L'hyper sexualisation des jeunes filles
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À qui la faute? Plus présent à nos yeux depuis quelques années, le phénomène d'hyper sexualisation - ou encore de sexualisation précoce chez les jeunes filles - semble s'être intensifié et cela devient préoccupant. À votre avis, qui doit-on blâmer pour expliquer l'ampleur de la situation? Les médias, direz-vous? Oui, sans doute. D'autant plus que nous sommes bombardés par la publicité, et ce, jusque dans les toilettes publiques! La différence, en ce qui concerne les jeunes filles, repose essentiellement sur le fait qu'elles sont en quête de leur identité propre. Leur identité n'étant pas consolidée, elles sont alors très influencées par les messages des médias. Le message qui leur est adressé est sans équivoque: plaire, charmer et séduire. Par conséquent, elles sont portées à reproduire ce qu'elles voient dans les magazines, les vidéo-clips et les affiches publicitaires. Elles cherchent ainsi à attirer l'attention par leur tenue vestimentaire ou certaines attitudes ayant pour but de séduire.
Outre l'influence médiatique et la société actuelle, l'entourage des jeunes filles peut aussi encourager les comportements d'hyper sexualisation. D'une part, la pression de se conformer aux autres adolescentes est forte. D'ailleurs, le fait de se conformer entraîne plusieurs bénéfices non négligeables soit: un sentiment d'appartenance à un groupe, un sentiment de valorisation auprès des jeunes garçons, la fierté d'attirer l'attention, etc. D'autre part, les parents et la famille cautionnent l'hyper sexualisation de leur ado par l'achat des vêtements sexy, de maquillage et en leur permettant des colorations pour les cheveux. De plus, certains parents complimentent leur fille, ce qui a pour effet d'encourager ces changements: les parents acceptent ainsi que leur jeune fille se métamorphose et ressemble à une jeune femme dans la vingtaine. | ||||||||||||
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Enjeux et conséquences
La société, les parents et les jeunes filles elles-mêmes minimisent les conséquences de l'hyper sexualisation. Les conséquences de ce phénomène sont observables à différents niveaux. Sur le plan personnel, ces jeunes filles semblent avoir confiance en elles, mais est-ce vraiment le cas? En fait, leur confiance repose sur leur apparence physique plutôt que sur leurs qualités personnelles. Il s'agit donc d'une confiance très fragile. Un accident, une maladie, ou simplement le vieillissement, peuvent entraver cette confiance en elles-mêmes.
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Sur le plan socioculturel, on assiste à un retour en arrière. En effet, il s'agit d'un retour aux stéréotypes sexuels et au «corps objet». Les femmes mettent leur corps en valeur et ne se font apprécier que pour celui-ci. Les groupes féministes ont longtemps milité et militent encore aujourd'hui pour l'égalité des femmes. Ces jeunes filles semblent tenir pour acquis cette évolution gagnée grâce aux femmes en tête de leur arbre généalogiques soit: leur arrière-grand-mère, leur grand-mère.
Sur le plan sexuel, on constate que l'âge des premières relations sexuelles baisse constamment, mais on constate surtout une banalisation de la sexualité. Les sentiments n'ont plus leur place dans la relation sexuelle. La performance prime avant tout. Les adolescentes agissent comme des stars de la pornographie pour plaire et impressionner leur partenaire.
Cela n'est pas étonnant puisqu'elles ont été conditionnées par le désir de plaire, de séduire et par le critère de la performance. Elles font ce que l'on attent d'elles sur le plan sexuel sans se demander ce qu'elles aiment, ce dont elles ont vraiment envie. Toutefois, à l'âge adulte, elles risquent d'être vite blasées par la sexualité et de constater une baisse de désir sexuel.
Au fils des années, nous nous sommes libérées des contraintes religieuses. Aujourd'hui, la perfection, la performance et la séduction sont devenues les nouvelles valeurs qui influencent les comportements. Ce qui n'est guère mieux puisque le bien-être physique et psychologique de ces jeunes filles peut être affecté par cette réalité. Elles doivent apprendre à s'aimer, avant d'apprendre à se faire belles!