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Née à Rome, elle était la fille aînée de son père, peintre célèbre, qui l'initia très jeune à la peinture. Elle signa dès l'âge de 17 ans sa première œuvre " Suzanne et les anciens " . À 19 ans, alors que l'accès à l'enseignement des Beaux-Arts, exclusivement masculin, lui était interdit, son père lui donna un précepteur privé, Agostino Tassi.
Remarquablement douée, et aujourd'hui considérée comme l'un des premiers peintres baroques, l'un des plus accomplis de sa génération, elle s'impose par son art à une époque où les femmes peintres n'étaient pas facilement acceptées. Elle est la première femme à entrer à l'Académie de dessin de Florence. Elle fut également la première femme à peindre l'histoire et la religion à une époque où ces thèmes héroïques étaient considérés comme hors de portée d'un esprit féminin. Elle les insère dans une atmosphère dramatique en y accentuant le clair-obscur à la manière du Caravage si prisée par les Napolitains, contribuant ainsi à l'évolution de ce style d'une façon déterminante.
On lui doit notamment une Madeleine conservée à la Galerie Palatine du palais Pitti à Florence, ainsi que son indéniable chef-d'œuvre Judith et Holopherne, conservé au musée des Offices à Florence, où elle donne ses propres traits à sa Judith, attribuant à Holopherne ceux de Tassi. Elle nous a laissé d'elle un autoportrait d'une grande vigueur où se dénote une maîtrise consommée de son art, et de l'art.
Un scandale marque sa vie. Artemisia en effet est violée en 1612 par son professeur, le peintre Tassi. Celui-ci promet d'abord de l'épouser pour sauver sa réputation, mais il ne tient pas sa promesse et le père d'Artemisia porte l'affaire devant le tribunal papal. L'instruction, qui dura sept mois, fit découvrir que Tassi avait formé le projet d'assassiner son épouse, avait commis l'inceste avec sa belle-soeur et avait voulu voler certaines peintures d'Orazio Gentileschi. Pendant le procès, Artemisia fut soumise à un humiliant examen gynécologique et torturée pour vérifier la véracité de ses accusations. Tassi fut condamné à un an de prison et à l'exil des États pontificaux.
Après le procès, Artemisia épousa, dans un mariage arrangé, un peintre florentin, Pietro Antonio Stiattesi, et s'installa à Florence en 1614 où elle travailla notamment au palais Buonarroti. Elle devint un peintre de cour à succès, sous le patronage des Médicis et de Charles Ier. Séparée de son mari, elle revint brièvement à Rome en 1621, et après divers voyages et avoir vécu en 1638- 1639 à Londres (où son père meurt en 1639), elle partit définitivement pour Naples en 1642 où elle passa le reste de sa vie. Elle donna naissance à cinq enfants, dont seule une fille atteint l'âge adulte. Après sa mort vers 1652, elle fut oubliée.
On attribue à son viol et au procès humiliant qui s'ensuivit certains traits de son œuvre, l'obscurité et la violence graphique qui s'y expriment, en particulier dans le tableau célèbre qui montre Judith décapitant froidement Holopherne. Ses peintures expriment souvent le point de vue féminin, et sa manière de peindre est très influencée par Le Caravage.
Elisabetta Sirani, peintre Bolonaise, morte à 27 ans (1638-1665).
Dévorant les livres elle voue très tôt sa vie à la chose artistique. Dès l'âge de 17 ans, elle participe à une oeuvre commandée pour l'église della Certosa de Bologne.
Très vite, elle suscite l'admiration de tous. De son père lui même artiste, des riches comanditaires qui fréquentent l'atelier paternel, prélats, aristocrates ou marchands venus de toute l'Europe, de son maître d'art Guido Reni et même de l'écrivain Carlo Cesare Malvasia qui lui cosacrera un portrait exemplaire.
Sa fulgurance d'exécution n'a d'égale que celle de sa vie, elle mourut à 27 ans d'unulcère gastrique.
Pendant les courtes années de sa vie, elle réalise un nombre impressionnant de tableaux allégoriques, religieux, classiques en faveur à l'époque.
La plupart des tableaux mettent en scène des femmes. Elles occupent l'essentiel de la toile, le fond n'est pas toujours traité. Qu'elles soient madones ou allégories, on est surpris et charmé par le réalisme des femmes d'Elisabetta. Plutôt qu'icônes idélisées, mères irréelles, saintes auréolées, leur féminité est charnelle, leur sensualité et leur force s'imposent librement.
Femmes peintres au XVI ème siècle et XVII ème siècle
La ville de Bologne a compté jusqu'à 23 femmes peintres. Une étude en a dénombrées 39 sur toute l'Italie pour le seul XVI ème siècle. Elles s'appelaient Sofonisba Anguissola, Artemisia Gentileschi, Lavinia Fontana...
Les autres pays européens n'étaient pas en reste avec la française Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun, l'allemande Angelica Kauffmann, les Hollandaises Catharina Van Hemessen et Judith Leyster.
L'histoire de l'art fait peu mention de leur travail.
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