Les attaques de panique, par Vincent Trybou
Les attaques de panique, par Vincent Trybou |
Dans le dossier du mois de mars, notre psychologue, Vincent Trybou, nous parle des attaques de panique... Voici une synthèse de ce que sont les attaques de panique et dans quels cas de figure on peut les rencontrer. En effet, les attaques de panique sont très fréquentes chez les cyclothymiques et les hyperthymiques. De même, quelques conseils pour négocier ces attaques sont présentés. Les attaques de panique (AP) sont des crises d’angoisse puissantes, qui surviennent du jour au lendemain dans la vie d’une personne et reviennent sans cesse. La personne qui en souffre, « le paniqueur », appréhende, avec les semaines et mois qui passent, que les attaques ne reviennent, et c’est cette anticipation qui provoque les prochaines crises.
Généralement, trois éléments se retrouvent dans presque toutes les AP :
Les AP arrivent du jour au lendemain, parfois suite à un vrai premier malaise (hypoglycémie, chaleur, …), ou parfois juste à l’écoute de quelque chose à la télé qui terrifie la personne. Ces AP sont très spécifiques des cyclothymiques.
Les conseils que l’on donne en thérapie sont toujours les mêmes :
D’autres AP surviennent en raison du stress, du manque de sommeil, de l’hyperactivité (trop de travail couplé à trop de sport couplé à trop de sorties) ou des abus (abus d’alcool, de nuits blanches, de cannabis, cocaïne, de tabac, ou de boissons excitantes). On retrouve ces AP chez ces hyperactifs increvables en puissance que sont les hyperthymiques, tout simplement parce qu’ils confondent « ce que je me sens capable d’amasser dans une semaine » et ce que leur corps tolère. L’AP, c’est un peu leur corps qui s’épuise et leur dit stop (le cerveau ne peut plus tolérer le rythme, et fait une crise d’angoisse, comme une cocotte minute qui fait sortir la vapeur). Tant que l’hyperthymique ne calme pas le rythme, les AP continue. Il y a donc tout un aménagement du planning et une hygiène de vie à mettre en place : respect d’un bon sommeil, allègement de l’emploi du temps, évitement du tabac, de l’alcool, des drogues et de toute substance excitante. Et cette hygiène de vie est la condition sine qua non (désolé …).
Ceci est une brève présentation des symptômes et des conseils généraux. Il reste important pour votre santé et votre épanouissement, si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, de demander à un médecin psychiatre de vous aider à vous stabiliser, avec un traitement si cela est nécessaire (surtout chez les cyclothymiques et les hyperthymiques, car on sait l’importance de l’humeur sur les AP et l’utilité des thymorégulateurs), et un psychologue pour développer et adapter à votre maladie les conseils donnés plus haut.
Je termine par les AP dépressives. Celles-ci sont spécifiques des phases de dépression. Elles sont provoquées par la dépression. Si on peut rationnaliser la crise (c’est le cerveau, je ne dois pas en avoir peur) et faire attention à la respiration, c’est un bon début. Mais la clé de tout restera la stabilisation de l’état dépressif, car c’est cet état dépressif qui alimente les crises d’angoisse. Les AP sont secondaires à la dépression et non pas une maladie isolée et indépendante.
Vincent Trybou Pour en discuter, c'est ici : http://www.bipolaire-info.org/component/option,com_fireboard/Itemid,30/func,view/catid,54/id,17615/#17615 |