Lolita Pille (écrivaine)

 

 

Lolita Pille

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Photo de Lolita Pille

Lolita Pille est une écrivaine française née le 27 août 1982 à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, d'un père architecte et d'une mère comptable.

Durant son adolescence, elle fréquente assidûment, tout comme les héroïnes de ses deux premiers romans, la jeunesse dorée (les nappies) et les boîtes de nuits. Après l'obtention en 2001 de son baccalauréat littéraire, elle s'inscrit deux mois en faculté de droit à Assas puis abandonne. La lecture de 99 francs (auquel elle fait référence dans Hell) de Frédéric Beigbeder lui donne le goût de l'écriture. Elle est l'auteur de trois romans, Hell, Bubble Gum et Crépuscule Ville.

Son écriture parfois crue ou très imagée transporte le lecteur dans des scènes et des décors peu ordinaires.


Bibliographie [modifier]

Lien externe [modifier]

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Lolita Pille | Site officiel

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Hell (roman)

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Pour les articles homonymes, voir Hell.

Hell (ou Paris 75016 pour les versions anglophones) publié en 2003, est le premier roman de Lolita Pille. A l'époque de sa sortie, Lolita Pille n'a que 19 ans.

Résumé [modifier]

Une critique de la jeunesse dorée à travers le personnage de Ella, qui s'est autoprénommée Hell (du diminutif de son prénom El'-la-).

Hell, est une jeune fille issue de l'ouest parisien, un milieu aisé dans lequel elle baigne depuis son enfance.

Convaincue d'appartenir à une espèce d'essence supérieure, elle prend un malin plaisir à afficher ses signes ostentatoires de richesse et à vivre une existence futile, superficielle et purement matérialiste (« Je suis une pétasse. [...] Mon credo : soit belle, et consomme. » annonce-t-elle dés les premières lignes du roman). Shopping aux adresses les plus prestigieuses, dîners mondains dans les brasseries les plus chics de la capitale et soirées de débauche dans les clubs parisiens les plus côtés... Tel est le lot quotidien de cette jeune fille qui ne reçoit de ses parents que des chèques et des belles voitures.

Si Hell fait mine de tout prendre avec détachement et cynisme, si elle descrit son milieu, en tant que paticipante et en même temps comme observatrice, avec lucidité et mépris, c'est d'abord pour cacher un mal-être profond et une volonté d'auto-destruction ("si les riches ne sont pas être heureux alors les pauvres ne le seront jamais, il n'y a donc pas d'espoir") par laquelle elle s'interdit le bonheur, et cherche à s'avilir.

Un jour, alors qu'elle sort de la clinique où elle vient de se faire avorter, malgré sa légéreté affichée, elle fond en larmes, sans raison dit-elle, devant la vitrine d'un magasin Baby Dior avenue Montaigne, où elle réalise que le monde dans lequel elle vit n'est fait que d'illusions. La drogue, l'alcool et les aventures d'un soir avec des hommes qu'elle connait à peine, ne sont qu'un moyen pour elle de perdre un peu de sa lucidité sur le monde sans perspective d'avenir (ayant déjà tout) qui l'entoure. C'est dans ce moment de faiblesse qu'elle rencontre Andréa, son alter-égo masculin qui est, comme elle, désabusé. « Le mec le plus beau du XVIe » selon ses amies, il a aussi mauvaise réputation qu'elle.

Ensemble dans un corps à corps passionnel, ils pensent pouvoir s'affranchir de leur malaise. Ils vivent six mois de passion intense, pendant lesquels les nuits parisiennes, la cocaïne et le prozac semblent bien loin. Mais les démons de Hell, son refus du bonheur et sa volonté autdestructrice, ne tardent pas à reprendre le dessus et elle décide un jour de tout abandonner en reprenant sa vie de frénésie nocturne. Pire que jamais, elle entraîne Andrea dans les quartiers de Paris les plus mal famés, pour y vivre des orgies privées de toute trace d'humanité où elle ne se sent plus vivre elle-même.

Elle décide de séparer de lui, et de s'en éloigner. Les mois passent, et Andrea cherche à la revoir pour « prendre des nouvelles ». Le rendez-vous a lieu dans un café, où Hell feint l'ignorance et la nonchalance. S'en suit une scène d'amour sans aucune passion. Il profite de cet instant pour lui annoncer qu'il a enfin trouvé l'âme-sœur, une prénommée Diane, qu'il prétend aimer de tout son cœur. Cette révélation a l'effet d'un coup de couteau sur la jeune fille, qui rêve l'espace d'un instant de lui avouer ses véritables sentiments. Mais les seuls mots qui sortent de sa bouche ne sont qu'une suite d'insultes à l'encontre du jeune homme. À nouveaux séparés, Hell et Andrea se rencontrent une dernière fois lors d'une soirée au Cab'. Incapables de faire un pas vers l'autre, c'est sur cette dernière image qu'ils resteront. En effet, le soir même Andrea meurt dans un accident de voiture alors qu'il quittait la boîte de nuit où il l'avait aperçue. Quand elle l'apprit, elle ne s'en remit jamais et sentit la douleur la consumer...

Avec la mort d’Andréa, son plus bel et peut être seul amour, Hell a une bonne excuse pour être éternellement en deuil et malheureuse et de continuer à salir en elle ses dernière traces de virginité.

Commentaire [modifier]

Malgré sa maladresse, ce roman conduit à réfléchir sur le but de la vie, notamment sur le bonheur et l'argent...

Ce roman, ainsi que quelques autres de la même lignée dont 99 francs, est cité par Frédéric Teulon, dans son livre Les FFD, la France aux mains des Fils et Filles de.

Frédéric Teulon nous rapelle que ce roman n’est que le quotidien à peine caricaturé de l’auteur[1], et nous décrit une élite française moralement avachie, matérialiste, hédoniste et ayant perdu tout idéal, tout sens du bien commun et des responsabilités.

On voit dans ce romans, la recherche forcenée d’une jouissance immédiate de l’élite française, la croyance en des privilèges et une richesse allant de soi, héréditaire et presque de droit divin, plutôt que lié au mérite et au travail, au service d’un individualisme outrancier et d’un mépris complet des «horsains » et des gens ordinaires.

Cette description de la vie d'une certaine jeunesse dorée, sans idéaux et sans perspective d'avenir, permet de comprendre dans une certaine mesure pourquoi des personnes tel Oussama Ben Laden se tourne vers des "carrières extrèmes" et des philosophies spartiates et sectaires.

Adaptation [modifier]

Hell a été adapté au cinéma en 2006 par Bruno Chiche, dont les acteurs principaux sont Sara Forestier et Nicolas Duvauchelle .

Ce film a suscité de nombreuses critiques et a eu un succés mitigé.

Lien externe [modifier]

Référence [modifier]

  1. « L’ambiance du livre est réelle, les lieux, la manière d'agir des personnes etc. Hell est une partie de moi, mon côté plus sombre, elle va au fond des situations. Comme elle, je suis à moitié maniaque, folle, arrogant, snob - les personnes me considèrent comme rude. » (…) « L'avortement de Hell m’est arrivé, tel que décrit dans le livre (sa mère la laisse dans une clinique, va travailler, et Hell sent que sa vie n’est rien devant d'un magasin Baby Dior de l'avenue Montaigne). L'orgie s’est aussi déroulée (dans une chambre du luxueux hôtel Ritz). Mais je n'ai pas jamais eu d’ami qui soit mort dans un accident de voiture.» interview de Lolita Pille par Marcelo Negromonte Éditeur de Divertissement et Art, sur le site web officiel
 
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Lolita rempile

Avec son premier roman, Hell, paru en 2002, Lolita Pille avait séduit ou agacé (ou les deux). Mais beaucoup avaient dignement salué la rage et le talent qui se dégageaient de l’ouvrage. Dans la lignée de Bret Easton Ellis, Lolita Pille y déplorait le gouffre de la société friquée qui avait fait d’elle un monstre, vêtu de marques de la tête aux pieds et en proie à un terrible vide intérieur. C’est donc avec impatience que l’on attendait le second roman de la créature, histoire de voir si la demoiselle allait transformer son coup d’essai.

Bubble gum est la suite logique de Hell. Poursuivant son exploration haineuse de la société chic et people, la romancière choisit cette fois une construction à deux voix. La première est celle de Manon, une jeune provinciale prête à tout pour réussir. C’est le double parfait de la Hell du premier roman, insatiable mais insatisfaite, lucide mais aveuglée par les néons de la gloire, rageuse, mais profondément désemparée. La seconde est celle de Derek, un milliardaire cynique et désabusé, étouffé par l’argent et l’oisiveté, lui aussi photocopie d’Andréa, le ténébreux personnage masculin du premier roman. Le but de Manon est simple: quitter son village de cul-terreux – symboliquement appelé Terminus ! – et devenir célèbre, à tout prix. Celui de Derek l’est tout autant : «J’ai décidé de détruire quelqu’un, briser une existence, massacrer un destin, et tout à fait injustement, choisir un innocent, quelqu’un qui pourrait être heureux (…) et en faire une épave dans mon genre (…)». Entre eux, ce sera la collision fatale…

Si Hell résonnait comme un cri de rage ininterrompu contre les mirages de la jet-set, Bubble gum comporte cette fois une intrigue plus consistante. Et la violence brute que l’on avait appréciée chez Lolita Pille s’efface parfois ici au profit d’une construction alambiquée. On sent que la jeune femme peine à tenir son histoire, laquelle finit d’ailleurs par une sorte de conclusion apocalyptique un peu inutile. Bien évidemment, le talent est toujours là et le style a mûri. Lolita Pille fustige les rêves de gloire et de reconnaissance qui ne riment à rien. Avec un style hallucinatoire, elle dénonce les diktats du luxe et de l’apparence qui happent vers le néant. Dans des descriptions totalement barrées, oscillant entre rêve décousu et réalité speedée, on perçoit encore une fois la révolte sincère contre le miroir aux alouettes que tend une société malade: «On n’était même pas des artistes maudits, on n’était pas des artistes. On avait tenté de détourner l’art à notre petit profit: on voulait la gloire et le pognon. On ne devient pas une star pour de mauvaises raisons. On n’avait pas d’idées à défendre, pas d’idéaux, pas de passion, pas de talent, à peine une âme. En fait, c’était moral, c’était bien fait. On était des arrivistes maudits. Ca ne nous aurait pas dérangés de faire de la merde, pour peu qu’on nous adule et qu’une foule en délire hurle nos noms connus devant des boîtes de nuit.»

Malgré ses faiblesses, Bubble gum distingue une fois de plus la jeune Lolita Pille. Alors que la plupart des collègues de sa catégorie – jeunes écrivains friqués et branchés, Frédéric Beigbeder et Nicolas Rey en tête – s’abîment parfois dans une fascination gênante pour les paillettes, Lolita Pille fait la différence: ce monde de parvenus, elle semble d’autant plus le détester qu’elle n’arrive pas à s’en extraire. Et d’afficher parfois un fatalisme sans appel qui pourrait presque la faire passer pour une moraliste : «Tape-toi la terre entière, suce des queues, pratique le triolisme et la sodomie en plein air, sur des parkings par exemple, puisqu’il n’y a que ça qui t’intéresse. Les préservatifs machin : plus rien ne t’empêche d’être une salope.»

Caroline Bee, parution.com

 
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Plus que 2 semaines avant "Crépuscule Ville"

La date s'approche à grand pas, le 13 Mai 2008 sera disponible crépuscule ville, 3ème roman de Lolita Pille toujours aux Editions Grasset.

 

Crépuscule Ville de Lolita Pille

 

Extrait :

« La solitude de Colin Parker. Souvent Colin Parker composait de sa propre initiative la touche C pour confessionnal et pendant des heures, il répétait qu’il était seul. Et son assistant lui répondant : « Cher abonné, vous n’êtes pas seul puisque nous sommes là pour vous écouter… » Finalement, quand Colin Parker se donna la mort, le soir du grand black-out, il commençait tout juste à aller mieux. »

Bienvenue à Clair-Monde ! Ici, quelque part dans un futur proche, sous une épaisse couche de nuages et de brumes, vivent les citoyens d’une cité idéale où l’on vous interdit pour votre bien tout ce qui pourrait vous faire du mal : des implants bancaires sous l’épiderme contrôlent vos dépenses, une brigade d’intervention contre le suicide surveille vos accès dépressifs, les êtres qui vous plaisent sexuellement apparaissent sur un écran-traceur à portée de main, les drogues sont en vente libre, on a le droit au lifting et à la quasi-éternité. Si vous ne voulez pas être heureux, alors vous avez le choix : vivre aux confins de la cité, morts bancaires, junkies, obèses, détraqués. « Avec Clair-Monde le bonheur n’est plus une utopie ».

Sauf qu’il y Syd Paradine… Un flic brillant, cabochard, en instance de divorce, et qui refuse de se plier aux législations du bonheur obligé, aux oukases du S.P.S (service de protection contre soi-même). C’est en enquêtant sur un suicide collectif d’obèses (double aberration !) qu’il comprend les mensonges et les trahisons de Clair-Monde. De la guerre narcotique aux couloirs des laboratoires, de la tyrannie cosmétique à la pédophilie érigée au rang des beaux-arts, de l’utopie démocratique aux opiacés, Syd flanqué d’une étrangement belle créature du nom de Blue vont mettre un sacré désordre. Résoudre le mystère. Sauver leur peau sur fond d’apocalypse.

Entre la satire d’une société utopique reposant sur l’axe d’un bonheur obligé et le polar chandlerien, entre l’emprunt au cinéma et à la littérature de genre, Lolita Pille change ici du tout au tout. Crépuscule Ville est un roman ambitieux, ample, qui se joue des conventions, et nous montre le destin d’êtres du futur qui nous ressemblent terriblement.

 

 



25/05/2008
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