Le trouble bipolaire expliqué aux enfants

 

Le trouble bipolaire expliqué aux enfants

Le trouble bipolaire : Guide d'information

Il est parfois difficile et délicat d’expliquer aux enfants ce que sont les maladies mentales en général et le trouble bipolaire en particulier. Pour protéger leurs enfants, le père ou la mère malade et son conjoint préfèrent parfois ne rien dire et poursuivre leurs activités familiales comme si de rien n’était. Cette stratégie pourrait marcher dans l’immédiat, mais un jour ou l’autre, les enfants remarqueront un changement de comportement qui les plongera dans la confusion et l’inquiétude.

Les enfants sont des êtres sensibles qui ont beaucoup d’intuition. Ils ont tôt fait de détecter un changement chez un membre de leur famille, particulièrement leur père ou leur mère. L’atmosphère familiale n’est peut être pas propice aux confidences à ce sujet ; dans ce cas, les enfants tirent leurs propres conclusions et font souvent fausse route. Les plus jeunes, d’âge préscolaire ou du palier élémentaire, ont souvent l’impression d’être le centre du monde. S’il se produit quelque chose de pénible ou de désagréable, ils croiront souvent en être la cause. Par exemple, un enfant qui casse un objet précieux remarque le lendemain matin que sa mère a l’air déprimée. Il suppose qu’il a causé cette dépression en brisant l objet.

Il faut expliquer les maladies aux enfants, en leur donnant tous les renseignements qu’ils sont susceptibles de comprendre compte tenu de leur âge. Par exemple, les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire comprennent des phrases simples et courtes. Il faut leur donner des renseignements concrets, dépourvus de termes trop techniques.

« Maman est malade et se sent triste — c’est comme quand tu as un rhume, et que tu ne te sens pas bien. »

« Quand papa est malade, il est fatigué et fâché parfois. ientôt, il ira mieux. »

Il est préférable d’expliquer la maladie en termes simples et en dédramatisant la situation. L’enfant se sentira mieux si on lui propose ensuite une activité spéciale qu’il aime particulièrement.

Les enfants d’âge scolaire peuvent assimiler plus d’information que les plus jeunes. Cependant, il faut éviter de leur donner trop de détails sur les médicaments et les thérapies.

« Tu sais, parfois, tu te sens très joyeux ou très triste ? Eh bien, papa a une maladie qui fait qu’il se sent parfois encore plus joyeux ou plus triste, pendant très longtemps. Alors il peut dire ou faire des choses blessantes. Il ne sait pas toujours quand ça va arriver, mais il prend des médicaments pour se sentir mieux. »

Les adolescents peuvent généralement assimiler beaucoup plus de renseignements. Ils ont souvent besoin de parler de ce qu’ils pensent et ressentent. Ils se soucient beaucoup de ce que les autres, et surtout leurs camarades, pensent d’eux et de leur famille. Ils pourraient poser des questions sur l’hérédité, se demander avec quelle franchise ils devraient discuter de la situation, et s’inquiéter au sujet des préjugés concernant les maladies mentales. En les renseignant à ce sujet, vous pouvez les encourager à discuter de leurs préoccupations.

Il est recommandé de suivre les trois conseils suivants :

Dites aux enfants que l'etre cher a
Une  maladie appelee  « trouble bipolaire » .

C’est donc cette maladie qui cause le comportement. Le trouble bipolaire provoque deux sensations différentes. Il peut s’agir d’une dépression ou d'une tristesse profonde, parfois sans raison ; la personne pleure beaucoup, dort toute la journée et a de la difficulté à manger ou à parler avec son entourage. D’autres fois, par contre, la personne peut être bruyante et joyeuse, mais elle est irritable et, dès que quelque chose ne va pas, elle risque de se mettre en colère.

Les enfants ont besoin de savoir
Qu'ils ne sont pas la cause de la maladie

Il faut rassurer les enfants en leur disant que ce n’est pas de leur faute si leur père, leur mère ou un autre membre de leur famille est triste, irrité ou heureux, et donc que leur comportement n’est pas à l’origine des émotions du malade. Les enfants envisagent les choses de façon objective. Si leur père ou leur mère est triste ou en colère, ils peuvent avoir l’impression d’être responsables, et se sentent coupables. C’est pourquoi il faut leur expliquer que le trouble bipolaire est une maladie, comme la varicelle ou un mauvais rhume.

Dites aux enfants que ce n'est pas a eux de rétablir le malade.

Les enfants doivent savoir que les adultes de la famille et d’autres personnes, comme les médecins, viennent en aide au malade, et que ce sont les adultes qui s’occupent d’une personne atteinte d’un trouble de l’humeur. Le parent en santé et les autres adultes de con- fiance doivent tenter de protéger l’enfant contre les symptômes dépressifs et maniaques du malade. En effet, il est très pénible pour les enfants de voir leurs parents souffrir et il leur est difficile de faire face à l’irritabilité de l’état maniaque. L’enfant peut échapper à sa confusion en parlant de ses observations et de son expérience à une personne qui comprend la situation.

Bien des enfants sont effrayés par les changements qu’ils constatent chez leur père ou leur mère malade, et ils aimeraient pouvoir passer du temps avec lui ou elle comme avant. Il est bon pour eux de participer à des activités en dehors de chez eux qui leur permettent d’établir des rapports sains avec d’autres personnes. Avec le temps, le malade qui se rétablit peut reprendre progressivement ses activités familiales et renouer avec ses enfants.

Le père et la mère devraient discuter avec l’enfant de la façon de présenter la maladie aux personnes qui ne font pas partie de la famille. À cet égard, le soutien des amis est important. Cependant, le trouble bipolaire n’est pas toujours facile à décrire, et certaines familles redoutent les préjugés associés aux maladies mentales. Chaque famille doit donc décider de la franchise avec laquelle elle présentera la situation.

Enfin, certains parents atteints de trouble bipolaire sont incapables de tolérer le bruit et les jeux endiablés de leurs enfants, même s’il s’agit là d’activités quotidiennes normales. Il est alors souhaitable de prendre des mesures spéciales pour isoler le père ou la mère malade des situations qui pourraient le rendre irritable et revêche. De temps à autre, les enfants pourraient aller jouer dehors, ou bien le malade pourrait se reposer dans une pièce calme pendant quelque temps.

Une fois rétabli, le père ou la mère peut expliquer son comportement aux enfants en termes simples. Il peut également prévoir des activités spéciales avec ses enfants, pour renouer avec eux et les rassurer en leur montrant qu’il est à nouveau à leur disposition et qu’il s’intéresse à eux.



22/09/2007
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