J’ai suivi une thérapie par e-mails

 

J’ai suivi une thérapie par e-mails

Pascale, 47 ans

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Si j’ai décidé, il y a deux ans, d’entamer une thérapie par e-mails, c’est que j’étais obsédée par une ancienne prof, avec qui j’avais repris contact après des années.

Vingt ans auparavant, j’avais suivi une thérapie de tendance analytique, en face-à-face, dont j’avais été assez satisfaite. Grâce à elle, j’avais notamment pu comprendre pourquoi je multipliais les liaisons amoureuses tortueuses et impossibles.

Il y a deux ans, je suis donc retournée chez mon ancien psy. Mais j’ai eu l’impression (peut-être fausse) que cette fois, il ne pourrait pas m’aider. Et surtout, je n’avais pas envie de lui raconter à nouveau les mêmes histoires d’enfance et d’adolescence. Quitte à le faire, je préférais que quelqu’un m’apporte un autre regard.

C’est en naviguant sur le forum du site d’un psy pratiquant - entre autres - la thérapie par e-mails, que j’en ai découvert l’existence. Les écrits de ce thérapeute m’ont donné envie d’effectuer avec lui un travail sur moi-même. Sauf qu’il habitait en Amérique du Nord : des milliers de kilomètres nous séparaient ! Heureusement, il proposait cette formule de thérapie par e-mails.

Le principe ? Je pouvais lui envoyer autant de e-mails que je le souhaitais, sachant qu’il me répondait au moins trois fois par semaine. Dans la pratique, il s’est avéré que le plus efficace était d’attendre ses retours, afin de répondre à ses questions et réflexions, et d’écrire ce qui me venait alors à l’esprit.

La distance aidant, je me sentais vraiment libre de tout lui dévoiler. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui m’a permis d’évoluer nettement plus vite que si cette thérapie s’était déroulée de manière plus classique.

Grâce à cette formule aussi, la thérapie m’était constamment présente à l’esprit. Très souvent, des idées me venaient au cours de la journée : je pouvais immédiatement les « coucher » sur l’écran de mon ordinateur, pour les reformuler plus tard de manière plus approfondie.

J’avais également la possibilité de relire d’anciens échanges avec mon thérapeute et ainsi, de me rendre compte de mon évolution.

J’ai passé des heures à rédiger ces e-mails. Ecrire prend du temps, alors c’est vrai qu’avant de s’engager dans ce type de thérapie, il est sans doute souhaitable - pour que ce travail introspectif soit réellement efficace sans pour autant s’étaler sur des années -, d’être prêt à y investir bien plus que le temps que prendrait une thérapie en face-à -face.

Je ne pense d’ailleurs pas qu’une thérapie par e-mails puisse convenir à tout le monde. Elle exige une maîtrise de la langue écrite suffisante pour décrire les évènements, situations, ressentis… et sans laquelle un manque de précisions rendrait la compréhension et donc l’échange entre le patient et le thérapeute difficile. Les gestes, le regard, l’intonation de la voix ne sont pas là pour accompagner nos dires.

En tous les cas, elle m’a très bien convenu à moi. Et, en trois mois d’échanges, j’ai pu comprendre mon obsession envers cette prof : j’avais reporté sur elle un manque d’affection maternelle dans mon enfance.

Si je décidais un jour de reprendre une thérapie, je choisirais avant tout le thérapeute, quelqu'un qui m'inspire confiance, qui me donne envie de me confier à lui et qui me semble compétent. Le type de thérapie et la manière de pratiquer étant pour moi secondaire.

modifié en septembre 2012



16/05/2013
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