Les altérations du métabolisme cérébral au cours des troubles bipolaires

 

 

LES TROUBLES BIPOLAIRES

1,5 % des français (soit 600 000 personnes) sont atteints de troubles bipolaires. Le risque suicidaire, les conduites à risque, les addictions, la désinsertion professionnelle et familiale, les actes de violences, les délits en font toute la gravité. La psychose maniaco-dépressive typique reste la forme la plus évidente et connue des troubles bipolaires.
Dans les formes atténuées ou atypiques, de délai entre les premiers symptômes et le diagnostic est en moyenne de 7 années.

NB : Pour le Pr J.F Allilaire - Chef du service psychiatrie, CHU La Pitié-Salpêtrière) : : Si on inclut les différents états regroupés sous le terme de maladie bipolaire, prés de 10 % de la population française est touchée. " Il ne s'agit pas d'une psychose mais d'un trouble de l'humeur et les thymorégulateurs comme les els de lithium, certains anticomitiaux ont transformé le pronostic".

Une des classifications des états dépressifs distinguent deux types de dépressions
  • Les dépressions endogènes à forte composante biologique comme dans la psychose maniaco-dépressive où la part génétique est indiscutable
  • Les dépressions exogènes à forte composante soit névrotique soit réactionnelle à des évènements traumatiques, des situations de stress, etc..même si une vulnérabilité endogène est souvent rencontrée.
Cette classification des troubles endogènes a été remise en cause par l'argumentation biochimique et génétique axée sur la polarité des troubles.
Elle aboutit à distinguer
  • La forme bipolaire I qui associe des accès maniaques et dépressifs francs ou des actes maniaques isolés
  • La forme bipolaire II qui associe des épisodes dépressifs caractérisés et des accès hypomaniaques
  • La forme unipolaire avec seulement des épisodes dépressifs qui peuvent être secondairement modifiés en forme bipolaire II voire I
  • La forme bipoalire IIIa avec dépression caractérisée et des antécédents familiaux de troubles bipolaires
  • La forme bipolaire IIIb avec dépression caractérisée et accés maniaque ou hypomaniaque induit par un médicament
  • Des formes limites :
    ---- le trouble cyclothymique : troubles modérés de l'humeur pendant au moins deux sans jamais atteindre la dépression ou la manie
    ---- le trouble hyperthymique monopolaire qui n'atteint pas l'intensité maniaque


NB NB NB
L'association d'un trouble bipolaire avec l'abus d'alcool est de 35 % soit 3 fois plus fréquente que dans le cas des troubles unipolaires.
Dans l'ordre des risques psychitariques chez le sujets alcooliques ou toxicomanes, le trouble bipolaire arrive en 2ème position. (F. Rouillon Epidémilogie des troubles bipolaires. L'Encéphale 1997, Suppl 1, 7-11).
Il faut noter que l'addiction peut être la conséquence du trouble bipolaire - et le masquer - ou au contraire l'addiction déclancher le trouble bipolaire. Dans les 2 cas, l'addiction exerce un effet négatif sur l'évolution de la maladie bipolaire.

Sur Esculape : Voir
  • les premiers symptômes du trouble bipolaire [Lire]
  • Dépistage des troubles bipolaires (Questionnaire)[Lire]
  • Questionnaire de dépistage des troubles bipolaires [Lire]
  • La psychose maniaco-dépressive [Lire]
  • Les accès maniaques symptomatiques càd d'origine organique (tumeur, troubles ioniques, etc...) [Lire]
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Les altérations du métabolisme cérébral au cours des troubles bipolaires

Dager SR et coll. : « Brain metabolic alterations in medication-free patients with bipolar disorder. » Arch Gen Psych 2004. 61 : 437-445. © Copyright 2004 http://www.jim.fr

Les affections psychiatriques peuvent s’accompagner d’altérations du métabolisme cérébral qui sont à la fois leur reflet et leur substratum biochimique sans être pour autant leur cause. Les techniques d’imagerie cérébrale les plus récentes s’évertuent d’ailleurs à explorer les voies du métabolisme cérébral dans les troubles psychiatriques pour mieux appréhender leur pathogénie et définir de nouvelles cibles moléculaires thérapeutiques. Les syndromes bipolaires ne font pas exception à cette démarche, comme en témoigne une étude dans laquelle ont été inclus 32 malades atteints d’une telle pathologie et 26 témoins appariés selon l’âge et le sexe. Une spectroscopie bidimensionnelle par RMN du proton a été réalisée dans le grand axe du gyrus cingulaire, selon la technique PEPSI (Proton echo-planar spectroscopic imaging). Aucun des participants ne recevait de traitement psychotrope, quel qu’il soit. L’analyse spectroscopique des tissus de la matière blanche ou grise et l’étude régionale ont mis en évidence une augmentation significative (p=0,007) de la concentration de lactates et d’acide gamma-aminobutyrique au sein de la substance blanche chez les malades atteints d’un trouble bipolaire. Les autres paramètres biochimiques mesurables au sein de la substance blanche ou grise ont été identiques dans le groupe des cas et des témoins. Chez les malades, une corrélation inverse a été mise en évidence entre les scores de dépression (échelle de Hamilton) et la concentration de créatine au sein de la substance blanche. Au cours des troubles bipolaires, il pourrait exister une déviation du métabolisme cérébral qui s’exprimerait dans le domaine des potentiels redox par le passage de la phosphorylation oxydative à la glycolyse, peut-être par le biais d’altérations mitochondriales plus ou moins spécifiques. Celles-ci méritent d’être mieux définies afin mettre au point de nouvelles cibles thérapeutiques qui permettraient une meilleure prise en charge de ces troubles psychiatriques. Dr Giovanni Alzato

 

 



25/10/2007
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