Gérer la relation avec les patients « état limite » (Borderline) à l'Hôpital
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Gérer la relation avec les patients « état limite » (Borderline) à l'Hôpital
Les patients qui souffrent du trouble borderline (plus de 2% de la population active, 10% des consultations externes des médecins psychiatres et 15 à 20% des personnes hospitalisées en service de psychiatrie) sont par nature hypersensibles, vulnérables, impulsifs et donc toujours inattendus dans leurs réactions. Contrairement à ce qui se passe avec d’autres patients, chaque nouvelle rencontre avec une personne borderline doit être abordée comme si c’était la première, et ce, quelle que soit la qualité de l’alliance thérapeutique soignant-patient. Enfin il faut avoir à l’esprit que la moindre erreur peut remettre en cause tout le travail effectué. « Ce qu’il y a d’encourageant avec les personnes borderline, comme le déclarait le Professeur Quentin Debray lors du 2ème Colloque de l’AFORPEL, (Paris Juin 2008), c’est que la psychothérapie produit toujours des effets positifs et le patient finit quand même par guérir »
La relation thérapeutique avec des personnalités du type borderline est donc bien un art subtil et délicat qui demande beaucoup de tact de patience, de persévérance et d’intelligence de la part du thérapeute tant il est vrai que chaque patient borderline est unique et imprévisible. Parce qu’elle encourage l’expression des émotions, la Gestalt thérapie utilisée en entretien individuel et en groupes continus s’avère être une approche thérapeutique efficace avec ce type de patients.
D’autres psychothérapies telles que la TCC, la TCD ou l’approche Rogerienne sont également efficaces.
Centrée sur ces cinq savoirs-être essentiels que sont l’empathie, l’intégrité, la prise de risque, l’affirmation de soi et l’humilité, la gestion des personnes borderline exige en plus du soignant qu’il sache maintenir un ajustement permanent avec le patient, c'est-à-dire qu’il soit capable notamment de comprendre les mécanismes de transfert et de contre transfert induits par ces patients.
1.Le trouble de la personnalité borderline (état limite) ne doit pas être confondu avec le trouble bi-polaire, même si les deux troubles peuvent cohabiter chez un même patient.
2.Les origines du trouble borderline peuvent être d’ordre biologique mais sont surtout liées à des facteurs environnementaux.
B/Aider les soignants à comprendre leur transfert et contre transfert.
1.Connaître les modes de schémas comportementaux du patient borderline.
2.La confrontation avec un patient borderline (état limite) peut induire chez le soignant des attitudes ou des comportements de compensation, d’évitement des schémas du patient ou de sur-contrôle émotionnel qui nuisent à la relation patient–soignant.
La formation est de type participatif et interactif, c'est-à-dire qu’elle encourage les interventions et les remarques des participants qui sont invités à faire référence à des situations vécues pour illustrer les aspects théoriques proposés par le formateur.
Jour 1:Clarification des concepts et de la théorie
Matin
1.Rappels historiques:patients bi-polaire vs patients état limite
2.Etiopathologie du trouble de la personnalité borderline (état limite).
3.Rappel des critères diagnostiques du DSM-4R
4.Facteurs biologiques et facteurs environnementaux (famille et proches).
Après Midi
1.Les 5 attitudes pour une relation soignant/patient optimale.
2.Les apports de la thérapie des schémas de J.Young : Une approche pragmatique centrée sur la qualité de la relation soignant/patient.
3.Discussion à partir du vécu des participants.
Jour 2:Relation soignant/soigné
Matin
1.Les croyances et les conséquences comportementales du patient borderline : les comprendre pour soigner.
2.Illustration à partir de cas cliniques
Apres midi
1.Données de base de la relation soignant/soigné
-Instaurer et maintenir un équilibre (les limites) entre les droits du soignant et les droits du patient borderline
-Fixer les limites comportementales, encourager et aider le patient à exprimer ses émotions et ses besoins de façon adaptée.
-Domaines des limites dans l’institution et hors de l’institution.
Rassurer et responsabiliser le patient
Jour 3:Quelles réponses apporter ?
Matin
1.Aperçu général du soutien psychothérapeutique :
Trois étapes
a/Créer, développer et entretenir l’alliance thérapeutique soignant/patient.
b/Modifier les modes de pensée automatique du patient
c/Favoriser l’autonomie du patient.
2.Aider la famille et les proches à comprendre les écueils émotionnels du patient pour ne pas se laisser entrainer à des sensations de colère ou de désespoir.
Après midi
1.Repérer les pièges tendus par le patient au soignant.
2.Discussion à partir de cas cliniques.