Résumé sur Les troubles de la personnalité
Les troubles de la personnalité
Selon le domaine de la psychiatrie, il existe 10 troubles majeurs de la personnalité. Elles constituent des névroses plus ou moins ancrées en nous. Elles seront déterminantes dans nos relations sociales et surtout dans nos relations amoureuses. Le plus souvent, il existe en nous un comportement chronique lorsque tout va bien dans nos relations et un état en période de crise.
Comme je le soulignais précédemment (http://tlamak.joueb.com/news/2.shtml) la nature du partenaire peut participer à la cristallisation des névroses de chacun par un effet miroir ou de réverbération. Chacun va adopter inconsciemment des attitudes qui vont trouver un écho chez l’autre et amplifier ses névroses. Le couple connaîtra alors des relations passionnelles, caractérisées par une relation attirance/rejet, amour/haine jusqu’à la séparation définitive. Cette séparation sera accentuée par un sentiment d’abandon et de fuite des deux partenaires.
Je rappelle ici que je n’ai aucun diplôme dans le domaine de la psychiatrie, psychanalyse, ou en psychothérapie. Le but de cette cogitation sur mon weblog est de partager et assimiler certaines expériences personnelles qui m’ont permis de mieux me comprendre. Mes sources sont essentiellement des sources des domaines de la psychiatrie, de la psychanalyse ou de la psychosociale. Mes conclusions traduisent souvent mes propres sensations, mes sentiments, la perception qu’ont les autres de ma personne. Elles peuvent donc être sujette à caution par leur subjectivité. De toute façon, je n’ai nullement la prétention de détenir la science infuse.
Je tenterai le plus souvent de faire référence à mes sources.
Ce que je cherche à démontrer dans cette analyse, c’est que tout à chacun durant une relation amoureuse, adopte :
- un comportement chronique qui sera déterminant durant la séduction ou le passage d’une amitié à une relation plus intime
- un comportement passager, durant la crise ou les embûches dans un couple, qui peut être amplifié aussi par les névroses de l’autre par effet de réverbération
- un comportement après la rupture qui dépendra de la nature profonde de chacun, elle pourra déterminer une remise en cause profonde ou une fuite en avant, selon la nature de la névrose.
Ce que je tente de démontrer dans cet article c’est que comme toute connaissance, l’Amour est bien entendu une dynamique bien plus qu’autre chose. Comme me le partageais une connaissance de mon cours de danse, quinquagénaire, divorcé deux fois, l’Amour passionnel constitue le « piment » de la vie pour certains et surtout une drogue. Néanmoins je considère qu’il ne peut n’y avoir dans cette dynamique malsaine que trois états finaux en bout de course, si les personnes ne connaissent jamais le « repos de l’âme » de ceux "qui se connaissent" et "savent bâtir sainement" avec les autres :
- Un cynisme total : les autres constitueront alors des antagonistes de jeu, sans nul besoin de faire le moindre effort pour évoluer ou construire. Ces personnes devront apprendre à s’attacher.
- Une dépendance totale : l’autre deviendra un besoin qui constituera un univers limité et qui arrivera tôt ou tard à la crise si l’Amour ne devient pas une dynamique saine quotidienne. Ces personnes devront apprendre à se détacher.
- Un rejet total : la solitude par crainte de la souffrance causée par autrui.
Par "déformation professionnelle" du modélisateur conceptuel et systémique, j'avancerai en présentant chaque concept, ses caractéristiques stables permettant de l'identifier et sa dynamique permettant de suivre son évolution dans la structure de connaissance.
1.1) La personnalité à dominante paranoïaque
La névrose est caractérisée par une méfiance soupçonneuse envers les autres dont les intentions sont interprétées comme systématiquement malveillantes. (manque de confiance dans les autres).
1.1.1) Les caractéristiques de la névrose paranoïaque
§ Un sentiment de méfiance
§ Pour lui le doute n'est pas permis
§ "L'Autre" dérange, désorganise, manipule
§ "L'Autre" est sournois, il trahis alors qu'il n'y a aucune preuve objective
§ "La gentillesse ne peut exister, ça cache quelque chose"
§ Le paranoïaque est secret car toute faiblesse pourrait être utilisée contre lui
§ Il a tendance à rendre méfiant son entourage
§ La critique le renforce dans ses croyances
§ Il est à la tête de son groupe, sa "secte" qui ne le critique pas alors que le monde entier le condamne
Le modèle est "souffrance, sérieux, sermon et plainte". A la différence du borderline, ou l'émotif que je présenterai dans ce qui suit, qui a des bas mais aussi des hauts (un peu comme le bipolaire / maniaco-dépression), le rire, la joie, tout se qui permet de s'ouvrir aux autres... est banni de l’état normal du paranoïaque. A la différence du borderline; il a une haute image de lui-même en toutes circonstances de sa vie. Il se croit logique mais dans une logique partiale qui se démarque des faits, une logique déviante. Il se considère honnête, droit, innocent, noble alors qu’il est tout le contraire retors, compliqué, vicieux et agressif. Il ment, il dupe. Mais ces défauts il ne les voit que chez les autres. Il constituera lui aussi un acteur manipulateur face à l'agression s’il estime avoir été lésé.
1.1.2) Les croyances de la névrose (état chronique)
§ Je suis vulnérable
§ Les gens sont des adversaires potentiels
§ Je ne peux pas faire confiance aux autres personnes.
§ L'autre a des motivations cachées.
§ Si il est gentil c'est pour me tromper
§ Je dois rester en permanence sur mes gardes.
§ Il n'est pas prudent de se confier aux autres.
§ Les personnes prendront avantage sur moi si je leur laisse une chance.
§ Les autres personnes essaieront de m'abaisser délibérément.
§ J'aurais de sacrés problèmes si je laisse les autres personnes penser qu'elle peuvent s'en tirer si elles me maltraitent
§ Si les autres personnes trouvent des choses sur moi, elles s'en serviront contre moi
A noter de plus qu'il est quasi du domaine de l'impossible qu'un paranoïaque non traité puisse se reconnaître comme tel du fait de sa parano, cela remettrait en question toutes ses théories. Mais il en est tout autrement de son entourage qui pourra le reconnaître aisément.
1.1.3) Le positionnnement dans les relations amoureuses
La cible du paranoïaque ? Les supposés "faibles" car les "forts", il les respecte, les admire et les jalouse. Un paranoïaque peut difficilement bâtir une relation passionnelle avec une personnalité dominante par un manque de confiance évident. Il ne peut confier son intimité à une personne dangereuse à ses yeux. Un paranoïaque tombera difficilement dans les filets d’un psychopathe par exemple. Le borderline, semblant tout à fait normal au regard de son entourage social, constituera aussi un adversaire jalousé plus qu’une proie.
Le borderline a parfois (souvent ?) tendance à la "parano", surtout utilisée comme mécanisme de défense, mais il n'a pas du tout une image de lui aussi valorisée (euphémisme) et constante. Ces deux troubles semblent donc "incompatibles" dans un état chronique ou stable.
Dans un état d'angoisse, de stress ou d’anxiété passagers, une personne antisociale (ou psychopathe) peut présenter les troubles d’une personne paranoïaque. La personne antisociale sera ainsi « prise la main dans le sac » par rapport à ses actes incontrôlés ou ses méfaits et tentera par tous les moyens de ne rien assumer par la fuite. Elle usera de cet état comme un mécanisme de défense auprès de son entourage, en se déculpabilisant et en projetant ses propres névroses sur les autres et en refoulant par tous les moyens possibles la réalité.
1.2) La personnalité à dominante schizoïde
La névrose est caractérisée par un détachement des relations sociales et une "froideur émotionnelle" (seule sans vrais amis)
1.2.1) Les caractéristiques de la névrose schizoïde
§ Le schizoïde est plutôt un solitaire, un froid qui semble ne pas souffrir
§ A la différence des borderline que l'on pourrait qualifier d'hyperémotifs, le schizoïde semble ne pas ressentir d'émotions, il peut sembler apathique
§ Il a une distance vis à vis des êtres humains sans doute par besoin de se protéger
§ La encore à la différence des borderline, il n'a pas de sautes d'humeur
§ Il semble hautain mais a une mauvaise image de lui-même (sans vie, ennuyeux, raté)
Le borderline peut parfois faire penser à tort qu'il a des tendances schizoïdes, notamment lorsqu'il cherche à contrôler ses émotions. On pourra le penser "sans cœur" ou "inhumain" face à un drame ou la crise passionnelle alors qu'en fait il se contrôle pour ne pas exploser en larmes, bref tout le contraire. Ces deux troubles semblent donc "incompatibles".
Les personnes borderlines sont handicapées dans leur relations, dans l'incapacité d'avoir des rapports humains "normaux" et donnent parfois l'apparence trompeuse de ne pas ressentir l'éventail des émotions humaines. En fait ce serait plutôt qu'ils les ressentent trop. Ainsi dans des situations de crises, ils peuvent donner l’apparence de personnes schizoïde. Il s’agit là encore d’un mécanisme de rejet ou de défense. La personne borderline peut en l'espace d'une seconde passer de l'état d'"ange" à l'état de "monstre" apparemment sans cœur et sans état d'âme.
1.2.2 Les croyances de la névrose (état chronique)
§ J'ai besoin de mon espace
§ Je ne suis pas comme les autres
§ Les relations sont sources de problèmes.
§ La vie est plus simple sans les autres.
§ Je suis vide en moi.
§ Il est mieux pour moi de garder mes distances et de faire profil bas.
§ Je suis un inadapté social.
§ La vie est fade et ingrate.
§ Ils devraient me laisser seul
§ Je ne comprends pas pourquoi les autres sont heureux ensembles
1.2.3) Le positionnnement dans les relations amoureuses
Le schizoïde constitue en apparences une victime idéale dans le jeu de la prédation/victimisation amoureuse. Il sera d’autant plus victime que la personne qui le charmera lui présentera le visage de quelqu’un qui semble vouloir l’apprivoiser, le connaître et vouloir comprendre son être profond. En gros un schizoïde aura de grande chances de tomber dans les bras d'un manipulateur. Cependant, il peut constituer une fausse victime, puisque l’issue peut être inéluctable et brutale pour la personne qui veut construire une relation avec ce type de névrosés : la fuite pour la reprise de son espace vital.
1.3) La personnalité à dominante schizotypique
La névrose est caractérisée par des distorsions en terme de connaissances et perceptions et des conduites excentriques (monde imaginaire)
1.3.1) Les caractéristiques de la névrose schizotypique
§ Le schozotypique possède des croyances étranges et de perceptions inhabituelles incontrôlables
§ Il est souvent excentrique, bizarre.
§ Il a une distance vis à vis des êtres humains mais elle est le fruit de l'incompréhension des autres à ses modes de pensée
§ Il peut être cyclique dans ses relations isolé ou se livrant totalement
§ Comme le borderline il a des sautes d'humeurs incompréhensibles, mais plutôt fruits de sa vie intérieure que de stimuli externes.
§ Il ne sait pas trop qui il est et se sent comme un étranger dans cette société
§ Il donne du sens à l'irrationnel (télépathie, revenants, astrologie, 6ème sens...)
Il peut y avoir confusion avec le trouble de la personnalité borderline mais à priori, le borderline ne vit pas dans un monde à lui, même s'il a parfois des "trucs" pour se rassurer. Le borderline possède un « monde à lui » dans un état de crise ou lorsqu’il ne trouve pas de réponses à ses questions. Il s’enferme alors dans son univers perturbé. Il s’en sortira naturellement dès lors qu’il contrôlera ses émotions. Il s’aidera souvent de son entourage pour se rééquilibrer.
1.3.2) Les croyances de la névrose (état chronique)
§ Je ne dois prendre en compte que ma propre vision; Je ne dois pas être influencé par qui que ce soit
§ J'ai certains pouvoirs
§ Je me sens comme un extra terrestre dans un environnement effrayant.
§ Comme le monde est dangereux, tu dois faire attention à toi en permanence.
§ Il y a des raisons pour toute chose. Les choses n'arrivent pas par chance.
§ Parfois mes propres perceptions sont une indication de ce qui va arriver.
§ Les relations font peur.
§ Si je leur dis ce que je pense vraiment, ils ne me croiront pas
§ Je sais ce qu'ils pensent
§ Je suis débile
1.3.3) Le positionnnement dans les relations amoureuses
Le borderline pourra parfois aussi souffrir de ce trouble lorsqu’il ne trouve pas de réponses à ses questions durant des périodes d’instabilité émotionnelle. Cependant cet état ne peut constituer un état chronique pour ce type de névrosé.
1.4) La personnalité à dominante antisociale, associale ou psychopathique
La névrose est caractérisée par un mépris et une transgression des droits d'autrui et l'exploitation sans vergogne des autres. Ils peuvent être assimilés à des manipulateurs relationnels si la névrose n'est pas profonde. Je recommande la lecture du livre « Les manipulateurs sont parmi nous » par Isabelle Nazare-Aga, Les Éditions de l'Homme, 1997. L’un des rares livres à traiter le sujet complètement et à proposer surtout des moyens de les identifier et de les contrer dans la vie quotidienne http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2761919718/qid=1117384257/sr=8-1/ref=sr_8_xs_ap_i1_xgl/402-5848426-6824143.
Les antisociaux s'identifient souvent à l'adolescence par des problèmes avec la justice, un échec scolaire, des problèmes de drogues, etc. Lorsqu'il s'agit de femmes antisociales, ce sont souvent des femmes que la société appele "vamps", "harpies", "croqueuses d'hommes" ou "chercheuses de dot". La névrose démarre par une hystérie. Il est à souligner que des études ont démontré que des femmes psychopathes transmettront à de fort taux la névrose durant la relation Mère/Fille. Selon des études, la névrose féminine peut plus ou moins s'atténuer vers l'âge de 40-45 ans. Dans le domaine professionnel, ce sont des "opportunistes sans foi ni loi". Au passage ils sèment zizanie et suspicion autour d'eux. Ce sont souvent des personnes qui mettent mal à l'aise, qui se prévalent souvent de goûts ou de jugements sûrs, moyens de contrôle des autres. En société, ils seront jaloux des personnes qui obtiennent "naturellement" de leur entourage une certaine reconnaissance : des jugements sûrs, des avis écoutés, un travail reconnu, un sens de l'esthétique admiré, etc.
Pour résumer, ce sont des "personnes sans identité" qui justement profitent de leurs relations dans la société pour accèder à un rang, obtenir une promotion, jouer un rôle qu'ils ne peuvent naturellement assumer. En d'autres termes, ils "s'approprient" les ressources, les idées ou les qualités des autres pour mieux avancer, assouvir leurs frustrations et surtout améliorer le regard que leur porte la société.
1.4.1) Les caractéristiques de la névrose antisociale ou psychopathie
§ Ce sont souvent des personnes intelligentes, mais qui montrent des lacunes, des incapacités : incapacité à demander quelque chose, si infime que cela puisse être (demander sa route quand on est perdu),
§ Un antissocial a du mal à exprimer ses besoins et à gérer sa frustration
§ Il passe à l'acte. L'acte (impulsif), souvent violent, est la pour résoudre ses problèmes
§ Il est dans le refus de sa réalité et dans le refoulement de son identité
§ A la différence du borderline qui EST "émotions", qui subit ses émotions et souffre, le psychopathe refoule, ignore ses émotions, l'anxiété et la dépression
§ A la différence du borderline, Il se croit fort, dominant, et les autres ne sont que des outils (qu'il utilise, charme, détruit selon son bon vouloir)
§ A la différence du borderline, il ne ressent pas la culpabilité et n'a pas la moindre remise en question de lui-même
§ A la différence du borderline, il ne se fait pas du mal à lui même (sauf s'il est entravé)
Un des facteurs déclenchant du trouble puise ses origines dans la petite enfance tout comme pour le borderline. Ceci constitue un point commun durant la séduction. On peut dire qu'un couple Borderline ou émotif/Paranoïaque s'attire par les points communs de leurs fêlures intérieurs ou blessures de l'âme qui leur font développer des personnalités "dominantes" socialement au sens de Lise Bourbeau "Les cinq blessures qui empêchent d'être soi-même" (http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2920932187/qid=1117540436/sr=8-1/ref=sr_8_xs_ap_i1_xgl/402-5848426-6824143). La passion dans la relation amoureuse sera d'autant plus vive que les névroses seront profondes.
Sauf en cas de grave dissociation, le borderline, lorsqu'il agit de façon "dingue" durant la passion le « sait », même s'il ne peut se l'empêcher. Le psychopathe ne se remet jamais en cause et "ne voit jamais" les dégâts qu’il peut occasionner chez les autres. Au contraire, il voit chez les autres les projections de ses propres névroses. Un manipulateur criera souvent à la manipulation ! (voir ci-dessous la relation sociale manipulateur-histrionique)
1.4.2) Les croyances de la névrose (état chronique)
§ J'ai droit à ce que je veux
§ Les gens sont faits pour être exploités
§ La force ou la ruse est le meilleur moyen pour que les choses soient faites.
§ Nous vivons dans une jungle où seul le plus fort survie.
§ Si je ne profite pas des gens, c'est eux qui profiteront de moi en premier.
§ Il n'est pas important de respecter ses promesses ou d'honorer ses dettes.
§ Le mensonge et la tricherie sont autorisés du moment que l'on ne se fait pas prendre.
§ J'ai été injustement traité et je suis en droit d'obtenir mon du par quelque moyen que ce soit.
§ Si les autres ne se protègent pas, c'est leur problème
§ Je me moque pas mal de ce qu'ils pensent
§ Je suis en colère, il faut que je fasse quelque chose
1.4.3) Le positionnnement dans les relations amoureuses
Le psychopathe et le borderline sont à priori à des antipodes, le borderline est envahi d'émotions, il ressent la souffrance, la culpabilité, ... le psychopathe agit, point. Le premier est dans le contrôle inapproprié de soi-même et surtout de ses émotions jusqu’à la crise, le second dans le non-contrôle de ses pulsions et surtout le contrôle des autres. Un couple borderline/psychopathe est un jeu subtil de domination/soumission dans une complémentarité parfaitement dangereuse. Le premier est émotif, le second est cynique.
Le borderline constitue souvent un inhibé sur le plan des actes tandis que le psychopathe est tout le contraire. Evoluant dans la société par calcul et souvent avec un objectif de manipulation, le psychopathe constitue un handicapé sur le plan émotif, le borderline ressentira les choses pour deux et constituera son « radar social ». Le premier équilibrera le second par rapport à ses actes, le second par rapport à ses émotions. Ils s’attireront aussi par leur mode commun de fonctionnement social : clivage en bon/mauvais issue de leur petite enfance.
Le non-Borderline (ou plus spécifiquement un Psychopathe dans un couple Borderline/Psychopathe) a tendance aussi à mentir pour justement limiter les crises de colère du Borderline. Ceci est d’autant plus vrai que le psychopathe est un maître en manipulation et le Borderline la victime nécessaire et idéale de par sa névrose : le mensonge semblera doublement utile. Bien évidement c'est le pire des "cadeaux" à faire au Borderline, cela ne l'aide en rien à surmonter son problème ni à se prendre en charge. Le non-Borderline (et surtout le psychopathe habitué pathologiquement au fait) ment aussi pour ne pas ouvrir les yeux sur la réalité. Le psychopathe ayant un manque flagrant d’identité, prendra une identité valorisante "au regard de l’Autre". La crise s’amplifiera lorsque les deux antagonistes cristalliseront leurs névroses, j’avais parlé que chaque antagoniste s’ancrera dans sa position de victime consciente et de bourreau inconscient (http://tlamak.joueb.com/news/2.shtml)
1.5) La personnalité à dominante borderline, émotive ou "état Iimite"
La névrose est caractérisée par un problème de gestion des émotions, une impulsivité, problèmes relationnels, image de soi instable conduisant fréquemment à des conduites auto-destructrices. ("sur-émotif"). Les personnes avec un trouble de la personnalité borderline ont une tendance à réagir plus intensément que les autres à des niveaux de stress moindres d’une part, et à mettre plus de temps pour se rétablir, d’autre part. Ils ont des « pic » émotionnels plus élevés pour de faibles provocations et prennent plus de temps pour récupérer.
Le cliché social habituel sont ces personnes qui « se noient dans un verre d’eau » ou celles qui « réussissent leurs vies professionnelles mais ratent complètement leurs vies amoureuse ou sociale ». Plus vulgairement pour paraphraser un ami à mon sujet : les personnes qui « dégoupillent ». Il ressort aussi que les patients Borderline sont plutôt des personnes intelligentes même si bien souvent elles se prennent pour des "débiles mentaux" même malgré leur diplôme supérieur (source : http://www.aapel.org/bdp/BLsynthese.html). Ils ont souvent une très mauvaise estime d'eux-mêmes (que cela soit dit ou pas). On peut dire qu'ils ne s'aiment pas
1.5.1) Les caractéristiques de la névrose borderline
§ Le borderline est caractérisé par un problème de gestion des émotions (intensité, instabilité) qu'il subit
§ Il a des sautes d'humeurs (haut et bas) fréquentes, une impulsivité, des colères, un sentiment de vide, anxiété, des comportements parfois "bizarres" aux yeux des autres
§ Il a des problèmes relationnels
§ Un mode de pensée souvent noir et blanc (clivage), voit l'autre en "tout bon", "tout mauvais", avec un statut de "victime"
§ Il ne sait pas qui il est et a une image de lui instable habituellement très négative (pouvant alterner avec une image très positive)
§ Il ressent la souffrance psychique telle que seules des conduites auto-destructives peuvent conduire à l'apaisement temporaire.
§ Le risque de suicide donne à ce trouble une gravité réelle
Tout comme le trouble du psychopathe, un des facteurs déclenchant du trouble puise ses origines dans la petite enfance. Les borderlines et les psychopathes partageront ainsi beaucoup de points communs qui peuvent s'avérer cruciaux durant le jeu de séduction.
1.5.2) Les croyances de la névrose (état chronique)
§ L'Autre doit s'occuper de moi
§ Personne ne me comprends
§ Personne ne pourrait m'aimer ou vouloir être près de moi si ils me connaissaient vraiment.
§ Je ne peux pas me débrouiller seul, j'ai besoin de quelqu'un pour prendre appui.
§ Si je ne fais pas ce que les autres veulent, ils m'abandonneront ou ils m'attaqueront.
§ Les autres peuvent me blesser, m'attaquer, prendre avantage sur moi (je dois me protéger).
§ Il m'est impossible de me contrôler ni de me discipliner.
§ Je dois contrôler mes émotions ou quelque chose de terrible va se produire.
§ Ne te fais pas d'amis, ils te feront de la peine
§ Il n'y a jamais personne pour combler mes besoins, pour être fort pour moi, pour prendre soin de moi
§ Je serai toujours seul
§ La douleur que je ressens est insupportable
§ Je suis un fardeau pour les autres
1.5.3) Le positionnnement dans les relations amoureuses
Un Borderline étant émotionnellement hypersensible, imaginez quelles peuvent êtres les conséquences pour lui d'un abandon, d'une peine de cœur. Les "fonctionnant maxi" des borderlines réservent leur crises de colère et réactions inappropriées uniquement pour les personnes importantes de leur vie . Raison pour laquelle les NON-Borderline qui ont conscience de cela ont du mal à se faire entendre au point même d'être parfois non crus lorsqu'ils en parlent à leur famille ou leurs amis. Le borderline semble avoir alors deux facettes selon le personnage du Dr Jekyll et Mister Hide. Hormi en période de crise, il agira le reste du temps tout à fait normalement aux yeux de son entourage.
Une autre caractéristique commune est le mensonge et le déni. Un borderline a une grande faculté pour faire croire que tout va bien ce qui est interprété comme de la manipulation, sans doute que si ses proches avaient "vu" son état, il n'en serait pas la aujourd'hui
Dans une période de crise, il peut faire usage de campagne de dénigrement. En clair, il tente de convaincre son entourage par tous les moyens que le NON-Borderline (qui a compris), est lui le malade. Il ment, c'est une des caractéristiques communes à d'autres névroses, mais le Borderline n'est pas un menteur pathologique comme le psychopathe. Il utilise des mensonges "à bon escient", pour se protéger et non pour faire du mal ou manipuler comme le fait le psychopathe.
Il semblerait que le mode de "gestion sentimentale" des borderlines face à l'abandon soit très différent selon les malades de la névrose :
- Certains seront souvent très seuls, sans doute parce qu'ils cherchent à se mettre à l'abri de leurs émotions. "Meilleur" moyen de n'être jamais abandonné
- D'autres auront un cocon qui sera par exemple un conjoint ou ses parents
- Et d'autres navigueront en permanence d'un partenaire à l'autre pour avoir le sentiment de ne jamais être abandonné. Sans doute qu'ils provoquent aussi inconsciemment l'abandon pour ne pas être quittés. En d’autres termes, ils se ferment sur eux-même, par lâcheté ou par nécesssité si le conjoint est lui même névrosé, afin de ne pas assumer la rupture.
1.6) La personnalité à dominante histrionique
La névrose est caractérisée par une quête permanente d'attention. ("remarquez-moi")
1.6.1) Les caractéristiques de la névrose histrionique
§ Ce trouble touche plus de femmes que d'hommes
§ Sa stratégie est la séduction
§ Il ne peut vivre sans le regard de l'autre sur lui et ne recule devant rien pour cela (un peu comme le narcissique mais pas pour les mêmes raisons)
§ Quand le borderline est en quête d'identité, le psychopathe est dans le refus de son identité et l'appropriation de celle des autres, l'histrion est en quête d'attention
§ A la différence du borderline qui ment pour se protéger, l'histrion a tendance à enjoliver une situation et ment pour séduire
§ Elle passe sans cesse de l'enthousiasme à la déception
§ Elle a des problèmes d'apprentissage, de concentration, d'attention
§ Elle a une mauvaise estime d'elle-même et fait tout pour donner une image totalement contraire
1.6.2) Les croyances de la névrose (état chronique)
§ Je dois faire bonne impression
§ Pour être heureuse, j'ai besoin que les autres fassent attention à moi.
§ Tant que je n'amuse pas ou que je n'impressionne pas les autres, je suis rien.
§ Je dois être le centre de leur attention.
§ Si j'amuse les autres, ils ne remarqueront pas mes faiblesses.
§ Seule je suis incapable d'organiser ma vie
§ Je sais charmer pour qu'ils m'aident et qu'ils m'aiment
§ Ils me trouvent irrésistible
1.6.3) Le positionnnement dans les relations amoureuses
La personne histrionique constitue une prédatrice sociale, tandis la personne psychopathe constitue une prédatrice amoureuse. La névrose constitue donc parfois une étape intermédiaire ou transitoire pour cette dernière. Néanmoins toutes les femmes histrioniques ne sont pas des psychopathes. L'inverse n'est pas vrai. Les femmes manipulatrices reconnaissent aisément en tant qu'"adversaires potentielles" les femmes histrioniques. Elles savent d'instinct reconnaître chez les autres les projections de leurs propres névroses quand elles sont avérées. Les relations entre humains son essentiellement faites de projections, nous incorporons ce qui nous intéresse chez l'autre et que nous voulons posséder et nous lui attribuons tout ce que nous ne supportons pas en nous même et qui fait obstacle à notre désir.
La psychopathe usera allégrement et consciemment de cette façade comme moyen d’obtenir ce qu’elle souhaite de son entourage et plus spécialement de l’Autre dans une relation amoureuse. Elle usera et abusera de cette névrose comme une arme de manipulation lorsqu'elle se sentira frustrée dans sa relation de couple. Elle constitue un point de rupture conscient précédant l'acte incontrôlé. Je souris aux confidences du Don Juan de mon cours de danse sur les raisons qui "poussaient" parfois certaines femmes à tromper leurs maris : de celle qui trompe parce que son mari a acheté une Harley-Davidson malgré ses suppliques affectives ou a refusé de lui gonfler son pneu de vélo ! le choix est vaste. Je me demande si ce dernier n'écume pas les névrosées de la société bourgeoise toulousaine.
Le borderline peut parfois avoir des traits ou souffrir du trouble histrionique mais dans ce cas c'est certainement plus une façade qu'une réalité. Cette façade sera un moyen d'ouverture aux autres.