Manque de poisson = dépression
Manque de poisson = dépression
Les populations qui consomment régulièrement du poisson (source d’acides gras oméga-3 DHA et EPA) ont un risque plus faible de dépression sévère que celles qui ne consomment pas ou peu de poisson. Des tendances comparables ont été observées avec la consommation d’acide alpha-linolénique (ALA). Dans les deux cas, on le sait, la situation des Français est très médiocre, ce qui peut expliquer la fréquence élevée des dépressions en France
Dans le monde, poisson et dépression sont liés
C’est à un chercheur américain, Joseph R. Hibbeln que l’on doit de s’être le premier penché sur le lien qui pouvait exister entre acides gras oméga-3 et dépression. Connaissant les taux annuels de dépression dans différents pays à travers le monde, il a estimé la consommation d’oméga-3 dans ces mêmes pays, d’après des données économiques concernant l’achat de poisson.
Il ressort que c’est au Japon que la dépression est la plus rare et en Nouvelle Zélande qu’elle est la plus fréquente (50 fois plus qu’au Japon !) Hibbeln a alors découvert que l’on peut prédire la fréquence de la dépression dans un pays d’après la quantité de poisson que ses habitants mangent. [1]
Dis moi ce que tu manges, je te dirai si tu es déprimé |
De même, plus une population consomme des produits de la mer (poissons, fruits de mer), moins la dépression post-partum [2] est fréquente. Résultats identiques pour la dépression saisonnière [3] et le syndrome maniaco-dépressif. [4]
Le cas éloquent de la Finlande
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Les acides gras ont-ils une responsabilité dans l’apparition de la dépression ?
Les études ci-dessus ne permettent pas de l’affirmer. En effet, il y a d’autres facteurs qui peuvent entrer en jeu : des facteurs culturels et socio-économiques. En particulier, les personnes qui mangent fréquemment du poisson sont aussi celles qui ont le mode de vie le plus sain. Elles portent une attention particulière à leur alimentation, elles font du sport, elles sont moins stressées. Des études plus poussées étaient donc nécessaires.
Les preuves par la biologie
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Dépression et maladies cardiovasculaires : mêmes origines
Il est intéressant de remarquer que les déprimés ont des profils biologiques très proches de ceux observés pour les maladies cardiovasculaires. Les personnes dépressives ont plus de risque de faire un infarctus. Et quand elles en font un, elles ont un risque plus élevé de succomber à des arythmies (mort subite) ou à une thrombose (occlusion d’une artère par un caillot sanguin). Pendant longtemps, on a pensé que l’association de ces deux maladies était logique (il est normal de faire une dépression quand on se sait malade des coronaires et que par conséquent on peut mourir d’un moment à l’autre). En fait, l’explication la plus probable est que les deux maladies ont des racines communes, notamment nutritionnelles. |
Quand les Eskimaux boudent le poisson, ils dépriment !
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McGrath-Hanna NK : Diet and mental health in the Arctic: is diet an important risk factor for mental health in circumpolar peoples?--a review. Int J Circumpolar Health. 2003;62(3):228-41.