Réchauffement climatique - Partie 3

 

Montée des eaux

Une autre source d'inquiétude est la montée du niveau océanique. L'accroissement observé est de 1 à 2 centimètres par décennie, et certaines îles de l'océan Pacifique ou de l'océan Indien s'inquiètent d'une montée continuelle des eaux, qui pourrait à terme les submerger complètement, d'autant plus qu'à ce phénomène de montée des eaux s'ajoute un phénomène encore plus important de subduction (enfoncement des terres dans l'Océan) (voir notamment l'article sur l'archipel des Tuvalu et les écoréfugiés).

Expansion volumique de l'eau des océans

Le niveau monte actuellement essentiellement à cause de l'expansion volumique de l'eau avec la chaleur: c'est de la dilatation thermique. L’élévation prévue du niveau de la mer est de 18 cm à 59 cm, pour 2100. (source : 4e rapport du GIEC).

La fonte totale des calottes de glace

Mais certains scientifiques craignent la fonte des calottes polaires et des glaciers.

En effet la fonte des glaces terrestres de l'Antarctique amènerait une quantité importante d'eau supplémentaire aux océans, Cependant, pour tempérer ces craintes, la communauté des scientifiques ne s'attend pas à une fonte majeure des neiges dans les 100 prochaines années. (Données : GIEC). Des études récentes sur l'augmentation rapide des glaces déversées dans les océans par ce phénomène n'ont pas pû être prise en compte à temps avant la publication du rapport AR4 du GIEC.

Eaux continentales

L'accroissement de l'évaporation devrait augmenter localement la pluviosité et l'érosion des sols et donc la turbidité et l'eutrophisation des eaux, ce qui perturberait un peu plus les écosystèmes. De plus, nombreux sont ceux qui redoutent des phénomènes climatiques plus extrêmes au fur et à mesure que le réchauffement progresse.

Variations climatiques

En cas de réchauffement climatique, le moteur qui anime les courants marins serait menacé. Effectivement, les courants acquièrent leur énergie cinétique lors de la plongée des eaux froides et salées, et donc denses, dans les profondeurs de l'océan Arctique. Or, l'augmentation de la température devrait accroître l'évaporation dans les régions tropicales et les précipitations dans les régions de plus haute latitude. L'océan Atlantique, en se réchauffant, recevrait alors plus de pluies, et en parallèle la calotte glaciaire pourrait partiellement fondre.

Dans de telles circonstances, une des conséquences directes serait un apport massif d’eau douce aux abords des pôles, entraînant une diminution de la salinité marine et donc de la densité des eaux de surface. Cela peut empêcher leur plongée dans les abysses océaniques. Ainsi, les courants tels que le Gulf Stream pourraient ralentir ou s'arrêter, et ne plus assurer les échanges thermiques actuels entre l'équateur et zones tempérées.

Selon certaines thèses, ce phénomène d'arrêt du Gulf Stream, dû au réchauffement climatique, pourrait engendrer un effet paradoxal : par son inégale distribution de la chaleur, une ère glaciaire en Europe et dans les régions à hautes latitudes. En effet, l'Europe se situe à la même latitude que le Québec, et la seule différence de climat réside dans le fait que l'Europe profite de l'apport thermique du Gulf-Stream. L’équateur, à l'inverse, accumulerait alors une chaleur harassante stimulant de ce fait la formation continuelle d'ouragans amenant des précipitations de grande ampleur.

Cependant, il n'est nullement établi que le Gulf Stream soit la cause des hivers doux en Europe. En effet, Richard Seager a publié en 2002 la seule étude scientifique sur l'influence du Gulf Stream sur le climat[54]. Ses conclusions sont sans appel : l'effet du Gulf Stream est, selon lui, un mythe et a un effet négligeable sur le climat en Europe. La différence entre les températures hivernales entre l'Amérique du Nord et l'Europe est dû au sens des vents dominants (vent continental glacial du nord sur la côte est de l'Amérique du Nord et vent océanique de l'ouest en Europe) et à la configuration des montagnes rocheuses.

Glaces polaires

Les observations de surface et par satellite montrent une perte progressive de la banquise arctique. L'âge moyen des glaces dans la période 1988-2005, est passé de plus de 6 ans à moins de trois ans[55] ; le réchauffement dans cette région est de l'ordre de 2,5°C[56] (au lieu de 0,7°C en moyenne sur la planète), et l'épaisseur moyenne des glaces a perdu 40 % de sa valeur entre les périodes 1958-1976 et 1993-1997[57]. En 2007, les observations satellitaires constatent une accélération de la fonte de la banquise arctique, avec une perte de 20 % de la surface de la banquise d'été en un an[58] ; certains observateurs, compte tenu de ces nouveaux résultats, envisagent une disparition totale de la banquise d'été aux alentours de 2013, et non plus 2030[59]. Le satellite spécialisé Cryosat-2[60], qui sera mis en orbite en 2009, nous fournira des informations plus précises sur les quantités de glace polaire.

Certains effets « positifs » ?

Localement (hors des zones sèches et chaudes qui pourraient le devenir encore plus) et/ou dans un premier temps, un accroissement de la température conjoint à celui de la concentration de CO2 dans l'air et les pluies, des températures pourrait améliorer la productivité des écosystèmes, mais au delà d'un certain seuil, suite à des tests en laboratoire et en extérieur, les modèles du GIEC prédisent qu'un taux de CO2 ne bénéficierait plus aux plantes, les effets négatifs pouvant alors l'emporter. Les satellites montrent que la productivité de l'hémisphère Nord a augmenté depuis 1982, mais en partie aussi à cause de l'eutrophisation générale des écosystèmes, les pluies elles-mêmes apportant des engrais d'origine agricole (nitrates) là où ils étaient autrefois absents.
L'augmentation de la biomasse n'est par ailleurs pas nécessairement bénéfique, la biodiversité risquant d'encore régresser, même si quelques espèces en profiteraient. Enfin, l'augmentation de l'évapotranspiration en été, liée à une productivité dopée par le CO2, en cas de sécheresse brutale diminuerait la résilience écologique, tout en aggravant le risque d'incendies de forêts avec relargage de CO2 et dégradation des sols.
On ignore aussi à partir de quand les écosystèmes (marins notamment) réagiront négativement à l'acidification des eaux par dissolution de quantités croissante d'acide carbonique.

D'un point de vue économique, une diminution des glaces polaires ouvrirait de nouvelles routes commerciales pour les navires, en rendant aussi le pétrole local plus facile à extraire, mais pourrait être facteur de régression de nombre d'espèces (dont plancton et poissons de haute valeur commerciale).

Une augmentation de la biomasse totale ne compenserait probablement pas un recul d'espèces cultivées, pêchées et chassées. Le bilan global ne peut à ce jour être calculé, mais il pourrait être désavantageux, même dans les zones où les effets positifs se feraient le plus sentir. Pour le GIEC mis en balance avec les effets négatifs, ces quelques aspects positifs ne permettent pas de considérer le réchauffement climatique comme globalement bénéfique.

"Mauvaises surprises"

Les scientifiques nomment ainsi des emballements du système climatique lorsqu'un seuil est dépassé. On parle aussi de bombe à carbone.
De telles « surprises » ont déjà été observées lors de précédents réchauffements climatiques, à la fin d'une ère glaciaire ; Le climat peut ainsi brutalement (en quelques années) se réchauffer de plusieurs degrés. Un exemple concerne les hydrates de méthane. Le méthane (CH4, qui n'est autre que le gaz naturel, à quelques « impuretés » près), est un gaz à effet de serre 23 fois plus réchauffant que le CO2. Il se forme lorsque la décomposition de la matière organique s'effectue avec un manque d'oxygène, et sous l'action de bactéries, un processus nommé méthanisation. Les sols humides (marais) sont très propices à cette création de méthane, qui est alors libéré dans l'atmosphère (cela peut donner lieu à des inflammations spontanées et l'on peut observer des feux follets). Si le sol est de plus gelé, le méthane reste piégé dans la glace sous la forme d'hydrates de méthane. Le sol de Sibérie est ainsi un immense réservoir de méthane (sans doute trop diffus pour être exploité industriellement) : le département des études géologiques des USA a évalué que ce réservoir pouvait être de la même ampleur que tout le gaz, le pétrole et le charbon réunis ! Cependant, le magazine Science & Vie d'avril 2006 donnait plutôt comme valeur 1 400 Gt, comparativement à 5000 Gt pour l'ensemble des combustibles fossiles. Si le sol se réchauffe, la glace fond et libère le méthane, ce qui a pour conséquence immédiate un emballement du réchauffement...

Un autre surprise serait l'arrêt (ou le ralentissement) de la circulation des océans. L'océan capte aujourd'hui le tiers du CO2 émis par les activités humaines. Mais si les courants océaniques s'arrêtent, les couches d'eau superficielles vont se saturer en CO2 et ne vont plus en capter comme aujourd'hui. Pire : la quantité de CO2 que peut absorber un litre d'eau diminue à mesure que l'eau se réchauffe. Ainsi, du CO2 pourrait être relargué si les océans ne circulent plus comme aujourd'hui. En outre, l'accumulation de CO2 dans les océans conduit à l'acidification de ces derniers, ce qui pourrait affecter l'écosystème marin et aussi induire un relarguage de CO2 .

Les moteurs de la circulation océanique sont de deux types : l'eau en se rapprochant des pôles se refroidit et devient donc plus dense. De plus, l'eau de mer qui gèle rejette son sel dans l'eau liquide (la glace est constituée d'eau douce), devenant au voisinage des calottes glaciaires encore plus dense. Cette eau plonge donc et alimente la pompe : l'eau plus chaude de la surface est aspirée. L'eau du fond (froide) remonte dans les zones des tropiques et/ou équatoriales et se réchauffe, ceci en un cycle de plus de 1000 ans.

Si les calottes de glace fondent, la pompe se bloque : en effet, l'eau qui plonge provient de la calotte et non plus de l'eau refroidie en provenance des tropiques ! Un effet similaire est observé si les précipitations augmentent aux hautes latitudes (ce qui est prévu par les modèles) : l'eau qui plongera sera l'eau douce de pluie... A terme, on risque l'arrêt ou une forte perturbation du Gulf Stream.

Icône de détail Article détaillé : Circulation thermohaline.

Déplacements de population

Icône de détail Article détaillé : Réfugié climatique.

D'ores et déjà un certain nombre de populations ont commencé à migrer des lieux à risques vers d'autres lieux qu'elles estiment plus sûrs :

  • Les habitants de la localité de Lateu, sur l'île de Tegua, dans l'archipel de Vanuatu, au milieu de l'océan Pacifique ont commencé à démonter leurs maisons en bois pour déplacer leur village 600 mètres plus haut.
  • Les deux mille habitants des îles Carteret[61], au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et dont les palmiers baignent souvent dans l'eau, ont commencé à quitter leurs villages pour s'installer, à quatre heures de bateau au sud-ouest, sur l'île Bougainville.

Modifications du mode de vie

Après s'être plaints d'avoir de plus en plus chaud en 2006, les Inuits du Grand Nord québécois, ont obtenu une réduction des tarifs d'électricité. En juin, la température ayant atteint 31°C pendant près d'une semaine, Larry Watt, le bien nommé maire de Kuujjuak, la capitale du Nunavik, a passé commande d'une dizaine de climatiseurs pour le conseil municipal.

Économie

Un rapport de 700 pages de sir Nicholas Stern, économiste anglais, estime que le réchauffement climatique entraînerait une récession économique grave et en chiffre le coût économique à 5 500 milliards d'euros[62], soit plus que les deux guerres mondiales réunies[63].

Une déstabilisation géopolitique mondiale

Selon un rapport de 2003 commandé par le pentagone[64] et selon un rapport de 2007 de l'UNEP[65], l'humanité va être fortement déstabilisé pour une durée indéterminée, et ceci d'ici 2010 pour le rapport du pentagone (aucune date ne semble avancée par le rapport de l'UNEP). Le pentagone mise sur une guerre nucléaire, tandis que l'UNEP prévoit une guerre civile mondiale.

Réponses des États, collectivités, entreprises, citoyens face à la menace climatique

La réalité du risque ou du phénomène fait maintenant presque consensus. Nicolas Stern en 2006[66] reconnaissait lui-même avoir sous-estimé l’ampleur du problème[67]. « La croissance des émissions de CO2 est beaucoup plus forte que prévue, les capacités d’absorption de la Planète se réduisent et la vitesse des changements climatiques est plus rapide qu’envisagée. »

Face au problème, trois approches se complètent ; lutte contre les émissions de GES, puits de carbone, et adaptation.
L'effort international a d'abord visé à réduire le CO2 (gaz à longue durée de vie), alors qu'une action urgente sur les polluants à courte durée (dont le méthane, l'ozone troposphérique et le « carbone noir ») pourrait mieux réduire le réchauffement de l'Arctique[68]. La réduction du CO2 est aussi importante, mais ses effets se feront sentir à plus long terme (après 2100).

Prospective : Elle éclaire les gouvernements, entreprises et individus, qui grâce à la connaissance des tendances générales peuvent prendre des décisions politiques et stratégiques plus pertinentes pour limiter les impacts du changement climatique. Les rapports du GIEC sont la principale base d'information et discussions, dont dans le cadre du protocole de Kyoto et de ses suites (Bali, décembre 2007, etc.).


L'augmentation prévue de 1,5°C à 7°C pour le siècle à venir, pourrait être moindre si des mesures environnementales sévères étaient prises ou qu'un réel compétiteur aux énergies fossiles émergeait. En dépit des succès dans le secteur des énergies renouvelables, du nucléaire et surtout d'un changement de mode de vie et de consommation, la recherche n'a pas encore offert d'alternative à court terme aux carburants fossiles. Énergie éolienne, Énergie hydroélectrique, Énergie géothermique, Énergie solaire, la méthanisation, l'énergie hydrolienne, Pile à combustible, Énergie nucléaire, Stockage géologique du dioxyde de carbone sont néanmoins en rapide développement. Le gisement d'économies d'énergie est encore considérable.

La société civile : Elle propose aussi des réponses, notamment via les campagnes et actions de lobbying des ONG et associations locales. En France, les ONG de protection de l’environnement et les associations concernées se sont regroupées au sein du Réseau Action Climat (RAC). Le Réseau « Action Climat France » participe aux négociations internationales, rédige des propositions nationales et met en place des actions régionales et locales. Des agences telles que l'Ademe aident aussi les citoyens à agir[69]

Voir aussi l'Horloge de la fin du monde, basée à Chicago.

La majorité des États adhèrent au Protocole de Kyōto

Icône de détail Article détaillé : Protocole de Kyōto.

La Convention Cadre des Nations unies sur les changements climatiques a été signée en 1992 lors du sommet de la terre à Rio de Janeiro. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994. Elle a été ratifiée à ce jour par 189 États, parmi lesquels figurent toutes les nations industrialisées à l'exception des États-Unis et de l'Australie. Les parties à la convention cadre sur les changements climatiques se sont fixés comme objectif de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère à « un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du climat ». Les pays développés ont comme objectif de ramener leurs émissions de gaz à effet de serre en 2010 au niveau de 1990, cet objectif n'est pas légalement contraignant.

En 1997, les parties à la Convention cadre sur les changements climatiques des Nations unies (UNFCCC) ont adopté le protocole de Kyōto, dont la nouveauté consiste à établir des engagements de réduction contraignants pour les pays dits de l'annexe B (pays industrialisés et en transition) et à mettre en place des mécanismes dit « de flexibilité » (marché de permis, mise en œuvre conjointe et mécanisme de développement propre) pour remplir cet engagement. Le protocole de Kyōto est entré en vigueur le 16 février 2005 suite à sa ratification par la Fédération de Russie.

À la date de juillet 2006[16] , le protocole de Kyōto a été ratifié par 156 États. Les États-Unis et l'Australie (voir infra) ne sont pas signataires. Les États-Unis, sont pourtant le premier émetteur mondial (20% des émissions de gaz à effet de serre). Les pays de l'annexe B se sont engagés à réduire leurs émissions de six gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O, SF6, HFC, PFC) de 5,2% en 2008-2012 par rapport au niveau de 1990. Cet objectif représente en réalité une diminution d'environ - 20% par rapport au niveau d'émissions anticipé pour 2010 si aucune mesure de contrôle n'avait été adoptée. Les objectifs de réduction par pays vont d'une réduction de 8% pour l'Union européenne à une possibilité d'augmentation de 10% pour l'Islande.

Après la victoire des travaillistes aux élections législatives australiennes du 24 novembre 2007, le nouveau premier ministre Kevin Rudd a annoncé avoir ratifié le protocole de Kyōto[70].

Des pays en voie de développement fortement contributeurs aux émissions comme l'Inde, 5e émetteur mondial, et la Chine, 2e émetteur mondial, n'ont pas d'objectifs de réduction car ils étaient considérés comme insuffisamment industrialisés et parce que leurs niveaux d'émissions ramenés au nombre d'habitants sont extrêmement faibles. Le mécanisme dit « de développement propre » (MDP), instauré par le protocole de Kyōto, permet aux investisseurs, en contrepartie d'un investissement propre dans un pays en développement, de gagner des « crédits carbone ». Ce mécanisme permet aux pays développés d’avoir accès aux réductions à bas coûts des pays en développement et donc de diminuer le coût de leur engagement. Il permet aux pays en développement de bénéficier d’investissements propres. Il encourage les transferts de technologie. Le MDP apparaît cependant insuffisant pour infléchir profondément les trajectoires d’émissions de ces pays. L’absence d’engagement de réduction des pays en développement est une des raisons avancées par les États-Unis pour justifier leur refus de ratifier le protocole. C'est pourquoi un des enjeux majeurs pour la période après Kyōto est de définir des modalités d'association de ces pays à l’effort commun de réduction.

L’UE ; pionnière dans la lutte contre les émissions de CO2

L'Union européenne reste le 3e pollueur mondial après la Chine et les États-Unis, mais dispose d'atouts pour lutter contre le réchauffement.

  • L'UE a lancé en 2005 le marché de permis européen (1er marché de permis contraignant au niveau mondial). La Commission européenne va en 2007-2008 activer son observatoire de l'énergie, restée embryonnaire, et publier (prévu en 2007) un « Livre vert » sur l'adaptation de l'UE au changement climatique, support de débat avant une prise de décision en 2008. La Directive sur le système européen d'échange de droits d'émission sera modifiée en 2008, pour inclure notamment les émissions de l'aviation. La proposition sur les limites d'émission des voitures (120g de CO2 par km soit 12 kg de CO2 / 100 km[71]; rappelons que chaque automobile parcourt en moyenne 15 000 km/an) devrait être publiée au second semestre de 2007. La DG Recherche doit proposer en novembre un plan européen, et des propositions de législation sur les piles à combustibles et les avions « propres ». Des appels d'offre sur l'énergie et le climat devraient être publiés avant mi 2007. Le 29 juin 2007, la commission publie et met en consultation un Livre vert sur la question et sur les possibilités d'action de l'UECOM(2007) 354 final) [72]. Il prône à la fois l'adaption et l'atténuation, l'amélioration des connaissances (y compris sur les besoins et coûts d’adaptation - Cf. 7e programme-cadre de recherche de l’UE (2007-2013), l’élaboration de stratégies et d’échanges de bonnes pratiques entre pays, de nouveaux produits assurantiels (« dérivés climatiques », « obligations catastrophe », l’adaptation des marchés européens des assurances (cf. directive «Solvabilité II») et des fonds «catastrophes naturelles » ainsi que des politiques agriculture et pêche, avec le développement d’une solidarité interne à l’UE et avec les pays extérieurs touchés. 50 millions EUR sont réservés par la Commission pour 2007-2010 pour favoriser le dialogue et l’aide à des mesures d’atténuation et d’adaptation ciblées, dans les pays pauvres.
    La France a également (juillet 2007) publié une Stratégie nationale d’adaptation au changement climatique[73] et envisagerait une gouvernance adaptée[74], notamment dans le cadre du Grenelle de l'Environnement.
  • L'UE dispose de ressources en éolien terrestre et offshore (déjà 66% de la puissance éolienne installée dans le monde en 2006, essentiellement au Danemark qui produit ainsi près de 40% de sa puissance électrique) devant les États-Unis (16%), l’Inde (8%) et le Japon (2%). , en technologies solaires et d'un tiers[75] du parc nucléaire mondial. Cela la rend moins dépendante des énergies fossiles que la Chine et les Etats-Unis. La France, pays le plus nucléarisé, reste cependant loin du record de 1961 où 51% de son énergie électrique venait du renouvelable (hydroélectrique) [76].

L'UE encouage aussi tous les acteurs à préparer leur adaptation au changement climatique[77].

Les États-Unis, pour ou contre Kyōto

Premier ou deuxième pays pollueur selon les études, les États-Unis via l’administration de George W. Bush refusèrent de présenter de nouveau en juillet 2005 le traité pour ratification parce qu’ils considèrent que cela freinerait l’économie nationale et que le combat contre le réchauffement climatique doit se faire non pas avec une simple réduction des gaz à effet de serre, mais par une meilleure gestion de leur émission.

De nombreux états des États-Unis ont néanmoins pris des mesures de restriction sur les gaz à effet de serre.

Lutte contre le réchauffement climatique aux États-Unis

Éoliennes au Texas.
Éoliennes au Texas.

Depuis 2001, les états du Texas, de la Californie, du New Hampshire, ont instauré un dispositif de contrôle des émissions de gaz pour différents secteurs industriels et énergétiques. Le dispositif adopté par la Californie, qui s'appliquera à partir de 2009, prévoit réduire les émissions de gaz polluants de 22% en moyenne d'ici 2012 et de 30% d'ici 2016.

En outre, le principe des marchés des permis d’émission consiste à accorder aux industriels « pollueurs » gratuitement, à prix fixe ou aux enchères, des quotas d'émissions de CO2, que ceux-ci peuvent ensuite s'échanger. Chaque émetteur de CO2 doit alors vérifier qu’il détient autant de permis d'émission que ce qu'il va émettre. Dans le cas contraire, il se trouve contraint ou bien de diminuer ses émissions, ou bien d’acheter des permis. Inversement, si ses efforts de maîtrise des émissions lui permettent de posséder un excédent de permis, il peut les vendre.

De tels procédés ont été réalisés pour réduire les pluies acides aux États-Unis et ont connu des succès (programme « Acid rain »). Ce système des marchés de permis d’émission fait partie du dispositif du Protocole de Kyōto qui à la date de juillet 2006[17] n'est toujours pas ratifié par les États-Unis.

En 2004, le sénateur républicain John McCain et le démocrate Joseph Lieberman déposent un projet de loi visant à limiter les rejets dans l’atmosphère ; soutenu par les grandes entreprises Alcoa, DuPont de Nemours et American Electric Power, il n’est pourtant pas adopté.

Les États-Unis financent avec la Chine, le Japon, la Russie et l'UE, le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), projet de recherche sur la fusion nucléaire contrôlée, mené à Cadarache (sud de la France). Toutefois la production nette d'énergie par fusion nucléaire chaude reste à l'état d'espoir lointain: les prévisions les plus optimistes des partisans du projet parlent de plusieurs dizaines d'années. Certains voient plus d'espoir dans la production d'énergie par réactions nucléaires en matière condensée.

Exemples à l’échelle des États

Éoliennes en Californie.
Éoliennes en Californie.
  • Les décisions pour réduire les émissions de CO2 sont prises par les états fédérés : en 2005, 18 de ces états obligeaient les producteurs d’électricité à utiliser en partie des sources d’énergie renouvelables[78].
  • En 2005, les maires de 136 villes américaines, ont pris l'engagement d'appliquer les normes du protocole de Kyōto et à réduire d'ici 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre de 7% par rapport à 1990[79].
  • L'état du Nevada a pour objectif d'atteindre le seuil de 20% de sa consommation en énergie renouvelable, d'ici 2015, notamment grâce aux centrales solaires installées dans le désert[80].


29/05/2008
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