L'île d'OUESSANT - Partie 4

 

 

En 1936 et 1937, sont mis en service deux solides canots de sauvetage à moteurs diesel :

- pour la station du Stiff, un bateau présenté lors de l'Exposition Universelle de 1937, l'Amiral Rigault de Genouilly –du nom du premier Président de la S.C.S.N, de 13 m de long avec 2 moteurs diesel de 40 CV
- pour la station de Lampaul - le Ville de Paris.

Le Ville de Paris est considéré comme le prototype du canot de sauvetage. Il est encore l'héritier de la conception du canot à rames car il ne comporte aucun abri pour les blessés et l'équipage.

En 1958, l'Amiral Rigault de Genouilly est désarmé. Il ne sera pas remplacé.

En 1960, un nouveau canot est inauguré, le Patron François Morin, en hommage au patron de l'ancien bateau de sauvetage Le Ville de Paris.

Vedette de sauvetage "Ile d'Ouessant" de la S.N.S.M. [DR]En 1995, est mis en service un prototype auto-redressable pour intervenir plus vite et avec davantage de sécurité : l'Ile d'Ouessant de la Compagnie S.N.S.M. La compagnie S.N.S.M. est l'héritière de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés et de la Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons, fondée en 1873.

Dans les parages difficiles et dangereux de l'île, le maintien d'une station de sauvetage s'impose pour les raisons essentielles suivantes :

- Les remorqueurs de haute mer et les bâtiments de la marine nationale ne peuvent intervenir dans des zones à récifs, à cause de leur tirant d'eau,
- Le passage n'est permis dans les hauts fonds qu'à un seul canot,
- Les hélicoptères sont inopérants lorsque le vent dépasse 50 noeuds,
- Les petites unités ne peuvent être secourues que par un bateau en rapport avec leur taille.

 

Les hommes

La station de sauvetage d'Ouessant : les hommes du courage
Publié le 21 août 2007
par Webmestre
Les hommes sans lesquels les canots ne seraient rien !


 

En dehors de la mise en service des phares pour faciliter la navigation à Ouessant, la création de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, en 1865 et de ses moyens matériels d'accompagnement est la cause de l'amélioration très sensible des sauvetages réussis à Ouessant :

- Création de deux stations de sauvetage à Lampaul en 1866 et au Stiff en 1884,

- Construction d'un second abri et d'une cale de lancement de 107 m à Lampaul en 1886,

- Mise à l'eau de canots répondant, selon les époques traversées, aux meilleures techniques du temps : évolution de longueurs des bateaux, armement des avirons, dotation de moteurs, bimoteurs, leur conférant puissance et rapidité sans cesse accrues.

Il ne faut cependant pas oublier que ce sont avant tout les Hommes qui, au péril de leur propre existence, par leur efficacité, leur courage et leur compétence, ont contribué à extraire de la mer et de situations dangereuses des personnes dont la vie était menacée.

En 1937, lors de la cérémonie de bénédiction des canots Rigault de Genouilly, au Stiff et Ville de Paris, à Lampaul, la Société Nationale de Sauvetage en Mer annonce les chiffres suivants :

- A Lampaul, pour 86 sorties, 140 personnes sauvées

- Au Stiff, pour 41 sorties, 60 personnes sauvées. 

Citons :

- Le 3 février 1881, un vapeur anglais, le Stamford, s'échoue à la Pointe de Pern. Le Phare du Creac'h le signale. Tous les gardiens du phare Lucas Lors & Dupont aidés par le patron du canot de sauvetage et d'autres marins réussissent à utiliser le fusil porte-amarre ; à lancer une flèche qui atteint son but à 80 mètres.
4 hommes sont sauvés.

- Le 31 mai 1885, le vapeur anglais, Teucer, touche la Pointe de Pern. Le canot de Lampaul sort vers 3 heures du matin, par brume intense, pour ramener l'équipage, lequel a pu prendre place dans des embarcations de secours.
44 hommes sont sauvés.

- Le 6 juin 1885, le steamer anglais, Reinder, ayant à son bord 20 hommes, fait côte par temps de brume.
14 hommes embarquent dans un canot ; 6 restés à bord seront recueillis, malgré une mer forte.

- Le 10 août 1895, après minuit, le canot de Lampaul sort pour un navire échoué ; il entrevoit par une brume intense un grand vapeur en route vers les brisants. Il stoppe et lui indique la route.
Le naufrage est évité.

- Le 17 juin 1896, après le naufrage du Drummond Castle le 15 juin, vers 23 heures, qui n'a aucun témoin à terre, le vapeur courrier du Conquet à Ouessant - La Louise- aperçoit des épaves sur l'eau. Alertés, les pêcheurs de Molène et Ouessant réussissent à sauver 3 hommes soutenus par le bois flottant. Les canots de sauvetage, Amiral Roussin de Molène, Amiral Rigault de Genouilly et Anaïs d'Ouessant explorent la côte et les rochers en vain.
3 survivants sont retrouvés ; le naufrage fait 240 victimes.

Et récemment :

- Le 7 novembre 1989, une vedette anglaise, Lyz Sun, s'échoue. Les canots de sauvetage sortent de nuit. Le transbordement avec projecteur s'effectue en dépit d'une forte mer.
5 hommes sont sauvés.

Les Présidents : maires et recteurs

Il faut maintenant parler des hommes sans lesquels les canots ne seraient rien.   Au début de la création de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, en 1865, Le Président de la station de Lampaul est un recteur, Monsieur l'abbé Picard ; il reste président jusqu'en 1875, date à laquelle il est remplacé par le maire, Monsieur Lamotte.

La tradition veut que le Président de la Société de Sauvetage soit souvent un maire ou un recteur.

Successivement les présidents sont :

Le maire

STEPHAN

1882

-

1886

Le maire

MALGORN

1886

-

1890

Le curé-doyen

SALAUN

1891

-

1919

L'abbé

JAIN

1920

-

1927

L'abbé

BOSSENET

1928

-

1936

L'abbé

GUELLEC

1938

-

1947

Tableaux des interventions pour l'ANAÏS dans le local de la station de sauvetage d'Ouessant © Photo de Christian Mens


 

 

Le rail d'Ouessant

Le rail d'Ouessant : un rail de chemin de mer
Publié le 21 août 2007
par Webmestre


Le 16 mars 1978, à la suite d'une avarie de barre et après deux tentatives infructueuses de remorquage, le pétrolier libérien Amoco Cadiz s'échoue sur les roches de Portsall chargé de 227 000 tonnes de brut. L'ensemble de la cargaison s'échappe au fur et à mesure que le navire se disloque sur les brisants, polluant 360 km de littoral entre Brest et Saint-Brieuc. Amoco Cadiz - [DR]

C'est la plus grande marée noire jamais enregistrée dans le monde.

Suite à cette catastrophe, il est procédé à la mise en place d'un dispositif obligeant les bateaux à naviguer sur une autoroute de mer avec 3 voies de circulation : 2 séparant les navires montants des navires descendants ; la 3e, située à une trentaine de milles au nord-ouest d'Ouessant - dédiée à la circulation des cargos transportant des matières dangereuses.

Les années 1980 verront la construction sur l'île d'Ouessant d' une tour radar de 72 m de hauteur pour la surveillance des voies de circulation et la mise en place d'un Centre Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage à la Pointe de Corsen (CROSS Corsen). Il est également envisagé de construire un phare plate-forme au large d'Ouessant, projet rapidement abandonné et remplacé par la mise en place de deux bouées-phares équipées d'un système qui amplifie l'écho qu'il produit sur les écrans des radars des bateaux.

Le CROSS Corsen maintient une veille radio et radar 24 heures sur 24 ; la tour du Stiff supporte techniquement les installations radar. Les informations sont retransmises par faisceaux hertziens jusqu'au Corsen. La logistique du CROSS s'appuie également sur le réseau des sémaphores, en particulier celui de Creac'h à Ouessant et sur la Gendarmerie maritime. En cas de problèmes, le CROSS Corsen, par l'intermédiaire de la station radio Ouessant-Trafic, joue un rôle très actif préventif et veille à l'application du respect de la règlementation stricte maritime : informations au navires sont délivrées, relevés des infractions très graves sanctionnés…telles que les circulations à contresens…

Au lendemain du naufrage de l' Erika (décembre 1999), il est décidé de passer le rail d'Ouessant de 3 à 2 voies au motif d'un manque d'homogénéité de circulation entre des dispositifs du rail d'Ouessant et ceux des autres rails.

Le Rail d'Ouessant - [DR]Le projet voit le jour le 1er mai 2003, 0 h 00. Les croisements entre les voies de navigation n'existent plus. Il n'y a plus que 2 voies. Du Sud vers le Nord, les bateaux laissent désormais les côtes à leur droite et à gauche en redescendant … comme sur la route. De plus, les navires descendants sont repoussés de 17 à 34 milles nautiques de l'île tandis que ceux qui montent vers la Manche s'en rapprochent de 4 milles. Si le basculement peut être considéré comme réussi, près de la moitié des navires a dû toutefois être réorientée la première nuit par le CROSS et la MARINE NATIONALE. Le navire-frégate porte-hélicoptère Germinal et le remorqueur de haute mer Abeille Flandre renforcent le dispositif de sécurité.

En 2005, deux nouveaux remorqueurs, basés respectivement à Cherbourg et à Brest, disposant d'une force de traction supérieure à 180 tonnes se substitueront au dispositif de sécurité et d'assistance des remorqueurs, L'Abeille-Flandre et L'Abeille-Languedoc, de force de traction à 160 tonnes, affrêtés par la Marine Nationale. Ces remorqueurs seront alors déployés en Méditerranée et dans le Sud-Ouest. D'ici là « Carlos » commandant de L'Abeille-Flandre veille. Au palmarès de ce remorqueur pas moins de 200 sauvetages et remorquages réalisés en 20 ans… Trop de navires-poubelles hantent encore les côtes et menacent les mers !

En 2003, 150 navires fréquentent quotidiennement le rail d'Ouessant dont au moins 8 navires, transportant des produits jugés dangereux.

 

 

 

Les C. R. O. S. S.

Les Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage
Publié le 21 août 2007
par Webmestre
Sur le territoire national, 5 CROSS se répartissent des milliers d'alertes par an pour des navires de pêche, de commerce, de plaisance, ainsi que pour les activités de loisirs nautiques.


 

Les C.R.O.S.S., Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage, remplissent aux plans national et international les fonctions de centre de coordination de Sauvetage Maritime. Dépendant du Ministre de l'Aménagement du Territoire et fonctionnant 24 heures sur 24, ils sont destinataires des alertes et responsables des choix des moyens mis en œuvre.

Les missions des CROSS français consistent, sous la responsabilité du Préfet Maritime, à :
- Recevoir les alertes et à diriger et coordonner les opérations de recherche et de sauvetage,
- Surveiller la navigation maritime et les pollutions et les pêches maritimes,
- Gérer les radiocommunications maritimes de sécurité.

La tour du Cross Corsen à Ouessant, près du phare du Stiff © Photo de Christian MensSur le territoire national, 5 CROSS se répartissent 8 000 alertes par an pour des navires de pêche, de commerce, de plaisance, ainsi que pour les activités de loisirs nautiques.

En 1978, l'affaire de l'Amoco Cadiz et de la tragique marée noire montrent qu'une simple surveillance du trafic à l'entrée de la Manche est dérisoire et qu'il est urgent de revoir la réglementation du trafic maritime.

C'est ainsi qu'est mis en place un dispositif obligeant les bateaux à naviguer sur des voies de circulation définies, les rails. Le but de la réglementation est de maintenir les bateaux à distance respectable des côtes.

Afin de la faire respecter, au début des années quatre-vingt, la France construit sur l'Ile d'OUESSANT une tour radar de 82 m pour la surveillance des voies ; en 1982 un nouveau centre opérationnel de surveillance et de sauvetage, CROSS CORSEN, gère à la Pointe du Corsen (Plouarzel) les côtes françaises, du Mont Saint-Michel à la Pointe de Penmarc'h. CROSS CORSEN surveille par radar le trafic des quelque 200 bateaux qui passent devant Ouessant.

La tour du Stiff supporte les installations radars, les informations étant retransmises par faisceaux hertziens jusqu'à CORSEN. La logistique du CROSS s'appuie également sur le réseau des sémaphores, en particulier celui du Creac'h à Ouessant, sur la Gendarmerie maritime, la Marine Nationale qui disposent de navires et –pour certains- d'aéronefs de surveillance. Le CROSS fait appel aux services de la S.N.S.M. quand il reçoit un signal de détresse.

A Brest, le CROSS Corsen peut notamment compter sur le remorqueur, l'Abeille Bourbon, qui, dès que les conditions météorologiques s'aggravent, rejoint Ouessant pour assurer d'éventuelles missions d'assistance aux navires en difficulté.

Parmi les opérations coordonnées par les CROSS Corsen en mars 2001 : 33 opérations de sauvetage – 77 personnes secourues.

 

 

Abeille Flandre

Le remorqueur de haute mer l'Abeille Flandre
Publié le 21 août 2007
par Webmestre
Le remorqueur de haute mer l'Abeille Flandre a assuré les opérations d'assistance au large des côtes de Bretagne jusqu'en avril 2005.


 

« Abeilles International » est une filiale du groupe Bourbon, spécialisée dans le sauvetage et l'assistance en mer, liée contractuellement, par périodes reconductibles, à l'Etat.

Elle gère notamment le remorqueur de haute mer l'Abeille Flandre construit en Norvège et en service depuis le 14 septembre 1979, affrété par la Marine Nationale et basé à Brest.

Agissant par priorité sur ordre de la Préfecture Maritime de Brest, la mission de l'Abeille Flandre est d'assurer des opérations d'assistance dans les zones maritimes à fort trafic, au large des côtes de Bretagne.

Abeille Flandre [DR]

La rade de Brest pose des problèmes de manœuvre ; la rade est vaste ; les courants violents. Pour atteindre le rail d'Ouessant, il faut compter deux à trois heures de route.

Les services du C.O.M. (Centre d'Opérations Maritimes), situés face à la rade de Brest, à 30 m de profondeur, se relaient devant cartes et écrans. Le C.O.M. met l'Abeille Flandre en alerte, dès que les guetteurs du sémaphore de Creac'h à Ouessant ont relevé des vents supérieurs à 25 nœuds. L'Abeille Flandre se dégage alors de la rade de Brest et mouille devant Camaret ou bien monte carrément vers l'île d'Ouessant si les rafales fraîchissent avant que la dépression ne soit trop creusée . A Ouessant, L'Abeille Flandre est amarré devant le Port du Stiff, à l'Est de l'île, protégé des vents dominants. Le capitaine n'aime pas s'y placer pendant la nuit ; la houle entre vite dans la crique et peut le contraindre à repartir.

L'Abeille Flandre assure la sécurité des côtes et veille sur le « rail » d'Ouessant. De même le C.O.M. –s'il a un doute sur l'importance des pannes, fait appel aux services de l'Abeille Flandre, à titre préventif.

Jusqu'en avril 2000 et après 18 mois de service, on dénombre près de 800 interventions de l'Abeille Flandre pour des missions d'assistance à des navires en avarie, d'escorte à des navires à réparer, de sauvetages (dont 12 pétroliers), 80 opérations diverses liées à la pollution, sans omettre les exercices avec des pétroliers.

Grâce au professionnalisme de ses deux commandants, Charles CLADEN, dit Carlos, et Nicolas SELER faits Chevaliers de la Légion d'Honneur en 2001 - et à ses douze hommes d'équipage, les interventions de l' Abeille Flandre, bien souvent dans des conditions météorologiques extrêmes, ont évité près de 1.200.000 Tonnes de pollution au mazout.

Avril 2005 - Dernier carénage à Brest
L'Abeille Flandre est entré au bassin le 18 avril 2005 pour un dernier carénage à Brest avant son départ pour Toulon où elle va être affectée.

A OUESSANT, on doit notamment à l'Abeille Flandre en :
- Avril 2000 – une sortie dans la nuit du 3 au 4 avril 2000 pour se porter au secours du Victor, cargo de 102 m battant pavillon lituanien, en panne de machines du fait d'une voie d'eau et aux prises avec des creux de 6 à 7 mètres à 50 000 milles au suroît d'Ouessant. Le commandant russe du Victor, préfère attendre le matin pour être remorqué. Le matin, les conditions météo ne sont guères meilleures. Au cours de la manœuvre, deux marins de l'Abeille seront légèrement blessés par « des paquets de mer » mais le cargo et l'Abeille regagnent Brest, sans dommage ;
- MARS 2001 – Le remorquage vers Brest du cargo, Pioneer, en avarie moteur.

ET AILLEURS :
- Décembre 1999 – à 80 km de Belle-Ile en Mer, le 12 décembre 1999, à 6 heures du matin, l'Erika lance un premier appel de détresse ; 2 heures après, des vagues de 6 m de haut cassent sa coque. Le remorqueur l'Abeille Flandre, qui a passé un filin pour remorquer l'arrière de l'Erika, ne parvient pas à l'entraîner au large. L'Erika coule sur place.
- Novembre 2000 - Les interventions d'hélitreuillage de l'équipage par l'Abeille Flandre –dans des conditions extrêmes- sur le chimiquier Levoli Sun, réussissent. En revanche, des vents contraires rendent impossible le remorquage du bateau sur Brest ; les solutions envisagées sur Cherbourg échouent également ; le bateau sombre.

ET DE TOUT TEMPS ET EN TOUT LIEU :
Les missions premières de prévention et de protection souvent menées de concert avec le CROSS et ses radars et les exercices en grandeur réelle sur des pétroliers demandées par le préfet maritime.

Sources : Net-Marine & Abeilles International
 
 
 
 
 
 

Abeille Bourbon

Le remorqueur de haute mer l'Abeille Bourbon
Publié le 21 août 2007
par Webmestre
La silhouette de l'Abeille Flandre était familière aux Ouessantins. C'est désormais l'Abeille Bourbon qui prend la relève …

Au revoir l'Abeille Flandre …

La silhouette de l'Abeille Flandre était familière aux Ouessantins. Dès qu'un coup de vent était annoncé, elle venait s'amarrer sur son coffre au Stiff. En 25 ans de service, elle a permis d'éviter 16 catastrophes majeures (du type Amoco) et a porté secours à 214 navires, évitant même une mort certaine à 150 marins.

Avril 2005 - Dernier carénage à Brest : l'Abeille Flandre entre au bassin le 18 avril 2005 pour un dernier carénage à Brest avant son départ pour Toulon où elle est affectée.

Bienvenue à l'Abeille Bourbon !

Abeille Bourbon [DR]

C'est désormais l'Abeille Bourbon qui prend la relève …

Construit par les chantiers Myklebust, groupe Kleven Maritime, au nord-ouest d'Oslo en Norvège, le remorqueur Abeille Bourbon appartient à l'armement Abeilles International, mais est affrété pour 14 ans (huit ans renouvelable six ans) par la Marine nationale. Sa mission est d'assurer des opérations d'assistance dans les zones maritimes à fort trafic.

Vitrine du groupe Bourbon, les Abeilles International ont investi 51 millions d'euros pour l'achat de deux nouveaux remorqueurs de haute mer. L'Abeille Bourbon succède à l'Abeille Flandre à Brest. Son sister-ship est l'Abeille Liberté basé à Cherbourg et qui remplace l'Abeille Languedoc.

Doté d'une technologie sortie des usines Rolls Royce, numéro 1 mondial notamment pour les hélices, de quatre moteurs allemand MAK développant une puissance de plus de 21.000 chevaux (vitesse de 19,5 nœuds), l'Abeille Bourbon surpasse en puissance son prédécesseur la mythique Abeille Flandre (4 moteurs de 13.040 CV). Ces concepteurs l'assurent l'Abeille Bourbon affiche une finition de paquebot, notamment au niveau des soudures de coques.

L'Abeille Bourbon est censée répondre aux besoins de tous navires, des pétroliers mais aussi des super porte-conteneurs qui atteindront prochainement les 12.000 boîtes transportées, dont certaines avec des produits dangereux. Le bâtiment est de couleur bleu avec des bandes tricolores, marque des bâtiments de l'action de l'Etat français en mer.

Le contrat d'affrètement de l'Abeille Bourbon atteint 12.850 € par jour. Toutefois, l'Etat récupère la moitié des gains de remorquage. Ces nouveaux remorqueurs sont issus du projet Abeille 2000 qui a vu le jour en 1999. Pour la première fois, un armateur prenait en compte l'avis des équipages qui avaient participé à de nombreux sauvetages avec les Abeille Flandre et Abeille Languedoc. " C'est une réflexion avec l'ensemble du personnel qui a été menée afin de réfléchir à l'élaboration de nouveaux bateaux "…

Mais un bateau n'est rien sans les équipages qui le servent. On retrouvera à bord les mêmes 12 hommes expérimentés commandés par Charles CLADEN et Thierry CHOQUET.


 
 
 
 
 

Le pensé

Le droit de pensé ouessantin
Publié le 21 août 2007
par Webmestre
Le droit de pense ouessantin, ou la vivacité d'une coutume insulaire contraire à la législation du bris [1]

I - Historique et caractéristiques du droit de pensé ouessantin

En 1595, profitant de la vente de leur île par l'évêque de Léon à René de RIEUX de SOUDEAC, les ouessantins obtiennent de ce dernier le droit de ramasser les épaves - le pensé - et le goémon que la mer apporte sur les côtes de l'île. Droit ô combien précieux qui provoquera plus tard, des incidents lorsque Colbert cherche à leur retirer ce privilège

a - Inscription du pensé dans une pratique Bretonne de l'époque : propriété du bris aux populations côtières

L'échouement à la côte d'un navire et de sa cargaison constite pour la population riveraine une véritable aubaine, et ce d'autant plus quant il s'agit de bâtiments ramenant des produits coloniaux à forte valeur marchande : sucre, café, coton, bois précieux, et surtout or et argent des Amériques. Cette pratique est en parfaite contradiction avec la législation du bris [1]. Il suffit pour se convaincre de la force de ce sentiment et de l'importance vitale que représentent les épaves pour l'économie locale de se reporter à un poème , réponse de Falhan à un officier de Louis XIV qui lui rappelle l'ordonnance sur les épaves.

b - Matérialisation et utilisation du bris par la population Ouessantine

Tous les écueils sont connus des ouessantins et par temps de tempête, de brume ou de nuit noire, c'est au bruit des flots contre les roches qu'ils savent qu'un navire est en perdition. Alors, tous se portent sur la grève. Leur première tâche est de sauver les vies humaines lorsque cela est possible, et dans ce domaine les habitants de l'île sont réputés pour leur courage. Mais dès que les débris des bateaux apparaissent, ainsi qu'une partie de la cargaison que les flots rejetent à la côte, à la marée montante, c'est la population entière qui tente de s'emparer de cette manne portée par les vagues et que la marée suivante peut tout aussi bien reprendre.

Ces épaves (bois, caisses de farine, conserves diverses, barils de vin ou de liqueur, mobilier du bateau…) constitent le pensé qu'il faut se hâter de remonter en haut de la falaise. Armé d'un croc à double pointes recourbées …Armé d'un croc à double pointes recourbées, emmanché d'un morceau de bois dans lequel coulissait un filin, le pech, chacun rivalise d'adresse pour attirer à lui l'objet convoité. C'est ensuite une fête continue pendant plusieurs jours mais il faut également se dépêcher de cacher les prises les plus voyantes dans les rochers, les parcs à lande, de les enfouir dans la terre avant que les représentants de l'administration ne débarquent sur l'île, ce qui prend toujours au moins deux jours. Loi exige une déclaration pour tout objet trouvé, mais dans une île plus qu'ailleurs il est possible de passer bien des choses en cachette.

C'est avec tout cela que la maison ouessantine traditionnelle est aménagée. Les mâts récupérés et sciés dans le sens de la longueur deviennent poutres, les membrures sont utilisées dans les charpentes, les planches servent à construire les cloisons intérieures, et il ne faut pas être surpris de trouver dans certaines maisons du mobilier provenant de bateaux échoués : commodes, buffets, fauteuils, de toute époque et de tout style.

Quant aux meubles ouessantins à proprement parlé, s'ils sont le plus souvent peints, c'est pour dissimuler le bois d'origine différente qui les composent, mais ils trahissent encore leur provenance maritime en laissant apparaître de gros trous taraudés par les bernaches lorsque le bois a longtemps séjourné dans l'eau. Si le bois de récupération est plus noble (chêne, et parfois même exotique comme acajou, teck …), on le conserve précieusement. Les trous sont masqués par le menuisier. Les familles les plus aisées utilisaient ces essences rares pour la confection du mobilier de la pièce de réception : le penn brao qui, dans ce cas, était ciré u verni. Les manches d'outils, les barrières, les fermetures de porte et tous les menus objets en bois sont fabriqués à partir des épaves. Bref tout, absolument tout, est récupéré. Des petits tas soigneusement rangés sur lesquels un gros galet est posé …Chaque ouessantin commence généralement sa journée en faisant son tour de grève (iro aod) pour inspecter la côte proche de sa maison et voir si, par hasard, la mer n'y a pas abandonné de nouveaux objets pendant la nuit. Cette très vieille habitude d'aller chercher du bois sur le rivage n'est pas perdue et l'on peut voir sur la dune ou à l'abri dans un creux de falaise, des petits tas soigneusement rangés sur lesquels un gros galet est posé : cela signifie que le bois appartient à celui qui s'est donné la peine d'aller le chercher et de le remonter au sec et que le propriétaire reviendra le prendre plus tard. Tout le monde sait à Ouessant que ramasser ce bois marqué d'un galet est un vol !

II - Scènes de naufrages de navires ayant fait l'objet par les insulaires de l'exercice de leur droit de bris

a - XVIIe-XIXe siècles : une période particulièrement riche en naufrages.

La période des prises, pillages et naufrages de bâtiments au large d'Ouessant et de Molène dressée après l'inventaire des fonds de l'Amirauté du Léon, est d'une extraordinaire richesse pour tout le XVIIIe siècle.

- Le naufrage du vaisseau français l' Atlas allant de la Louisiane à La Rochelle fait grand bruit. Chargé de brais, de goudrons, cacao, pelleteries, indigo, riz, tabac, il se brise sur Ouessant le 21 janvier 1739 par faute de manœuvres. Sa cargaison est vidée.

- Le Triomphant , échoué sur les roches d'Ouessant dans la nuit du 13 janvier 1768 donne lieu à une procédure au sujet des vols commis à bord. Il transportait du coton et du savon.

- Dans la nuit du 3 au 4 mars 1817, un brick anglais, le James qui transporte 40 tonnes de sel en provenance du Croisic est complètement démâté par la tempête. Voulant faire procéder à la vente du sel, le receveur principal du Conquet autorise les habitants de l'île à acheter au Capitaine du navire sa marchandise. Non seulement la cargaison de sel n'a pas été achetée mais elle a disparu. Suite à une plainte déposée par le Capitaine, on retrouvera plus tard le sel naufragé. Placé dans un magasin gardé, celui-ci sera forcé et le sel retourna à jamais dans la clandestinité.

- En mars 1818, un navire suédois de 300 tonneaux, l' Hector , s'échoue. L'auberge Stephan au début du XXe siècle (au centre : Jean-Louis MINIOU, le capitaine de La Louise)Les représentants de l'administration essaieront d'intervenir mais trop tard, ils n'arriveront pas à empêcher la population d'user et d'abuser de son traditionnel droit de bris.

Les scènes d'ivrognerie collective autour de fûts ou de tonneaux emplis de rhum, d'eau de vie ou de vin font également partie de l'exercice de leur droit de bris par les ouessantins. On n'en finirait pas de décrire les apports insolites des naufrages. Ainsi l'auberge Stephan, au bas du bourg, exhibe-t-elle au début du XXe siècle une belle glace récupérée sur le Ville de Palerme  !

b - Un droit de pensé ouessantin qui résiste au temps

La nécessité et la longue tradition d'user du droit de bris furent si fortes qu'elles ont fini par déterminer un comportement insulaire original, si bien que cette habitude qui a presque disparu partout ailleurs, reste encore bien vivante à Ouessant. La tâche des ouessantins est maintenant plus facile. On n'utilise plus le pech, on se contente de récupérer ce qui est dans les rochers, et on dispose de voitures et de camionnettes pour un transport plus rapide. Ainsi au gré du hasard des naufrages et des avaries en mer, les grèves s'animent-elles encore périodiquement …


Sources :

  1. PERON (Françoise) - Ouessant - l'Ile Sentinelle - Le Chasse-Marée - Armen, Douarnenez, 1997

  2. PIERRONNET (François-Xavier) - Le droit de pensé ouessantin - Université de droit, Nantes, Revue Juridique Neptunus

[1] Droit de bris : Droit en vertu duquel les débris d'un navire appartenaient au seigneur sur la côte duquel il s'était brisé. Ce droit appartient aujourd'hui à l'état.

 

 

 

La femme

La femme cultivatrice
Publié le 21 août 2007
par Webmestre
Peu à peu, les hommes sont partis vers l'Océan obligeant les femmes à les remplacer aux champs …


 

Peu à peu, les hommes sont partis vers l'Océan, devenant pêcheurs, voire marins au long cours. Leur absence prolongée oblige les femmes à les remplacer aux champs, perpétuant jusqu'à, il y a peu de temps, un mode de vie millénaire. Elles s'instituent agricultrices pour survivre.

Jusqu'au début du 19ème siècle, une coutume fort ancienne donne aux filles toute l'initiative pour le choix de leur époux. L'homme est une denrée "rare" et il n'est pas exceptionnel que des filles restent sans trouver de maris ! La remarque des plus âgées est :

« Croche dedans si tu peux, il n'y en aura pas pour toutes. »

Marie-Anne MINIOU en costume traditionnel © Collection privée de Christian MensA la fin du 19ème siècle, 52% de la superficie de l'île est cultivée, le reste est essentiellement destiné au pâturage. Les femmes, courbées sur le sol, emblavent les champs à la bêche et moissonnent à la faucille, comme elles le font depuis des siècles et des siècles.

Ce sont les femmes qui conduisent les charrettes, empierrent les chemins, réparent, grimpées sur des échelles, à la fin de l'hiver, les dégâts causés aux toits des maisons par les grosses tempêtes …

La préparation des repas ouessantins répond à l'exigence de trouver un combustible pour l'entretien du foyer, en l'absence de bois sur l'île. La femme cultivatrice utilise : galettes de bouse de vache séchées, goémon apporté par la mer –qui sert également à engraisser les champs-, tronc d'algues, ajonc, fougères.

De même pour la préparation du dîner à l'étouffée, avant de partir au champ, la femme cultivatrice enflamme quelques mottes de plaques de gazon « tarourc'h » avec de la fougère.

Un isolement prolongé, et l'absence quasi totale d'hommes adultes sur l'île -au début du 20ème siècle, il y a à peine un homme adulte présent sur l'île pour 3 femmes-, a pour conséquence le maintien d'une société féminine.

La réalité de la vie à Ouessant, jusqu'à la fin de la 2ème guerre mondiale, est représentée par les files de femmes en costume noir, qui partent le matin à pied labourer leurs petits champs. Leur costume est austère, composé entièrement de morceaux d'étoffes séparés et assemblés par des épingles.

 

 

La maison

La maison ouessantine
Publié le 21 août 2007, mise à jour le 22 août 2007
par Webmestre
L'habitat témoigne d'une adaptation remarquable aux conditions climatiques de l'île …


 

Les maisons tournent résolument le dos au soleil et offrent une faible prise au vent. La plupart ont été bâties à la fin du 19ème siècle et sont semblables - un bâtiment de 12 mètres sur 6 mètres environ, aux murs épais montés en pierre de granite jointes à la terre argileuse, jouxté généralement d'un penty. Elles présentent deux portes d'entrée face à face : l'une au nord et l'autre au sud. Les ouvertures sont de tailles réduites. Les toits, précédemment en chaume de seigle recouverte de terre d'antan, sont en ardoises, clouées à la volige par des clous de cuivre, et reposent sur un lit de terre sèche, jointes les unes aux autres par du ciment. Une girouette est accrochée à la cheminée grâce à une pierre percée prévue à cet effet.

Maison du Niou © Photo de Christian MensDevant la maison, l'aire à battre devenue inutile, est remplacée par un jardin d'agrément. Autour, quelques "crèches" sont converties désormais en remises.

Vers 1850-1880, La maison est parfois surélevée selon le degré de fortune de ses habitants afin d'offrir plus d'espace aux trois générations qui y cohabitent fréquemment. Mais quelle que soit sa dimension, la distribution interne ne varie pas. Elle comprend un couloir central délimité par des armoires et le grenier à grain dessert deux pièces au rez-de-chaussée, dont l'organisation est identique, mais la fonction différente. Le penn kuisin sert au quotidien et à la cuisine tandis que le penn brao est la pièce de réception. Le mobilier est composé de tables situées sous les fenêtres, de bancs-coffres et de lits clos. Les cheminées sont habillées de panneaux en bois ornementés, équipés de vaisseliers. Maison du Niou © Photo de Christian Mens

Chaque centimètre carré compte : l'agencement est rationnel comme à l'intérieur d'un navire. Les bois, d'origines disparates, étaient autrefois issus de la récupération d'épaves, souvent peints. Les couleurs utilisées sont le bleu et le blanc (couleurs de la Vierge) et, quelquefois le vert et le blanc (couleurs celtiques).

A l'aide d'un grappin - le pech - les hommes "crochent" dans l'épave que la marée apporte. Le bois d'épave - le pensë - est mis au sec, marqué d'une pierre indique qu'il a trouvé propriétaire, et qu'il ne faut pas le toucher.

En 1900, plus de la moitié de la surface de l'île (785 hectares) est cultivée, le reste est réservée à la pâture ou à la lande. Le troupeau comprend 6000 moutons, 600 vaches, 400 chevaux et 700 porcelets engraissés chaque année.

Plan de la maison ouessantineEn novembre on tue le cochon, et cela donne lieu à une grande fête, le gwezen. Lorsqu'un cochon est tué dans une maison, le soir des groupes de garçons et de filles portent fièrement un petit arbre décoré et chargé de friandises - le gwezen - et, le dépose contre le mur de la maison. Un caillou est lancé contre la porte et on se cache. Ceux de la maison doivent poursuivre et attraper les fuyards, et enfin tout le monde rentre dans la maison. On déguste alors des gâteaux, on boit du café, on lit à haute voix les lettres de gwezen, petites pièces rimées écrites par les filles, qui juxtaposent plaisanteries et énumérations de mariages fictifs.

L'exploitation a une surface moyenne de 60 ares, et comprend généralement l'équivalent de cinquante à cent parcelles dispersées sur l'île. Ces parcelles sont si petites que lorsque l'on laboure on a un pied dans le "champ" de la voisine.

En 1976, lors du remembrement des terres on constate que l'île est divisée en plus de 50 000 parcelles.
 
 
 
 
 

Les moutons

Les moutons d'Ouessant
Publié le 21 août 2007, mise à jour le 22 août 2007
par Webmestre
Les moutons noirs d'Ouessant, considérés comme les plus petits ovins du monde, ont disparu de l'île entre les deux guerres.

Réhabilités au cours des années 1970, grâce à quelques sujets retrouvés au Jardin des Plantes et dans des propriétés bretonnes et vendéennes, un groupement d'éleveurs de l'Ouest, le GEMO, veille à sa sélection rigoureuse pour respecter le standard de la race (taille, finesse de la tête, cornage des mâles, qualité de la laine).

Le mouton noir, très apprécié en Hollande, pour les qualités de débroussailleur, sa petite taille, sa faible capacité de reproduction (un petit par an) est par ailleurs un animal de compagnie. Actuellement, le mouton noir fait le bonheur de quelque 300 éleveurs et l'objet de concours nationaux à Saint-Rivoal, dans l'Ouest. Le cheptel s'établit à plus de 4000 animaux.

Mouton noir d'Ouessant © Photo de Christian MensLes moutons actuels ouessantins, jugés plus efficaces économiquement, n'ont rien à voir avec le mouton noir. Le premier apport de ces moutons a lieu par accident en 1936, lors du naufrage du cargo "Mykonos", près de Galgrac'h : les béliers y prennent pied et se reproduisent.

Les moutons vivent en totale liberté pendant la période vaine pâture, héritage des pratiques ancestrales, de la Saint-Michel au premier mercredi de février. Autrefois, cette pratique permettait aux familles disposant de peu de terrain, d'avoir quand même une ou deux vaches, et une douzaine de brebis avec leurs agneaux, quelquefois un cheval.

Durant cette période les moutons gambadent en bandes, face au vent, sautent les murets de pierre et entrent dans les jardins insuffisamment protégés.

Les moutons en liberté doivent pouvoir s'abriter du vent. A cet effet, un certain nombre d'abris, en breton gwasked, sont disséminés sur la surface de l'île en dehors des terres cultivables. Construits comme des étoiles à trois branches, ils permettent aux animaux de choisir le côté vers lequel se réfugier en fonction du vent. En pierres sèches ou en mottes de gazon, ces abris -autrefois nombreux- sont désormais plus rares.

Du fait de la division centrale de l'île par une dépression, les troupeaux du nord et du sud se mélangent rarement. La foire aux moutons traditionnelle a lieu à la fin de cette période. La foire est organisée par deux équipes réparties par troupeaux. Les rabatteurs ont pour mission, sous la direction d'un maître de cour, de rassembler les moutons dans un enclos. Les Ouessantins, munis de cordes, viennent le mercredi reconnaître leurs brebis. Chaque famille possède une marque répertoriée sur un registre à la mairie. La pratique utilisée depuis le 17ème siècle consiste à pratiquer des entailles ou découpes sur les oreilles. Une taxe par marque est payée chaque année au maître de cour selon un tarif fixé chaque année par la municipalité. En 2002, la redevance par bête à la foire est de 2,6 €uros. La foire terminée, chaque propriétaire attache par paire les moutons, et pendant huit mois, ils seront changés de place au pâturage deux à trois fois par jour. Les agneaux naîtront eux entre février et la Saint-Michel.

Les Ouessantins perpétuent encore de nos jours cette tradition à laquelle ils restent très attachés.
 
 
 
 
 
 

Les filandières

Les filandières d'Ouessant
Publié le 21 août 2007
par Webmestre
Elles sont encore relativement nombreuses les femmes d'Ouessant qui transforment les toisons en tricots …

Quelle place occupent dans l'île ces quelque 900 moutons ! Leur célèbre foire attire en février les touristes. Peu après cet événement, bref mais haut de couleur, a lieu la tonte qui va marquer quotidiennement la vie de l'île pendant des mois. Car elles sont encore relativement nombreuses les femmes d'Ouessant qui transforment les toisons en tricots, assurant elles-mêmes toutes les phases de cette métamorphose : dessuintage, cardage, filage, etc.

Jeanne LOUET file la laine à la quenouille © Photo de Christian MensAprès la tonte qui s'effectue à la tondeuse électrique, a lieu le tri : d'un côté, la laine du dos, des flancs et des épaules car c'est la meilleure ; avec le reste, on fera des matelas et couvertures car ces fibres sont trop courtes pour être f



01/12/2007
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