Pédophilie - Partie 2

 

Fondements sociaux du concept en occident [modifier]

Les principes moraux [modifier]

Deux principes liés au sujet font consensus dans les démocraties occidentales :

  • la réprobation de la contrainte sur autrui (ou « atteintes à la personne humaine ») : que ce soit sur le plan du travail (condamnation de l'esclavage ou de l'exploitation), du mariage (consentement mutuel obligatoire), de la sexualité (condamnation de la contrainte, du viol), ou de la vie (condamnation de l'homicide) ;
  • le respect de la volonté individuelle : il est matérialisé par le droit de vote, le droit à l'avortement, le droit à une libre sexualité, le droit au choix du partenaire ;

Un autre principe est lui assez largement partagé :

  • la protection de l'enfant comme volonté positive affirmée : au-delà de la déclaration des droits de l'enfant, on citera particulièrement l'obligation alimentaire et éducative, la condamnation de l'exploitation au travail, de la contrainte ou des atteintes physiques, morales ou sexuelles.

Le point de vue du droit [modifier]

Dans l'étendue des choses qu'il traite en matière de droit des personnes, et pour éclairer le sujet, le droit peut s'analyser en deux notions complémentaires :

  • ce qui est de l'ordre du sujet : reconnaissance du droit au libre arbitre, responsabilité de ses actes. Ceci s'applique aux adultes (parents en particulier), qui sont par ailleurs rédacteurs des règles et des lois qu'ils s'appliquent, par délégation à travers l'élection des députés qui font la loi.
  • ce qui est de l'ordre de l'objet : déni ou forte restriction du droit au libre arbitre, responsabilité absente ou limitée, existence d'une protection. Ceci s'applique aux choses, aux évènements, aux animaux, et en matière de personnes aux enfants mineurs et aux incapables. Les objets du droit ne participent pas à sa rédaction, ils le subissent.

Cette analyse dichotomique appelle trois remarques :

  • Elle pose la question de la frontière entre sujet et objet. Elle se résout par la définition de la maturité juridique, appelée « majorité légale », variable selon les pays, mais aussi selon les époques. Cette majorité peut être pleine (actuellement 18 ans en France) ou partielle, comme la majorité sexuelle (15 ans en France actuellement[7]). À noter qu'il existe une « minorité renforcée » en dessous de 13 ans, qui aggrave les peines pour atteintes sur mineurs. Les incapables font l'objet de tutelle ou de curatelle car jugés incapables de libre artibre.
  • En matière de relations sexuelles elle fait de l'adulte un sujet, donc initiateur et responsable, et par opposition de l'enfant (mineur) un objet, une victime potentielle, donc protégé. Selon le droit, le majeur seul a droit à une libre sexualité entre adultes(En France, égale pour tous depuis 1982 et l'abolition des lois anti-homosexuelles). Le droit ne reconnaît pas à l'enfant mineur de droit à la sexualité avec un adulte. Cette rigueur implique que dans une affaire de relations sexuelles adulte-enfant, l'enfant ne peut être entendu que comme une victime.
  • Le droit pénal condamne des actes, qu'ils soient délictueux ou criminels : il ne condamne donc pas la pédophilie en soi, qui est un concept extérieur au droit, mais les atteintes réelles sur mineur, qu'elles soient directes (relations sexuelles) ou indirectes (photos de mineurs montrant des atteintes ou encore images pornographiques exposées à des mineurs).

Le point de vue médical [modifier]

La médecine contribue au débat en répondant à la question de la maturité biologique par rapport à la sexualité. Elle apporte la notion de puberté, laquelle recouvre l'ensemble des modifications du corps humain qui le rendent apte à la reproduction. Ces modifications sont de l'ordre de l'anatomie (développement des organes et des caractères sexuels), et de la physiologie (existence d'hormones induisant l'appétence pour les activités sexuelles, apparition des règles). L'âge d'apparition et de fin de la puberté est en fait très variable selon les individus, mais il y a consensus pour dire qu'elle commence rarement avant 10 ans, et qu'elle est généralement achevée à 15 ans, avec un âge médian vers 12-13 ans.

Le point de vue psychologique [modifier]

Au-delà de la simple maturité du corps envisagée par la médecine, se pose la question de la maturité psychologique de l'individu. C'est une notion assez vague, où l'on peut distinguer deux aspects :

  • la maturité sociale, c'est-à-dire la capacité de faire des choix, d'affirmer et défendre ses choix et son intégrité, in fine en dehors du cercle familial et des proches connus. Elle peut exister tôt, mais elle est accomplie quand l'adolescent commence à sortir de la dépendance psychologique familiale, à se poser en égal dans les relations d'altérité, souvent même sans s'en rendre compte, avec la surprise de s'entendre répondre pour les premières fois par l'apostrophe « Monsieur, Mademoiselle ». Cet accomplissement se produit rarement avant 15 ans, mais il y a des enfants à la personnalité très affirmée dès 10 ans, voire avant ;
  • la maturité sexuelle, ou en d'autres termes la capacité psychologique à désirer et affronter la ou les premières relations sexuelles. Rappelons tout de suite que l'initiation sexuelle est un rituel initiatique auquel tout être humain a droit, sans que quiconque puisse valablement prétendre à l'y soustraire. Pas plus d'ailleurs qu'à y intervenir, de quelque façon que ce soit, c'est une affaire privée ;
  • Il n'y a aucun âge qu'on puisse valablement fixer sur cette question, certains restent vierges au-delà de 25 ans, d'autres franchissent le pas à peine pubères voire avant.

Ce qu'on peut en tout cas affirmer sur les deux alinéas précédents, c'est qu'ils sont très dépendants de l'éducation et des circonstances de vie de chacun. Il existe des familles unies et sans histoires, au sein desquels les enfants sont protégés et choyés, et qui considèrent l'éducation sexuelle comme un tabou qu'on remet régulièrement à plus tard. Il existe des mineurs à l'abandon, très tôt confrontés à de dures réalités d'adultes, voire à une simple survie dans la solitude, qui deviennent adultes par nécessité avant l'âge ordinaire dans nos sociétés. Entre ces deux tableaux extrêmes, tous les intermédiaires existent, et il n'y a que des cas particuliers.

Rapprochements [modifier]

Les approches explicitées ci-dessus forment l'essentiel des principes qui justifient la manière dont nos sociétés perçoivent la pédophilie et sa pratique.

Certaines fournissent des critères très clairs d'appréciation, et prennent le dessus, d'autres sont plus difficilement utilisables.

Elles reconnaissent les principes du droit à la protection de l'enfant qui ne peut pas avoir de libre arbitre et de capacité de choix devant son manque de maturité sexuelle et qui doit donc être protégé de certaines perversions. Le développement de sa sexualité doit se faire dans un milieu équilibré et sécurisé.

En cas de relations sexuelles adulte-enfant, il est victime, a subi un dol, a droit à réparation. L'adulte doit être puni, et mis hors d'état de nuire.

Ce sentiment très largement partagé fait de la pédophilie une transgression majeure et intolérable de la norme de nos sociétés, donc une déviation et plus généralement une perversion sexuelle.

La pédophilie et la loi [modifier]

La relation sexuelle effective entre adulte et enfant, que la pédophilie peut induire suite à un passage à l'acte, est très fortement condamnée dans la plupart des législations du monde, et reconnue comme un grave délit ou crime, une transgression majeure des droits fondamentaux de l'enfant sous le terme d'« abus sexuel sur mineur ». Il en va de même de la pornographie enfantine, aujourd'hui très largement condamnée y compris lorsqu'elle est d'imagination [8].

Si les abus sexuels sur mineurs sont longtemps restés méconnus ou sous-estimés dans les sociétés modernes, c'est à cause du silence qui les entourait. La nouveauté tient au fait que, de nos jours, on écoute les enfants parler des relations sexuelles qui peuvent leur être imposées par les adultes. Longtemps on crut que l'essentiel de ces récits relevaient du fantasme. Ainsi en était-il de Freud qui, dans le cas Bertha Pappenheim, crut discerner le fantasme quand elle lui parlait de son oncle attoucheur.

Dans la majorité des législations la simple attirance sexuelle ainsi que les fantasmes ne sont pas réprimés par la loi, car ils appartiennent au domaine de la pensée et du ressenti personnel.

En revanche, dans la plupart des législations du monde l'acte sexuel entre un adulte et un enfant est illégal et sévèrement réprimé vis à vis de l'adulte, considéré comme seul coupable et responsable. Contrairement aux lois sur l'agression sexuelle d'un adulte, l'absence de consentement de l'enfant n'est pas requis pour que l'infraction soit constituée : la relation sexuelle en elle-même est illégale. La séparation entre ces deux formes de traitement de l'infraction sexuelle dans la loi est généralement fondée sur une limite d'âge, appelée majorité sexuelle, qui diffèrent en fonction des pays et des orientations sexuelles (la relation homosexuelle est souvent autorisée plus tardivement que l'hétérosexuelle).

Il existe également des lois réprimant la simple incitation d'un enfant à un acte sexuel. Par ailleurs, la production, consommation, échange et simple détention de matériel pornographique impliquant des enfants sont souvent interdites. Dans certains pays, cette dernière loi s'applique également pour des œuvres d'imagination (dessins, images virtuelles, etc.) Par exemple, l'article 163.1 du code criminel canadien interdit « toute représentation photographique, filmée, vidéo ou autre, réalisée ou non par des moyens mécaniques ou électroniques »[9]. D'autres législations sont plus floues ou sujettes à interprétation sur ce point, comme l'article 227-23 du Code Pénal français qui incrimine toute représentation d'un mineur lorsqu'elle possède un caractère pornographique [10]: stricto sensus celà s'applique également à des images imaginaires, mais la jurisprudence reste floue. Voir l'article Lolicon pour plus de détails. En France, les textes pédopornographiques ne sont par contre pas interdits.[11]

Eut égard à l'émotion importante que causent les affaire d'abus sexuels sur enfants dans la plupart des sociétés, certaines législations adoptent des lois d'exception parfois extrêmes pour réprimer avec plus de force les infractions sexuelles concernant des mineurs.

La loi française [modifier]

Article détaillé : Abus sexuel sur mineur en France.

En droit français, le terme de pédophilie n'apparaît pas dans les codes et règlement du droit et de la justice : les termes utilisés pour décrire l'infraction de relations sexuelle entre un majeur et un mineur sont atteinte sexuelle pour une relation avec consentement de l'enfant, agression sexuelle ou viol lorsque le consentement n'est pas reconnu. Il existe également des infractions de corruption de mineur pour l'incitation de mineur à des actes sexuels. L'âge limite du mineur qui caractérise l'infraction sexuelle (âge de majorité sexuelle) est de 15 ans en général, 18 ans si le majeur est une personne ayant autorité sur le mineur (professeur, parent...).

La production, diffusion et détention d'images pornographiques impliquant des mineurs de moins de 18 ans est illégale en France. L'article de loi tel qu'il a été écrit en mai 2002 ne parle pas seulement de photographie, mais de tout type d'image : dessin, peinture, images virtuelles, etc. La jurisprudence a depuis fixé quelques exceptions, afin de protéger certains objets d'art ou historiques : peintures explicites datant de la Grèce antique, œuvres d'art, etc. Toutefois la loi reste floue et sujette à interprétation sur ce point, ce qui pourrait attirer des problèmes à certaines professions comme l'édition ou la conservation de musées, et de faire évoluer la jurisprudence.

Enfin, plusieurs lois d'exceptions existent pour les crimes ou délits de nature sexuels concernant les enfants : possibilité de poursuivre en France un citoyen Français pour des crimes ou délits sexuels sur mineurs commis à l'étranger (par exemple dans le cadre du tourisme sexuel), levée du secret professionnel en cas de connaissance d'une infraction, inscription spécifique dans un fichier d'empreintes génétiques sur condamnation ou simple mise en examen, prescription courant à partir de la majorité de la victime, obligation de soins une fois la peine de prison purgée.

D'autres lois d'exception, souvent extrêmes, sont régulièrement proposées par des acteurs sociaux ou politiques au gré de l'émotion causée par l'actualité : annulation de toute prescription, inscription des crimes sexuels comme crimes contre l'humanité, rétablissement de la peine de mort, etc.

Tous les textes législatifs français peuvent être consultés sur ce site, plus particulièrement dans la section Code pénal.

  • Viol : Articles 222-23 à 222-26 du Code pénal ;
  • Agressions sexuelles : Articles 222-27 à 222-31 du Code pénal ;
  • Atteintes sexuelles : Articles 227-25 à 227-27 du Code pénal ;
  • Corruption de mineurs : Article 227-22 du Code pénal ;
  • Exploitation à caractère pornographique de l'image d'un mineur : Article 227-23 du Code pénal ;
  • Article 227-24 du Code pénal ;
  • Article 321-1 du Code pénal.

Notons que le viol est un crime, jugé en Cour d'Assises alors que les autres infractions citées sont des délits, jugés en tribunal correctionnel.

Prescription : La prescription pour viols, agressions sexuelles, atteintes sexuelles sur un mineur de moins de 15 ans par un ascendant ou par une personne ayant autorité est de 20 ans à partir de la majorité de la victime. Articles 7 et 8 du Code de procédure pénale.

Par ailleurs, l'âge légal à partir duquel le mariage est autorisé est de 18 ans pour filles et garçons depuis 2005 (il était de 15 ans pour les filles auparavant). La loi française n'établit aucune relation particulière entre les dispositions concernant la majorité sexuelle et celles concernant le mariage.

La loi suisse [modifier]

(à compléter...)

La législation a été nettement durcie par une loi d'avril 2002 intégrée dans l'article 197 du code pénal. Désormais le téléchargement sur un disque dur et la copie de clichés illicites, sur divers supports peuvent être assimilés à des cas de fabrication déjà réprimés sous l'ancien droit et s'ils sont obtenus depuis un site étranger, ils constituent également un acte d'importation pouvant être sanctionné. En revanche, une simple consultation non conservée ne serait pas directement sanctionnée. Sans compter que les navigateurs (comme Safari) offrent désormais une option permettant de ne pas laisser de trace.

Arrêt 6P.117/2004 et 6S.311/2004 du 11 octobre 2004

Réglementation européenne [modifier]

  • Décision-cadre 2004/68/JAI du Conseil du 22 décembre 2003 relative à la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants et la pédopornographie : lire en pdf.

La pédophilie dans la société [modifier]

Les médias et la pédophilie [modifier]

Depuis la célèbre affaire Dutroux, les médias traitent de plus en plus souvent d'affaires dites de pédophilie, contrastant ainsi avec un certain désintérêt qui avait cours auparavant à ce sujet.

Aujourd'hui les médias sont souvent accusés de traiter ce thème de façon trop émotionnelle, imprécise et sans réel travail journalistique, surtout lors de certaines affaire très médiatiques - par exemple l'affaire ado 71 et l'affaire d'Outreau, où ils ont été accusés d'enfreindre régulièrement la présomption d'innocence et d'instaurer un climat hystérique peu propice à une justice sereine et équitable. Lors de ces affaires plusieurs prévenus se sont suicidés avant même leur jugement (dont certains qui se sont révélés innocents par la suite). Les médias ont été accusés par un certain nombre de personnes (dont la Ligue des Droits de l'Homme) d'avoir provoqué ces actes extrêmes par leur manque de précautions et leurs accusations sans fondement.

Parmi les injustices que cet emballement médiatique et politique a provoqué, on note l'affaire Alain Hodique, époux de la directrice de l'école de Bucquoy est accusé en 2001 d'attouchement sur des élèves de son épouse et incarcéré un an. En 2007, la cour de cassation l'innocente. Cette affaire a eu d'autant plus de répercussions que le ministre de l'Education d'alors, Jack Lang [12], avait repris à son compte les accusations d'une partie des villageois contre Alain Hodique.

Instrumentalisation de la pédophilie [modifier]

La stigmatisation sociale de la pédophilie, et la gravité des peines encourues en justice, en font parfois un moteur de chantage ou d'instrumentalisation.

Depuis longtemps, les ballets roses ou bleus, expression désignant des orgies au cours desquelles des adultes se livrent à des jeux sexuels avec des mineurs, filles (ballets roses) ou garçons (ballets bleus), ont formé la trame d'affaire réelles ou fantasmées, telle que l'affaire des ballets roses en Belgique.

On a constaté des cas d'instrumentalisation judiciaire de la pédophilie par des parents en instance de divorce. De la même, il est arrivé que des enfants « règlent leur comptes » à un enseignant (comme décrit dans le livre Les Risques du métier). Il arrive aussi que de jeunes délinquants, arrêtés pour de petits délits, accusent des adultes de pédophilie ou de recours à la prostitution de mineurs, pour se transformer en victimes.

En France, l'affaire d'Outreau a défrayé la chronique pour des charges abandonnées au bout de plusieurs années de prison préventive . Sans oublier néanmoins que des enfants furent bien victimes et que leurs tortionnaires furent condamnés.

L'instrumentalisation peut aussi être politique : Daniel Cohn-Bendit, en évoquant son passé soixante-huitard dans un livre, a été accusé de pédophilie des années plus tard (voir cet article).

La pédophilie dans l'art [modifier]

Certains artistes évoquent la pédophilie dans leurs œuvres, ce qui provoque souvent des scandales. Des écrivains comme Gabriel Matzneff (Les Moins de seize ans) ou Tony Duvert (Prix Médicis en 1973 pour Paysages de Fantaisie) ont régulièrement été accusés de faire l'apologie de la pédophilie dans leurs œuvres. Le Bon Sexe illustré, écrit par ce dernier, se veut une critique féroce du carcan normatif de l'éducation sexuelle contemporaine. Plus récemment, en septembre 2002, la sortie du roman Rose Bonbon de Nicolas Jones-Gorlin a provoqué une polémique suite à la plainte déposée par une association de protection de l'enfance. D'autres auteurs, qui ont provoqué des scandales à leur époque, ont été absous par leur célébrité ou leur décès : par exemple Vladimir Nabokov (Lolita), Roger Peyrefitte (Les Amitiés particulières), André Gide (L'Immoraliste) ou encore Henry de Montherlant (La Ville dont le prince est un enfant).

Sur le plan de l'image, certains artistes dépeignent la figure de l'enfant sous un jour teinté d'érotisme ou de sensualité : on peut citer en matière de photographie les travaux de Bernard Faucon, Sally Mann ou Mike Tedder. Beaucoup d'artistes ont élu l'enfant pour sujet principal ou occasionnel de leurs œuvres, sans pour autant qu'il faille nécessairement parler d'art à caractère pédophile dès que de la sensualité se dégage. L'intention de l'artiste et les circonstances de la création d'une œuvre sont des données difficiles à établir. Une œuvre d'art n'existe toutefois pas que par son auteur, et peut se transformer parfois de façon spectaculaire, entre autres par catharsis chez le pédophile amateur d'art.

En 2001, Emmanuelle Bercot écrit et réalise le film Clément dans lequel elle s'attribue le rôle principal, celui de Marion, une trentenaire qui s'éprend d'amour pour son filleul de treize ans, Clément.

En 2006, Yann Queffélec publie Mineure (ISBN 2846281378), un roman dans lequel Sibylle, une jeune fille de treize ans, tente de séduire Michel, un homme de cinquante-cinq ans, marié et père de jumelles du même âge. Il ne veut pas céder, mais finira progressivement par succomber à son charme.

Dispositions pour lutter contre l'abus sexuel [modifier]

Depuis quelque années l'abus sexuel sur mineur, qui peut être une conséquence de la pédophilie, bénéficie d'une attention sociale intensive. De nombreuses associations se sont créées dans le but proclamé de protéger les enfants et de lutter contre l'abus sexuel. L'expression lutte contre la pédophilie est souvent évoquée, bien que la pédophilie soit une attirance sexuelle : l'action sociale peut lutter contre des actes d'abus sexuel, mais seule une approche médicale ou psychologique peut éventuellement travailler à la disparition ou l'évolution d'attirances pédophiles chez un être humain.

Le sujet est traité plus en détail dans l'article abus sexuel sur mineur.

La hantise de la pédophilie [modifier]

Certaines personnes, s'appuyant entre autres sur les travaux du psychanalyste Serge André, dénoncent la hantise sociale qu'on observe actuellement à l'encontre de la pédophilie dans la société occidentale sous une forme qu'ils qualifient d'hystérique et de passionnelle. Ils dénoncent une sorte de lutte des âges succédant à la lutte des classe, qui instrumentaliserait la peur de la pédophilie en mettant entre les mains des jeunes de redoutables armes judiciaires comme moyen de chantages contre des adultes. Cela s'observerait particulièrement dans les rapports entre élèves et professeur et cela aurait largement participé au phénomène récent de dénigrement de l'autorité.

Cette thèse a notamment été reprise par des milieux proches de l'extrême-droite dans les années 1980 et 1990, entre autres dans les colonnes de la revue Gaie France Magazine qui s'était mise en tête de remettre en honneur la pédérastie du temps de Platon. Ces écrits explosifs ont suscité beaucoup de passions et des réactions judiciaires fortes (nombreuses arrestations et mises en examen parfois arbitraires, qui ont mené à des suicides) avec pour effet de diaboliser le magazine, ce qui accéléra sa chute jusqu'à son interdiction de publication en 1993.

Elle a également été à l'origine de l'imagerie populaire pédo-nazie longtemps restée attachée au sujet et qui a ressurgi lors de l'avènement d'Internet comme expression d'un fantasme relayant et amplifiant la peur de ce nouveau mode de communication.

Cette association de la pédophilie avec l'extrême-droite, ainsi que la confusion entre pédophilie et pédérastie, ont également accéléré la séparation politique entre le mouvement de revendication des homosexuels, généralement plutôt situé à gauche, et un restant de pédérastie endémique et non structuré - cette dernière étant souvent associée à l'image originelle d'une structure hiérarchisée et initiatique, associée aux castes guerrière. On pourra se reporter à l'article pédérastie pour de plus amples détails.

Enfin, certaines personnes dénoncent le caractère démagogique et la récupération politique pour des visées électoralistes des prétentions de la société à protéger l'enfance. Ils observent que cette protection vise la sexualité avec une intensité qu'ils jugent disproportionnée alors que l'enfant est aujourd'hui exposé à des violences physiques et morales souvent beaucoup plus graves, et plus subtiles ou pernicieuses auxquelles la société s'intéresse beaucoup moins - sans doute parce que moins fantasmatiques et par là même moins médiatiques.

Le militantisme pédophile [modifier]

Dans les années 1970, certains mouvements de militantisme pro-pédophile ont vu le jour en Europe du Nord et aux États-Unis. D'abord très actifs, ils ont subi un certain nombre de revers dans diverses affaires judiciaires et médiatiques, au point de quasiment disparaître dans les années 1990. À partir de la fin du XXe siècle, l'avènement d'Internet leur a donné une nouvelle force. Aux Pays-Bas existe un parti favorable à la pédophilie, le PNVD, fondé par Ad Van den Berg : il demande l'abaissement de la majorité sexuelle à 12 ans, la légalisation des films pédophiles et la possiblité pour les enfants de jouer dans ces films[13].


(à compléter)

Notes [modifier]

  1. CMI-10; Chapitre V "Troubles mentaux et du comportement"; F60-F69, "Troubles de la personnalité et du comportement chez l'adulte";F-65, "Troubles de la préférence sexuelle"; F65.4, "Pédophilie".
  2. DSM IV, dernier DSM à avoir été publié par l'American Psychiatric Association. Voir l'article de Caroline Paquin « Les enjeux concernant l’utilisation du DSM-IV dans les réclamations à la Commission des lésions professionnelles pour lésion psychique en matière de harcèlement psychologique », Université du Québec, Montréal, 2004.
  3. Pour ce paragraphe, sauf précision supplémentaire : Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, p. 2631, Le Robert, Paris, 2000.
  4. Richard von Krafft-Ebing, Psychopathia Sexualis, 1886.
  5. Une grande partie des populations (penser aux réactions suite à un viol d'enfant), mais aussi des milieux médicaux (voir note suivante).
  6. Rappelons que l'APA, dans son DSM IV, classe la pédophilie parmi les « paraphilies » dans la section « Troubles sexuels et troubles de l'identité sexuelle », tout comme le fut l'homosexualité jusqu'en 1973 (Kathryn F. Moon, « The History of Psychiatric Classification : From Ancient Egypt to Modern America », travail richement sourcé pour l'Université de Géorgie, printemps 2004.
  7. Pour les homosexuels depuis 1982, pour les hétérosexuels depuis 1945.
  8. Voir la section « La pédophilie et la loi » ci-dessous.
  9. L'article 163.1
  10. article 227-23 du Code pénal Image:Icons-mini-icon attachment.gif
  11. On trouve chez Sade (Les cent vingt jours de Sodome, etc.), Louÿs (Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation, Trois filles de leur mère, etc.), Tony Duvert (Quand mourut Jonathan, etc.), etc. des descriptions explicites d'actes sexuels impliquant filles et garçons impubères. La polémique s'était levée en 2002 avec la parution de Rose bonbon de Nicolas Jones Gorlin, mais le livre n'avait pas été interdit. Des sites internet qui proposent au grand jour des récits de ce genre qui n'appartiennent pas au domaine de la littérature consacrée (comme « histoires taboues ») ne semblent pas non plus possible à fermer.
  12. Jack Lang, dans une lettre addressé à Alain Hodique, s'est excusé de son attitude. Voir La cours de cassation innocente Alain Hodique
  13. Jean-Pierre Stroobants, « Remous autour de la création d'un parti pro-pédophilie » dans Le Monde, 03/06/2006 lire en ligne

Références [modifier]

Liens internes [modifier]

Liens externes [modifier]

Défense des mineurs et lutte contre la pédophilie [modifier]

Débats et recherches autour de la pédophilie [modifier]

  • Pedagora : forum de discussion entre pédophiles et non pédophiles.
  • La signification de la pédophilie, texte de Serge André, conférence de Lausanne en 1999, souvent cité en référence.
  • Base de donnée IPCE : textes relatifs à la pédophilie et ses effets, aux pédophiles, aux mouvements pédophiles etc. Site tenu par des pédophiles afin d'améliorer l'image des leurs ; les textes choisis sont donc sélectionnés en ce sens.

Pédophilie et actualité [modifier]

Bibliographie [modifier]

  • Gérard Lopez, Les violences sexuelles sur les enfants, PUF, coll. « Que sais-je ? », septembre 1997. (ISBN 2130487408)
  • Anne Poiret, L'Ultime tabou : Femmes pédophiles, Femmes incestueuses, Patrick Robin Editions, 2005. (ISBN 2352280001)

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