L'effet de l'exercice physique sur la dépression et l'anxiété, un mythe?

 

L'effet de l'exercice physique sur la dépression et l'anxiété, un mythe?

Alors que des recherches montrent un lien entre l'exercice physique régulier et une réduction des symptômes dépressifs et anxieux, il n'est pas clair qu'il y ait un lien causal entre exercice et humeur. Il est possible qu'un facteur sous-jacent influence à la fois la quantité d'activité physique que fait une personne et son risque de troubles de l'humeur.

Marleen H. M. De Moor de l'Université VU à Amsterdam (pays-Bas) et ses collègues ont étudié 5,952 jumeaux identiques ainsi que 1357 frères et soeurs non identiques et des parents.
Les participants, âgés de 18 à 50 ans, remplissaient des questionnaires sur leur temps d'activité physique de loisir et complétaient quatre échelles d'évaluation des symptômes dépressifs et anxieux.

Chez les paires de jumeaux génétiquement identiques, le jumeau qui faisait le plus d'exercice ne présentait pas moins de symptômes anxieux ou dépressifs que l'autre. L'exercice chez un jumeau prédisait le niveau de symptômes chez l'autre, c'est-à-dire que si un jumeau faisait plus d'exercice, l'autre avait tendance à avoir moins de symptômes.

Ce qui n'était pas vrai chez les jumeaux non identiques et la fratrie ne partageant qu'une partie du bagage génétique.

De plus, les analyses dans le temps montrent que les personnes qui augmentent leur niveau d'activité physique ne vivent pas une diminution des symptômes anxieux et dépressifs.

Les associations observées entre exercice et symptômes étaient petites et mieux expliquées par des facteurs génétiques communs, concluent les chercheurs.

Les gènes en cause ne sont pas connus mais ceux impliqués dans les circuits cérébraux qui utilisent la dopamine, la noradrénaline, les opioïdes ou la sérotonine sont de bons candidats, disent-ils.

Ces résultats ne signifient que l'exercice ne peut pas bénéficier à ceux qui souffrent de dépression et d'anxiété, précisent les chercheurs. Quelques études avec des personnes souffrant de ces troubles ont d'ailleurs montré un lien causal entre exercice et réduction des symptômes. L'exercice dans ce contexte ne serait pas sous la même influence génétique que l'exercice spontané. Mais des études additionnelles sont nécessaires pour justifier ce type de thérapie, disent les auteurs.

PsychoMédia avec source:
Science Daily


22/05/2013
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