Pornographie

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La pornographie est la « représentation complaisante de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique ».[1]

Au XVIIIe siècle et au XIXe siècle, la pornographie (du grec ancien πορνογράφος pornográphos[2], de πόρνη / pórnê, prostituée, et γράφω / gráphô, peindre, écrire, décrire) désignait les études concernant la prostitution. Ce terme est souvent connoté négativement par son assimilation à la production de films pornographiques, production décriée par ses opposants comme une industrie du sexe plus intéressée par l'intérêt mercantile que par la question de la représentation sexuelle. Ils rapprochent la pornographie de la prostitution, considérant cette dernière comme une forme d'escalavage et de maltraitance des femmes. Ils insistent ainsi pour distinguer clairement la représentation de la sexualité (et de la nudité) de la pornographie.

Une autre association péjorative vient du fait que de nombreuses personnes considèrent les parties génitales (ou même le corps nu en entier) comme honteuses, sales, vulgaires ou ridicules.[réf. nécessaire] De même, si certaines personnes acceptent la représentation des parties intimes de l'être humain, elles ne peuvent accepter la représentation réaliste de l'acte sexuel - pour des raisons très variables, allant de la pudeur à l'association de l'acte sexuel à quelque chose (une fois de plus) de honteux ou de bestial, qui tend à abaisser la dignité de l'homme. Mais pour d'autres, ce n'est pas l'acte qui est honteux, mais le fait de s'exhiber et de se livrer au désir d'autrui en niant ainsi sa propre dignité humaine (on s'abaisse à n'être qu'un moyen de satisfaction). Dans ces cas, la pornographie est alors synonyme de vulgarité ou d'obscènité.

Sommaire

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Histoire [modifier]

Couple faisant l'amour. Peinture murale, à Pompeï
Couple faisant l'amour. Peinture murale, à Pompeï

On trouve des représentations d'actes sexuels dans la plupart des sociétés humaines depuis la préhistoire. Mais les fonctions de ces représentations restent mal connues : ainsi, on associe souvent de telles représentations à des rites de fécondité (qui restent cependant hypothétiques).

Selon les sociétés, la représentation de la sexualité est soumise à des normes différentes qui sont souvent liées aux définitions que ces sociétés donnent de la sexualité : les célèbres sculptures érotiques des temples de Khajurâho en Inde, qui s'intègrent dans une architecture religieuse, n'avaient certainement pas le même statut que les photos pornographiques vendues "sous le manteau" dans les cités occidentales au XIXe siècle. La définition même de la pornographie change donc selon les sociétés, et on ne s'étonnera pas de trouver dans certaines cathédrales médiévales des sculptures qui nous paraissent aujourd'hui obscènes mais qui à l'époque visaient seulement à dénoncer des pratiques néfastes ou diaboliques.

L'histoire de la pornographie est par ailleurs étroitement liée aux techniques de représentation artistique, littéraire ou autre. Les romans du marquis de Sade s'inscrivent dans la tradition littéraire française du XVIIIe siècle dont ils constituent un avatar extrême. Les gravures qui les accompagnent, aussi obscènes soient-elles, recourent en revanche aux techniques graphiques de l'époque et sont très peu innovantes du point de vue formel.

Aujourd'hui, la pornographie est un enjeu de débat sociétal essentiellement à cause des moyens de reproduction technique (selon l'expression de Walter Benjamin) — photographie, cinéma, vidéo, Internet — qui donnent à ces images une audience quasiment universelle. Le réalisme de l'image photographique ou cinématographique a également modifié notre perception de la pornographie : alors que toute représentation littéraire ou artistique était jusque-là frappée du sceau de l'imaginaire (l'écrivain a pu imaginer ce qu'il raconte, et le peintre reconstituer ce qu'il nous montre), la photographie, même si elle est mise en scène de façon artificielle et parfois même manipulée, nous montre quelque chose qui indubitablement a existé, a effectivement eu lieu (cf. les analyses de Roland Barthes sur la Chambre claire). Cette forme nouvelle de pornographie en tire incontestablement un pouvoir de fascination inédit qui explique la large diffusion de ces images mais également les débats qui les entourent : le sort des actrices pornographiques (beaucoup moins souvent des acteurs…) est au cœur des débats — sont-elles contraintes? le font-elles uniquement pour l'argent? est-ce un métier comme un autre? — alors que personne ne s'interroge sur les modèles éventuels des célèbres estampes japonaises ou des sculptures érotiques hindoues.

Antiquité [modifier]

À Rome, les représentations sexuelles sont réservées à l'intérieur des lupanars, pour faire patienter les clients.

En Chine, une riche littérature existe et de nombreux artefacts (peintures et sculptures) montrent une liberté de représentation de la sexualité.

En Inde également, la culture a produit de nombreuses représentations d'actes sexuels notamment à l'extérieur des temples, car la culture valorisait la sexualité dans sa dimension « sacrée » (voir à ce sujet l'article sur le Tantra).

Moyen Âge et Renaissance [modifier]

Certains voient dans François Rabelais un précurseur de la pornographie moderne. Son Pantagruel a d'ailleurs été condamné en 1533 comme ouvrage « obscène » par la Sorbonne. Mais cette condamnation portait sans doute moins sur l'obscénité du livre que sur son esprit général (que l'on peut qualifier de carnavalesque), trop éloigné des enseignements de l'Église. L'œuvre de Rabelais témoigne en outre d'une mentalité pour laquelle la sexualité faisait encore pleinement partie de la vie humaine et n'était pas considérée comme un sujet « tabou », interdit à la représentation et au discours commun. À cette époque, une catégorie comme la « pornographique » était en fait inconnue, et l'accusation d'obscénité visait beaucoup plus des comportements que des représentations (écrites ou graphiques).

Les guerres de religion qui déchirent peu après l'Europe et le mouvement de la Contre-Réforme qui va s'ensuivre modifient cependant profondément les mœurs de l'époque : d'une part, la dévalorisation de la "chair" dans ce contexte de religiosité exacerbée sera générale au XVIe et au XVIIe siècles, tandis que l'Église cherchera à contrôler les comportements les plus intimes de ses sujets (par l'entremise de la confession notamment). Si les représentations pornographiques ne sont pas prioritairement visées, elles sont les victimes de ce climat général de « puritanisme » (au sens courant du terme) qui s'installe en Europe : c'est alors qu'on repeint des feuilles de vigne sur les fresques de Michel-Ange au Vatican.

Époque classique [modifier]

C'est à partir de la Réforme et de la Contre-Réforme que date vraisemblablement la distinction occidentale entre ce qui serait « érotique » (par exemple le nu artistique) et ce qui serait « pornographique », c'est-à-dire illicite et condamné à la clandestinité (même si ce ne sont pas les termes employés à l'époque classique). La contrainte exercée sur les mœurs fait donc à ce moment de la pornographie un exercice de liberté et de subversion [3].

Ce sera le cas notamment en France avec l'apparition d'une littérature libertine au XVIIIe siècle avec des auteurs aussi différents que Diderot (Les Bijoux indiscrets), Crébillon fils (Le sopha, Les Égarements du cœur et de l'esprit), Fougeret de Monbron (Margot la ravaudeuse) et bien d'autres auteurs aujourd'hui oubliés [4]. Les œuvres du Marquis de Sade constituent l'aboutissement extrême et singulier de cette littérature dont il donne une version particulièrement noire et cruelle (le "sadisme" de l'auteur va jusqu'au meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants). En Angleterre, Les Mémoires de Fanny Hill de John Cleland appartiennent à la même tradition "libertine".

XIXe siècle [modifier]

Illustration du roman Gamiani attribué à Alfred de Musset
Illustration du roman Gamiani attribué à Alfred de Musset

Le XIXe siècle bourgeois ne mettra pas fin au climat de « puritanisme », dont la condamnation qui a frappé en France en 1857 Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire est l'exemple le plus tristement célèbre. On peut même dire que ce siècle est particulièrement répressif en matière de pornographie : la décence « bourgeoise » impose des limites très strictes à toute représentation sexuelle, et la moindre transgression suscite scandale, comme ce fut le cas par exemple avec l'Olympia d'Édouard Manet ou encore Madame Bovary de Gustave Flaubert (même si l'écrivain réaliste, contrairement à Baudelaire, n'a pas été condamné). C'est au début du XIXe siècle, que la Bibliothèque Nationale de Paris constitue d'ailleurs son célèbre « Enfer » où sont rassemblés les ouvrages offensant la « pudeur ».

Cela n'empêche pas le développement de toute une pornographie plus ou moins clandestine dont certaines productions sont aujourd'hui encore célèbres (par exemple Gamiani ou deux nuits d'excès attribué de façon hypothétique à Alfred de Musset ou bien l'œuvre gravée de Félicien Rops).

XXe siècle [modifier]

La littérature "pornographique" émergera néanmoins progressivement dans l'espace public à partir de la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, en particulier après la Première Guerre mondiale dans le climat de liberté des années folles. Des auteurs comme Pierre Louÿs, Apollinaire (Les Onze Mille Verges), Henry Miller, Anaïs Nin, parmi d'autres, lui donneront ses lettres de noblesse.

Par ailleurs, avec la photographie puis le cinéma sont nées de nouvelles images pornographique « prises sur le vif » et d'un réalisme inédit. Ces images circuleront pendant de nombreuses années "sous le manteau" avant d'apparaître progressivement au grand jour. Les pays scandinaves autoriseront les premiers la diffusion de telles images notamment sous couvert d'éducation sexuelle (Je suis curieuse de Vilgot Sjöman, Suède, 1967).

Ce n'est que dans les années 1970 que les films pornographiques sont autorisés dans les salles de cinéma en France et dans la plupart des pays occidentaux. Différentes restrictions seront cependant mises à cette diffusion, en particulier une interdiction générale aux mineurs. En France notamment, une loi nouvelle rendra la production plus difficile avec le classement X qui multiplie les contraintes de diffusion : alors que certains films pornographiques (ou jugés comme tels) avaient été montrés sur les cinémas des « Grands Boulevards », cette nouvelle loi taxe fortement les cinémas réputés pornographiques, qui deviennent un secteur « spécialisé » et marginalisé. On assiste ensuite à la disparition quasi-totale de ces salles dans les années 1990, conséquence entre autres de l'apparition de la cassette vidéo.

Aujourd'hui, le développement d'Internet permet aux contenus pornographiques de se diffuser plus largement encore et modifie profondément la structure du marché en favorisant une consommation strictement privée de ces productions. Si le cloisonnement entre le monde de la « pornographie » (plus ou moins stigmatisée) et la sphère publique n'est pas totalement étanche, la barrière est bien présente et maintenue sous la pression de différents groupes sociaux plus ou moins actifs (beaucoup de féministes sont hostiles à la pornographie, mais également des associations familiales, des groupes religieux, des militants anti-capitalistes hostiles à « l'exploitation commerciale des corps », même si les raisons avancées par les uns ou les autres sont différentes).

La pornographie dans l'art [modifier]

Littérature [modifier]

Article détaillé : Littérature pornographique.

Peinture [modifier]

Article détaillé : Représentation artistique du nu.

Le célèbre tableau naturaliste L'Origine du monde a été peint par Gustave Courbet, à la demande d'un diplomate turc, en 1866, dans une période (Second Empire) où les mœurs étaient très austères et policées. Ce tableau, qui ne circula qu'au sein de collections privées, fut considéré par les quelques intimes du peintre et du propriétaire de l'œuvre comme hautement pornographique ; il eut pu être interdit et provoquer les foudres de la censure s'il s'était trouvé sous tous les yeux. Il fut, à un moment, propriété du psychanalyste Jacques Lacan qui le dissimula dans un cadre à double fond. Depuis 1995, il a rejoint la collection du Musée d'Orsay et est exposé parmi d'autres tableaux de Courbet, signe que l'acceptation de la notion de pornographie est simplement relative aux mœurs d'une époque.

Pornographie et médias de masse [modifier]

Télévision, cinéma et industrie audiovisuelle [modifier]

« L’industrie de la pornographie contemporaine a pris son essor au début des années cinquante, avec la création de Playboy ( 1953 ) » ( Richard Poulin ).

Les études sur ce sujet restent assez rares aujourd'hui. En 2002, on estime que le chiffre d'affaires de l'industrie pornographique s'élevait à 50 milliards d'euros.

Les choix de l'industrie pornographique influencent parfois directement certains secteurs. Ainsi le succès du VHS de JVC par rapport à son concurrent direct aux États-Unis, le Betamax, est en partie dû au choix de l'industrie pornographique de commercialiser des cassettes VHS et non Betamax [5].

Il se pourrait que ce fait se reproduise pour le choix d'un successeur au disque DVD, l'industrie pornographique ayant annoncé lors du CES 2007 à Las Vegas, sa préférence[6] [7] [8] pour le format HD-DVD et non pour le Blu-Ray. L'avenir nous le dira.

Stars du cinéma pornographique [modifier]

Voir les catégories : Acteur de films pornographiques et Actrice de films pornographiques

Les magazines « historiques » [modifier]

Les trois premiers sont des revues américaines aujourd'hui historiques et peuvent être qualifiées d'érotiques (à l'exception de Hustler), comme Lui (on tend d'ailleurs à utiliser pour désigner ce type de produit l'expression magazine de charme).

Le mensuel français Union traite de sexualité, avec des photos dans une optique de voyeurisme. Swing est la revue historique des pratiquants de l'échangisme.

Internet [modifier]

L'arrivée d'Internet a fait exploser le marché de la pornographie. La diffusion de multimédia y est plus facile et touche un public plus large, banalisant en quelque sorte le commerce du sexe. Des sites peuvent être consacrés à des acteurs ou actrices de films pornographiques, ce qui permet de fidéliser une clientèle. L'Internet a vu aussi le développement de films réalisés par des amateurs.

Certains réseaux de particulier à particulier (P2P) sont accusés de favoriser la diffusion de contenu pornographique impliquant des mineurs. Une enquête du General Accounting Office a montré le lien entre réseaux d'échange de fichiers et la pornographie juvénile. Le vice-président directeur de Sharman Networks, propriétaire de Kazaa, Alan Morris, a nié cette accusation devant un comité sénatorial américain (septembre 2003).

De difficiles problèmes se posent à propos de la diffusion de pornographie sur Internet :

  1. Quelle est la véritable part de la pornographie sur l'Internet ?
  2. Le cadre juridique de la diffusion de contenus pornographiques est-il adapté au support Internet ?
  3. Comment protéger les mineurs et les adultes fragiles de l'exposition à ces contenus ?

Quelques chiffres [modifier]

L'évaluation chiffrée de la pornographie sur Internet s'effectue via des analyses ou des extrapolations qui n'offrant pas de véritables sources fiables sont souvent contestées et critiquées.

  • Les analystes spécialistes du commerce sur l'Internet estiment qu’un site pornographique peut gagner entre 10 000 et 15 000 dollars chaque jour. Certains des plus anciens sites ont des revenus de presque 2 millions de dollars par mois.[9]
  • Les internautes ont dépensé près de 1 milliard de dollars pour accéder à des sites pornographiques en 1998.
  • En 1998, il y avait plus de 100 000 sites pornographiques commerciaux et 200 nouveaux sites apparaissaient quotidiennement.[10]
  • Sur 57 millions d’Américains accédant à Internet, près de la moitié consultent des sites pornographiques pendant 1 à 10 heures par semaine.[11]

Les détracteurs de ces études leur opposent qu'ils omettent le fait que beaucoup de sites Internet pornographiques sont petits, ou n'arrivent pas à dégager de bénéfices, dans une concurrence trop pléthorique. Cette tendance est renforcée par l'échange gratuit de fichiers sur Internet comme pour les autres médias numériques.

Droit et pornographie [modifier]

"La grande épidémie de pornographie" (XIXe)
"La grande épidémie de pornographie" (XIXe)

Un grand nombre d'États règlementent strictement la liberté de publication des œuvres pornographiques : âge minimum d'accès requis, limitation des lieux d'accès, limitation des choses représentables (par exemple, en France, un viol ne peut apparaitre dans l'intrigue d'un film classé X, alors qu'il peut s'il n'est pas classé X).

Certains pays pratiquent une répression sévère contre la pornographie. Par exemple, en Chine, les peines encourues peuvent aller jusqu'à la réclusion à perpétuité[12].

La loi en France [modifier]

Article 227-24 du Code pénal : « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende (375 000 euros pour les personnes morales) lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur. »

Depuis 1994, l'outrage aux bonnes mœurs n'est constitué que si le message pornographique atteint les mineurs.

Vendeurs de presse et loueurs de vidéo doivent masquer les magazines et DVD érotiques ou pornographiques, ainsi que vérifier l'âge de leur clientèle. Les films pornographiques télévisés ne sont disponibles que sur des chaînes payantes. Les décodeurs sont munis d'un système de verrouillage, nécessitant un code pour l'accès à ces programmes. Les fournisseurs d'accès internet proposent des logiciels de contrôle parental, permettant d'interdire l'accès aux sites contenant certains mots-clés.

Critiques de la pornographie [modifier]

Alors que jusque dans les années 1960, toute représentation d'actes sexuels était jugée « pornographique » et interdite dans la plupart des pays occidentaux, cette représentation s'est ensuite généralisée avec le mouvement de « libération des mœurs » (maîtrise par les femmes de leur fécondité par la contraception, légalisation de la contraception et de l'avortement, augmentation du nombre des divorces, revendications féministes portant notamment sur le "droit au plaisir", émergence de la minorité homosexuelle…). Mais le développement de la pornographie suscite aujourd'hui des réactions diverses, parfois extrêmement négatives.

Ces critiques d'origines diverses — féministes, mais également issues de différents mouvements de réaction morale — peuvent être synthétisées en trois grands points :

  1. Les critiques portent d'abord sur les conditions de réalisation des images pornographiques, qui impliqueraient une exploitation forcée des actrices contraintes par la violence ou par la misère à des pratiques sexuelles auxquelles elles répugneraient. L'abus est en tout cas manifeste et légalement condamnable lorsqu'il concerne des enfants : la lutte contre la pornographie enfantine a dû en particulier devenir beaucoup plus active avec le développement de l'Internet. À ces critiques majeures s'ajoute une critique secondaire (mais importante) concernant les risques de maladies sexuellement transmissibles encourus par les acteurs et actrices n'utilisant pas de préservatifs.
  2. D'autres critiques portent sur les effets supposés de la pornographie sur les consommateurs : la pornographie par la multiplication des scènes de violence faite aux femmes, serait une incitation au viol. En outre, l'on constaterait que la pornographie développe chez certains consommateurs des phénomènes de dépendance les poussant à augmenter leur consommation de telles images. Chez les enfants et les adolescents, les effets du visionnage d'images pornographiques antérieur à toute expérience réelle de la sexualité sont également problématiques.
  3. Enfin, de fortes critiques portent sur les valeurs mêmes véhiculées par la pornographie qui réduirait les femmes à n'être que des « objets » et ramèrenait les relations amoureuses à de simples rapports sexuels.

Ces critiques sont développées et discutées ci-dessous.

Exploitation des actrices [modifier]

Voir l'article Acteurs et actrices de films pornographiques

Exploitation des enfants [modifier]

Voir l'article Pornographie enfantine

Industrie pornographique et SIDA [modifier]

Des cas récents de VIH dans le milieu de l'industrie pornographique révèlent les conditions de travail des acteurs et actrices. Les actrices des pays de l’Est et d’Amérique latine ne sont pas informées des risques de contaminations alors qu’elles pratiquent des rapports risqués (sodomie et partenaires multiples). Mais les producteurs exercent souvent une pression pour tourner leur film sans aucune protection au prétexte de répondre à une demande des spectateurs.

Toutefois, on trouve des acteurs au sein de ce milieu qui se battent pour le port du préservatif comme Julia Channel, Ovidie ou encore Clara Morgane.

Incitation à la violence [modifier]

Les détracteurs de la pornographie insistent d'abord sur son omniprésence supposée dans les médias. Ainsi, on affirmera qu'un adolescent européen voit (ou verrait) en moyenne 14 000 références sexuelles par an à la télévision, parmi lesquelles 165 seulement sur la contraception et les risques de MST. Ces chiffres assimilent cependant toute allusion sexuelle à de la pornographie.

La diffusion croissante de la pornographie et notamment d'images dévalorisantes de la femme (allant jusqu'aux violences les plus extrêmes) est ensuite accusée d'être responsable de nombreux troubles de comportement dans la société (agressions sexuelles, mépris pour les femmes, imposition de pratiques sexuelles dégradantes, etc.). Certaines études statistiques vont dans ce sens, mais indirectement, dans la mesure où la consommation de pornographie inciterait des personnes déjà violentes à passer à l'acte.

Par exemple, d’après une enquête de Bergen et de Bogle faite en 2000, trente-deux femmes violées sur cent qui ont été enregistrées par la police ont déclaré avoir été contraintes par leurs violeurs à prendre des positions inspirées de films pornographiques.

Selon une étude de Cramer, McFarlane, Parker, Soeken, Silva et Reel, 40,9 % des femmes rapportent une consommation pornographique de leur agresseur : ces femmes ont été contraintes à visionner des scènes ou à poser pour des scènes à caractère pornographique.

D'après une étude du Centre-Femmes de Beauce à caractère non scientifique, intitulé La pornographie n'est pas sans conséquences, 13 % des femmes disent avoir subi des pressions de leur conjoint en rapport avec la pornographie. 77 % des pédophiles ayant agressé des petits garçons et 87 % de ceux qui ont agressé des petites filles ont avoué l'action déterminante de la littérature pornographique dans leurs pensées et leurs comportements.

On constate aussi que d'autres études concluent de manière radicalement opposée[13]. Pour eux, la pornographie servirait au contraire d'exutoire dans lequel tous les fantasmes et toutes les pulsions seraient libérés, ce qui permettrait que ceux-ci ressurgissent de manière moins fréquente dans la vie réelle.

Dépendance pornographique [modifier]

L'existence de la dépendance pornographique n'est pas reconnue officiellement par la psychiatrie ; ce n'est qu'une théorie proposée par certains.

Voir l'article Dépendance à la pornographie.

Les partisans de cette théorie estiment que la dépendance à la pornographie entraîne un « conditionnement pornographique » et une dépendance envahissant sur tous les domaines de la vie, ils parlent de //

30/08/2007
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