprends souvent â me dire â haute voix « arrête ! », seule, dans la rue lorsqu’une pensée morbide s’incruste dans mon esprit.
J’ai besoin d’air.
Je ne me sens â ma place nulle part, coincée entre de hauts murs un peu partout.
J’ai des bleus un peu partout â force de me cogner contre ces murs invisibles.
La vie dehors me laisse indifférente. Je ne sors que lorsque c’est nécessaire, je me hâte de rentrer â la maison.
J’adore les juifs, je me sens juive depuis toute petite.
Inconstance dans mon processus créatif.
Circus Freak : I am a circus freak
Délabrée…
Jacopo distille les infos sur MSN, il me parle toujours avant d’immédiatement se déconnecter du net…Pour me punir d’attendre de ses nouvelles comme une araignée dans sa toile qui guette qu’un moucheron s’y colle.
C’est vrai que je suis malheureuse â cause de lui, mais est-ce pour autant que je suis maso ? Avoir toujours l’espoir qu’un jour il m’aime comme moi je l’aime, est-ce que c’est se faire du mal ? Je ne peux pas me résoudre â tirer un trait sur lui, je ne peux pas appuyer sur un bouton qui dirait « tiens, je ne l’aime plus ! ». Et surtout, je n’en ai pas envie.
J’aimerais être zen â l’idée qu’on soit ami, mais l’entendre me parler d’autres filles que moi, me rend malade et je ne peux pas faire semblant. J’aimerais être forte et arriver â lui montrer une autre image que celle d’une fille complètement disloquée et dépendante de lui. C’est aussi pour ça que je veux faire du théâtre.
J’aime pas cette idée de masochisme. Lorsqu’on aime quelqu’un comme je l’aime, doit-on se forcer â être heureux pour lui, même si nous ne sommes pas responsables de ce bonheur ? Et si on choisit d’avoir mal, si c’est le prix â payer pour continuer â le voir, est-ce qu’on pourrait pas dire que c’est une épreuve vers la maturité ?
Je ne suis pas maso. Maso ça voudrait dire qu’il n’y a aucun espoir, et je refuse de croire que je n’ai plus aucune chance avec lui. Je ne suis pas pour autant érotomane. Je ne le pense pas transi d’amour pour moi. Je dis juste que nous avons déjâ été ensemble et que cet amour lâ est en lévitation quelque part. Qu’il serait peut-être possible de le rattraper, d’en faire quelque chose d’autre.
C’est toujours lui qui commence en plus, c’est lui qui me cherche !
Lui qui me prend la main, lui qui me demande des câlins… Et puis moi, je cède, je craque, comme une conne. Alors que je devrais refuser et le faire mariner.
Je n’arrive pas â lui résister ; je suis faible devant lui. Et lui, tout ce qui l’attire c’est une fille qui s’en fiche de lui. Son ex â Jacopo, elle s’en fichait de lui, et résultat, il était fou d’elle.
Tellement envie d’être avec lui. (J’espère que je te saoule pas avec mes histoires…)
Jamais sentie aussi proche de mon chat qu’en ce moment. Il me regarde, je communique avec lui sans parler, rien qu’un regard et il me comprend. Je suis télépathe avec lui.
Toujours fidèle. Il me rassure, il me suit partout. Je l’emmène dans ma chambre avec moi, il me tient compagnie, il ne se plaint pas. Il m’aime, je le sais. Il ronronne.
Qu’est-ce que je vais devenir ? Une victime ? J’en ai marre de jouer ce rôle-lâ . Mes tocs me font paniquer, ma cyclothymie me fait palper la colère, l’euphorie, la détresse… Combien de temps me reste-t-il â me plaindre ?
15 : •suis-je moi je te fuis, fuis-moi je te suis !•
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Ces putains de kystes peuvent freiner mon ovulation et j’aurais peut-être plus de mal â avoir des enfants que les autres…
J’en crèverai si je n’ai pas d’enfants…J’espère que ces kystes vont partir aussi vite qu’ils sont venus et que tout va rentrer dans l’ordre.
J’en ai assez de ce cocktail de médicaments que je dois prendre.
Prozac est mon ami depuis si longtemps maintenant. Il fait partie de ma vie comme mon boulanger. Aussi quotidien que le pain.
Je sens que Clément se protège de moi â son tour. Je le sens un peu résistant, comme tous.
Je m’enferre dans un quotidien qui ne ressemble â rien. Autant de vide que l’ennui ne figure même plus en tête de liste. C’est le néant, le train-train quotidien d’un quotidien aussi banal et insignifiant qui puisse exister.
L’attente de quelque chose de meilleur. Je sais maintenant que je ne me suffirais jamais â moi-même. J’ai trop besoin d’un autre que moi. Jacopo a peur.
C’est normal. Et tant que je serai comme ça il aura peur. Et tant qu’il me résiste, j’aurais besoin de lui. C’est le cercle vicieux d’une relation tragique.
Je ne veux pourtant tellement pas d’ un quotidien exemplaire avec lui.
C’est ça qu’il n’a pas compris. Il me voit comme cette chose gluante qui veut absolument se marier, faire des enfants, l’étouffer…Alors, je pleure, parce que je ne suis pas comme ça. Certes j’aimerais m’unir â lui et concrétiser cette union par des enfants mais c’est tout, le schéma « traditionnel » s’arrête â ça. La relation je la veux pigmenter d’absences, de travail, de choses qui feront qu’on sera toujours en manque l’un de l’autre…
Il faut que je sois forte lorsqu’il me parlera de sa nouvelle copine, car soyons clair, ce jour viendra.
C’est pas pour ça que j’abandonnerai la partie. Loin de lâ . Comment parfois je peux me sentir si sûre de moi et d’autres fois, suis complètement anéantie face â une telle situation ?
C’est absolument incompréhensible. C’est ça qui me tue â petit feu ; cette inconstance dans l’humeur. C’est épuisant. Aussi épuisant que l’histoire de ma vie.
Je me sens prise dans un filet de pêche. Avec des trous pour respirer mais pas assez grand pour m’échapper.
Est-ce que renoncer â l’espoir d’être avec Jacopo c’est se résigner ?
Si je n’attends plus rien, que je laisse la vie me surprendre, est-ce que ça veut dire qu’un jour il pourra revenir malgré tout ? Ne plus espérer, c’est ça qu’il faut que je fasse. Mais jamais me résigner. Mais j’y arrive pas, je suis constamment sur MSN pour avoir le plus de chances possibles de l’y croiser.
Je suis complètement addicted. Le pire, c’est de l’imaginer, lui, complètement libre de moi.
Les premiers TOCs dont je me rappelle, je devais dire tout ce qui me passaient par la tête â haute voix, comme ça. Ensuite, c’était avec une raison, une menace intérieure : « Si tu ne fais pas ça, si tu ne dis pas ça, untel mourra »…
J’ai beau essayer de m’intéresser aux autres, rencontrer de nouvelles personnes, mais rien ne me comble autant qu’une parole ou la présence de Jacopo. Je m’en veux, si tu savais comme je m’en veux de ne pas réussir â changer, de ne pas être différente. Exister pour moi avant d’exister pour quelqu’un d’autre. Même si je me trouve plutôt intéressante, je n’arrive pas â en convaincre les autres. Ou du moins, pas comme je le voudrais. Jacopo tient â moi, mais je m’en fous de cet attachement. Ca ne m’intéresse pas.
J’en veux d’avantage.
Je suppose que je ne suis jamais contente, que d’autre se contenteraient d’une belle amitié.
Cette attente me bousille, comment faire pour ne pas souffrir. Je ne veux pas être radicale. Je veux me battre et être capable de le voir sans souffrir. Enfin, je ne souffre pas d’ailleurs quand je le vois, au contraire, je n’ai jamais été aussi bien. C’est juste que je ne le vois pas assez.
Jacopo est un artiste barré. Un vrai, un beau. C’est son côté fracassé qui m’attire. Son côté instable. Son questionnement perpétuel face â la vie.
J’ai pris la décision de ne plus donner qu’â ceux qui me donnent. Entre en compte :
Les enfants, les animaux, ma famille, et les autres qui voudront bien. Mais, je ne donnerai plus gratuitement. Je veux recevoir. J’en ai marre de courir sans cesse pour rien.
J’ai toujours aimé de cette façon absolue, depuis mon premier flirt.
N’est-ce pas le même homme que j’ai aimé durant toutes ces années, mais qui auraient eu un nom et un visage différent â chaque fois ? Est-ce qu’un jour je n’aimerai plus Jacopo comme je n’aime plus les autres ?
Qu’est-ce qui fait la différence ? J’ai parlé du fait que je suis en thérapie depuis que je connais Jacopo et qu’ainsi les rapports sont certainement moins biaisés avec lui qu’avec les autres car je suis plus lucide depuis que je suis suivie. Mais y-a-t-il une vérité dans l’amour, une chose qui fasse qu’un jour on s’arrête enfin parce qu’on a tout trouvé en l’autre ?
16 : chagrin d’amour propre
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll… Ma vie est Rock and Roll.
Au début avec Jacopo, je l’imaginais comme mon jumeau, mon double, puisqu’on est né le même jour. Je trouvais qu’on se ressemblait pas mal.
De moins en moins, même si je sais que moi, je cherche â lui ressembler. La musique qu’il écoute, ce qu’il aime cinématographiquement, ses lectures, bref ses goûts deviennent les miens par procuration. Je m’imbibe de sa personnalité. Parce que j’aimerais lui plaire encore plus. Je sais que je suis crétine.
C’est bien pour ça que, des fois, je cherche ma propre personnalité ailleurs. Mais c’est pas brillant. Je suis facilement perdue.
Je reviens toujours â ses goûts â lui.
Lui, quand il me parlait de son ex, il me disait qu’il voulait ETRE elle. Moi, je ne suis pas aussi timbrée, je veux juste être AVEC lui. Qu’il m’apprenne des choses, devenir un peu son double. Mais pas prendre sa place.
Quoi que , j’ai bien embrassée une fille pour savoir ce que ça lui faisait â lui, quand il embrassait son ex… Oui, tout ça est bien alambiqué, je le concède.
Est-ce qu’on aurait un complexe d’infériorité l’un et l’autre ? Un complexe qui nous attire vers des gens qui ne nous admirent pas ?
Plus de Pamplelune de Guerlain, obligée de finir un flacon d’un parfum qui sent le bébé. Pas désagréable, mais moins moi.
Je suis acidulée. Pas très sucrée. Encore moins ambrée.
J’ai cette bizarrerie d’effacer systématiquement la liste des derniers appels ainsi que tous les sms qu’on m’envoie sur mon portable. Mes mails aussi. Comme si j’avais peur de ne plus en recevoir d’autres sinon. Comme pour ne jamais rien prendre pour acquis. Lorsque Jacopo m’envoie des sms, on pourrait se dire qu’avec cette façon que j’ai de l’aimer, je garderai ces messages comme des petits trésors…Et bien non, j’efface aussitôt. J’ai trop peur que ce soit le dernier…Et puis je me connais, sinon, je regarderai sans cesse le message des centaines de fois, je me creuserai les méninges pour y déceler toutes les interprétations possibles.
Il n’y a donc aucun historique nulle part…
Mon ventre est gros et gras, plein de bourrelets. Je camoufle bien, mais je sens comme des vagues de graisses sur mon corps. Je me dégoûte. Et plus je me dégoûte plus je craque et je mange. Il n’y a que quand j’ingurgite que je me sens bien. Je me remplis. Je ne suis pas boulimique, je ne pense pas, j’aime juste trop la bouffe. Il n’y a que ça et l’amour qui me fasse tenir â cette petite vie.
Jacopo rentre bientôt…Je sais qu’il va encore mettre du temps avant de me demander â me voir. J’attendrais, je ne craquerai pas la première, je me le suis dit. Je suis sûre qu’il a oublié de me ramener un cadeau.
Pas grave. C’est pas si important. Même si moi, j’aurai pas oublié.
Je me masturbe. Seule raison d’encore exister. Me redonne l’impression que tout n’est pas fichu. Moment de répit. Le plaisir de me contenter me permet d’oublier momentanément qui je suis. Malheureusement, les méchantes idées m’empêchent de profiter de ce moment comme je le voudrais. Obligée de les chasser puis de me relaxer pour me déculpabiliser.
Je le sens revenir. J’appréhende ma réaction. Vais-je retomber dans l’addiction la plus complète, les journées â attendre un signe de la part de Jacopo ?
Je lance des roquettes â distance alors qu’il faut que je me calme.
Je le bombarde de réflexions narquoises qui me soulagent sur le moment mais ne font qu’empirer la situation. Pourquoi je fais ça ? Je sais que ça me porte préjudice mais souvent je ne peux pas m’empêcher de l’insulter, comme si la frustration de l’attente me dirigeait entièrement.
Miracle, couchée vers minuit, regardé Sex and The City.
Je m’ennuie.
Je reste â rien faire, je traîne en pyjama, je mange, je dors, désolée de me répéter mais c’est invivable. Même pas l’envie de me motiver. Perdue l’énergie. Je feuillète un livre pour le refermer aussitôt.
Ma mère, ma seule amie. Je m’en veux de lui imposer ce fardeau. Elle m’entend me lamenter, je lui balance des horreurs â la gueule comme « je vais me tirer une balle, j’en ai marre…La vie ne m’intéresse pas, je ne sers â rien, je suis de trop dans ce monde… ».
Pauvre maman.
Pauvre papa aussi.
17 : l’attente
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Plus je suis seule, moins je m’y habitue.
Je cherche désespérément une main tendue, je regarde mon téléphone dans l’espoir qu’il sonne enfin, qu’une bonne âme pense â moi. Mais il faut reconnaître qu’il sonne de plus en plus rarement.
Obligée de toujours relancer les autres pour faire quelque chose avec eux. Fatiguée de cette situation. Ils ignorent ma solitude, ils ont autre chose â faire. Quand on est heureux, on n’a pas envie de se coltiner le malheur des autres.
Mes appels restent sans réponses. Comme je me suis dit que je n’insisterai plus, j’attends qu’ils fassent un pas.
Ca ne peux plus durer. Que dois-je faire pour percer cette couche de mal être ?
Je me sens dénuée de protection, â vif.
Je me saoule moi-même â force de me plaindre.
Je comprends Jacopo. Je ne suis pas un cadeau. Pourtant je me sens si bien dans ses bras, quel gâchis.
La Blédine m’a calé pour un moment, mon estomac rempli me fait mal.
J’ai toujours mangé trop vite, comme si j’allais manquer de nourriture.
Sentiment d’impuissance après avoir constaté avec culpabilité ce que je viens d’ingurgiter.
Je mange mal, très mal équilibré. Je mélange tout.
Je déteste quand Jacopo se montre heureux pour moi quand j’essaie de le rendre jaloux en lui parlant des autres mecs. Il suffit que j’évoque mon amant tunisien pour qu’il affiche un large sourire béat d’affection.
Cette manie qu’il a, â vouloir mon bonheur sans lui, me rend malade.
C’est bien pour ça que j’évite le plus souvent de lui en parler.
Il me manque vraiment, je deviens dingue. Je ne suis qu’une épave. Une peau morte. Les journées sont interminables. Le temps ne passe pas. Ma chambre est toujours la même. La flemme de changer quoi que ce soit.
Suis-je anormale d’attendre des réponses ? On dirait que le monde s’est ligué contre moi. J’envoie des mails ou je laisse des messages téléphoniques pour proposer qu’on se voie avec mes amis, et ils ne répondent pas…Cela veut bien sûr dire qu’ils ne sont pas intéressés, mais, je ne comprends pas pourquoi ils ne prennent pas la peine de me répondre pour me le dire ! Moi quand on me sollicite, je réponds immédiatement…Certes, je n’ai pas de vie, j’ai tout mon temps…Je suis polie surtout !
Je ne suis pas faite pour ce monde.
Alors lâ qu’ils ne comptent plus sur moi pour insister !
Je ne suis pas misanthrope, mais j’ai la rage contre les autres !
Man next door des Massive Attack
I got to get away from here…
Je déroge â ma résolution. Je rappelle des gens. Je propose. Je vois de nouvelle tête et je me rend compte que d’écouter me fatigue. Je m’en fous, je ne fais qu’oublier que je ne suis pas avec Jacopo. Leurs histoires ne m’intéressent pas, tout me paraît tellement con â côté de lui.
J’ai conscience que je suis mal barrée. Que je ne peux vivre que pour une seule personne. Mais je le trouve tellement intelligent, il m’emmène tellement loin quand je suis avec lui. Je souffre tellement quand il part. Je trouve tout fade. Rien ne me fait autant plaisir que lui.
Je me reconnecte sur MSN, je l’attends, il n’est pas lâ et je maudis tous mes autres contacts d’être en ligne.
Je remplis. Je remplis mon estomac, je remplis le temps, je fais croire, je me fais croire, mais finalement j’en reviens toujours au même…
Il est brillant parce qu’il me rend dingue.
Je mange, non, je me goinfre, je cherche â faire taire ce manque, â lui donner quelque chose pour le combler. Puis je me lamente, je m’observe dans la glace, les bourrelets qui dépassent du slip, ceux qui rebondissent sous le soutien gorge, je m’en fous. Je presse la cellulite et constate avec dépit que je n’ai plus grande chose â faire. Je déteste le sport. Je hais le sport, jamais je ne ferai de sport. Je n’ai pas de solution. Mes rondeurs me dépriment.
Ma peau transpire le mal-être. Pleine de boutons que je cache tant bien que mal sous une couche de maquillage. â? vrai dire, les jours de crises, je ne me maquille pas, j’offre au monde un visage de crapaud, presque fière de ma laideur.
Comme si de toute façon, au point où j’en suis… â? quoi bon ?
Les cheveux gras aussi, je ne les lave pas en jours de complète souffrance.
Les efforts pour m’arranger me coûtent de plus en plus. J’ai vieilli, je vois mes rides se creuser. Mes sourcils poussent plus vite qu’avant. Je ne m’épile plus.
Je ne mets quasiment plus mes lentilles que pour voir Jacopo. Sinon, mes lunettes accompagnent ma dépression.
Je ne suis pas moche, je suis plutôt jolie d’ailleurs, mais je n’ai plus la force de le montrer.
18 : en mal d’amour
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Je me demande pourquoi j’essaie désespérément d’oublier que je suis seule ?
Autant accepter l’évidence et souffrir en silence. Car maintenant il est clair que même en étant entourée, je me sens toujours aussi seule. La seule personne qui peut me faire oublier ma déchéance c’est Jacopo et il me fuit.
Vais-je retrouver le chemin ?
Vais-je réussir â retrouver Jacopo ?
J’ai un grand désir soudain de maternité. Je connais cette angoisse, c’est un fantasme.
Autant se faire â l’idée, autant accepter que ma vie ne dépende que de lui.
Pour l’instant.
Je trouve une raison d’être quand je suis en sa compagnie. Je redécouvre mes sens avec lui. Je sens, je vois, je goûte, je touche, j’entends mieux auprès de lui. Ces moments sont sûrement si bons parce qu’ils sont rares.
Quand j’ai un gros bouton sur la gueule qui pullule de bactéries, je ne peux pas m’empêcher de le percer. Qu’est-ce que ce serait pratique si je pouvais faire pareil avec mon corps. Faire sortir la couche de merde qui m’empêche d’être bien.
J’ai volé du maquillage chez Body Shop. J’aime bien de temps en temps me payer une petite crise d’adrénaline comme ça.
Je ne peux pas m’empêcher d’envoyer des missiles â Jacopo. Je sais combien cela ne me rend pas service et ne fait qu’empirer les choses, mais j’ai l’impression que c’est ma façon de répondre â la souffrance qu’il me fait endurer. C’est assez stupide de dire cela car je sais qu’il ne le fait pas exprès. Mais parfois, comme pour envenimer les choses, pour qu’il s’éloigne encore plus, je le provoque. Après je pleure….Va comprendre.
Je crois que j’aime tellement lui courir après que quand il se rapproche, il faut que je foute la merde pour mieux le rattraper ensuite. Je suis trop habituée â ce cas de figure.
Je suis incapable de profiter des petites choses de la vie, moi ça m’emmerde, le ciel bleu, les oiseaux qui gazouillent, tout ça. Moi, j’aime l’hiver parce qu’au moins j’ai un prétexte pour rester chez moi. J’aime les longues nuits d’hiver, celle où je me sens en sécurité sous ma couette.
J’aime bien quand il pleut aussi, que j’entends la pluie cogner sur mon toit.
J’ai un bijou de chez Tiffany. Un vrai cadeau. Un trésor que je sors rarement. J’adore le film avec Audrey Hepburn. Souvenir d’un soir avec Jacopo.
J’ai pas de personnalité, je suis un caméléon.
Le rock je l’aime parce que Jacopo l’aime. Tout ce qu’il aime, je l’aime. C’est pour ça que j’ai aimé son ex.
Je suis timbrée.
Trois longs mois d’absence... « ça va nous faire du bien » a-t-il prétendu…
Je suis pas sûre que ça m’ai fait du bien. J’appréhende de le revoir. Je voudrais tellement qu’on entame un nouveau chapitre ensemble… J’ai peur de continuer â glisser sur une pente pas très souhaitable.
En même temps, j’ai tellement peur de ne plus connaître cette situation ambiguë. Car c’est tout ce que j’ai. S’il ne me donne plus de câlins, qu’est-ce que je vais devenir ? J’ai tellement besoin de ses câlins.
Les journées sont longues, mon mal de ventre, cette espèce de crabe qui me pince les entrailles me rappelle que je ne suis toujours pas sortie de l’auberge.
If I ever feel better grésille dans mon MP3…
Je me suis regardée dans le reflet des vitres du RER et je n’ai vu que mon corps, impossible de distinguer ma tête. Je me suis fait l’effet d’un tronc sans âme.
Je ne supporte pas le quotidien de mon job actuel. Je me mets sur pilote automatique chaque matin avant de partir travailler.
Je sais que j’ai évoqué ma crainte d’avoir une relation « normale » avec Jacopo parce que j’aurais trop peur de la perdre, mais en fait la vraie raison : c’est cette hantise du quotidien.
Depuis quelque temps, je croise une maman avec son enfant dans ma rue, difficile de dire si c’est une fille ou un garçon, tellement son handicap lui tord le corps. Il ou elle marche courbé, harponné â sa mère. En les voyant, je me dis qu’ il faut que j’arrive â relativiser mon mal être. C’est trop horrible. Si un jour je finissais comme ça ?
J’aimerais avoir le courage de sortir le soir et de ne pas avoir envie cinq minutes après de rentrer chez moi pour me retrouver seule.
17 : l’attente
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Plus je suis seule, moins je m’y habitue.
Je cherche désespérément une main tendue, je regarde mon téléphone dans l’espoir qu’il sonne enfin, qu’une bonne âme pense â moi. Mais il faut reconnaître qu’il sonne de plus en plus rarement.
Obligée de toujours relancer les autres pour faire quelque chose avec eux. Fatiguée de cette situation. Ils ignorent ma solitude, ils ont autre chose â faire. Quand on est heureux, on n’a pas envie de se coltiner le malheur des autres.
Mes appels restent sans réponses. Comme je me suis dit que je n’insisterai plus, j’attends qu’ils fassent un pas.
Ca ne peux plus durer. Que dois-je faire pour percer cette couche de mal être ?
Je me sens dénuée de protection, â vif.
Je me saoule moi-même â force de me plaindre.
Je comprends Jacopo. Je ne suis pas un cadeau. Pourtant je me sens si bien dans ses bras, quel gâchis.
La Blédine m’a calé pour un moment, mon estomac rempli me fait mal.
J’ai toujours mangé trop vite, comme si j’allais manquer de nourriture.
Sentiment d’impuissance après avoir constaté avec culpabilité ce que je viens d’ingurgiter.
Je mange mal, très mal équilibré. Je mélange tout.
Je déteste quand Jacopo se montre heureux pour moi quand j’essaie de le rendre jaloux en lui parlant des autres mecs. Il suffit que j’évoque mon amant tunisien pour qu’il affiche un large sourire béat d’affection.
Cette manie qu’il a, â vouloir mon bonheur sans lui, me rend malade.
C’est bien pour ça que j’évite le plus souvent de lui en parler.
Il me manque vraiment, je deviens dingue. Je ne suis qu’une épave. Une peau morte. Les journées sont interminables. Le temps ne passe pas. Ma chambre est toujours la même. La flemme de changer quoi que ce soit.
Suis-je anormale d’attendre des réponses ? On dirait que le monde s’est ligué contre moi. J’envoie des mails ou je laisse des messages téléphoniques pour proposer qu’on se voie avec mes amis, et ils ne répondent pas…Cela veut bien sûr dire qu’ils ne sont pas intéressés, mais, je ne comprends pas pourquoi ils ne prennent pas la peine de me répondre pour me le dire ! Moi quand on me sollicite, je réponds immédiatement…Certes, je n’ai pas de vie, j’ai tout mon temps…Je suis polie surtout !
Je ne suis pas faite pour ce monde.
Alors lâ qu’ils ne comptent plus sur moi pour insister !
Je ne suis pas misanthrope, mais j’ai la rage contre les autres !
Man next door des Massive Attack
I got to get away from here…
Je déroge â ma résolution. Je rappelle des gens. Je propose. Je vois de nouvelle tête et je me rend compte que d’écouter me fatigue. Je m’en fous, je ne fais qu’oublier que je ne suis pas avec Jacopo. Leurs histoires ne m’intéressent pas, tout me paraît tellement con â côté de lui.
J’ai conscience que je suis mal barrée. Que je ne peux vivre que pour une seule personne. Mais je le trouve tellement intelligent, il m’emmène tellement loin quand je suis avec lui. Je souffre tellement quand il part. Je trouve tout fade. Rien ne me fait autant plaisir que lui.
Je me reconnecte sur MSN, je l’attends, il n’est pas lâ et je maudis tous mes autres contacts d’être en ligne.
Je remplis. Je remplis mon estomac, je remplis le temps, je fais croire, je me fais croire, mais finalement j’en reviens toujours au même…
Il est brillant parce qu’il me rend dingue.
Je mange, non, je me goinfre, je cherche â faire taire ce manque, â lui donner quelque chose pour le combler. Puis je me lamente, je m’observe dans la glace, les bourrelets qui dépassent du slip, ceux qui rebondissent sous le soutien gorge, je m’en fous. Je presse la cellulite et constate avec dépit que je n’ai plus grande chose â faire. Je déteste le sport. Je hais le sport, jamais je ne ferai de sport. Je n’ai pas de solution. Mes rondeurs me dépriment.
Ma peau transpire le mal-être. Pleine de boutons que je cache tant bien que mal sous une couche de maquillage. â? vrai dire, les jours de crises, je ne me maquille pas, j’offre au monde un visage de crapaud, presque fière de ma laideur.
Comme si de toute façon, au point où j’en suis… â? quoi bon ?
Les cheveux gras aussi, je ne les lave pas en jours de complète souffrance.
Les efforts pour m’arranger me coûtent de plus en plus. J’ai vieilli, je vois mes rides se creuser. Mes sourcils poussent plus vite qu’avant. Je ne m’épile plus.
Je ne mets quasiment plus mes lentilles que pour voir Jacopo. Sinon, mes lunettes accompagnent ma dépression.
Je ne suis pas moche, je suis plutôt jolie d’ailleurs, mais je n’ai plus la force de le montrer.
16 : chagrin d’amour propre
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll… Ma vie est Rock and Roll.
Au début avec Jacopo, je l’imaginais comme mon jumeau, mon double, puisqu’on est né le même jour. Je trouvais qu’on se ressemblait pas mal.
De moins en moins, même si je sais que moi, je cherche â lui ressembler. La musique qu’il écoute, ce qu’il aime cinématographiquement, ses lectures, bref ses goûts deviennent les miens par procuration. Je m’imbibe de sa personnalité. Parce que j’aimerais lui plaire encore plus. Je sais que je suis crétine.
C’est bien pour ça que, des fois, je cherche ma propre personnalité ailleurs. Mais c’est pas brillant. Je suis facilement perdue.
Je reviens toujours â ses goûts â lui.
Lui, quand il me parlait de son ex, il me disait qu’il voulait ETRE elle. Moi, je ne suis pas aussi timbrée, je veux juste être AVEC lui. Qu’il m’apprenne des choses, devenir un peu son double. Mais pas prendre sa place.
Quoi que , j’ai bien embrassée une fille pour savoir ce que ça lui faisait â lui, quand il embrassait son ex… Oui, tout ça est bien alambiqué, je le concède.
Est-ce qu’on aurait un complexe d’infériorité l’un et l’autre ? Un complexe qui nous attire vers des gens qui ne nous admirent pas ?
Plus de Pamplelune de Guerlain, obligée de finir un flacon d’un parfum qui sent le bébé. Pas désagréable, mais moins moi.
Je suis acidulée. Pas très sucrée. Encore moins ambrée.
J’ai cette bizarrerie d’effacer systématiquement la liste des derniers appels ainsi que tous les sms qu’on m’envoie sur mon portable. Mes mails aussi. Comme si j’avais peur de ne plus en recevoir d’autres sinon. Comme pour ne jamais rien prendre pour acquis. Lorsque Jacopo m’envoie des sms, on pourrait se dire qu’avec cette façon que j’ai de l’aimer, je garderai ces messages comme des petits trésors…Et bien non, j’efface aussitôt. J’ai trop peur que ce soit le dernier…Et puis je me connais, sinon, je regarderai sans cesse le message des centaines de fois, je me creuserai les méninges pour y déceler toutes les interprétations possibles.
Il n’y a donc aucun historique nulle part…
Mon ventre est gros et gras, plein de bourrelets. Je camoufle bien, mais je sens comme des vagues de graisses sur mon corps. Je me dégoûte. Et plus je me dégoûte plus je craque et je mange. Il n’y a que quand j’ingurgite que je me sens bien. Je me remplis. Je ne suis pas boulimique, je ne pense pas, j’aime juste trop la bouffe. Il n’y a que ça et l’amour qui me fasse tenir â cette petite vie.
Jacopo rentre bientôt…Je sais qu’il va encore mettre du temps avant de me demander â me voir. J’attendrais, je ne craquerai pas la première, je me le suis dit. Je suis sûre qu’il a oublié de me ramener un cadeau.
Pas grave. C’est pas si important. Même si moi, j’aurai pas oublié.
Je me masturbe. Seule raison d’encore exister. Me redonne l’impression que tout n’est pas fichu. Moment de répit. Le plaisir de me contenter me permet d’oublier momentanément qui je suis. Malheureusement, les méchantes idées m’empêchent de profiter de ce moment comme je le voudrais. Obligée de les chasser puis de me relaxer pour me déculpabiliser.
Je le sens revenir. J’appréhende ma réaction. Vais-je retomber dans l’addiction la plus complète, les journées â attendre un signe de la part de Jacopo ?
Je lance des roquettes â distance alors qu’il faut que je me calme.
Je le bombarde de réflexions narquoises qui me soulagent sur le moment mais ne font qu’empirer la situation. Pourquoi je fais ça ? Je sais que ça me porte préjudice mais souvent je ne peux pas m’empêcher de l’insulter, comme si la frustration de l’attente me dirigeait entièrement.
Miracle, couchée vers minuit, regardé Sex and The City.
Je m’ennuie.
Je reste â rien faire, je traîne en pyjama, je mange, je dors, désolée de me répéter mais c’est invivable. Même pas l’envie de me motiver. Perdue l’énergie. Je feuillète un livre pour le refermer aussitôt.
Ma mère, ma seule amie. Je m’en veux de lui imposer ce fardeau. Elle m’entend me lamenter, je lui balance des horreurs â la gueule comme « je vais me tirer une balle, j’en ai marre…La vie ne m’intéresse pas, je ne sers â rien, je suis de trop dans ce monde… ».
Pauvre maman.
Pauvre papa aussi.
17 : l’attente
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Plus je suis seule, moins je m’y habitue.
Je cherche désespérément une main tendue, je regarde mon téléphone dans l’espoir qu’il sonne enfin, qu’une bonne âme pense â moi. Mais il faut reconnaître qu’il sonne de plus en plus rarement.
Obligée de toujours relancer les autres pour faire quelque chose avec eux. Fatiguée de cette situation. Ils ignorent ma solitude, ils ont autre chose â faire. Quand on est heureux, on n’a pas envie de se coltiner le malheur des autres.
Mes appels restent sans réponses. Comme je me suis dit que je n’insisterai plus, j’attends qu’ils fassent un pas.
Ca ne peux plus durer. Que dois-je faire pour percer cette couche de mal être ?
Je me sens dénuée de protection, â vif.
Je me saoule moi-même â force de me plaindre.
Je comprends Jacopo. Je ne suis pas un cadeau. Pourtant je me sens si bien dans ses bras, quel gâchis.
La Blédine m’a calé pour un moment, mon estomac rempli me fait mal.
J’ai toujours mangé trop vite, comme si j’allais manquer de nourriture.
Sentiment d’impuissance après avoir constaté avec culpabilité ce que je viens d’ingurgiter.
Je mange mal, très mal équilibré. Je mélange tout.
Je déteste quand Jacopo se montre heureux pour moi quand j’essaie de le rendre jaloux en lui parlant des autres mecs. Il suffit que j’évoque mon amant tunisien pour qu’il affiche un large sourire béat d’affection.
Cette manie qu’il a, â vouloir mon bonheur sans lui, me rend malade.
C’est bien pour ça que j’évite le plus souvent de lui en parler.
Il me manque vraiment, je deviens dingue. Je ne suis qu’une épave. Une peau morte. Les journées sont interminables. Le temps ne passe pas. Ma chambre est toujours la même. La flemme de changer quoi que ce soit.
Suis-je anormale d’attendre des réponses ? On dirait que le monde s’est ligué contre moi. J’envoie des mails ou je laisse des messages téléphoniques pour proposer qu’on se voie avec mes amis, et ils ne répondent pas…Cela veut bien sûr dire qu’ils ne sont pas intéressés, mais, je ne comprends pas pourquoi ils ne prennent pas la peine de me répondre pour me le dire ! Moi quand on me sollicite, je réponds immédiatement…Certes, je n’ai pas de vie, j’ai tout mon temps…Je suis polie surtout !
Je ne suis pas faite pour ce monde.
Alors lâ qu’ils ne comptent plus sur moi pour insister !
Je ne suis pas misanthrope, mais j’ai la rage contre les autres !
Man next door des Massive Attack
I got to get away from here…
Je déroge â ma résolution. Je rappelle des gens. Je propose. Je vois de nouvelle tête et je me rend compte que d’écouter me fatigue. Je m’en fous, je ne fais qu’oublier que je ne suis pas avec Jacopo. Leurs histoires ne m’intéressent pas, tout me paraît tellement con â côté de lui.
J’ai conscience que je suis mal barrée. Que je ne peux vivre que pour une seule personne. Mais je le trouve tellement intelligent, il m’emmène tellement loin quand je suis avec lui. Je souffre tellement quand il part. Je trouve tout fade. Rien ne me fait autant plaisir que lui.
Je me reconnecte sur MSN, je l’attends, il n’est pas lâ et je maudis tous mes autres contacts d’être en ligne.
Je remplis. Je remplis mon estomac, je remplis le temps, je fais croire, je me fais croire, mais finalement j’en reviens toujours au même…
Il est brillant parce qu’il me rend dingue.
Je mange, non, je me goinfre, je cherche â faire taire ce manque, â lui donner quelque chose pour le combler. Puis je me lamente, je m’observe dans la glace, les bourrelets qui dépassent du slip, ceux qui rebondissent sous le soutien gorge, je m’en fous. Je presse la cellulite et constate avec dépit que je n’ai plus grande chose â faire. Je déteste le sport. Je hais le sport, jamais je ne ferai de sport. Je n’ai pas de solution. Mes rondeurs me dépriment.
Ma peau transpire le mal-être. Pleine de boutons que je cache tant bien que mal sous une couche de maquillage. â? vrai dire, les jours de crises, je ne me maquille pas, j’offre au monde un visage de crapaud, presque fière de ma laideur.
Comme si de toute façon, au point où j’en suis… â? quoi bon ?
Les cheveux gras aussi, je ne les lave pas en jours de complète souffrance.
Les efforts pour m’arranger me coûtent de plus en plus. J’ai vieilli, je vois mes rides se creuser. Mes sourcils poussent plus vite qu’avant. Je ne m’épile plus.
Je ne mets quasiment plus mes lentilles que pour voir Jacopo. Sinon, mes lunettes accompagnent ma dépression.
Je ne suis pas moche, je suis plutôt jolie d’ailleurs, mais je n’ai plus la force de le montrer.
18 : en mal d’amour
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Je me demande pourquoi j’essaie désespérément d’oublier que je suis seule ?
Autant accepter l’évidence et souffrir en silence. Car maintenant il est clair que même en étant entourée, je me sens toujours aussi seule. La seule personne qui peut me faire oublier ma déchéance c’est Jacopo et il me fuit.
Vais-je retrouver le chemin ?
Vais-je réussir â retrouver Jacopo ?
J’ai un grand désir soudain de maternité. Je connais cette angoisse, c’est un fantasme.
Autant se faire â l’idée, autant accepter que ma vie ne dépende que de lui.
Pour l’instant.
Je trouve une raison d’être quand je suis en sa compagnie. Je redécouvre mes sens avec lui. Je sens, je vois, je goûte, je touche, j’entends mieux auprès de lui. Ces moments sont sûrement si bons parce qu’ils sont rares.
Quand j’ai un gros bouton sur la gueule qui pullule de bactéries, je ne peux pas m’empêcher de le percer. Qu’est-ce que ce serait pratique si je pouvais faire pareil avec mon corps. Faire sortir la couche de merde qui m’empêche d’être bien.
J’ai volé du maquillage chez Body Shop. J’aime bien de temps en temps me payer une petite crise d’adrénaline comme ça.
Je ne peux pas m’empêcher d’envoyer des missiles â Jacopo. Je sais combien cela ne me rend pas service et ne fait qu’empirer les choses, mais j’ai l’impression que c’est ma façon de répondre â la souffrance qu’il me fait endurer. C’est assez stupide de dire cela car je sais qu’il ne le fait pas exprès. Mais parfois, comme pour envenimer les choses, pour qu’il s’éloigne encore plus, je le provoque. Après je pleure….Va comprendre.
Je crois que j’aime tellement lui courir après que quand il se rapproche, il faut que je foute la merde pour mieux le rattraper ensuite. Je suis trop habituée â ce cas de figure.
Je suis incapable de profiter des petites choses de la vie, moi ça m’emmerde, le ciel bleu, les oiseaux qui gazouillent, tout ça. Moi, j’aime l’hiver parce qu’au moins j’ai un prétexte pour rester chez moi. J’aime les longues nuits d’hiver, celle où je me sens en sécurité sous ma couette.
J’aime bien quand il pleut aussi, que j’entends la pluie cogner sur mon toit.
J’ai un bijou de chez Tiffany. Un vrai cadeau. Un trésor que je sors rarement. J’adore le film avec Audrey Hepburn. Souvenir d’un soir avec Jacopo.
J’ai pas de personnalité, je suis un caméléon.
Le rock je l’aime parce que Jacopo l’aime. Tout ce qu’il aime, je l’aime. C’est pour ça que j’ai aimé son ex.
Je suis timbrée.
Trois longs mois d’absence... « ça va nous faire du bien » a-t-il prétendu…
Je suis pas sûre que ça m’ai fait du bien. J’appréhende de le revoir. Je voudrais tellement qu’on entame un nouveau chapitre ensemble… J’ai peur de continuer â glisser sur une pente pas très souhaitable.
En même temps, j’ai tellement peur de ne plus connaître cette situation ambiguë. Car c’est tout ce que j’ai. S’il ne me donne plus de câlins, qu’est-ce que je vais devenir ? J’ai tellement besoin de ses câlins.
Les journées sont longues, mon mal de ventre, cette espèce de crabe qui me pince les entrailles me rappelle que je ne suis toujours pas sortie de l’auberge.
If I ever feel better grésille dans mon MP3…
Je me suis regardée dans le reflet des vitres du RER et je n’ai vu que mon corps, impossible de distinguer ma tête. Je me suis fait l’effet d’un tronc sans âme.
Je ne supporte pas le quotidien de mon job actuel. Je me mets sur pilote automatique chaque matin avant de partir travailler.
Je sais que j’ai évoqué ma crainte d’avoir une relation « normale » avec Jacopo parce que j’aurais trop peur de la perdre, mais en fait la vraie raison : c’est cette hantise du quotidien.
Depuis quelque temps, je croise une maman avec son enfant dans ma rue, difficile de dire si c’est une fille ou un garçon, tellement son handicap lui tord le corps. Il ou elle marche courbé, harponné â sa mère. En les voyant, je me dis qu’ il faut que j’arrive â relativiser mon mal être. C’est trop horrible. Si un jour je finissais comme ça ?
J’aimerais avoir le courage de sortir le soir et de ne pas avoir envie cinq minutes après de rentrer chez moi pour me retrouver seule.
19 : mon quotidien ne ressemble plus â rien
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Le dermato m’a demandé si j’avais un désir de grossesse… Le dermato !
Je lui ai dit que oui, mais que cela relevait du domaine de la science-fiction actuellement. Il en a alors conclu que j’étais célibataire.
Tout le monde me renvoie cette image de pauvre fille encore seule â 32 ans. Non seulement elle a des tocs, mais en plus elle est seule comme une chienne, elle a de l’acné et des kilos en trop…
Mes règles me manquent.
Putains de médicaments. J’ai du mal â les avaler, j’ai l’impression que mon gosier se rétrécit quand je les avale chaque matin. Des fois, je m’interroge et je me demande comment je serais sans tout ça, si ça serait vraiment pire ?
Bougie Dyptique au figuier, ambiance réconfortante qui me permet d’accepter un petit peu mieux ma situation.
Mes cheveux sont violets depuis quelques semaines, je me sens vraiment bien dans cette couleur. Envie de me faire une frange, mais j’hésite car Jacopo me trouve mieux sans.
Peut-être qu’en le faisant quand même… Si j’arrive â me construire une autre personnalité que celle que je crois qu’il pourrait désirer…
J’aurais voulu perdre plein de kilos avant le retour de Jacopo et je constate avec dépit que je n’ai aucune volonté. Je craque vraiment super facilement pour un Brownie, une tarte aux pommes, le Latte du Starbucks…
Je ne comprends pas, avant, l’amour me motivait pour maigrir, pour plaire. Qu’est-ce qui se passe ? Suis-je devenue trop vieille pour ses conneries ?
Je cède, j’appelle Clément pour le voir.
Je me donne deux orgasmes coup sur coup. Paradis sur ma planète. Je me dégoûte systématiquement après.
Je me questionne sur le fait d’assumer ma solitude, ou d’assumer l’amour.
Je pense ne pas être faite pour être seule et pourtant dès que je suis entourée, j’ai envie de me retrouver en paix.
Quand je suis seule, je pleure sur mon épaule.
Je me demande â quoi pourrait ressembler un quotidien avec Jacopo. Tout de suite, je prends peur, mais de quoi ? Dire que je l’aime, ça me dépasse. Je ne peux plus. J’ai envie d’entamer un autre virage avec lui. Celui ou ce sera â lui de me le dire.
Soudaine crise d’angoisse, mon ventre se rétrécit d’un bond. Envie de pleurer, de me jeter dans les bras de Jacopo pour qu’il me calme. J’ai peur qu’il ne réussisse jamais â m’aimer. Que mes rêves restent en lévitation et ne me servent juste qu ‘â espérer toute une vie en vain.
Je marche et je me dis qu’il faut que j’essaie d’être optimiste pour mon avenir avec Jacopo, quel qu’il soit. Me dire que les moments que je vis sans lui n’ont pas besoin d’être triste car bientôt, d’autres instants magnifiques m’attendent certainement. Des moins bons aussi, mais d’autres splendides assurément.
J’aimerais avoir assez d’argent pour m’habiller dans cette petite boutique très jolie qui s’appelle L’Est Rose. Je trouve leurs fringues absolument magnifiques et en phase avec moi.
L’UGC ciné cité des Halles est mon QG. Parfois je m’y rends avec mélancolie, parfois avec une réelle envie. Je croise des gens sans les regarder.
Dans la rue un homme m’a dit qu’il me trouvait très très belle. Me sens insultée car me trouve immonde, n’ai fait aucun effort particulier pour cacher mes boutons.
Je suis allongée, lasse et fatiguée. Je dors. La tristesse m’endort. Je me réveille toujours aussi seule et perdue face au « rien ».
Aucune réponse â mes envois spontanés de scénario. Autant d’histoires sorties de ma tête pour remplir les étagères poussiéreuses des prods.
Finie la motivation, plus envie d’écrire pour rien. Ils n’ont qu’â tous aller se faire foutre avec leur cinéma débile.
Je m’isole dans les salles obscures et je croise beaucoup de solitude.
Mais je me sens unique en mon genre. Parce que lorsque je rallume mon téléphone portable, j’attends toujours que quelqu’un m’ait laissé un message.
Jacopo est un fugitif.
20 : stratégies
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Des chaussures Marc Jacobs â 250 euros.
Combien d’heures de babysitting ces chaussures me feraient-elles mal aux pieds ? â? quoi bon ? J’oscille entre respect de l’argent et dédain pour sa signification.
Englouti un sandwich grec. Me fait rire toute seule, je me moque de moi-même et de mon peu de ténacité. Gros tas plein de graisses et de maldansapeau.
Pauvre fille pathétique qui n’arrive pas â vivre. Jacopo a raison de fuir. Je ne suis pas faite pour qu’on m’aime éternellement.
Prends peur face â l’inconnu d’un nouveau job dans ma partie.
Incompréhensible car veux pourtant me débarrasser des emplois alimentaires !
C’est qu’il y a du bon dans l’alimentaire. La paie est régulière et je suis relativement tranquille dans mon bureau pour passer mes journées â m’ennuyer sur Internet.
Les horaires sont vraiment tranquilles et sympathiques. Le reste du temps, je suis libre d’être qui je veux, ou qui je suis réellement.
Je m’efforce de rencontrer de nouvelles personnes et je m’endors. J’ai l’impression de perdre mon temps, de jouer la comédie. Je n’ai qu’une seule hâte : rentrer chez moi et me retrouver avec mes vieux souvenirs et moi-même.
Je suis dans le bus, une vieille me demande de lui céder ma place, je la regarde et je lui dis que je suis enceinte. Je suis une salope.
The New Pornographers berce mon quotidien si quotidien du moment.
Je sens le retour de Jacopo.
Notre photo sous mes yeux, heureux et souriant.
Je suis triste, rien n’est comme je le souhaite. Je n’ai que moi même pour me consoler de son absence.
Mes amis ne sont pas mes amis. Je n’ai plus envie de faire aucun effort pour aller vers les autres, ils me dégoûtent avec leur vie si personnelle.
Je me fais pitié â quémander de l’affection comme ça.
Je réfléchis trop, machine â pensées. J’observe les autres vivre avec envie. Je suis assise au spectacle du non sens. Tout est désorienté. Je n’ai aucun plan. Même lorsque je prends une décision pour faire face â Jacopo, je suis incapable de m’y tenir.
Jacopo est rentré !!!!
C’est idiot, mais je me sens mieux depuis quelques jours… J’ai toujours peur de l’avouer, de peur que mes démons ressurgissent tout â coup pour m’entraîner aux fins fonds de la dépression. Mais lâ , c’est vrai que je me sens mieux.
Il ne m’a pas parlé sur MSN. Tout le monde me dit de ne pas céder et d’attendre qu’il fasse le premier pas. Mon psy me conseille même de ne pas lui répondre même s’il me parle…Il me dit de le faire poireauter, que je suis trop « facile » pour lui. Il a pas tort. Mais j’y arrive jamais !!! Je suis trop faible, voilâ mon problème c’est tout !
Ok, je vais essayer cette fois. Il est grand temps que les choses changent et que Jacopo comprenne â qui il a â faire…
Je dois me répéter que c’est LUI qui perd dans toute cette histoire, c’est LUI qui devrait me courir après !
J’aimerais être moins rancunière, réussir â ne pas cracher mon venin sur Jacopo quand je craque et que je l’engueule parce qu’il ne fait pas attention â moi. J’aimerais respecter le choix qu’il a fait de ne plus vouloir être mon petit ami pour le moment. J’aimerais pouvoir être son amie. Mais je ne crois pas que j’y arriverais, ou alors ce sera signe que je ne l’aime plus. Et la chose qui me fait le plus peur actuellement, c’est de ne plus l’aimer. Pourquoi ai-je cette crainte de ne plus l’aimer ? Je n’ai pourtant aucun scrupule â reconnaître mes erreurs d’habitude…Peut-être est-ce parce que je ne veux pas considérer Jacopo comme une erreur. Je sais le potentiel qui existe entre nous, je reconnais qu’en ce moment il est un peu plus flou, mais je veux croire qu’il existe encore certainement quelque part.
J’ai du mal â accepter que Jacopo puisse avoir une vie sans moi.
Du mal â accepter le rejet. Je voudrais être la meilleure â ses yeux. Celle dont il ne pourrait jamais se passer.
21 : entre colère et tendresse
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Je me suis habituée au rythme du travail â l’Université. Moi qui n’ai eu de cesse de critiquer l’administration… Dire qu’actuellement j’en fais partie… !
Une fois Jacopo m’a dit que pour mieux supporter cette situation, je n’avais qu’â me mettre dans la peau d’une sociologue qui observerait la vie d’un bureau. C’est pas mal comme solution.
Mais je m’ennuie lâ -bas, le temps passe lentement. J’aimerais tellement être produite. Mes scénarios sont vraiment bons, qu’est-ce qui cloche ?
Je pourrais essayer de re-contacter d’anciennes connaissances bien placées, mais j’ai trop d’orgueil pour le faire. Et s’ils ne faisaient rien de plus qu’avant pour moi ? Je me serai rabaissée â les rappeler pour rien. Il en est hors de question.
Houra ! J’ai mes règles ! Après 3 mois de retard… Je lie cela au retour de Jacopo. C’est étrange.
Mes belles règles rouges et gluantes comme il faut… Qu’est-ce que je suis contente de me sentir femme â nouveau…
Jacopo est aux abonnés absents, aucune nouvelle depuis son retour.
Je me demande â quoi va ressembler notre prochaine rencontre. Sera-t-il plus distant du fait qu’il y a cette fille qui rôde maintenant dans sa vie ?
J’ai tellement hâte de le revoir. Je me sens comme une petite fille qui attend Noël avec impatience pour avoir ses cadeaux. Sauf que lâ , j’aurais peut-être une mauvaise surprise…C’est fou comme j’envisage toujours le pire. Il faut que je me dise que ça va bien se passer. La méthode Coué.
Et Mariah Carey qui entonne ses airs de Diva sur ma chaîne HiFi… Elle me redonne le moral.
J’ai peur du rejet. Je ne supporte pas de ne pas avoir de nouvelles de Jacopo maintenant qu’il est rentré. Je l’imagine avec elle, l’autre, une autre…Et moi qui pleure, seule, si terriblement seule sans lui. Je me perds au milieu de toutes ces heures passées â attendre un signe de sa part. Je n’arrive pas â être « légère ». Où est-il, que fait-il et avec qui ? Autant de questions que je vais m’empêcher de lui poser pour pas l’effrayer encore plus. Je souffre en silence. C’est de ma faute, je n’ai qu’â moins l’aimer. Je n’ai qu’â me lasser comme n’importe qui ferait â ma place. Mais je n’y arrive pas. Je me cramponne. Il me manque et j’ai peur de lui. Peur de ses réactions, de ses décisions, j’ai peur qu’un jour il me dise qu’il ne veut plus me voir… C’est ma hantise, ma douleur.
Je laisse mon ordinateur allumé pour voir s’il va se connecter. Je fixe l’écran comme une folle, des fois que ça marche… Mais rien.
Je perds mon temps pour rien. Je n’arrive pas â m’amuser en attendant.
Il est peut-être temps de changer ? Mais je sais d’avance que malgré mes efforts, j’en reviens toujours â vivre cette attente. Je n’ai pourtant visiblement pas le choix. Il faut dire qu’encore une fois, je dois accepter qu’il vive sa vie sans moi. Il a refusé d’avoir besoin de moi. Et maintenant depuis déjâ si longtemps, il est quelque part entrain de vivre sa vie.
La première chose que je fais c’est d’allumer mon ordinateur pour voir s’il est en ligne. Je ressens un malaise immédiat en constatant qu’il n’y est pas. J’ai la nausée. Je cherche tout de suite une solution pour pallier ce manque. Que faire ? Finir de regarder ce film de Kusturica ou de Polanski ? Aller m’enterrer une fois de plus au ciné ?
J’ai hâte d’être une grande fille.
Je suis triste â nouveau. Je ne sais plus quoi faire pour réussir â accepter l’évidence : Jacopo ne m’aime pas. Il m’aime bien, mais il ne m’aime pas.
Je navigue entre colère et tendresse pour lui. Je n’arrive pas â ressentir quelque chose de simple pour lui. Je lui en veux de tout gâcher. Son silence me rend folle. Je me demande ce qu’il fait, où il est et avec qui surtout. J’imagine le pire bien sûr. J’ai peur de savoir, j’ai peur de mal réagir, de l’insulter car je suis blessée. Je ne veux pas m’emporter comme trop souvent. Je voudrais réussir â apprivoiser mes sentiments de rage. Les amadouer.
Je suis incapable de tourner la page car j’ai toujours l’espoir qu’un jour…Mais en attendant, je souffre. Je ne sais pas où est la solution. Prendre des distances ? J’en prends déjâ , on se voit tellement peu souvent, on se parle rarement ces temps-ci. Je m’empêche de l’appeler. Pourtant, je n’arrive pas â envisager l’avenir sans lui. Il fait partie de mon esprit. Pourquoi est-ce si dur pour moi de lâcher prise ? Laisser une porte ouverte sans pour autant la fixer avec obsession ? Voilâ ce que je souhaite, réussir â entamer un virage serein, accepter qu’il ne m’appartienne pas, qu’il a le droit de faire sa vie et qu’un jour peut être il m’aimera.
PEUT ETRE.
Sans faire de ce peut être mon espoir, juste le laisser dans un coin, comme ça, sans y faire attention. Savoir qu’il est lâ , l’intégrer et vivre avec sans m’en soucier plus que ça…
22 : je glisse vers la folie
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Cette nuit, j’ai rêvé que je recevais une merde de pigeon sur la tête… Tu crois que c’est bon signe ?
Mes réactions sont surdimensionnées, mes sentiments exacerbés. Cette déformation de ma personnalité me coûte chaque jour davantage. Je me redoute sans cesse. Ne vais-je pas tout faire virer au désastre avec une telle personnalité ?
Quand on me donne des conseils, je réponds toujours que je n’arrive pas â les appliquer, que c’est plus fort que moi, j’ai du mal â changer. Mais on ne me croit pas. Une de mes plus grandes peines, c’est de constater que les gens ne me comprennent pas et qu’il n’acceptent pas mon état. Ils croient que c’est de la mauvaise volonté de ma part, ou que je cherche â me rendre intéressante peut être, ou alors que je me complais dans mon malheur et ma souffrance… C’est tellement douloureux de ne pas se sentir soutenu. Y’a que ma mère et mon psy qui arrivent â réellement entendre ce dont je veux parler. Ca limite pas mal.
Je crois que les gens ont du mal â accepter ma différence et â reconnaître que ça leur échappe. Ils n’ont pas le contrôle sur moi et ça leur fait peur. On aime â croire qu’on peut changer les choses simplement en conseillant les autres, mais avec moi c’est pas possible, ils se sentent impuissants. Alors je les laisse parler. Je m’énerve moins qu’avant quand même. Car souvent, je devenais folle dès que quelqu’un me contredisait Maintenant je m’en fous. Ils ont le droit de penser ce qu’ils veulent, et moi pareil.
J’ai les poumons remplis de larmes. Je me noie littéralement moi-même.
J’essaie de contenir tout ce chagrin pour ne pas montrer â Jacopo que je me rends malade â cause de lui. Je sais que c’est mon attitude qui conditionne pas mal de choses. Ma façon d’envisager mon rapport â lui. C’est malsain. Je suis entrain de me détruire toute seule. Et je constate â longueur de temps que je n’arrive pas â changer. Parfois, je réfléchis â tout cela et j’ai un sursaut d’énergie positive qui ne dure jamais bien longtemps et qui me ramène â la raison, qui me protège en quelque sorte.
Je lui envoie un mail car il n’est plus sur MSN, je craque encore en lui demandant où il est. C’est mal. Je sais que c’est mal. Je lui donne toutes les occasions de me fuir encore plus. Sur le moment ça me soulage de lui écrire, et puis aussitôt je regrette, car je sais que tous mes efforts sont alors réduits â néant. Lui, ne verra pas toutes les fois où je me pince pour pas l’appeler. Il ne verra que les fois où je le harcèle. C’est ingérable. Je suis toujours comme ça quand j’aime un mec, ingérable.
L’amour me rend folle.
Et Jacopo c’est encore plus frustrant parce que je sens qu’il s’obstine â me voir d’une certaine manière, et moi comme une conne j’agis exactement comme il croit que je suis. C’est moi qui lui donne raison.
23 : tentative de suicide
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Tentative de Suicide : JACOPO A UNE COPINE.
Folie, crise de nerfs, tube entier de Lexomyl avalé. Et peux pas supporter l’idée qu’il sorte avec quelqu’un d’autre que moi, alors qu’il refusait l’engagement jusqu’â présent. Coup bas.
Pompiers, hôpital, trou noir, mémoire trouée. Réveil forcé, tristesse.
Demande â maman de le prévenir. Il rappelle et demande de mes nouvelles. Depuis rien. Je ne le rappellerai pas, je ne répondrai pas. Mon psy me dit de m’abstenir de lui parler pour le moment.
Arrêt de travail. Partir en Tunisie ? Mes amis m’ont prouvé leur attachement, chaud au coeur.
Je suis criblée de douleur, assommée par cet amour fracassé. Il me manque et je me rappelle de cette dernière conversation où il était â côté d’elle, je semblais le déranger. Il n’avait pas l’air heureux de m’entendre, comme saoûlé par mon amour débordant. Oui, mais quoi ? C’est moi ! je suis punie de l’aimer, c’est injuste. On ne peut pas forcer les sentiments des gens, c’est vrai, mais pourquoi ne m’aimerait-il pas un jour?
C’est ce jour qui me tue â petit feu, cet espoir me désespère. Comment croire â quelque chose d’incertaine et de s’y tenir comme â une bouée de sauvetage sans couler ?
Je dois renoncer â Jacopo, ne pas l’oublier mais y renoncer sinon, j’en crèverai. Je dis cela, mais j’en suis incapable pour le moment, il compte tellement pour moi. J’ai fait cette tentative de suicide pour le faire réagir, chose stupide, puisque ça va le faire fuir encore davantage. Je ne sais plus quoi faire. Quand je parle de renoncer â lui c’est dans l’immédiat, je suis trop réfractaire au définitif. Je ne peux tout simplement pas rayer quelqu’un qui compte de ma vie. Je voudrais trouver la solution la moins douloureuse et la plus remplie d’espoir.
Il n’a pas rappelé. Je pars, c’est décidé dans un mois en Tunisie revoir mon amant. Le pauvre.
Je ne le dirai pas â Jacopo. Jacopo reste muet, il me laisse l’initiative de l’appeler. C’est si facile. Je ne le ferai pas. L’idée de cette fille et de ce qu’ils partagent me rend folle. Je les imagine ensemble, construisant quelque chose. Envie de leur vomir â la gueule.
Ce geste j’aurais pu le faire des tas de fois bien avant dans des moments bien plus pénible que celui lâ . Pourquoi â ce moment-lâ ? Exactement, je l’ignore. Ca a été très rapide, j’ai refusé toute réflexion, j’ai juste agi.
Je m’en veux, car j’ai fait de la peine â mes parents alors que c’était â lui que je voulais en faire. Je ne sais pas ce qu’il a pu ressentir. D’après maman, il avait l’air mal â l’aise au téléphone.
C’est devenu n’importe quoi cette histoire.
J’aimerais que tout soit simple.
Je me rends compte que pour lui plaire, je me suis travestie, longtemps.
Je ne dis pas qu’il ne m’a pas aidé â me révéler car j’ai découvert beaucoup de choses sur moi-même qui me plaisent encore aujourd’hui, mais je pense qu’une grande part de ma personnalité actuelle se cache derrière le fantôme de Jacopo.
Il faut que je me retrouve, mes amis me conseillent de m’occuper de moi maintenant, avant de penser â lui. Ils ont raison, je dois me trouver. Qui suis-je réellement ? C’est peut-être en le découvrant qu’il finira par m’aimer ? Je suis sûre qu’il m’a déjâ aimé, mais il a eu peur de l’engagement avec moi et je dois découvrir pourquoi avec moi il a tant de mal. Pourquoi soudain, il me parle de cette fille, il sort avec et il n’a l’air d’avoir aucun problème d’engagement…
Qu’est-ce qui cloche avec moi ? Est-ce que c’est notre différence d’âge qui le dérange ? Il m’a déjâ dit que j’étais trop maternelle et qu’il ne cherchait pas une mère.
Mon psy m’a dit quelque chose sur laquelle je dois me pencher.
Jacopo, c’est Jacopo.
Mais il y a dans mon amour une espèce de DIABLE qui est une obsession, un TOC et celui-ci fausse tous nos rapports.
Jacopo m’a toujours collé une étiquette qui ne me correspond pas, et plus je le vois, plus je lui donne l’occasion de lui donner raison en agissant n’importe comment. Il faut que je me ressaisisse. Il faut que je me redresse.
Il n’a pas rappelé. Que pense-t-il de mon geste ? A-t-il parlé de moi â sa copine ? S’inquiète-t-il pour moi ? Autant de questions que je ne suis pas prête â recevoir. Je suis dans un cul-de-sac, comme le film de Polanski que j’idolâtre.
Je ne peux manifestement pas être l’amie de Jacopo, et en même temps, je ne veux pas le perdre. Doit-on passer une nouvelle fois par une séparation comme celle qui avait déjâ duré un an une fois ?
24 : reprise de contact
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Il paraît assez difficile de commencer un texte, ou de le continuer dans le cas présent.
Où se trouveront ces pages dans l’Histoire de ma vie ?
Au début, au milieu, au hasard… ?
Justifieront-elles d’une existence propre ?
Le lecteur les oubliera-t-il dès le point final ?
Ma vie a –t-elle tout simplement un sens ?
Elle a le sens que j’ai décidé de lui donner, mais que souvent je pense ne pas avoir choisi.
Toute cette existence, ce trop plein et ce vide gargantuesque m’échappe en tapant sur le clavier.
Après tous ces jours, j’ai forcément des choses â raconter, bien que je n’y croyais souvent plus. J’ai enfin revu Jacopo. Il a accepté non sans plein de sollicitations de ma part.
Et maintenant : le doute.
Je ne suis pas si forte, j’ai peur. Il reste très flou sur sa vie, ne me donnant que les détails qui l’arrangent. C’est sûrement mieux ainsi. Je ne sais pas si je suis prête â l’entendre me dire qu’il a quelqu’un dans sa vie. Alors je scénarise. Je l’imagine avec une telle, puis une autre, puis celle lâ , puis celle d’â côté.
La vérité c’est que je ne sais pas et que le mystère s’est installé.
Il lui faut du temps pour reprendre contact m’a-t-il dit. Le temps je le lui donne. C’est bien ma douleur. Attendre, toujours attendre. Il m’avait prévenu au tout début qu’il était lent, mais â ce point…C’est pathologique. Ou peut être personnel…Oui, je pense souvent que c’est contre moi qu’il agit. Mais au fond, non. Alors, serait-ce de l’indifférence ? Pourtant.
J’aimerais que la reprise de contact vienne de lui. Mais il ne me parle pas souvent sur MSN depuis que nous nous sommes revus. Et pourtant c’est lui qui m’a dit que notre soirée avait été sympa !
C’est â n’y rien comprendre.
Petit â petit m’a-t-il dit…
Et puis il y a eu ce « doudou » échappé de nulle part, inattendu et tellement réconfortant. Un mot qu’il a su me donner, gratuitement, et Dieu sait que le prix â payer est élevé avec lui.
Mais, les jours passent et je ne prends plus de crédit sur le passé. Je ne me l’autorise plus.
C’est vrai qu’il m’a appelé « doudou » mais je ne m’en souviens qu’en cas de doute.
Je suis entre parenthèse ? Car il m’a salué entre parenthèse l’autre fois…. C’est sûrement ça.
Et la dernière prise de contact c’est moi qui l’ai déclenchée. Il m’a dit qu’il partait en Italie pour deux semaines.
J’attends qu’une chose, le revoir vite et que ça vienne de lui. Mais je sais que je vais craquer et lui demander â le voir la première.
Quelle nouille !
Pourtant, je lutte, je lutte. Je n’ai pas envoyé de texto depuis un bon moment maintenant. Je me trouve moins impulsive. Espérons que ça dure.
Audrey Tautou m’aide beaucoup. Je sens â quel point le ridicule de cette phrase est flagrant. Mais c’est tellement vrai. Je m’imagine tellement être son personnage, et que celui-ci lui plairait. Alors, tout serait plus facile.
C’est mon arme secrète.
Un début d’Histoire ? Une fin de galère ? C’est tout ce que j’espère…
Et voilâ , après m’être félicitée de ne pas avoir renvoyé de textos, j’ai craqué â nouveau et enchaîné 4 missives. Il n’aura répondu qu’â une et laissé de côté la plus importante, celle où je lui demandais si on pourrait se voir bientôt.
Silence mythique, acoustique.
Que faire ? M’occuper, pour laisser flotter mon inquiétude en apesanteur, comme un léger nuage.
Je me sens moins â fleur de peau mais pour combien de temps ? Le spectre de mon côté excessif peut ressurgir â tous moments. Et tout gâcher. Toujours être dans le contrôle m’épuise â force.
Je le jalouse tellement. Lui qui sort, qui vit, qui rencontre des gens, qui a sûrement quelqu’un .
Et moi qui ignore tous les détails de son quotidien. Il va falloir être forte quand je saurai.
Je reste sur msn en espérant qu’il se connecte. Et rien.
Dois-je lui reparler la première ? Je me demande ce qu’il pense quand il voit mon nom en ligne ? Est-ce de l’indifférence, se rappelle-t-il qu’il ne m’a pas répondu ? Ou bien est-ce que ça déclenche de l’angoisse quand il voit que je suis lâ …
Il m’a donné l’explication : ça le stresse que je le rappelle â l’ordre, que je lui demande « quand est-ce qu’on se reverra ? ».
Et puis soudain, il me dit qu’il a mis ma photo au mur…Soit, il ne doit pas y avoir que la mienne, mais quand même ! J ‘ai donc le droit d’espérer !
Je sens que l’on va se voir bientôt. Il y a eu une tentative avortée hier, mais tentative malgré tout.
Va-t-il se blottir contre moi au cinéma, comme il en avait l’habitude avant ? Et moi devrai-je le laisser faire ? Aurai-je le courage et l’envie de le remettre â sa place ? A-t-on tant changé en 2 ans ?
J’ignore toujours s’il a quelqu’un dans sa vie. Combien d’aventures a-t-il eues ?
De son côté sa vie est visiblement surchargée de travail qu’il s’impose lui même car il est au chômage. Comment fait-il pour être toujours occupé ? Moi qui suis perdue dans l’ennui…
25 : en stand by
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Et voilâ , deuxième rendez-vous et ce sentiment que c’est loin d’être gagné !
Il ne s’est pas blotti contre moi au cinéma…Nos jambes se sont bien touchées â un moment donné, c’est vrai, mais il a fini par s’écarter. Il m’a appris qu’il ne voulait pas revenir chez moi, ni que je vienne chez lui « vu notre passif ». J’étais coincée dans mon corps ce soir lâ .
Depuis je ne peux m’empêcher de lui parler la première sur MSN. J’essaie de trouver un moyen de le revoir rapidement, comme pour le travail par exemple, mais il ne semble pas pressé. Je sens qu’il a peur de moi. Comment faire pour casser cette image qu’il a de moi ?
Je prends chaque jours cette décision de le laisser me parler le premier, et je craque.
Je suis en apnée quand il n’est pas en ligne…Je ne vis plus. Je me sens honteuse de ne pas avoir de vie, de projets, de travail.
Je n’ai aucune estime de moi même.
A la question de savoir si je dois essayer de savoir s’il a quelqu’un dans sa vie, je réponds non. Ca ne me dit rien.
Je préfère laisser le doute et vivre avec. Après tout, ça ne change pas grand chose. On n’est pas ensemble, il a le droit de faire ce qu’il veut, je ne veux pas le savoir, c’est tout.
Et puis ça ne doit pas affecter mes sentiments pour lui, ce serait ridicule. J’ai le droit de l’aimer même s’il est avec quelqu’un. C’est mon droit !
Je me sens assez fébrile car j’ignore quand est-ce qu’on se reverra. J’ai envie de lui faire plein de cadeaux, tout le temps. Ca me fait plaisir de lui faire plaisir. Si je m’écoutais je lui ferai un cadeau â chaque fois qu’on se voit.
Période de dépression.
Je vois tout en noir. Je l’imagine avec sa copine, s’il en a une. Je suis dans l’ignorance. J’ignore tout de sa vie. Je ne sais que des choses en périphéries. Nos conversations sur MSN sont presque stéréotypées. Il ne me parle jamais le premier et moi je ne suis pas assez forte pour attendre qu’il le fasse. C’est donc toujours moi qui engage la conversation, presque chaque jour.
Je me venge sur la nourriture, je me détruis avec. C’est toujours le même rituel. Lorsque je suis triste parce qu’il ne m’a pas parlé longtemps ou pas du tout, je me rue sur la bouffe. Le sucre me réconforte. Je me sens mieux quelques instants puis je replonge. Je me gave. Je n’ai plus faim c’est de la vengeance alimentaire.
Il m’a dit qu’il était « speed » hier, et quand je lui ai demandé s’il me fuyait, il m’a répondu que j’étais parano.
C’est bon signe ?
Rien que de le voir en ligne sur MSN me fait du bien ; C’est comme si je le voyais pour de vrai. Bon, évidemment, je préférerais qu’il engage la conversation !
Déjâ 3 semaines qu’on s’est vus, et mes journées sont terriblement toutes les mêmes. Entre l’attente et le néant. Je n’ai pas de boulot, je n’arrive plus â m’adapter. Je suis devenue « anti-sociale ».Ca me désole et j’ai une opinion de moi des plus dégradée. Je me trouve nulle et je me dit que c’est pas comme ça que j’aurai la moindre chance de le récupérer.
Ce qui me déprime encore plus.
Comment sortir de ce marasme ? Je n’ai qu’une chose en tête : le récupérer.
Est-ce mal ? Pourquoi ce serait mal ? J’ai bien le droit d’y croire…Il me manque tellement. Et je ne peux pas lui dire. Car s’il en a la preuve il ne voudra plus me voir.
Je suis perdue. C’est mon seul but dans la vie : être avec lui.
J’essaie de focaliser mon attention sur le travail, mais j’y arrive pas. Alors je culpabilise d’avoir maintenant 33 ans et d’être sans emploi, toujours chez mes parents, â ne faire qu’une chose : attendre que peut être un jour…Je retrouve Jacopo.
26 : Faim... de lui
1/01/2010
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
27 : perdue
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
L’addiction â msn m’est un peu passée.
De toutes façons, il ne se connecte plus dessus en ce moment.
Nous nous sommes revus, avons parlé du passé. Reste le présent a élucider.
Cette furieuse envie de se détacher en me disant « tu existes sans moi, et si non, alors ça ne m’intéresse pas ! »
Et pourtant, je m’efforce, je SUIS sans lui au quotidien.
Il me manque toujours autant, le temps n’efface rien, ne ménage rien. Il est indispensable â ma survie. Je sais que c’est un problème. Je m’efforce â exister autrement.
Il faut absolument que je trouve un travail. Je ne peux pas continuer â culpabiliser ainsi, c’est tuant.
Je tourne en rond. Littéralement. Pour de vrai. Je me vois faire les cent pas dans l’appartement. Je n’arrive pas â me dégager de cette étreinte étouffante qu’est la solitude.
J’ai un poids sur la poitrine et j’en ai honte. Honte de souffrir alors que je suis certainement heureuse.
Qui suis-je ? Je veux dire, sans lui, qui suis-je ? J’ai juste besoin de lui. Et lui ne veut pas que j’aie besoin de lui.
Mes textos l’étouffent et j’arrive pas â les retenir. Je lui en envoie toujours avec la même excitation. Sans vraiment penser aux conséquences. C’est vrai que j’arrive mieux â me raisonner quand même. Sans doute l’effet des médicaments.
C’est moins systématique. J’aimerais que ses phrases glissent sur moi, et pas qu’elles s’accrochent comme des crabes â mon cerveau. Je ressasse et rumine toute la conversation que nous avons eue la dernière fois.
Et la crainte, la crainte que ce soit â chaque fois la dernière fois qu’on se voie. Je ne peux pas l’éviter.
Il m’a trouvée « sage »…
Sage. Je suis sage. Oui, c’est vrai, je dois certainement l’être un peu pour supporter tout ça. Personne ne m’impose cette situation, je suis la seule â la choisir et pourtant, je n’ai pas le choix. Tout cet amour s’impose â moi. A ses côtés, je défaille. Son odeur me fait divaguer. J’ai tellement envie de le prendre dans mes bras. C’est insensé, vraiment c’est le mot.
J’espère qu’un jour je pourrai le serrer fort contre moi. Ne plus l’effrayer.
Je l’ai traumatisé, je l’ai fait fuir. Depuis qu’on se connaît, c’est la même histoire, la même peur dans sa tête.
Je me retiens pour ne pas l’effrayer encore plus. Si je m’écoutais, je l’appellerais tous les jours.
Mais je suis forte, j’arrive â refreiner mes envies. Il faut bien.
Je suis seule, personne ne comprend cet amour lâ . Juste maman. Heureusement.
Je me sens comme une guerrière. Prête â batailler.
La prochaine étape ce sera de savoir si il a quelqu’un dans sa vie. Parler du présent. Je ne suis pas pressée, mais je pense que c’est indispensable pour progresser.
Avec le temps….Il a fini par m’envoyer un sms de lui même ET me téléphoner pendant 20 minutes !!!!C’est incroyable. Bon, il m’a quand même fait remarquer qu’il me trouvait « insistante » avec mes textos. Mais il était tout joyeux au téléphone car il a enfin fini son site internet.
Je suis allée voir ce fameux site et ses dessins sont éloquents. Il parle de quelqu’un de tourmenté, de « rechute », une de ses toiles s’appelle « les amants »….Alors je gamberge…Pour quelle fille l’a-t-il peinte ?
Il m’a remerciée pour mes commentaires sur ses films.
28 : on tourne en rond
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... ma vie est Rock and Roll
A-t-il vu le mien ? J’ai tellement peur de sa réaction. Le sujet de mon film parle de ma tentative de suicide, et de lui bien évidemment. J’espère qu’il aura le recul nécessaire.
C’est un artiste après tout, merde, il peut comprendre que j’avais besoin de mettre ça en image !
Je lui ai dit que je partais bientôt en vacances, sous entendu qu’il ne restait plus beaucoup de temps avant mon départ pour qu’on se voie. Il m’a dit qu’il ne savait pas…..Toujours pareil.
Dans un sens, c’est sûr que s’il a une copine ce ne doit pas être évident pour lui de me voir comme il le veut. Mais quand même, je lui demande pas la lune !
J’ai calculé que depuis qu’il a accepté de me revoir on s’était vus environ une fois tous les deux mois. Et lâ , bah, ça fait quasiment deux mois déjâ ….
J’en peux plus. Du coup, qu’est-ce que je fais ? Je craque et je lui renvoie un sms. Et je ne lui demande pas quand est-ce qu’on peut se voir mais je lui parle de son site internet, je lui demande s’il a eu des retombées positives depuis qu’il l’a mis en ligne.
ET…….Rien.
Pas de réponses.
Bon, ça fait juste 4h. Mais parfois, ça lui arrive de répondre tout de suite… si, si !
Je suis peut être trop impatiente, j’en veux trop ?
Ma santé est fragile en ce moment, j’ai 9 de tension. Je ne peux rien faire sans être épuisée. Sûrement le nouveau traitement.
Je ne sors plus de chez moi. Je dors, c’est tout, je mange aussi. Je suis énorme. Pourtant, on me trouve jolie, c’est bizarre.
Je ne me maquille que lorsque j’ai rendez-vous avec Jacopo. Sinon, je suis une loque.
Il m’inspire tellement, je suis si malheureuse de le faire fuir.
Et je lui faisais tellement de bien au début….Comment j’ai pu déraper â ce point ?
De toutes façons, il est cyclo aussi lui, sauf qu’il l’ignore et que je suppose qu’il ne se croit pas malade.
C’est un bipolaire, j’en suis sûre. Il m’a juste dit une fois qu’il pensait avoir des tocs…
Peut être que s’il se soignait, tout s’arrangerait ?
Franchement, je l’ignore, et tant pis pour lui s’il est assez con pour ne pas consulter.
Je manque d’empathie ? Peut être…
Pourtant qu’est-ce que je l’aime.
C’est devenu même saoûlant pour mon entourage que je l’aime autant. Surtout pour ma mère. Je ne lui parle plus que de lui. La pauvre, elle sature….
Je m’en veux de lui imposer ça â elle aussi. C’est vrai, elle n’y est pour rien. En plus, je lui parle mal dès que je parle de lui. Je m’énerve tout de suite car le sujet est brûlant. J’ai tellement d’émotions qui bataillent â l’intérieur que je n’arrive pas â me contrôler dans mes paroles.
Mais elle me soutient. C’est la seule.
Il faut que je retrouve du travail. Je ne peux pas rester â regarder passer ma vie sans y participer. Quel gâchis !
Je ne fais rien, mais quand je dis rien : c’est vraiment RIEN !
Et puis, j’essaie de développer un réseau, de contacter des gens, mais rien n’y fait, ils doivent sentir que je vais mal, que je suis un puits â emmerdes.
Je n’arrive même pas â passer un bon moment devant un film. Je ne peux pas me concentrer. Alors, je dors. En fait, la phrase qui revient le plus souvent c’est « â quoi bon ? »
27 : perdue
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
L’addiction â msn m’est un peu passée.
De toutes façons, il ne se connecte plus dessus en ce moment.
Nous nous sommes revus, avons parlé du passé. Reste le présent a élucider.
Cette furieuse envie de se détacher en me disant « tu existes sans moi, et si non, alors ça ne m’intéresse pas ! »
Et pourtant, je m’efforce, je SUIS sans lui au quotidien.
Il me manque toujours autant, le temps n’efface rien, ne ménage rien. Il est indispensable â ma survie. Je sais que c’est un problème. Je m’efforce â exister autrement.
Il faut absolument que je trouve un travail. Je ne peux pas continuer â culpabiliser ainsi, c’est tuant.
Je tourne en rond. Littéralement. Pour de vrai. Je me vois faire les cent pas dans l’appartement. Je n’arrive pas â me dégager de cette étreinte étouffante qu’est la solitude.
J’ai un poids sur la poitrine et j’en ai honte. Honte de souffrir alors que je suis certainement heureuse.
Qui suis-je ? Je veux dire, sans lui, qui suis-je ? J’ai juste besoin de lui. Et lui ne veut pas que j’aie besoin de lui.
Mes textos l’étouffent et j’arrive pas â les retenir. Je lui en envoie toujours avec la même excitation. Sans vraiment penser aux conséquences. C’est vrai que j’arrive mieux â me raisonner quand même. Sans doute l’effet des médicaments.
C’est moins systématique. J’aimerais que ses phrases glissent sur moi, et pas qu’elles s’accrochent comme des crabes â mon cerveau. Je ressasse et rumine toute la conversation que nous avons eue la dernière fois.
Et la crainte, la crainte que ce soit â chaque fois la dernière fois qu’on se voie. Je ne peux pas l’éviter.
Il m’a trouvée « sage »…
Sage. Je suis sage. Oui, c’est vrai, je dois certainement l’être un peu pour supporter tout ça. Personne ne m’impose cette situation, je suis la seule â la choisir et pourtant, je n’ai pas le choix. Tout cet amour s’impose â moi. A ses côtés, je défaille. Son odeur me fait divaguer. J’ai tellement envie de le prendre dans mes bras. C’est insensé, vraiment c’est le mot.
J’espère qu’un jour je pourrai le serrer fort contre moi. Ne plus l’effrayer.
Je l’ai traumatisé, je l’ai fait fuir. Depuis qu’on se connaît, c’est la même histoire, la même peur dans sa tête.
Je me retiens pour ne pas l’effrayer encore plus. Si je m’écoutais, je l’appellerais tous les jours.
Mais je suis forte, j’arrive â refreiner mes envies. Il faut bien.
Je suis seule, personne ne comprend cet amour lâ . Juste maman. Heureusement.
Je me sens comme une guerrière. Prête â batailler.
La prochaine étape ce sera de savoir si il a quelqu’un dans sa vie. Parler du présent. Je ne suis pas pressée, mais je pense que c’est indispensable pour progresser.
Avec le temps….Il a fini par m’envoyer un sms de lui même ET me téléphoner pendant 20 minutes !!!!C’est incroyable. Bon, il m’a quand même fait remarquer qu’il me trouvait « insistante » avec mes textos. Mais il était tout joyeux au téléphone car il a enfin fini son site internet.
Je suis allée voir ce fameux site et ses dessins sont éloquents. Il parle de quelqu’un de tourmenté, de « rechute », une de ses toiles s’appelle « les amants »….Alors je gamberge…Pour quelle fille l’a-t-il peinte ?
Il m’a remerciée pour mes commentaires sur ses films.
28 : on tourne en rond
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... ma vie est Rock and Roll
A-t-il vu le mien ? J’ai tellement peur de sa réaction. Le sujet de mon film parle de ma tentative de suicide, et de lui bien évidemment. J’espère qu’il aura le recul nécessaire.
C’est un artiste après tout, merde, il peut comprendre que j’avais besoin de mettre ça en image !
Je lui ai dit que je partais bientôt en vacances, sous entendu qu’il ne restait plus beaucoup de temps avant mon départ pour qu’on se voie. Il m’a dit qu’il ne savait pas…..Toujours pareil.
Dans un sens, c’est sûr que s’il a une copine ce ne doit pas être évident pour lui de me voir comme il le veut. Mais quand même, je lui demande pas la lune !
J’ai calculé que depuis qu’il a accepté de me revoir on s’était vus environ une fois tous les deux mois. Et lâ , bah, ça fait quasiment deux mois déjâ ….
J’en peux plus. Du coup, qu’est-ce que je fais ? Je craque et je lui renvoie un sms. Et je ne lui demande pas quand est-ce qu’on peut se voir mais je lui parle de son site internet, je lui demande s’il a eu des retombées positives depuis qu’il l’a mis en ligne.
ET…….Rien.
Pas de réponses.
Bon, ça fait juste 4h. Mais parfois, ça lui arrive de répondre tout de suite… si, si !
Je suis peut être trop impatiente, j’en veux trop ?
Ma santé est fragile en ce moment, j’ai 9 de tension. Je ne peux rien faire sans être épuisée. Sûrement le nouveau traitement.
Je ne sors plus de chez moi. Je dors, c’est tout, je mange aussi. Je suis énorme. Pourtant, on me trouve jolie, c’est bizarre.
Je ne me maquille que lorsque j’ai rendez-vous avec Jacopo. Sinon, je suis une loque.
Il m’inspire tellement, je suis si malheureuse de le faire fuir.
Et je lui faisais tellement de bien au début….Comment j’ai pu déraper â ce point ?
De toutes façons, il est cyclo aussi lui, sauf qu’il l’ignore et que je suppose qu’il ne se croit pas malade.
C’est un bipolaire, j’en suis sûre. Il m’a juste dit une fois qu’il pensait avoir des tocs…
Peut être que s’il se soignait, tout s’arrangerait ?
Franchement, je l’ignore, et tant pis pour lui s’il est assez con pour ne pas consulter.
Je manque d’empathie ? Peut être…
Pourtant qu’est-ce que je l’aime.
C’est devenu même saoûlant pour mon entourage que je l’aime autant. Surtout pour ma mère. Je ne lui parle plus que de lui. La pauvre, elle sature….
Je m’en veux de lui imposer ça â elle aussi. C’est vrai, elle n’y est pour rien. En plus, je lui parle mal dès que je parle de lui. Je m’énerve tout de suite car le sujet est brûlant. J’ai tellement d’émotions qui bataillent â l’intérieur que je n’arrive pas â me contrôler dans mes paroles.
Mais elle me soutient. C’est la seule.
Il faut que je retrouve du travail. Je ne peux pas rester â regarder passer ma vie sans y participer. Quel gâchis !
Je ne fais rien, mais quand je dis rien : c’est vraiment RIEN !
Et puis, j’essaie de développer un réseau, de contacter des gens, mais rien n’y fait, ils doivent sentir que je vais mal, que je suis un puits â emmerdes.
Je n’arrive même pas â passer un bon moment devant un film. Je ne peux pas me concentrer. Alors, je dors. En fait, la phrase qui revient le plus souvent c’est « â quoi bon ? »
29 : tout m’échappe
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... ma vie est Rock and Roll
Pourtant j’aimerais vivre, sortir. Mais je suis seule. Je ne veux plus sortir toute seule. Je l’ai assez fait.
Alors je reste â la maison et j’attends que la journée passe devant mon ordinateur. Et encore, ça a tendance â me saouler. Je tape le nom de Jacopo toute les deux minutes sur google (d’ailleurs, il s’en doute et ça lui fait peur, il me l’a avoué) c’est tout ce que je fais.
Je suis inutile. Je n’écris même plus de scénarios. Je n’ai aucun projet de films.
Qu’est-ce que je vais devenir ?
Ma mère me dit que tout viendra en même temps, et qu’ensuite je n’aurais plus le temps de rien…J’ai l’impression qu’elle me rassure mais que ça n’arrivera jamais. Que je vais finir vieille fille, handicapée, sans travail, chez mes parents.
Cette image m’angoisse. Et pourtant je n’arrive pas â réagir. Il y a quelque chose qui cloche.
Je ne suis pas vilaine, je suis plutôt jolie paraît-t-il…Mais je n’ai aucune envie de séduire qui que ce soit d’autre que Jacopo.
Et puis cette boulimie bizarre qui part, qui revient. Alors que je n’ai pas d’argent, j’ai décidé de me faire plaisir et j’ai acheté de la glace, du nutella…du jus de fruit. N’importe quoi ! Maintenant je culpabilise. Je vais reprendre les deux kilos que j’ai perdu avec difficulté ces dernières semaines. Quelle idiote !
Mais sur le moment, je me fais plaisir et c’est ça qui compte. Parce qu’en plus, je ne meurs jamais de faim. J’ai honte, vraiment j’ai honte.
Encore combien de temps avant de revoir Jacopo ? J’en peux plus d’attendre.
Je lui ai ramené une cartouche de cigarettes de Tunisie, je pensais que ça le motiverait…Au moins, on pourra pas dire qu’il me voit par intérêt !
Mais c’est difficile de ne pas le contacter. Je crois que si je le fais si souvent c’est pour pas me dire que le temps passe si vite sans lui.
J’ai besoin de lui.
Je radote, je suis désolée, je m’en rends bien compte et ça me peine.
Le titre d’un livre m’avait interpellé un jour : « La fin de la plainte »…C’est peut être ça la solution. Mais tout garder pour moi, je suis pas habituée, je deviendrais folle.
J’ai toujours beaucoup parlé de moi. J’ai appris avec le temps â moins me confier â n’importe qui. Mais je reste vraiment encore très disposée â me plaindre surtout â ma mère….LA PAUVRE !!!!
J’ai envie de voir Jacopo, mais je ne peux pas l’appeler, il faut que je respecte son silence. S’il ne m’a pas répondu c’est qu’il n’a pas envie de me parler, encore une fois…
Et puis, il est intelligent il sait bien que mes textos veulent dire « quand est-ce qu’on se voit ? » même si je le dis pas.
Donc s’il ne répond pas c’est qu’il n’est pas encore prêt â me voir. Je ne comprends pas pourquoi. Il doit être en couple, sûrement. C’est une bonne explication.
Je n’ai pas très envie de le savoir en fait. Ca servirait â ne me faire que du mal. Je tape déjâ compulsivement le nom de filles potentielles avec qui il pourrait être, sur Google. Je tombe sur des photos que je décortique. Je me fais du mal en l’imaginant avec elle, ou elle, ou elle.
Il faut que la prochaine fois qu’on se voie, ce soit plus décontractée que les fois précédentes.
Mais je ne contrôle rien, malheureusement.
30 : pause de médicaments
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
Je suis très angoissée, je n’ai plus de nouvelles de lui depuis mon dernier appel. Je l’ai encore harcelé.
Il répond â cette folie par le silence.
A-t-il vu mon film ? Est-il mal â ce point ? J’ai tellement peur. Je ne veux pas revivre tous ces moments atroces d’attentes. Et pourtant, je suis la seule responsable de ce qui m’arrive. Si je n’avais pas rappelé, si je lui laissais le temps de m’appeler le premier…Si seulement, j’étais RAISONNABLE. Mais non, j’ai toujours cette envie de l’appeler qui me harcèle. Cette poussée d’adrénaline qui me pousse â faire le contraire de ce qu’il faudrait. Je lui fais peur et je suis la seule responsable de mon malheur. J’agis exactement comme il craint que je le fasse.
Je luis prouve que je n’ai pas changé, que je l’aime toujours comme une psychopathe.
J’ai moins de boulimie. Je ne maigris pas pour autant.
Avec mon psy, on a décidé de faire une pause de traitement. Est-ce un risque ? On verra. Il faut tout essayer.
Cela fait 8 ans maintenant que je prends des médicaments, j’en ai marre. Je suis sûre qu’ils ont flingué ma personnalité.
Je vais partir en vacances, avec mes parents. J’espère que je ne vais pas leur gâcher leur séjour. Je me déteste â répéter la même chose â ma mère toute la journée « tu crois qu’il va me rappeler ? ». Elle n’en peut plus et moi non plus.
JACOPO, mon amour. Mon charmant ensorceleur. Si tu savais tout ça, tu fuirais â l’autre bout de la terre. Tu me fuirais, je le sais.
Tu as peur de mon amour. Et je te comprends.
Bref, il faut que je sois raisonnable, que je me force â ne plus faire mes tocs même si ça doit me faire hurler de douleur. Car c’est une torture. Constamment sur la défensive, parano, quel CV idéal !
Jacopo m’a finalement rappelée, après encore plusieurs appels de ma part….
Il était froid, distant et complètement stressé. Je sais qu’il est malade lui aussi, seulement, il ne se soigne pas et voilâ le résultat ! C’est un cyclothymique, je le sais, certainement avec des TOCS en plus. Oui, mais voilâ , j’en ai marre de faire de l’empathie avec lui puisque lui ne se met absolument pas â ma place et qu’il ne m’a toujours pas pardonné ma tentative de suicide, je le sens.
J’ai eu affaire â un mec odieux au téléphone. Alors, je suis un peu refroidie. Je ne suis pas maso ! Je l’ai toujours aimé parce qu’il a ce côté délicat et féminin, mais lâ , j’avais â faire â un rustre !
Je ne sais plus comment agir. Je prends une décision et je fais le contraire…Quand je décide de laisser passer du temps avant de le rappeler, je suis capable de lui donner aussitôt de mes nouvelles.
Je suis instable. Bon, je vais partir en vacances, et on verra bien. Je décide de ne pas lui donner de nouvelles avant mon retour. Est-ce que je tiendrai ? Ca c’est une autre histoire !
C’est â lui normalement de me rappeler maintenant, j’en ai assez fait !
Je pense que je suis en colère contre lui lâ . Je le hais de me traiter comme ça. Je ne mérite pas cette sentence.
Je n’ai pas osé lui demander s’il avait vu mon film. Je ne pense pas, il a du éviter…C’est le roi pour ça, éviter, contourner, fuir…
En même temps, je préfère presque qu’il ne le voie pas pour le moment. Je n’ai pas envie que ça crée encore une catastrophe.
Pourquoi, en est-on arrivés lâ ?
Je suis fragile, et il a fallu que je tombe sur quelqu’un d’encore plus fragile que moi, et que je l’aime ! Enfin, on choisit pas. L’amour s’impose c’est tout, c’est comme ça.
Il ne me reste plus qu’â être intelligente maintenant et â me protéger comme lui le fait si bien.
J’avoue que c’est une chose que j’ai toujours eu du mal â faire, me protéger.
Je fonce plutôt tête baissée vers le danger en général.
Comme par défit. La difficulté m’attire.
31 : la peur des autres
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
J’ai eu Jacopo par miracle de Dieu sur msn !!
Bon, bien sûr, je n’ai pas pu résister, je lui ai parlé la première. Mais il ne m’a pas ignorée. Il m’a répondu, certes pas longtemps : comme d’habitude. Mais il a eu la délicatesse de s’excuser d’avoir été « â l’ouest » hier au téléphone.
Je suis soulagée, je vais pouvoir partir en vacances un peu plus sereine. Maintenant, il FAUT que je tienne bon jusqu’â mon retour, que je me fasse désirer…C’est facile â dire.
Je sens qu’il a quelqu’un dans sa vie. Mais il ne m’en parlera pas, il veut pas aborder ce sujet avec moi, et je crois que je n’y tiens pas non plus vraiment.
C’est comme un secret finalement, et puis, je m’en fous, ça ne change pas mes sentiments.
J’exprime aujourd’hui mon désespoir d’être qui je suis. Une fille de bientôt 34 ans, seule, qui vit toujours chez ses parents. Je me sens de plus en plus mal dans ma peau. Je reste enfermée chez moi â longueur de journées. La mélancolie est devenue quotidienne. Je me couche pour oublier ma vie ratée. Je ne fais rien d’autre que d’allumer cet ordinateur et attendre des nouvelles de Jacopo. J’ai honte de le dire, mais je n’aime pas la vie. La vie sans lui ne m’inspire rien. Je n’ai de goût â rien. Je n’arrive pas â me concentrer. Je ne peux même pas regarder de films, ça m’ennuie. Je regarde 20 minutes puis je regarde sans cesse ma montre pour constater que le film doit encore durer plus d’une heure…Ca me saoule, j’éteins le poste. Pour tout c’est ainsi.
Le regard des autres m’effraie, c’est pour ça que je ne sors plus. Les Bobos de mon quartier me font peur. C’est stupide. J’ai l’impression qu’ils me jugent. Pourtant je suis transparente..
Je ressens comme une agoraphobie. Sortir devient vraiment de plus en plus compliqué pour moi.
Je me plains d’être seule mais souvent, je ne réponds pas au téléphone. Je regarde qui c’est, et si ce n’est pas Jacopo je laisse sonner.
Ensuite, je rappelle les gens quand même, mais sur le coup, je reste dans ma solitude.
En général, je me met en pyjama vers 6h le soir, je mange vers 7h et je me couche vers 21h. C’est pathétique, triste, je suis naze…
Mais il n’y a que dans le recueillement que je m’apaise. Dans mon lit, je me sens en sécurité et j’attends que le temps passe. Je voudrais tellement que ça change. Mais comment ?
Il faut que je réagisse, que je sorte de cette léthargie, de ce coma !
Je pars demain en vacances, j’espère que ça va aller. J’ai presque pas envie de partir…une seule chose me tarde : revoir Jacopo. Ca va faire 3 mois, déjâ …Je me suis donnée comme consigne de ne pas l’appeler durant cette pose estivale, mais, je me connais assez pour dire qu’un texto est vite échappé !
Puis un deuxième, puis un troisième…
Comme dit mon psy, c’est l’excitation de perdre qui me fait agir ainsi…Oui, car je sais que ce comportement est risqué, le harcèlement n’amène jamais rien de bon !
Je ne comprends pas pourquoi je suis comme ça. Je sais ce qu’il faut que je fasse pour mettre le plus de chances de mon côté avec Jacopo, et je fais l’inverse !
Je fais tout pour me nuire…Pourtant Dieu sait si je l’aime et si je crève de ne pas pouvoir être avec lui comme avant !
Mais je sens qu’il ne me pardonne pas ma tentative de suicide et ce sera long malheureusement pour regagner sa confiance. Et c’est pas en le harcelant de textos que j’y arriverai !
La fin de la plainte…ne pas oublier ça. Peut être que je devrais acheter ce livre…
32 : rechute
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma Vie est Rock and Roll
L’ENFER.
Mes Tocs sont revenus et en force. Je me demande comment mon cerveau peut encore fonctionner avec tous les coups de ciseau qu’il a reçus.
Je suis prisonnière de pensées taboues, je culpabilise puis je compulse pour me rassurer. Je suis prisonnière et le geôlier n’est autre que moi-même.
Ces pensées absurdes sont vicieuses car elles créent le doute, propre du TOC. Mon esprit est allergique au doute. J’envisage une thérapie comportementale de groupe, seule éclaircie â l’horizon.
Je n’ai aucune nouvelles de Jacopo. J’ai bien essayé de lui envoyer des textos, mais il n’a pas répondu. Quasiment un mois sans nouvelles de lui. Mon esprit était tellement en souffrance avec mes Tocs que je ne pensais pas â lui pour la première fois de ma vie depuis que je le connais. J’étais un zombi.
Je n’ai pas envie de parler de cette boue qui pollue ma raison. Mes Tocs ont bien trop d’importance dans ma vie pour que je leur fasse l’honneur de leur accorder plus d’importance que ça sur le papier.
Les médicaments semblent m’apaiser un peu, m’assommer devrais-je dire…Mais j’ai toujours cette « peur » au ventre. Peur de quoi ? Peur de vivre certainement et de constater que j’enterre ma vie chaque jours un peu plus. Ma vie défile devant moi et je ne fais rien pour l’arrêter.
Hier j’ai craqué et j’ai renvoyé un texto â Jacopo alors que je m’étais jurée de ne pas le faire.
Bien sûr, il l’a ignoré puisqu’il n’a pas répondu. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi suis-je amoureuse d’un fou ? Peut être pour oublier ma propre folie ? Certainement.
J’ai envie de lui ouvrir mon coeur et de lui envoyer un mail, mais j’hésite. En même temps, j’ai pas grand chose â perdre. Ces allées et venues entre intérêt et dédain â mon encontre me fatigue…
J’aimerais être un peu plus fixée sur sa vie actuelle. Je me doute fortement qu’il a quelqu’un. Ce n’est même plus le problème â vrai dire. J’aimerais juste qu’il me dise pourquoi il met autant de temps â me rappeler, â me parler, â me voir ?
En un an on s’est vus 3 fois ! C’est nul ! OK, il y a des gens qui ne se voient plus du tout…C’est vrai. Mais je ne veux pas me contenter de ça, je voudrais que ça évolue et lâ , ça recule !
Il ne va quasiment plus sur MSN, donc c’est difficile de lui parler.
Je n’ai qu’une seule envie : mourir.
Que tout s’arrête. Je me sens vidée, complètement â côté de mes pompes. Si je reste en vie c’est pour pas faire de peine â mes proches, c’est tout. Et puis aussi parce que j’ai un peu peur.
Je n’ai plus de but, je reste couchée toute la journée â essayer de dormir, il n’y a que lâ que je me sente â peu près en sécurité.
Je n’ai pas de vie. Je suis un fantôme, et je suis également amoureuse d’un fantôme. Je suis restée scotchée â une histoire qui s’est déroulée il y a 6 ans maintenant.
Pourquoi je ne me rappelle que des bons souvenirs ? Si seulement je pouvais me rappeler Jacopo qu’en négatif au lieu de toujours voir ses qualités ! Pourtant il m’en a fait voir ! Et il continue â être méchant en ignorant mes appels.
J’ai renvoyé un texto encore une fois de plus, pour lui dire que ça me ferait plaisir d’avoir de ses nouvelles.
ET………Rien ! Quel con.
Je ne comprends pas son attitude. Avant les vacances il m’avait même appelé de lui même !Et lâ plus rien. Bientôt notre anniversaire ( nous sommes nés le même jour), je suis sûre qu’il ne va même pas se rappeler du mien. Je vais quand même lui souhaiter car je suis gentille, moi.
C’est cruel, cette situation est cruelle.
33 : Nouveau départ
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
Je me sens gluante, collée â une vie qui ne me ressemble pas. Elle passe devant moi sans que j’y participe. Elle file, bientôt 34 ans, toujours chez mes parents. Quelque part, heureusement. Je ne me sentirais pas très â l’aise d’habiter seule, je ressentirai encore plus la solitude.
Mais bon, toujours pas de travail?Mes journées sont vides de sens. Elles sont longues â passer, je m’ennuie. Je n’écris plus rien, â part ces chroniques.
Je n’ai presque plus d’amis. Les seuls qui me restent sont les plus fidèles, heureusement.
Comment je me suis retrouvée dans cette galère ? Cela fait 8 ans que je suis en thérapie et franchement, je ne me sens toujours pas guérie.
8 ans que j’ingurgite des molécules, tout ça pour quoi ? Pour ne pas sombrer encore plus.
J’ai eu la chance pendant 6 mois de connaître le vrai bonheur avec Jacopo, voilâ , sinon j’ai passé tout ce temps â ruminer, â combattre contre mes TOCS.
C’est peut être pour ça que je m’acharne sur Jacopo, pour les souvenirs délicieux, l’accalmie quand j’étais avec lui.
Ca fait mal, je souffre en écrivant ces phrases, je me rappelle comme j’ai pu être bien, et comme je suis mal aujourd’hui et depuis tout ce temps.
Il faut que je réagisse, mais j’ai pas envie de rencontrer quelqu’un d’autre, c’est affreux, je ne suis absolument plus dans la séduction, moi qui était coquette et féminine, je me laisse aller, je ne prends plus soin de moi comme avant. Je m’habille avec ce que je trouve, en veillant â ce que ce soit confortable et puis voilâ , le reste c’est loin de moi. Plus de maquillage, sauf si je vois Jacopo, mais comme je le vois jamais ou presque?Ma peau a le temps de respirer !
Je vais commencer une thérapie comportementale de groupe pour les TOC
C’est nouveau pour moi. J’ai un peu peur d’exposer â des inconnus mes TOCS. Mais je sais que ce sera indispensable. J’éprouve une excitation en même temps, celle d’aller enfin mieux pour une fois. Promesse illusoire ou espoir fondé ? On verra ça plus tard.
Je commence â me sentir un peu mieux. L’effet des médicaments certainement. Même si je suis tout le temps fatiguée et que je dors tôt. Je me sens lasse. Mais mieux vaut être ? lasse ? que pleine de tocs â me faire exploser la tête.
Je me rappelle des migraines que j’ai eu â cause de mes TOCS, mon Dieu?Je me déclenchais ça moi même en quelque sorte ! Il y a du masochisme dans les TOCS, j’en suis certaine, même si c’est très inconscient.
Mon chat est toujours présent, mon amour. C’est incroyable ce qu’il peut m’apporter comme bien être. Il est toute une partie de ma vie, témoin silencieux de mes pénibles crises et autres joies. Je le regarde dormir si paisiblement, je l’envie parfois d’être aussi zen.
Je m’en inspire. Je l’aime, heureusement qu’il est lâ .
Seuls, les personnes qui ont eu un animal et une complicité avec, peuvent comprendre. Je plains les autres qui ne les aiment pas. Ils passent â côté de quelque chose.
C’est comme ça.
Je vais me refaire un café, je suis accroc même si je n’en bois que 2 ou 3 par jours, c’est une gentille accoutumance !
Voilâ ?c’est fait.
Le nouveau traitement m’apaise, c’est un confort indéniable, heureusement. Je ne pourrais pas revivre d’épisodes aussi douloureux que celui de cet été. Je ne tiendrai pas le coup. Quand tout n’est que tentative pour aller mieux. Rien ne m’apaise â ce moment lâ . Je suis liée au TOC comme â mon propre corps. Je ne fais que compulser et me sentir menacée par une obsession prochaine. Dès que j’en ai fini avec un thème absurde, un autre déboule et m’enchaîne â lui pour me harceler jusqu’â l’épuisement. Le pire c’est de devoir impliquer les autres lâ dedans. Poser des questions, souvent 15 fois les mêmes â mes proches. Des questions affreuses en plus. Pour être rassurée.
Je suis sans cesse en proie â l’angoisse, pas de répit.
Maintenant que je vais un peu mieux, je suis trop fatiguée pour sortir. Ou alors, j’en ai envie le matin et le soir je suis trop crevée pour faire quoi que ce soit et je n’ai qu’une envie c’est celle d’aller me coucher.
Je n’ai pas vraiment de vie.
34 : En attendant la thérapie du groupe
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
Jacopo a fini par répondre !
Oui, â ma question ? pourquoi tu réponds pas ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? ? il a répondu : ? Xcuz : rien! c cool ! Biz ! ??
Hum,hum?Je suis censée me contenter de ça ?
Bientôt notre anniversaire, je ne vais pas en rester lâ !
Je suis fatiguée. C’est mon lot quotidien. J’ai devant moi un trop plein de rien?qui me fatigue. Je culpabilise énormément de rester couchée, mais je n’arrive pas â lutter contre cette lassitude de vivre qui me déprime et qui me ramène â chaque fois vers mon lit. Il n’y a que lâ , avec mon chat dans les bras, que je me sente bien, â peu près.
J’attends beaucoup de cette fameuse thérapie de groupe. J’espère qu’elle me sortira un peu la tête du ciment.
J’imagine bien que tout ne sera pas résolu après, mais j’espère que ça ira mieux. C’est angoissant de devoir parler devant un groupe de troubles que l’on a envie de garder pour soi, ou du moins d’expulser le plus loin possible. Je vais beaucoup observer je pense.
J’ai aussi rendez-vous pour du travail en intérim. Je me demande ce que ça va donner aussi ça?Finalement la rentrée s’annonce riche en nouveautés ! Il faut voir le point positif de chaque chose !
Je n’aime plus sortir seule dehors. Le monde extérieur me fait peur. Si je n’ai rien â y faire, je préfère rester chez moi, enfermée. Dès que je sors, j’ai l’impression que tout le monde me regarde et m’épie. Je me sens mal â l’aise. D’ailleurs, je fais souvent très rapidement ce que j’ai â faire, pour plus vite rentrer â la maison.
Je ressens comme une évidence en moi. J’aime mon chat peut être même plus que j’aime Jacopo. C’est incroyable ce sentiment fou que je ressens au contact de mon animal. Il me procure un bien être, une douceur et un apaisement divin. C’est incroyable mais je pense que nous communions lorsque nous faisons un câlin ensemble. Ses ronronnements me bercent .
Je trouve assez ridicule en général les gens qui font de l’anthropomorphisme mais j’avoue que je n’échappe pas â la règle !
Lorsque je passe mes doigts dans sa fourrure et que je le caresse je me sens bien et c’est ça l’important.
Je le gâte mon chat, je lui achète les meilleurs boîte de nourriture pour chats ! Il le mérite !
Si je dis que je l’aime peut être plus que Jacopo c’est parce qu’avec le temps, je finis par oublier ce que cela faisait d’être avec Jacopo justement.
Et mon chat, lui, est toujours lâ . Toujours. Témoin muet mais présent.
Hier Jacopo a fini par me répondre sur msn car je commençais â me demander si son silence signifiait quelque chose. Il m’a dit d’ ? arrêter la parano ? !
Il est drôle !Quel comique ! Arrêter la parano quand tout ce que j’ai : c’est du vide, du rien, aucunes nouvelles?
Mieux vaut en rire.
Enfin, il m’a encore donné un petit nom ? loulou ?, et je fonds. Il sait comment me parler?.De manière laconique et en y ajoutant un petit nom, ça entretient la frustration?Bravo Jacopo !
35 : Notre anniversaire
1/01/2010
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
36 : première séance
1/01/2009
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
J’ai assisté â ma première séance de thérapie de groupe.
Bilan : il paraît que les TOCs découlent d’un BESOIN DE CONTROLE.
Intéressant, pour le moment, nous nous sommes présentés et ça fait du bien de voir d’autres personnes atteintes du même trouble. On se sent moins seul.
Il paraît qu’au bout des 15 séances, nous serons guéris, ou du moins, on ira beaucoup mieux !
J’ai du mal â y croire, mais je reste ouverte â cette idée.
A partir d’aujourd’hui, je peux être appelée n’importe quand pour de l’intérim. Cette idée qui â la base m’emballait, ne m’enchante guère. Je me sens prisonnière, alors que ça devrait être le contraire. Vais-je un jour trouver un travail qui me correspond ?
Il faut que je cherche autre chose.
Jacopo me manque terriblement. J’ai rêvé de lui cette nuit et la douleur qui m’assaille en me réveillant ce matin est indescriptible. Comme un trou dans le ventre.
Aux dernières nouvelles il doit me rappeler, lui. Vais-je arriver â patienter et â ne pas craquer ? CRAQUER, voilâ un terme qui s’applique tellement aussi aux TOCs. C’est vrai, lorsque l’on compulse, on craque, on cède. Je craque trop facilement pour Jacopo.
J’aimerai être assez forte pour m’en foutre et le laisser venir. Mais â chaque fois je me répète et je me lasse moi même de ne pas réussir, je suis pathétique.
Enfin, je ne sais pas si je suis pathétique, je suis amoureuse et pleine de Tocs. Faites l’addition !
Combien de temps encore vais-je devoir patienter avant qu’il daigne me voir ?
C’est trop dur !
En même temps, j’ai bien conscience que personne ne m’oblige â l’aimer comme ça, mais c’est plus fort que moi. Même si je progresse et qu’avec le temps, je fais beaucoup plus de chose indépendamment de lui. Je crois que je pense plus â lui de la même manière, c’est moins obsessionnel, même s’il reste très présent.
Il faudrait juste qu’il se manifeste plus souvent et ce serait formidable.
Je ne pense pas qu’il le fasse exprès, je pense qu’il a sa vie et que j’en fais partie de loin. C’est triste, mais je ne désespère pas. Tant qu’il y a de la vie…Il y a de l’Espoir ! C’est ma devise.
Il n’y a pas de raisons de désespérer, il faut juste vivre en attendant mieux.
J’ai hâte d’être â ma prochaine séance de thérapie, d’en apprendre davantage.
La deuxième séance s’est bien déroulée. Nous avons accueilli un patient de plus.
Nous sommes donc 5.
Cette fois-ci, nous avons étudiés la « chimie du cerveau ». C’était un peu rébarbatif, mais je suppose qu’il fallait en passer par lâ .
Nous avons donc appris que le cerveau serait en quelques sortes « le moteur du TOC ». Et que la Sérotonine joue un rôle magistral dans le TOC. C’est un manque de Sérotonine qui favorise le TOC.
C’est pour cela que lorsqu’on a des Tocs comme moi, on prend souvent des médicaments qui jouent sur la sérotonine dans le cerveau.
Bref, j’ai aussi compris que lorsqu’on a cette maladie, pour ne pas trop se faire bouffer par elle, il faut simplement demander son « CV » au Toc. Je m’explique : lorsqu’un TOC apparaît et qu’il y a « du doute » du « et si… » etc. c’est qu’il y a de grandes chances pour que ce soit un Toc et donc il faut passer â autre chose !
C’est pas mal comme tactique.
Reconnaître le Toc pour mieux l’ignorer…
Je me sens moins seule de voir ces 4 patients souffrir autant que moi, c’est réconfortant dans un sens.
Hier, j’ai enfin été travaillé pour la première fois cette année, il était temps ! C’était une mission d’intérim assez pénible car il s’agissait de faire de la surveillance et de l’accueil dans une école d’ART. Pas très valorisant, mais j’ai rencontré une fille sympa. Je ne sais pas si je la reverrai, on verra.
Il faut que je me trouve un vrai travail, qui me plaise. C’est tellement dur ! J’ai tellement besoin d’argent !
La situation devient critique, je m’empâte â la maison. Je suis prise de crises de sommeil, de fatigue. Hier, au boulot, je ne faisait que bailler. C’était gênant !
Je me suis fixée comme but de ne plus aller me coucher la journée. J’ignore si je vais honorer mon contrat…
Je sens la lassitude m’envahir et me guider vers mon lit â chaque fois de la même manière.
Pourtant il faut que je lutte, il en va de ma vie sociale. Il faut que je fasse des efforts. C’est un terme qui revient dans la Thérapie aussi. Sans efforts, on est cuit !
37 : mode d’emploi du TOC
1/01/2009
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
La petite mort…
Je me laisse aller. Je retrouve mon lit dès que j’en ai l’occasion. Je n’arrive pas â me concentrer sur la télé, j’éteins, je tente d’appeler le sommeil. Je pense â Jacopo. Toujours pas de ses nouvelles.
J’essaie de travailler en Intérim, mais l’envie n’y est pas.
Il y a un vide dans mon existence et le sommeil le comble. Je suis comme une somnambule en somme.
Je continue malgré tout la thérapie de groupe. Cette semaine on a appris comment fonctionne le TOC.
C’est un trouble neurochimique qui fait que les informations passent mal.
L’angoisse , c’est un manque de Sérotonine qui la crée.
Mais l’angoisse ne serait qu’accessoire, car ce qui prime dans le TOC c’est le rituel.
C’est le rituel qui fout la merde en quelques sortes, c’est lui qui produit de l’angoisse et du doute.
Et enfin, un truc intéressant : on ne doute pas du danger réel. Par contre, dans le TOC, il y a toujours du doute, donc : pas de danger réel !
On peut donc repérer le TOC dès qu’on commence â douter de quelque chose. C’est simple !
En gros tant qu’on n’a pas de preuve sur quelque chose, on peut se dire que c’est un TOC et l’envoyer chier !
Ca paraît simple, mais quand on souffre, quand on est en pleine crise, il faut avoir du recul pour relativiser. Il faut donc faire des efforts, encore une fois.
J’avoue que je ne sais pas trop quoi écrire en ce moment. Je n’ai plus aucune inspiration artistique, c’est stupide. Mais je me sens mal, â la dérive. Je flotte vers le large. Je voudrais me rapprocher du rivage mais j’y arrive pas, je coule dès que je commence â nager. Ma bouée est percée !
Je ne sors quasiment plus, je grossis â vue d’oeil.
C’est fou cette fatigue intense qui ne me lâche pas. C’est une forme de lassitude, envie de rien si ce n’est d’aller retrouver mon lit. Je le répète souvent, mais c’est mon quotidien. Je me lève, je mange, je me recouche. Je sors vraiment quand je ne peux pas faire autrement. Quand j’ai des missions d’Intérim en ce moment. Voilâ . Ma vie.
Hier, pour mettre un peu de piment dans tout ça, j’ai envoyé un sms â Jacopo car ça faisait presque 3 semaines qu’il m’avait dit qu’il allait m’appeler. Bref, je l’ai un peu secoué en lui disant que j’étais déçue de toujours être celle qui faisait le premier pas, que j’allais mal en ce moment et qu’il ne prenait même pas de mes nouvelles, que je ne savais plus quoi penser de lui. Il m’a répondu tout de suite, oh miracle !
Il m’a dit que je pouvais penser ce que je voulais, en tous cas qu’on se verrait bientôt car il venait de rentrer de Prague, et qu’il avait envie de me voir aussi. Il m’a dit « courage loulou ».
Je suis contente, il arrive toujours â me remonter le moral en fait !
J’ai encore effacé son sms, tout de suite. Ca m’angoisse d’avoir un sms qui appartient déjâ au passé et sur lequel je ne peux rien garantir, puisqu’il est dans le passé. C’est tordu mais c’est comme ça.
Il n’y a aucune trace dans mon téléphone, aucun historique d’appel non plus, j’efface tout.
C’est bizarre.
J’aimerais pouvoir me dire que tout le malheur que j’avais â surmonter se trouve maintenant dans le passé. Mais je sais que c’est faux. J’aimerais juste une accalmie. Me dire qu’enfin je vais vivre, même si cela comporte des douleurs â venir. Mais au moins, que je ne finisse pas en légume comme en ce moment.
Je n’écoute plus de musique, je regarde des merdes â la télé pour me distraire. Oui, je regarde des programmes sans intérêts comme ça je n’ai pas besoin d’être vraiment concentrée.
Le moindre effort me coûte. C’est bien triste â 34 ans. J’ai l’impression d’être â la fin d’une vie. Tant mieux, peut être que je vais enfin en débuter une autre.
Je ne travaille plus sur aucun projet artistique, j’ai l’impression que ça sert plus â rien, et puis je n’ai plus d’inspiration. Mon cerveau est ramolli â force d’être couché !
Je n’arrive pas â me définir, je suis floue.
38 : au front !
1/01/2009
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma Vie est Rock and Roll
Je suis trop EXCITEE !!!Je vois Jacopo demain !!!!
Après presque 6 mois de sevrage ! On va aller au cinéma voir Gomorra. Il paraît que c’est un très bon film italien.
Je vais préparer un gâteau au chocolat pour l’occasion qu’on partagera devant le film. Hummmm, j’ai hâte d’y être. Si ça se trouve ça va encore mal se passer ! Il suffit que je veuille de toute mes forces que ça se passe bien pour qu’il y ait un clash.
Comme un mauvais sort qui se serait acharné sur moi dès le berceau…
Je vais lui prêter des trucs. Un cd de jazz que j’affectionne tout particulièrement et un livre de Nerval « Aurélia ». Comme ça, je suis sûre de devoir le revoir après pour qu’il me rende mes affaires. C’est comme un fil ténu qui nous lie.
Hier et avant-hier j’ai encore travaillé, toujours en Intérim mais ça m’occupe, je sors du lit de cette manière.
J’ai regrossi. J’en ai marre de ce problème de poids. Je dois faire au moins 85kg pour 1,73m. C’est affreux. Je m’en veux mais le Nutella c’est tout ce qui me reste !!!! Parfois je suis dans mon lit, désespérée, je cherche un moyen d’aller mieux. Alors je pense au Nutella. Je me relève, je fonce au super marché avec cette fausse excuse de me dire « fais toi plaisir ».
J’ai particulièrement abusé ces derniers temps sur tout ce qui est sucreries. Je n’ai â m’en prendre qu’â moi même.
La thérapie avance, pour la séance 4 nous avons abordé les tocs beaucoup plus frontalement cette fois,
avec des exemples précis. On a appris ce que c’était que la Thérapie comportementale et cognitive. Il y a cette notion d’ « habituation » qui ressort.
Il faut sans cesse garder â l’esprit que le TOC est un déséquilibre chimique, qu’il n’y a en fait aucune preuve de danger extérieur.
Nous avons compris que nous allions faire face â l’angoisse durant les prochains mois. Mais c’est pour la bonne cause. Il va falloir accepter de ne pas donner de réponse au doute puisque c’est un symptôme. En gros, il s’agit de toujours tolérer l’incertitude.
Il faut aussi se demander lorsqu’un toc surgit, où sont les preuves qui justifient la rumination ou le rituel.
Dès que viennent les questions du genre « et si… ? » ou « qui me dit que…. ? » on a affaire â un Toc, ce ne sont pas des arguments. Une hypothèse ou une pensée n’est pas un argument.
Tout ça est un peu compliqué â digérer pour des esprits complexes que sont les TOCs. Mais je vais y arriver, y’a pas de raisons que je n’aie pas le dernier mot !!!
Et voilâ , le temps passe si vite que ma soirée est déjâ derrière moi. Ce fut une belle soirée. Nous avons discuté autour d’un verre. Je lui ai parlé de cette chronique, qu’il était beaucoup question de lui. Il a été surpris, dans le mauvais sens. Il m’a dit qu’il ne voulait pas être une obsession. Je le sens très méfiant, sur la défensive lorsque j’essaie d’évoquer mon amour pour lui. Je le comprends. Il a peur. Peur de mes sentiments.
Je pense qu’il n’est pas célibataire, par recoupements j’arrive â cette déduction. Mais cela ne change pas l’intensité de mes sentiments, de mes émotions lorsque je suis avec ou loin de lui.
C’est très triste. Lorsque je l’ai quitté, je me sentais triste avec l’envie de l’appeler, de lui envoyer des textos â peine le dos tourné.
Ce que j’ai fait le lendemain. Je lui ai dit que j’avais passé une bonne soirée, que je ne comprenais pas qu’on ne se voie pas plus souvent.
Puis comme il ne répondait pas, je l’ai appelé. Pour une fois, il a décroché. Il m’a dit oui, j’ai reçu ton sms. Je n’ai pas répondu car « qui ne dit rien consent ! ».
Mais même lâ , au téléphone, il me fuit. Il m’a dit « je dois te laisser, j’ai une course â faire ».
J’ai raccroché la mort dans l’âme.
Mes sms le font toujours autant paniquer. Lorsqu’il voit que c’est moi, ça le bloque.
Je ne sais pas comment faire pour débloquer la situation.
Ca me peine de provoquer autant d’hostilité â la personne que j’aime.
39 : en sursis
1/01/2009
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Rock and Roll... Ma Vie est Rock and Roll
Et voilâ , je ne peux toujours pas m’empêcher de lui envoyer des sms, des mails…Il ne répond pas. Comment faire avancer la situation sans être l’obsessionnelle que je suis ?
J’en suis â un point où la situation même si elle a considérablement évolué, reste figée. Et malheureusement, j’y suis pour quelque chose.
Mais j’ai besoin de le voir plus souvent. Comment lui dire sans lui faire peur ?
J’essaie par tous les stratagèmes, encore, toujours.
La 5ème séance de thérapie nous a pourtant appris que « faire différemment n’est pas dangereux » ! Il s’agit de bien cibler le problème, le TOC.
Est-ce que mon amour est un TOC ?
Il y a certainement de ça. Mais je ressens des sentiments qui ont leur existence propre. Je l’aime, on ne peux pas contester ça.
Mais je ne lui montre pas de la bonne manière.
J’aime être dans l’attente je crois. Quand j’envoie ces sms, c’est parce que je sais qu’ensuite je vais attendre une réponse. Et que cette attente est grisante. Tout est possible. Même si le scénario est souvent le même et qu’il ignore mes messages, c’est pas grave.
OK. Situation critique mais je ne veux pas croire désespérée.
Jacopo m’a dit que je le HARCELAIT. Ce qui est vrai mais le fait que ce soit lui qui emploie ce mot, cela m’a sauté â la figure et j’ai réalisé que je ne pouvais pas continuer comme ça.
J’en ai parlé en thérapie et on m’a dit que désormais j’aurais droit â 1 texto par semaine : â déguster !
Pour le moment je vais me faire discrète et attendre que ce soit lui qui fasse le premier pas. En fait, je l’ai harcelé la semaine dernière. Il m’a dit que mes textos le faisaient chier, que c’était « trop ». Il a ajouté que ma question « pourquoi tu réponds pas ? », je la posais toutes les semaines et qu’il en avait marre.
Je le comprends. Je n’ai rien répondu, j’étais un peu vexée. Puis l’après-midi même, me promenant, je suis tombée sur lui dans la rue : INCROYABLE ! Le hasard s’en mêle !
Il a eu l’air surpris. Un peu en colère aussi. Il m’a répété qu’il fallait que j’arrête de faire une obsession â chaque fois qu’on se voie et de lui envoyer des textos ensuite car y’avait rien de tel pour lui couper l’envie.
En partant il m’a dit « lâche la pédale ! ».
Voilâ où j’en suis aujourd’hui, en sursis. Je me suis mise dans la merde moi même encore une fois.
40 : cette fille-là
1/01/2009
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Rock and Roll... Ma Vie est Rock and Roll
Jacopo ne m’a pas bloqué sur msn, il était en ligne hier. Je suis soulagée. J’ai résisté et je ne lui ai pas parlé. Lui non plus mais c’est habituel. J’ai relu mon journal intime et j’ai analysé mon discours. Je suis dans l’accoutumance, le manque et la frustration. Et en relisant ces pages je me rends compte que je l’ai effectivement vraiment harcelé. Je ne veux pas être « cette fille lâ ». J’essaierai donc de changer, d’attendre qu’il fasse le premier pas pour un véritable changement durable dans notre relation, même si elle n’est qu’amicale.
Parlons de la thérapie.
Le doute est un symptôme du TOC. Le doute n’est pas un argument, donc lorsqu’on a un TOC qui arrive, il faut exiger des preuves de ce qu’il avance.
La peur est un alibi pour justifier qu’on fasse des rituels.
Pensées floues= TOC
Extrapoler=TOC
Il y a toujours ce besoin de se rassurer ou de se faire rassurer dans le TOC. Il faut donc se baser sur l’expérience.
J’ai aussi compris qu’une action ne détermine pas tout. Du genre les pensées magiques « si je ne fais pas ça, untel mourra », c’est débile, donc c’est un TOC, donc POUBELLE !
Il va falloir que j’apprenne â repérer le TOC. Lorsqu’il y a doute, il y a TOC. Les phrases du genre « mon idée est peut-être une vérité » = TOC.
Amalgame= TOC
Branlette intellectuelle = doute = TOC
Interprétation=TOC
Il s’agit de se fixer non pas sur une pensée floue mais sur un CONSTAT pour ne pas tomber dans le piège du TOC.
Les émotions ressenties sont aussi souvent dues â l’angoisse et donc faussées.
Voilâ pour cette semaine.
41 : je déclare la guerre aux TOCS
1/01/2009
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J’arrête l’intérim dès la semaine prochaine. J’ai retrouvé un petit boulot, je garde le fils de Clément après l’école et le mercredi après-midi. Je suis ravie.
Il me reste encore trop de temps pour ruminer. J’ai remarqué que je suis une hyper-active qui n’a pas d’activité donc qui déprime du fait de ne rien avoir â faire.
Je me suis forcée â aller voir l’expo sur Pollock, même si ça me fait penser â Jacopo. C’était bien.
J’en ai marre d’être seule mais je ne sais pas comment y remédier. Sortir l soir serait génial, plutôt que d’aller me coucher â 8h ! Mais sortir seule ? C’est trop triste.
Du coup, je ne sors pas. Ou presque pas. Parfois je bois un verre avec mon cousin mais ça ne dure jamais très longtemps. J’ai pourtant cette furieuse envie de bouger en moi.
Je m’en veux car je me fais avoir comme une débutante par mes TOCs. C’est vrai que les rituels durent moins longtemps, mais je suis une mauvaise élève et je cède â la facilité plutôt que d’appliquer la méthode de la thérapie. Il paraît que pourtant c’est plus efficace de faire ces exercices lorsqu’un TOC apparaît. C’est une souffrance qui garantit que bientôt je serai guérie. Mais j’y arrive moyennement.
Hier je me suis ennuyée toute la journée. Pendant mon baby-sitting qui est mon nouveau travail, j’ai essayé de comprendre Jacopo, une fois de plus.
J’aime garder des enfants. J’aime Jacopo.
Je ne sors pas le soir et ça me manque terriblement. Il faut que je me fasse de nouveaux amis pour sortir.
La thérapie fut douloureuse, violente cette semaine.
Je chahute les TOCs plutôt que le contraire. Je les provoque et ça fait mal, mais je sais que le résultat en vaut la peine.
Sinon, je n’ai toujours pas renvoyé de textos â Jacopo et c’est bien comme ça. Il y a eu un moment où j’étais sur le point de le faire mais je me suis raisonnée.
Pour combien de temps ? Je le guette sur MSN, il n’y vient presque jamais.
On verra bien.
Il faut que je m’occupe. Ce début de semaine me semble ressembler â un abîme. Je n’ai rien â faire et ça m’angoisse.
Petite forme suite aux conséquences de la thérapie, mes TOCs ressurgissent. Il va falloir que je les combatte â la hache ! Je me sens submergée de pensées qui m’empoisonnent la vie. Et cette sensation d’angoisse si désagréable qui me remue les entrailles dès que le TOC arrive…J’en ai marre.
Je voudrai être libre, libre sans cette culpabilité qui me ronge jour après jour. Mes Tocs sont principalement axés sur le BIEN et le MAL. Alors je lutte. Pour quoi ? Pour rien. Dans le vent.
Jacopo est aux abonnés absent. Pas de nouvelles. Mon silence ne paie pas plus. Peut être â très long terme. Sûrement.
J’ai arrêté l’intérim. Encore une fois je ne suis pas allée au bout de l’expérience, j’arrête le travail avant de l’avoir fini ! Je commence â être indifférente â cette facette de ma personnalité. Je suis habituée. Je ne termine pas ce que je commence. C’est bizarre mais c’est comme ça, je ne suis pas fiable, sauf en amour. Quand je jure fidélité c’est pour la vie.
J’essaie d’appliquer les conseils qu’on me donne â la thérapie mais c’est dur. Pourvu que ce soit le bon chemin.
42 : fin de la thérapie 1/2
1/01/2009
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HORREUR.
Il ne me parle plus. Il ne répond plus â mes appels ni â mes textos.
J’ai pourtant laissé passer du temps avant de le rappeler, mais il ne semble pas disposer â me pardonner. Mais qu’ai-je donc fait de si terrible ? C’est vrai que j’ai peut être été insistante mais de lâ â me zapper comme ça ! Je ne le comprends pas. C’est dégueulasse.
Hier, â bout de force, j’ai envoyé ce qu’il faudrait être le dernier texto avant que lui ne me rappel. Je lui ai dit que son silence m’inquiétait, que j’espérais que ça allait. Il n’a pas répondu bien sûr.
Je ne veux pas revenir en arrière ! Je suis dans la même situation qu’il y a deux ans, mon DIEU !
La seule solution serait que ma mère l’appelle comme avant, mais ce serait vraiment too much. Je ne veux pas passer pour une psychopathe. Mais c’est la seule solution qu’il me reste. Pour comprendre.
Non, je ne veux pas qu’il ne veuille plus me voir. On n’a pas fait tout ce chemin pour en arriver lâ ! Je me suis battue pour qu’on se revoit et voilâ le résultat ! Revenus â la case départ ! Non, pitié, non. Je ne peux pas supporter l’idée de ne plus le voir, de provoquer de l’animosité en lui. Et je sais que c’est ce que je provoque, une hostilité.
A la thérapie, on me dit de lâcher prise. Je sais que c’est la meilleure des solutions, mais j’y arrive pas. C’est pas que je ne le veux pas, c’est juste tellement difficile.
Sinon, nous avons appris que « douter c’est la preuve qu’il ne s’est rien passé » dans le TOC. Car si le cerveau balance de l’angoisse c’est qu’il a repéré qu’il y a un rituel que je peux faire.
Donc il faut foutre en l’air le rituel.
Il faut également arrêter les évitements donc « penser volontairement au pire » S’habituer â ne plus bloquer les images quand elles viennent.
Le doute n’est pas logique, le doute est émotionnel. Quand on arrête les rituels, il y a arrêt du doute.
Quelques instants de répit occasionnés par une réponse de Jacopo â mes nombreux appels. Il s’est excusé du manque de news et m’a dit qu’il m’appellerait bientôt pour sortir et me rendre un dvd.
Depuis, je suis soulagée. C’est fou, il ne me faut pas grand chose. Je sais que plus le temps va passer plus ma confiance va s’amenuiser. Mais bon, en thérapie ils m’ont dit que j’avais le droit de craquer et de rappeler â condition d’envoyer un message neutre.
Pour le moment, je me sens assez forte pour ne pas craquer justement, et le laisser m’appeler comme il l’a dit.
Bientôt Noël, déjâ un an que l’on se revoit. C’est fou comme le temps passe vite loin de lui.
J’arrive â la fin de ma thérapie, et je dois dire qu’elle a été efficace. J’ai les armes pour combattre le TOC même si le combat n’est pas gagné.
Quelques nouvelles stratégies :
Lorsqu’un Toc arrive, essayer de dire : tu verras ça plus tard, ça n’est pas d’actualité, on s’en fout, c’est de la rumination.
La culpabilité qui m’assaille et me tord les boyaux, je dois me dire et garder en tête qu’elle est chimique.
Ne pas réagir dans l’urgence pour Jacopo, la nostalgie ne justifie pas la fixation sur lui.
Je sais que mes conseils sont éparpillés, mais ils sont un peu comme moi, â mon image !
J’aimerais parler de ma « bête ». Oui, ma « bête ». Mon chat. J’ai de plus un plus une relation fusionnelle avec lui. Parfois je me demande si je ne suis pas moi même un animal pour avoir autant de facilité â communier avec lui. Je l’embrasse, je le caresse, c’est sensuel. Il me pelote le ventre ou les seins avec ses petites pattes et entame un ronron apaisant. Chaque fois que je gagne mon lit, c’est-â -dire très souvent en ce moment, il me rejoint et nous faisons ce que j’appelle « l’Amour ». C’est asexué mais c’est tellement plein d’affection. Il compense un vide énorme et je me fous de tous ceux qui trouveront cela stupide. Je plaindrais ces gens lâ de ne pas connaître au moins une fois une osmose aussi belle et sincère que celle lâ .
Je n’ai pas de mec, pas d’enfant, j’ai juste un chat et pour le moment c’est bien comme cela.
Il faut que j’arrive â me dire que tout vient en son temps.
Car il paraît que je suis trop dure avec moi-même. Il faut que j’accepte la dépression. Que je me donne du temps, même si j’ai le sentiment qu’elle persiste depuis trop longtemps.
Le but est de faire baisser la culpabilité.
43 : fin de la thérapie 2/2
1/01/2009
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma Vie est Rock and Roll
Aujourd’hui j’avais rendez-vous avec mon psy et nous avons convenus d’augmenter la dose d’Effexor (passer â 300 mg). Il me faut un nouvel équilibre. Je suis dans un équilibre depuis longtemps maintenant, un équilibre néfaste.
Il me faut un but, un moteur. Je vais tout faire pour, croyez-moi. Peut-être un projet de livre sur les TOCs avec l’un des psys de ma thérapie de groupe ?
Aujourd’hui il y a le dvd de Sex and the City qui sort, le film. J’adore !
C’est futile et profond en même temps. Je me projette dans le personnage de Carrie Bradshow. Cet écrivain qui cherche l’âme soeur et qui arrivé â la trentaine tombe sur quelqu’un qui lui fait chavirer le coeur mais avec qui elle va traverser des périodes difficiles. Mr BIG. C’est lui, c’est Jacopo, Mr BIG.
Je me sens assez forte aujourd’hui pour résister â l’envie de l’appeler ou de lui envoyer un texto.
Hier, j’en avais très envie. Heureusement c’est bientôt la fin de l’année, comme ça j’aurais un bon prétexte pour le contacter s’il ne l’a pas fait d’ici lâ .
Mais j’aimerais mieux que ça vienne de lui, j’avoue.
La faim me gagne. J’aimerais être mince comme avant. Il faut de la discipline. Faire du sport, alors que j’en ai la phobie. Même monter les marches de l’escalier m’emmerde.
Je suis un gros tas. J’ai acheté un gel douche qui sent bon. Un lait pour le corps qui sent bon. Avec ça, j’espère regagner un peu d’estime de moi même.
Il faudrait que je résiste â ces fringales. A cette envie qui â chaque fois que je m’ennuie me fais foncer sur la nourriture, même si j’ai pas faim.
J’ai beaucoup de tendresse pour les autres patients du groupe de la thérapie. Nous sommes des guerriers. On se serre les coudes. Il nous reste 3 séances. Déjâ , c’est passer tellement vite. Il y a une sorte de nostalgie dans cette traversée qui nous rassemble.
C’est bizarre de ne plus voir Jacopo sur MSN. Mais je m’y suis habituée et je dois dire que je suis moins accroc. Je ne laisse plus l’ordinateur allumé comme avant et je ne tourne plus autour comme une dingue en espérant qu’il se connecte. Non, je suis plus calme.
Et puis tout â l’heure, l’idée m’est venue que finalement, c’était peut être pas si dur de laisser la vie faire. Non pas se résigner, mais laisser les choses se mettre en place. Le laisser m’appeler….ou non. J’en ai marre d’être celle de nous deux qui réclame toujours. J’espère que cet état d’esprit tiendra la route. Parce que c’est évident de penser cela une journée comme aujourd’hui ou je me sens « normale » et pas complètement â la masse.
J’ai des news de Jacopo ! Je me suis permise de lui envoyer un texto après 3 semaines de silence. Résultat :il a répondu tout de suite ! Pour me dire qu’il s’excusait (alors que je ne lui ai fait aucun reproche…) qu’il allait mieux (ah bon ?) et qu’il m’appellerait dès que c’est possible promis.
Cool.
Je suis presque plus du tout accroc â internet. La méthode appliquée de la thérapie â une vérification par jours ou un texto tous les 15 jours marche bien. Pour le moment.
J’ai parlé de ma culpabilité, celle que je ressens sans cesse. En thérapie, on m’a dit qu’elle était « chimique « cette culpabilité. Donc, j’essaie de ne pas trop y prêter attention.
Pour les TOCs, il faut donc exiger des preuves lorsque j’en ai.
Un Toc peut se greffer sur une situation « réelle » par exemple pour Jacopo, il y a de vrais sentiments MAIS je fais une fixation qui est due â la sérotonine. J’ai une tendance â la fixation. J’accorde trop d’importance â certaines choses.
J’ai un TOC qui donne une couleur bizarre â mon imagination.
Plus qu’une séance de thérapie de groupe et c’est finie.
J’ai maintenant les armes pour affronter la bête TOC. J’espère que je réussirai.
Noël approche, le nouvel an aussi. J’espère que tout va aller mieux maintenant, dans tous les domaines. J’ai un nouveau projet, celui d’écrire un one man show avec Clément. J’espère que j’irai au bout.
Mais mon souhait le plus cher reste celui qui concerne Jacopo. Faire en sorte que le passé reste derrière et qu’on réussisse â tisser de nouveaux liens. J’aimerai réussir â lui parler sans que cela crée un clash, employer les mots justes.
Je pense que je vais lui acheter un cadeau pour Noël, je ne sais pas quoi encore, mais ça me fait plaisir.
44 : Je vais écrire un livre
1/01/2009
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques d’une cyclothymique
Rock and Roll... Ma Vie est Rock and Roll
Voilâ , l’année se termine, la thérapie TCC de groupe pour le TOC est finie.
C’était une belle expérience que je conseille â tout le monde. Mes démons sont toujours lâ mais je les zappe plus vite et j’arrive bien â les contrôler.
Il est temps pour moi de clore de manière définitive ces chroniques. Elles m’auront permis de m’accrocher, de ne pas sombrer davantage. J’ai un nouveau projet, écrire un livre avec mon psy, quelque chose d’original, je suis très motivée et j’ai déjâ commencé â travailler dessus.
J’ai revu Jacopo, je pense de plus en plus qu’il n’est pas célibataire, j’ai des indices, de fortes présomptions. Je ne sais pas ce que cela donnera dans le futur entre lui et moi. L’essentiel, c’était de maintenir le contact, et ça, je l’ai. Peut être que je ne dois pas en demander plus, qu’il faut juste apprendre â faire avec. Je l’aime, c’est sûr. J’aimerai l’aimer assez pour me réjouir de son bonheur et l’écouter me parler de sa vie privée sans risquer de faire un scandale. C’est mon but et je vais essayer d’y travailler.
Mais au fond de moi, je continuerai?Je continuerai â l’aimer?On ne sait jamais?
FIN