Mouvement anti-OGM - Partie 2

 

 

Motivations et objectifs de la Lutte anti-OGM [modifier]

Motivations [modifier]

Parmi les motifs de cette lutte, on distingue (certains peuvent se croiser ou être revendiqués isolément) :

  1. les incertitudes scientifiques concernant l'impact des OGM sur la santé et l'environnement ;
  2. les problèmes de cohabitation entre cultures s'accroissant avec les surfaces cultivées en OGM ;
  3. le refus d'une agriculture dominée par les grands groupes de semenciers (motif économique et politique) ;
  4. le rejet des manipulations génétiques des plantes et des animaux dans leur ensemble (pour des motifs éthiques ou religieux);
  5. l'impossibilité de contrôler la dissémination à partir de plantation d'OGM à l'air libre;
  6. l'envie de vivre dans un monde le plus saint possible, et le plus proche de son état naturel.

Objectifs [modifier]

Les partisans de la lutte anti-OGM défendent ce qu'ils estiment être un « droit » des citoyens à vivre sans OGM.

Les objectifs annoncés peuvent se décomposer dans plusieurs directions complémentaires :

  • limiter la marge de manœuvre des entreprises diffusant les OGM existants ;
  • « interpeler l'État » sur son devoir d'encadrement et de suivi des cultures d'OGM ;
  • obtenir que la loi impose aux producteurs d'organismes génétiquement modifiés (OGM) de souscrire à une assurance couvrant les risques économiques et écologiques qu'ils feraient encourir aux particuliers et à la société[réf. nécessaire] ;
  • obtenir un étiquetage clair et précis sur la composition des produits alimentaires et cosmétiques (Un étiquetage des produits contenant plus de 0,9% d'OGM est obligatoire depuis 1997 au sein de l'Union européenne. Mais cet étiquetage est partiel : il ne concerne pas les additifs, les arômes et les solvants d'extraction et ne pose aucune obligation de déclaration de la présence d'ingrédients OGM « présents de manière fortuite »[49]).

Points faisant l'objet de controverses [modifier]

Le reproche des OGM d'atteinte à un état de nature devant être préservé s’oppose au fait que l’ensemble des plantes cultivées dans le monde par l’homme n’existaient pas dans cet « état de nature » avant que l’Homme ne les « fabriquent », à partir du début de l’agriculture, vers l’an -8000 : les mutations génétiques successives qui rendaient les plantes plus productives, ou moins sensibles aux parasites ont été inconsciemment sélectionnées par les hommes au cours du temps, qui choisissaient de cultiver et de nourrir des plantes aux meilleurs rendements (graines les plus grosses, pépins plus petits,…)[50]. Selon Alain-Michel Boudet professeur de biologie végétale (UPS/CNRS), « les plantes hybrides, qui existent depuis longtemps, ne sont pas remises en question alors qu’elles sont obtenues par des mélanges de gènes beaucoup plus incertains quant à leurs agencements et à leurs conséquences »[51]

Le fait que les OGM soient majoritairement brevetés (tout comme certaines plantes conventionnelles) est l'un des principaux arguments utilisés par les opposants aux OGM : en effet, l'usage de ceux-ci rendraient dépendants les millions d'agriculteurs (d'Afrique, d'Asie, d'Europe Orientale, et d'une partie de l'Amérique Latine et centrale) ne recourant pas à ce jour aux firmes semencières[52]. Cette modification du rapport de force entre semenciers et agriculteurs fragiliseraient ces derniers. Ce ne sera pas le cas en France en ce qui concerne le maïs, puisqu’une majorité d'agriculteurs a recours aux semences commerciales du fait de l'hybridation des semences. Pour les semences des autres cultures le recours aux semences fermières est possible et fréquent, sans toutefois que cette pratique puisse être quantifiée.

Point de vue des partisans des OGM [modifier]

Pour les défenseurs de l’utilisation des OGM, ceux-ci peuvent engendrer des risques réels sur l'écosystème, mais ces risques sont contrôlables et ils sont correctement contrôlés par les autorités sanitaires[53].

Selon l'ISAAA, les agriculteurs qui utilisent les OGM le font notamment pour éviter d’utiliser des produits phytosanitaires[54]. Ainsi, la réduction de l’usage des pesticides améliore la santé des agriculteurs et réduit leurs risques d'accidents du travail[55]. Au niveau mondial, selon l’ISAAA, l’usage des OGM végétaux a permis de réduire l’usage d’insecticides et d’herbicides, ce qui a réduit de 15,3 % de l’impact environnemental de l’agriculture humaine dans les champs concernés.

La communauté scientifique mondiale considère que les OGM actuels ne posent pas de problème sanitaire. Les chercheurs du Conseil international pour la science, qui regroupe les meilleurs scientifiques mondiaux dans de nombreux domaines, conclut ainsi, après analyse scientifique, que la consommation des OGM actuels est sans danger[56]. Elle signale cependant que cela ne garantit rien pour les futurs OGM et qu'il est donc nécessaire de continuer à vérifier qu’ils sont sains pour les consommateurs avant d'être commercialisés[57].

L’Organisation des Nations unies, en se basant sur l'articulation des multiples études à leur sujet, écrit que « les OGM qui sont actuellement sur les marchés internationaux ont passé avec succès des évaluations du risque et il est improbable qu’il[s] présente[nt] un quelconque risque pour la santé humaine. De plus, on n’a jamais pu montrer que leur consommation par le grand public dans les pays où ils ont été homologués ait eu un quelconque effet sur la santé humaine. »[58]. Elle oublie, en faisant cette déclaration, le cas du maïs Starlink qui, en 2000, provoqua des "douleurs abdominales, diarrhée et éruption cutanée"[59] chez ses consommateurs. Ce maïs avait pourtant été préalablement autorisé par la FDA.

Les défenseurs de l’utilisation d’OGM s’opposent donc aux points défendus par le mouvement anti-OGM. Selon eux, de réelles querelles scientifiques, qui opposent des points de vue différents et légitimes, « sont souvent transformées en polémiques d’apparence scientifique »[60].

En langue anglaise, le recours au vocable « lobby » pour évoquer le groupe de pression anti-OGM semble régulier. Ainsi, certains journalistes de culture anglosaxonne utilisent l'expression « anti-GM lobby » (groupe de pression anti-OGM)[61]. La déclaration du directeur de l'autorité sanitaire de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, Ian Lindenmayer, représente ainsi cette opposition aux mystifications intellectuelles ; il écrit ainsi en avril 2002[62] :

« J'ai récemment exprimé mon amertume face aux tentatives de certains groupes de pression anti-OGM de répandre de la désinformation à propos de l’innocuité et de l’étiquetage des produits alimentaires contenant des OGM. Je l’ai fait après que des lobbyistes anti-OGM aient attisé l'anxiété de la population à propos de la dangerosité de la nourriture OGM, en dépit de multiples preuves du contraire. Nous ne sommes a priori ni favorable ni opposé à aucun type de technologies. Nos conclusions ne sont basées que sur ce que montrent les démonstrations et l’analyse scientifique. Je peux comprendre que des gens s’opposent à la nourriture OGM pour des raisons environnementales, éthiques, religieuses ou d’autres raisons encore, mais ils doivent expliquer leur désaccord sur ces bases-là, et non tromper les consommateurs avec des affirmations infondées. Je ne prétends pas que nous puissions répondre à toutes les interrogations sur les produits OGM, mais nous en savons suffisamment pour affirmer que ceux que nous avons autorisés sont au moins aussi sains que leurs équivalents non OGM et qu’ils sont consommés depuis plus d’une décennie de part le monde sans qu’il existe un seul cas scientifiquement étayé où ils auraient porté atteinte à santé d’une personne. »

Selon Alain-Michel Boudet professeur de biologie végétale (UPS/CNRS), « sur les aspects scientifiques et technologiques, et à propos des OGM, le problème réside dans le fait qu’il s’agit souvent d’une confrontation entre des gens qui ont des certitudes et des gens qui, comme souvent les scientifiques, parlent au nom d’une absence de certitudes. »[51]

Commentant les sondages qui montrent le soutien qu'apporte l'opinion publique, dans certains pays, aux anti-OGM, John Beringer écrit : « justifier les actions anti-OGM en disant que personne ne veut d'OGM pourrait être acceptable si l’opinion publique avait été correctement informée par un débat, plutôt que soumise à un flux de propagande négative. Le concept que, si je vous pousse à croire quelque chose, alors vos croyances deviennent la vérité, n'est pas un concept valable. »[63].

Cécile Philippe, présidente de l'Institut économique Molinari et auteur de C'est trop tard pour la terre, estime dans cet ouvrage que les « faucheurs volontaires » sont « dangereux », car ils « menacent le progrès de la science au nom d’une vision conservatrice de l’agriculture. »[64] Pour d'autres encore, le comportement des faucheurs s'apparenterait au mouvement luddiste, constitué d'ouvriers qui détruisirent des métiers à tisser dans l'Angleterre de la Révolution Industrielle, par crainte que ces derniers ne bouleversent leur mode de vie[65]. Liberté chérie parle de groupuscules d'« inspiration anticapitaliste et néo-luddite »[66].

Claude Allègre a pris publiquement position dans le débat en écrivant que la lutte anti-OGM est une « religion » avec ses « dogmes » et que « la répulsion de certains contre les OGM touche au fanatisme »[67].

Typologie des actions menées [modifier]

Un mouvement actif en France comme dans d'autres pays [modifier]

Au niveau international, la lutte anti-OGM est animée par le réseau international d'organisations paysannes de La Via Campesina[3]. Présente dans une soixantaine de pays, elle s'est fixée pour objectif la défense de la souveraineté alimentaire, le respect des petits et moyens agriculteurs, la défense de la biodiversité et la lutte contre les OGM. Par exemple, en Afrique du Sud, une Alliance sud-africaine pour un moratoire sur le génie génétique se bat depuis 2002 conttre l'usage des OGM en Afrique du Sud[68].

Greenpeace, a inscrit "la prévention de la dissémination des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans la nature", parmi ses campagnes d'actions [4]

Au Japon, une campagne intitulée « No! GMO campaign »[69] lancée en 1998 par Kamibayashi Hiroko, une journaliste indépendante spécialisée en environnement, réclame « du gouvernement la création d’un label pour les produits sans OGM et pour les variétés locales et traditionnelles, ce pour les différencier des graines imposées par les multinationales de l’agro-alimentaire. » En quelques années, ce mouvement citoyen obtient un étiquetage systématique de la présence d'OGM pour trente produits différents dont le soja et le maïs. L'objectif du mouvement reste l'interdiction complète des OGM au Japon[70].

La France étant marquée par une tradition culturelle conflictuelle[71], la lutte anti-OGM, y a ponctuellement pris la forme d'une confrontation sur le terrain.. En particulier, la destruction de plan d'OGM pourrait être mise en parallèle avec les émeutes suivi de l'incendie du Parlement de Bretagne en 1994 (pêcheurs bretons), les barrages routiers de camionneurs en 1991 (se soldant par 4 morts), les blocages divers et fumiers déversés (multiples manifestations d'agriculteurs durant les années 90 et 00), sans compter les récentes (2005) émeutes urbaines etc.

Manifestations, pétitions, opérations médiatiques, opérations d'organisations de consommateurs se retrouvent dans plusieurs pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Sud. Il semble que la lutte n'aie pris une tournure illégale qu'en France[réf. nécessaire].

Cependant, on retrouve certains types de manifestations violentes en Europe et sur les autres continents (en Amérique du Sud, en Inde, etc.)[réf. nécessaire]

Actions légales [modifier]

Un logo de revendication d'appartenance à la lutte anti-OGM en France.
Un logo de revendication d'appartenance à la lutte anti-OGM en France.

Cette forme de lutte consiste essentiellement à regrouper tous les moyens offerts par la loi pour s'opposer légalement aux OGM.

La lutte légale peut aussi se manifester par des pressions populaires, typiquement par le recours à des manifestations et à des pétitions, visant à obtenir du gouvernement des changements de règlementation, ou bien par des actions plus locales (information sur les marchés de fruits et légumes, par exemple). Cette lutte passe aussi par des actions de lobbying et d’occupation des espaces médiatiques. Des études sont ainsi financées pour établir les dangers et l’éventuelle nocivité des OGM.

Scandales et polémiques [modifier]

Affaire du MON 863 [modifier]

Une étude du CRIIGEN concernant un maïs transgénique, le MON 863, financée partiellement par Greenpeace, et reprise par Canal+ dans un documentaire défavorable aux OGM[72] contredit les études des semenciers en déclarant avoir constaté une toxicité avérée du MON 863 sur l'organisme des rats (notamment sur le fonctionnement de leur rein et foie). Le dossier interne de Monsanto concernant le MON 863 a été rendu public par Monsanto suite aux pressions de Greenpeace[73]. Par la suite, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, reprenant l’étude du CRIIGEN, déclare y trouver de « graves erreurs méthodologiques »[74] et confirme les résultats de sa propre étude : le maïs MON 863 n'est pas toxique[75]. Le CRIIGEN (organisme de veille sur les OGM, mené par Corine Lepage) répond à l’Autorité européenne de sécurité des aliments en déclarant confirmer la toxicité du MON 863 pour les rats[76].

Affaire du BT11 [modifier]

En novembre 2007, plusieurs associations anti-OGM ont découvert à Hédé, au nord de Rennes, un champ de maïs BT11, variété interdite à la culture en France. Une plainte a été déposée, visant à identifier les responsabilités des opérateurs économiques ayant fourni ces semences, « des personnes ayant cultivé le maïs OGM, si elles avaient connaissance de sa nature et de son interdication » et aussi de l'Etat, en l'engageant à faire respecter la loi[77],[78].

Actions illégales [modifier]

Tee-shirt d'un "faucheur volontaire"
Tee-shirt d'un "faucheur volontaire"

Parallèlement aux actions légales, certains militants anti-OGM mènent – en France – une lutte illégale consistant majoritairement en des destructions de sites de plantation, appelés « fauchages » ou « arrachages » par ces militants. D'après ces militants, les fauchages constituent un « acte de désobéissance civile » pour protester contre ce qu'ils estiment être le non respect du principe de précaution par l'Etat, ainsi que la non-protection de l'intérêt général, au nom de considérations politiques et économiques. Ces actions condamnables d'un point de vue pénal portent atteinte aux droits de personnes privés et de centres de recherche qui en sont la cible. L’organisation fortement médiatisée de « fauchages » vise à accroître la visibilité de cette lutte, et à alerter l'opinion publique sur la controverse des OGM, par des actions de « terrain », qui marquent les esprits.

Le recours aux « fauchages » ne fait pas l'unanimité au sein des militants anti-OGM :

  • du point de vue des partisans des « fauchages », ces actions facilitent la lutte anti-OGM en augmentant sa visibilité médiatique ; les procès des « faucheurs » permettent de montrer des manifestations d'individus les soutenant[79] ;
  • Les militants défavorables aux fauchages pensent que ces derniers compromettent la lutte anti-OGM, notamment par les lourdes peines de prison et les amendes subies[80].

En mai 2005, une variante a été utilisée en dispersant des semences conventionnelles dans des champs prévus pour des cultures d'OGM, afin de saboter l'expérience.

Les opérations d'« arrachage » en France [modifier]

La figure emblématique, et controversée, du mouvement anti-OGM en France et en Europe est José Bové. Ce dernier est également une figure tutélaire des « fauchages volontaires de cultures OGM » et a été condamné à 4 mois de prison ferme lors du procès de Toulouse (pour avoir détruit les plants de riz transgénique d'une serre du CIRAD et occasionné des dégradations sur les installations). Il prône un principe d'action médiatisée, réunissant notamment des collectifs de faucheurs volontaires, des paysans de Via campesina et de la Confédération paysanne française, pour arracher au nom de la lutte anti-OGM des plantations d'OGM autorisées par le gouvernement, devant la presse.

La politique de destruction des parcelles de cultures d’OGM s’est poursuivie, conduisant durant l’été 2004 à un durcissement des positions :

  • intensification des campagnes de « désobéissance civile » d'arrachage de plants OGM ;
  • politique gouvernementale de protection des sujets d'études se traduisant par des interventions policières lors des arrachages de plants.

Cette politique d'arrachage ne fait pas l'unanimité, y compris au sein des mouvements anti-OGM[réf. nécessaire], et son principal promoteur, José Bové, est l'objet de critique visant tant son action médiatique[réf. nécessaire] que sont manque d'expertise véritable en matière d'OGM[réf. nécessaire].

Conséquences et résultats de la Lutte anti-OGM [modifier]

Les actions anti-OGM n’empêchent pas la forte augmentation des surfaces cultivées des OGM qui, par exemple, ont doublé en cinq ans, entre 2002 et 2007[81]. Dans les zones où les actions anti-OGM sont les plus importantes, la culture d'OGM est en stabilisation, ou en régression (Europe en général, hors cas de l’Espagne).

Conséquences générales [modifier]

Au niveau local en France [modifier]

Dans plusieurs pays d'Europe (France, Allemagne...), des collectivités locales ont pris des arrêtés interdisant la culture d'OGM sur leurs circonscriptions. C'est la cas de quasi-totalité des régions françaises, grecques, d'une partie des régions britanniques et belges.[réf. nécessaire] Des départements (France) ou des communes (France, Allemagne) ont également pris des mesures. En France, ces arrêtés ont fait l'objet de recours de la part des préfets devant les tribunaux administratifs et ont été annulés.

La jurisprudence est désormais qu’« un maire ne peut utiliser ses pouvoirs de police générale pour interdire la mise en culture en plein champ de semences d'OGM dont la mise sur le marché a été autorisée, qu'en cas de péril imminent ou de circonstances locales particulières. »[82]

Au niveau national français et au niveau européen [modifier]

Selon le réalisateur Jean Druon, l'ébauche de contrôle citoyen sur l'usage des OGM incite certains membres de la « technoscience » à brider ou contrôler le débat sur l'énergie nucléaire et surtout celui sur les nanotechnologies. Il développe cette thèse, soutenue par l'intervention de nombreux scientifiques et philosophes dans son film Alerte à Babylone[83], réalisé en 2005.

Parallèlement, le concept de « lanceur d'alerte » s'est fait jour en France. Défini comme « un chercheur ayant dû agir le plus souvent contre l’avis de son institution, [ou bien comme] un salarié ayant révélé des manquements graves de son entreprise, [ou enfin comme] un groupe de citoyens ayant alerté les institutions sur des problèmes de santé. » par la Fondation Sciences citoyennes[84], il souligne l'importance de leur protection juridique. Celle-ci est en effet nécessaire pour des chercheurs dévoilant les risques liés aux OGM[85]. En 2007, le collectif Alliance pour la planète a ainsi proposé d'instaurer une protection légale des lanceurs d'alerte lors du Grenelle de l'environnement. Cette proposition a été reprise dans le rapport de la mission Corinne Lepage, chargée de la traduction juridique des orientations prévues par le Grenelle de l'environnement en matière de gouvernance écologique[86].

La lutte anti-OGM et la destruction de parcelles de plantation scientifique nuit à la recherche dans le secteur des biotechnologies, et constitue un handicap pour la connaissance des effets de long terme des OGM et le développement de nouvelles semences ; c'est le cas en France[87]. Cette situation entraîne le risque que les chercheurs français et européens émigrent vers d'autres pays[88].

Conséquences directes et indirectes des actions illégales [modifier]

Les destructions des plantation d'OGM, et la menace de nouvelles destructions, ont eu un effet dissuasif sur les agriculteurs et ont influencé le comportement des autorités :

  • les autorités auraientde facto mis sous embargo les informations sur les cultures d'OGM, en dépit des règlementations françaises imposant la transparence et le libre accès du public à ce type d'information, maint fois réaffirmé par la commission d'accès aux documents administratifs[89].
  • certains agriculteurs ont renoncé à cultiver les OGM. D'autres ont continué à le faire discrètement ou en secret. Certaines autorités ont fermé les yeux sur ces mises en champ non déclarées[90], pour éviter une ostracisation des agriculteurs pro-OGM, et l’utilisation de ces renseignements par les destructeurs ;
  • un cultivateur d'OGM s'est suicidé le 5 août 2007, avec à ses pieds un plan de maïs (OGM) et un tract annonçant une action des opposants aux OGM. Cette réaction a fait l'effet d'une douche froide sur les « faucheurs », attachés au principe de non-violence (voir l'article sur Wikinews)
  • motivés par un esprit de contradiction, et en opposition aux "écolos débarquant des villes", certains agriculteurs se lancent dans la culture d'OGM.[réf. nécessaire]

Notes et références [modifier]

  1. En France, pour obtenir le label Agriculture biologique, un des critères est un taux de présence d’OGM inférieur 0,9 %
  2. « Ce combat pour la liberté et le droit de produire et de consommer sans OGM est partie intégrante du combat altermondialiste. », « Qui a besoin des OGM ? », janvier 2008
  3. Pour l’ONU, les OGM « qui sont actuellement sur les marchés internationaux ont passé avec succès des évaluations du risque et il est improbable qu’il[s] présente[nt] un quelconque risque pour la santé humaine » ; « De plus, on n’a jamais pu montrer que leur consommation par le grand public dans les pays où ils ont été homologués ait eu un quelconque effet sur la santé humaine. », p. 3, [pdf] (fr) 20 questions sur les aliments transgéniques sur le site de l’ONU. Consulté le 8 octobre 2007
  4. Le Conseil international pour la science, qui fédère les organisations scientifiques faisant autorité dans tous les domaines, a considéré dans une étude publiée en 2003, que la consommation des OGM contemporains est sans danger : « Currently available genetically modified foods are safe to eat. Food safety assessments by national regulatory agencies in several countries have deemed currently available GM foods to be as safe to eat as their conventional parts and suitable for human consumption. This view is shared by several intergovernmental agencies, including the FAO/WHO Codex Alimentarius Commission on food safety, which has 162 member countries, the European Commission (EC), and the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD). » ; (en) New Genetics, Food and Agriculture: Scientific Discoveries – Societal Dilemmas, International Council for Science, mai 2003, p.8
  5. Parmi les plus médiatisés, Ignacio Chapella (Ignacio Chapella sur le financement des campus), Arpad Pusztai et Christian Vélot (OGM: un chercheur sanctionné pour son esprit critique)
  6. News - avril 2006 et « 86 % des Français réclament une interdiction des OGM » sur greenpeace.org
  7. abcdef Liste des sondages français, européens et internationaux de ces dernières années sur la question des OGM, site anti-OGM
  8. Les producteurs utilisent notamment les OGM comme alternative aux produits phytosanitaires, selon l'ISAAA (en) [pdf] Rapport 2006 de l'ISAAA, rétrospective sur 10 ans, page xi, controversé par Les Amis de la Terre 9 janvier 2007 Les OGM, pas aussi performants qu’on voudrait bien nous le faire croire
  9. Les surfaces cultivées en OGM ont augmenté de 12 % en 2007 Le Monde 14 février 2008
  10. Rapport 2006 de l'ISAAA, p. 37
  11. (fr) [1]
  12. abcBurkina - 1) La souveraineté alimentaire selon le mouvement Via Campesina
  13. Historique de la lutte anti-OGM | Greenpeace France
  14. ICCframe-fr
  15. France : la lutte contre les OGM - Attac France
  16. CIRAD Dossier ogm
  17. La Via Campesina La Voix des paysans et des paysannes du monde Qui sommes-nous ?[2]
  18. abcBurkina - 1) La souveraineté alimentaire selon le mouvement Via Campesina
  19. News - avril 2006 et « 86 % des Français réclament une interdiction des OGM » sur greenpeace.org
  20. Historique de la lutte anti-OGM sur le site de Greenpeace
  21. CIRAD Dossier ogm
  22. //

    11/06/2008
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