Exubérance (livre de Kay Jamison)
Exubérance (livre de Kay Jamison)
1/01/2010
Auteur : Dr Hantouche
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Tempéraments
Lors du congrès bipolaire à Catania 2009, le prix Aretaeus a été attribué à Kay Jamison.
Au congrès de Catania (Janvier 2009), Kay Jamison était invitée pour donner une conférence sur "l’Exubérance" ou les aspects positifs de la bipolarité. A la même occasion, le Pr Koukopoulos lui a remis le prix Aretaeus de distinction pour la recherche sur les troubles bipolaires.
Kay Redfield Jamison est professeur de psychiatrie à l’École de Médecine de l’Université John Hopkins. Elle est mondialement connue pour ses livres sur les troubles bipolaires, notamment son témoignage sur sa propre bipolarité dans l’ouvrage "Unquiet Mind".
Elle est co-auteur, avec Frédérick Goodwin de la bible sur la ˮMaladie Maniaco-Dépressiveˮ ; c’est la référence classique dans ce domaine.
Dans "Touché par le feu", elle démontre les rapports intimes entre la maladie Maniaco-Dépressive et le tempérament artistique.
Dans "La nuit tombe rapidement : Le suicide", elle fournit une ressource complète sur le suicide. Elle discute des réponses historiques, religieuses, et culturelles au suicide. Elle détaille le rapport entre la maladie mentale et le suicide. Un catalyseur de cet ouvrage était le suicide d’un ami proche, un homme brillant avec des tendances bipolaires.
Est-ce un virage de l’auteur ? après un livre sur le suicide, vient celui sur "l’Exubérance : passion pour la vie" ! L’idée est basée sur l’observation que 15 pour cent de personnes bipolaires peuvent ne jamais réellement devenir dépressifs ; en effet, elles sont de manière permanente dans des phases "hautes" d’humeur, d’énergie et d’activité.
1. comportement plein d’entrain, de verve et quelque peu excessif (être plein d’exubérance)
2. caractère débridé, touffu et généralement original (de quelque chose ; l’exubérance d’un style)
3. abondance épanouie d’une végétation (l’exubérance de la végétation tropicale)
4. prolixité et originalité de l’expression (l’exubérance d’une imagination)
Peu de travaux se sont consacrés aux émotions positives par comparaison aux travaux dédiés à la dépression, la colère ou l’anxiété. On a l’impression que les chercheurs sont plus attirés par les émotions morbides négatives.
Le livre "Exubérance" fait suite à l’ouvrage consacré au suicide. Un livre qui éclaire cette dimension particulière de la bipolarité, notamment dans son importance au niveau de la société, la créativité, les inventions, la découverte.
Elle commence sa présentation avec un dessin de Snoopy et de son artiste Schucz (probablement dépressif bipolaire).
Si l’exubérance est la "passion de la vie", alors l’enthousiasme et le sens d’étonnement de Kay Jamison sont l’exemple comme les autres cités dans son ouvrage. Elle est experte des troubles bipolaires et des tempéraments (An Unquiet Mind; Night Falls Fast; Touched with Fire). Contrairement à ces ouvrages, Jamison aborde les troubles de l’humeur à travers l’aspect le plus positif et agréable de la personnalité
Elle examine la nature contagieuse de l’exubérance qui se définit par "un état psychologique caractérisé par des niveaux élevés d’humeur et d’énergie". Elle cite des exemples de vie pour illustrer cet état en passant par John Muir, Mary Poppins et Peter Pan.
Jamison, dans une entrevue, a indiqué qu’elle était, elle-même, une personne exubérante. Il y a bien longtemps qu’elle a abandonné la notion d’une vie sans orage ou un monde sans saisons. La vie est trop compliquée, constamment changeante. De plus elle est de nature "mercurielle". Elle est, à la fin du jour, dans un état qui mélange l’agitation, la tristesse, les persuasions fortes et les enthousiasmes énervés. Une mixture d’émotions et d’énergies qui influence sa vie et oriente la direction de son travail.
En gardant l’idée simple "ceux qui sont exubérants agissent", Jamison détaille les efforts énergétiques des scientifiques, des naturalistes, des politiciens et même son père (météorologiste). La nature double de la nature est un thème commun, comme Jamison distingue entre l’introversion et l’extraversion, la nature et le conditionnement (l’acquis), les émotions pathologiques versus saines. Une telle analyse paraît parfois redondante, répétitive et la lecture assez fatigante même pour les lecteurs les plus intéressés par le sujet. Cela dit, Jamison réussit de contaminer le lecteur par son enthousiasme. Il est possible que Snoopy explique au mieux cette contamination quand il ironise dans une BD ? pour ceux avec une réelle connaissance, danser est la forme la plus pure de l’art ; vivre c’est danser et danser c’est vivre ?
Elle cite une série de biographies de personnes exceptionnelles comme :
- Théodore Roosevelt avec son enthousiasme et son incapacité permanente de rester indifférent
- Louis Armstrong,
- J. Carter Brown (directeur de la galerie nationale des arts)
- Wilson Bentley (sa passion pour les "snow flakes" et la photographie des figures cristallines des flocons de neige)
- Richard Feymman (grand physicien et excellent enseignant),
- Sue Hendrikson (qui a découvert le Tyrannosaures Rex, fameux dinosaure),
- Cecilia Payne (astronome)
- et des figures de la littérature comme Tigger, Toad et même Snoopy
Ces personnes témoignent de ces émotions particulières, comme une drogue, un choc physique ; une expérience si intense et rare : çà motive, pousse au travail le plus pénible, aide à surmonter la crainte de l’échec, à prendre des risques. Mais c’est quelque chose qui pousse à l’obligation de partager, d’en parler, de communiquer.
Mais aussi l’exubérance a ses inconvénients : trop d’engagements, les erreurs, l’insensibilité aux autres, la domination de l’action sur la réflexion? les inadvertances intrusives.
Une passion pour la vie certes, mais qui a besoin d’accepter certaines critiques. Car qui dit exubérance, pense aussi "trouble du jugement", "prise de risque"
Elle évoque le tempérament exubérant : est-ce que c’est un synonyme du tempérament hyperthymique ? Quels sont les rapports entre l’Hypomanie et l’Exubérance ? Ce n’est pas assez bien détaillé, notamment dans sa conférence.
Est-ce la dimension positive de l’hypomanie et de la bipolarité en général ?
Est-ce l’équivalent des formes monopolaires de la manie, les cas où domine la manie avec peu ou pas de dépression ?
Ces questions méritent d’être explorées avec une bonne méthodologie.
Aperçu bibliographique
Kay Redfield Jamison est professeur de psychiatrie à l’École de Médecine de l’Université John Hopkins. Elle est mondialement connue pour ses livres sur les troubles bipolaires, notamment son témoignage sur sa propre bipolarité dans l’ouvrage "Unquiet Mind".
Elle est co-auteur, avec Frédérick Goodwin de la bible sur la ˮMaladie Maniaco-Dépressiveˮ ; c’est la référence classique dans ce domaine.
Dans "Touché par le feu", elle démontre les rapports intimes entre la maladie Maniaco-Dépressive et le tempérament artistique.
Dans "La nuit tombe rapidement : Le suicide", elle fournit une ressource complète sur le suicide. Elle discute des réponses historiques, religieuses, et culturelles au suicide. Elle détaille le rapport entre la maladie mentale et le suicide. Un catalyseur de cet ouvrage était le suicide d’un ami proche, un homme brillant avec des tendances bipolaires.
Est-ce un virage de l’auteur ? après un livre sur le suicide, vient celui sur "l’Exubérance : passion pour la vie" ! L’idée est basée sur l’observation que 15 pour cent de personnes bipolaires peuvent ne jamais réellement devenir dépressifs ; en effet, elles sont de manière permanente dans des phases "hautes" d’humeur, d’énergie et d’activité.
Définitions de l’Exubérance
1. comportement plein d’entrain, de verve et quelque peu excessif (être plein d’exubérance)
2. caractère débridé, touffu et généralement original (de quelque chose ; l’exubérance d’un style)
3. abondance épanouie d’une végétation (l’exubérance de la végétation tropicale)
4. prolixité et originalité de l’expression (l’exubérance d’une imagination)
Conférence de Jamison
Peu de travaux se sont consacrés aux émotions positives par comparaison aux travaux dédiés à la dépression, la colère ou l’anxiété. On a l’impression que les chercheurs sont plus attirés par les émotions morbides négatives.
Le livre "Exubérance" fait suite à l’ouvrage consacré au suicide. Un livre qui éclaire cette dimension particulière de la bipolarité, notamment dans son importance au niveau de la société, la créativité, les inventions, la découverte.
Elle commence sa présentation avec un dessin de Snoopy et de son artiste Schucz (probablement dépressif bipolaire).
Si l’exubérance est la "passion de la vie", alors l’enthousiasme et le sens d’étonnement de Kay Jamison sont l’exemple comme les autres cités dans son ouvrage. Elle est experte des troubles bipolaires et des tempéraments (An Unquiet Mind; Night Falls Fast; Touched with Fire). Contrairement à ces ouvrages, Jamison aborde les troubles de l’humeur à travers l’aspect le plus positif et agréable de la personnalité
Elle examine la nature contagieuse de l’exubérance qui se définit par "un état psychologique caractérisé par des niveaux élevés d’humeur et d’énergie". Elle cite des exemples de vie pour illustrer cet état en passant par John Muir, Mary Poppins et Peter Pan.
Jamison, dans une entrevue, a indiqué qu’elle était, elle-même, une personne exubérante. Il y a bien longtemps qu’elle a abandonné la notion d’une vie sans orage ou un monde sans saisons. La vie est trop compliquée, constamment changeante. De plus elle est de nature "mercurielle". Elle est, à la fin du jour, dans un état qui mélange l’agitation, la tristesse, les persuasions fortes et les enthousiasmes énervés. Une mixture d’émotions et d’énergies qui influence sa vie et oriente la direction de son travail.
En gardant l’idée simple "ceux qui sont exubérants agissent", Jamison détaille les efforts énergétiques des scientifiques, des naturalistes, des politiciens et même son père (météorologiste). La nature double de la nature est un thème commun, comme Jamison distingue entre l’introversion et l’extraversion, la nature et le conditionnement (l’acquis), les émotions pathologiques versus saines. Une telle analyse paraît parfois redondante, répétitive et la lecture assez fatigante même pour les lecteurs les plus intéressés par le sujet. Cela dit, Jamison réussit de contaminer le lecteur par son enthousiasme. Il est possible que Snoopy explique au mieux cette contamination quand il ironise dans une BD ? pour ceux avec une réelle connaissance, danser est la forme la plus pure de l’art ; vivre c’est danser et danser c’est vivre ?
Elle cite une série de biographies de personnes exceptionnelles comme :
- Théodore Roosevelt avec son enthousiasme et son incapacité permanente de rester indifférent
- Louis Armstrong,
- J. Carter Brown (directeur de la galerie nationale des arts)
- Wilson Bentley (sa passion pour les "snow flakes" et la photographie des figures cristallines des flocons de neige)
- Richard Feymman (grand physicien et excellent enseignant),
- Sue Hendrikson (qui a découvert le Tyrannosaures Rex, fameux dinosaure),
- Cecilia Payne (astronome)
- et des figures de la littérature comme Tigger, Toad et même Snoopy
Ces personnes témoignent de ces émotions particulières, comme une drogue, un choc physique ; une expérience si intense et rare : çà motive, pousse au travail le plus pénible, aide à surmonter la crainte de l’échec, à prendre des risques. Mais c’est quelque chose qui pousse à l’obligation de partager, d’en parler, de communiquer.
Mais aussi l’exubérance a ses inconvénients : trop d’engagements, les erreurs, l’insensibilité aux autres, la domination de l’action sur la réflexion? les inadvertances intrusives.
Une passion pour la vie certes, mais qui a besoin d’accepter certaines critiques. Car qui dit exubérance, pense aussi "trouble du jugement", "prise de risque"
Elle évoque le tempérament exubérant : est-ce que c’est un synonyme du tempérament hyperthymique ? Quels sont les rapports entre l’Hypomanie et l’Exubérance ? Ce n’est pas assez bien détaillé, notamment dans sa conférence.
Est-ce la dimension positive de l’hypomanie et de la bipolarité en général ?
Est-ce l’équivalent des formes monopolaires de la manie, les cas où domine la manie avec peu ou pas de dépression ?
Ces questions méritent d’être explorées avec une bonne méthodologie.