Faut-il psychiatriser les accidents ?

 

Faut-il psychiatriser les accidents ?

Faut-il psychiatriser les accidents ?A chaque catastrophe, il est devenu habituel d'organiser une écoute psychologique des blessés ou des personnes choquées. Est-ce vraiment utile ? Ce n'est pas si sûr…

Un accident automobile est un choc psychologique indéniable… Mais faut-il nécessairement faire intervenir systématiquement des psychiatres ? Les partisans d'une prise en charge psychologique précoce, dans les 24H00, argumentent que cela permettrait de diminuer la survenue de séquelles sinsitrosiques ultérieures. Il paraît logique en effet d'imaginer qu'une telle écoute serait à même d'aider le patient à tourner la page… Mais cela n'avait jamais été vraiment étudié jusqu'à maintenant.

Dans une étude originale deux approches totalement opposées ont été comparées : soit les accidentés se voyaient proposer de participer à un entretien avec un psychothérapeute cognitiviste (avec lettre au médecin de famille), soit rien n'était fait du tout. 106 patients ont ainsi été affectés dans les deux groupes de manière totalement aléatoire. Trois années plus tard, 61 d'entre eux ont été revus… Et le groupe non pris en charge se portait mieux : moins de symptômes, moins d'anxiété, moins de problèmes physiques et même moins de problèmes financiers. Il n'est donc pas simple de conclure, mais quand cela est possible, il est peut-être préférable de tourner la page le plus vite et le plus simplement possible.

Article publié par Dr Philippe Presles le 29/08/2000
Cet article n'a pas fait l'objet de révision depuis cette date. Il figure dans le planning de mises à jour de la rédaction.

Sources : R. A. Mayou et al. Brit. J. Psychiatry 2000 ; 176 :588-593



28/05/2013
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