Satyricon (film, 1969)
Satyricon (film, 1969)
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Satyricon (également appellé Fellini Satyricon) est un film franco-italien réalisé par Federico Fellini et sorti en 1969. Il est adapté du roman éponyme attribué à l'écrivain latin Pétrone.
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Synopsis [modifier]
Il est important de connaître les fondements essentiels de l'œuvre de Fellini d'après Pétrone, exposés par le réalisateur dans Fellini par Fellini, entretiens avec Giovanni Grazzini (Éditions Calmann-Lévy) :
« J'avais relu Pétrone et j'avais été fort séduit par un détail que je n'avais pas su remarquer auparavant : les parties qui manquent, donc l'obscurité entre un épisode et l'autre. [....] Cette histoire de fragments me fascinait pour de bon. [...] Le livre me fait penser aux colonnes, aux têtes, aux yeux qui manquent, aux nez brisés, à toute la scénographie nécrologique de l'Appia Antica, voire en général aux musées archéologiques. Des fragments épars, des lambeaux qui resurgissent de ce qui pouvait bien être tenu aussi pour un songe, en grande partie remué et oublié. Non point une époque historique, qu'il est possible de reconstituer philologiquement d'après les documents, qui est attestée de manière positive, mais une grande galaxie onirique, plongée dans l'obscurité, au milieu de l'étincellement d'éclats flottants qui sont parvenus jusqu'à nous. Je crois que j'ai été séduit par la possibilité de reconstruire ce rêve, sa transparence énigmatique, sa clarté indéchiffrable. [...] Le monde antique, me disais-je, n'a jamais existé, mais, indubitablement, nous l'avons rêvé. »
Dans la Rome antique, Encolpe et Ascylte, deux étudiants qui habitent ensemble dans le quartier souterrain de Suburre et y vivent de rapines, se disputent les faveurs de leur jeune esclave Giton. Les trois comparses, tour à tour désunis et réunis, vont vivre différentes histoires au gré de leurs rencontres. Encolpe va assister au festin du nouveau riche affranchi Trimalcion tandis qu'on retrouvera le trio prisonnier du terrible Lichas. Après l'assassinat de Lichas et la chute de César, ce qui nous vaut de perdre de vue Giton, on rejoint Encolpe et Ascylte libérés qui passent un moment de répit dans une riche demeure désertée avant qu'ils n'enlèvent, en compagnie d'un brigand, un hermaphrodite censé être doté de certains pouvoirs. Ensuite, si Encolpe sort indemne de son combat avec le fabuleux Minotaure, il y laisse sa virilité. En compagnie d'Ascylte, il n'aura alors de cesse de la retrouver en s'aventurant dans des contrées magiques ou ensorcelées comme le Jardin des délices ou celle de la légendaire Œnothée. Aux confins du pays, Ascylte perdra la vie tandis qu'Encolpe recouvrera sa virilité avant de s'embarquer vers une nouvelle île et une vie d'une autre dimension.
Fiche Technique [modifier]
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Distribution [modifier]
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Autour du film [modifier]
Une apparition impressionnante [modifier]
- La sortie du film fit une profonde impression, les festins de Trimalcion furent parodiés dans la bande dessinée Astérix chez les Helvètes.
- Accroche française : « Un monde cruel et animal où le péché n'existe pas. »
- Accroches américaines : « Rome before Christ. After Fellini ». Et aussi : « If you see with innocent eyes, everything is divine » (Fellini).
- Souvenir de Fellini : « Le film a été présenté en avant-première à l'American Square Garden [de New York], aussitôt après un concert de rock. Il y avait quelques dix mille jeunes gens. On respirait l'héroïne et le hachich dans la fumée de la salle.[…]
La projection ne fut qu'enthousiasme. À chaque plan, les gosses applaudissaient; nombre d'entre eux dormaient, d'autres faisaient l'amour. Dans ce chaos total, le film se déroulait implacablement sur un écran gigantesque qui semblait refléter l'image de ce qui avait lieu dans la salle même. Satyricon semblait avoir trouvé son site naturel, de manière imprévisible et mystérieuse, dans ce milieu parmi les plus improbables. Il semblait bien n'être plus à moi, dans la révélation soudaine d'une entente aussi secrète, de liens aussi subtils et jamais interrompus, entre l'antique Rome de la mémoire et ce public fantastique de l'avenir. »[1]
Fellini versus Polidoro [modifier]
À cause du réalisateur Gian Luigi Polidoro qui l'a devancé de quelques mois dans la réalisation de sa version du Satyricon (1968), Fellini a dû rajouter son nom au titre de son film afin d'éviter toutes confusions. La version de Polidoro n'a pas résisté devant la magnificence de l'œuvre fellinienne et elle est très rapidement tombée dans l'oubli.
Le plus grand cameraman d'Ava [modifier]
On doit la beauté picturale du Satyricon à Giuseppe Rotunno dont Ava Gardner disait : « Le plus grand cameraman que je connaisse. »[2]
« Fellini tourne Satyricon » par Gideon Bachmann [modifier]
Le journaliste et cinéaste Gideon Bachmann a filmé, interviewé et parfois énervé Fellini durant le tournage de son Satyricon en 1969. Il en reste un reportage, Ciao ! Federico présenté en Hommage à Fellini au Festival de Cannes en 2003.
Vidéographie [modifier]
- 2003 - 17 septembre : Ciao ! Federico, un film de Gideon Bachmann - Durée 60 mn (1970) + Bonus : Fellinikon, Le Monde de Fellini et des rushes - Durée 60 mn - 1 DVD Zone 2 remasterisé - Carlotta/Columbia Tristar.
- 2004 : Fellini Satyricon de Federico Fellini (1969) - Durée 124 mn + bonus - 1 DVD Zone 2 - MGM Home Entertainment.
Discographie [modifier]
- 2003 : Fellini-Rota, 3 BO des musiques des films de Fellini, Toby Dammit (Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable) de la trilogie Tre Passi nel delirio (Histoires extraordinaires), Fellini Satyricon et Fellini Roma - Double CD Collector édités par GDM Music CD CLUB 7018.
Les italiens GDM ont remasterisé la BO stéréo de Fellini Satyricon éditée précédemment par United Artists Records/Liberty Records sur 33 tours LP NAS 1241 (expurgée de La Danse des singes, enregistrement ethnique produit à l'origine par « Le Chant du Monde »).
Bibliographie [modifier]
- Satyricon Redivivium, 100 photos Noir & Blanc prises en 1968 par Tazio Secchiaroli sur le tournage de Fellini Satyricon, texte tout en latin extrait du Satyricon de Pétrone, Editions In Ædibus Rhinocerotis ferocis/Serge Plantureux, Paris, 2001.
Liens externes [modifier]
- (fr+en) Satyricon (film, 1969) sur l'Internet Movie Database
- Affiche France
Notes [modifier]
- ↑ Fellini par Fellini, entretiens avec Giovanni Grazzini, Éditions Calmann-Lévy 1984, ISBN 2-7021-1309-5
- ↑ Ava, Mémoires d'Ava Gardner, Presses de la Renaissance, 1991, ISBN 2-85616-581-8