Le trouble bipolaire : une maladie dégénérative ?

 

 

 


Le trouble bipolaire : une maladie dégénérative ? Écrit par Dominique Cazin    

 

   
 
Le Dr T. William J. Moorhead, (MD) et son équipe viennent de montrer que le trouble bipolaire , une affection caractérisée par une alternance de périodes dépressives et maniaques, serait associé à une réduction significative du tissu cérébrale et que les modifications seraient progressives et fonction de la récurrence des épisodes. Les données ont été publiées dans le Journal of Biological Psychiatry.   
  
L’atrophie du lobe temporal est encore un lieu de débat dans le trouble bipolaire mais certaines données ont déjà montré une réduction significative de l’hippocampe droit dans une étude portant sur des jumeaux (Noga et al., 2001). L’amygdale subirait également des modifications structurales et pourrait être directement reliée à l’apparition et au nombre des épisodes maniaques (Bowley et al., 2002).   
  
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont suivi des patients et des sujets contrôles sur une période de 4 années avec une première évaluation puis une seconde à la fin de cette période.   
  
C’est la Substance grise* de certaines régions cérébrales qui serait particulièrement touchée. Plus précisement, ce sont certains zones cérébrales qui sont en cause : l’hippocampe , le cortex fusiforme et le cortex cérébelleux qui jouent un rôle majeur dans plusieurs fonctions cognitives comme la mémoire, la reconnaissance des visages ou encore la coordination.   
  
Concernant l’amygdale, leurs données ne corroborent pas d’autres études en ne montrant pas de modification au cours de l’étude. Il n'y a que peu de consus sur ce point puisque d’autres recherches n’avaient pas non plus objectivé cette modification (Strakowski et al. 199 , Ali et al., 2001).   
  
Au final, le Dr Moorhead rapporte que, pour la première fois, il est démontré que les personnes atteintes d’un trouble bipolaire vieillissent précocement sur le plan cérébral et en particulier dans des régions centrales pour la cognition et ceci de manière progressive. L’atrophie est d’autant plus importante que la personne a multiplié les épisodes psychiatriques, maniaques et dépressifs, perturbant ainsi de plus en plus le fonctionnement cognitif.  

  
(*)C’est la substance grise de certaines régions cérébrales qui se réduirait de manière progressive dans le trouble bipolaire et tout particulierement l’hippocampe , le cortex fusiforme et le cortex cérébelleux.
  
  
Bien que les chercheurs ne connaissent pas encore la cause de cette atrophie, il se pourrait que ce soit la répétition des phases maniaco-dépressives qui altère le cerveau et conduise au déclin. Une autre explication pourrait être un effet délétère du stress ou de facteurs génétiques, d’autres recherches seront nécessaires pour affiner la compréhension du phénomène.   
  
Le trouble bipolaire est une maladie mentale sévère qui touche presque un demi-million d’individus rien qu'en Angleterre. Cette découverte aura un impact, non seulement sur la connaissance de la pathologie mais aussi sur d’éventuels traitements.   
 
  
 Source : Progressive Gray Matter Loss in Patients with Bipolar Disorder, Moorhead et al., 2007.



24/07/2011
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