Spiritisme

Spiritisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cet article ou cette section doit être recyclé en le réorganisant et en le clarifiant.
En apposant le bandeau, merci d'énoncer les points à améliorer en page de discussion.

plot

Cet article n'est pas fini. Veuillez considérer le plan et le contenu comme incomplets et sujets à caution. Cela dit, toute participation est la bienvenue.

Le spiritisme[1], est une doctrine philosophique qui naquit en 1857 avec la publication du Livre des esprits signé par le français Allan Kardec, Hippolyte Léon Denizard Rivail de son nom patronymique. Le spiritisme, doctrine des Esprits, fonde sa croyance sur la possibilité d'une communication entre morts et vivants à l'aide d'un intermédiaire : le médium. Il jette également les bases d'un système qui postule le retour à la vie, la réincarnation. Cela en fait donc une des dernières théories palingénésique du XIXe s.

La communication entre l'esprit de défunts et le monde des vivants est l'objet de multiples croyances qui précèdent Kardec. S'il n'en est pas l'instigateur, c'est LE doctrinaire qui s'efforça d'ériger cette conviction en « religion scientifique ». Entendez : un système de pensée qui concilie Dieu, la Science et le Progrès ; question si importante en cette mi-temps du XIXe s. C'est donc à tort que l'on réduit le spiritisme à ses pratiques médiumniques.

Sommaire

[masquer]

Genèse et évolution de la croyance [modifier]

Le développement proposé ci-dessous ne prétend pas exclure toute autre approche. il tente, le plus simplement possible, de retracer chronologiquement les grandes résurgences de la croyance dans le dialogue entre morts et vivants.

La nécromancie [modifier]

Avec l'émergence du christianisme, la nécromancie devient l'objet d'une répulsion quasi totale, parce que liée aux forces démoniaques. C'est l'avis de Lactance (v. 300) et d'Augustin comme la plupart des Pères. Le Moyen Age chrétien poursuivra la voie tracée par les Pères. La nécromancie y devient alors synonyme de nigromancie (magie noire), au sens d'invocation des démons et non plus des esprits.

Cependant, au XIIe s., par l'intermédiaire de traductions latines de l'arabe, la nécromancie, élevée à la dignité de science, devient quasiment un savoir que l'on traite comme tel. Les expériences nigromantiques se retrouvent dans des traités de magie comme le Picatrix, le Liber sacratus ou le Liber vaccae qui circulent dès le XIIIe s. et dont il est assuré qu'ils étaient lus avec attention dans les milieux lettrés, les cours royales, princières, et jusqu'à la Curie romaine. Au XIVe s., de nombreux procès impliquant de hauts personnages ou des savants comme Cecco d'Ascoli (1327) témoignent de cette effervescence intellectuelle autour de la nigromancie.

Au XVe S., le ton change. De l'idée de commerce avec les démons, on passe à celle de pacte avec le Diable et on pense que les sorciers, et surtout les sorcières, constituent une secte dont l'objectif est de renverser l'ordre chrétien.

L'intérêt pour la nécromancie ne s'éteint pourtant pas et se perpétue même au sein de l'élite ecclésiastique sous des prétextes tolérés. C'est ainsi qu'en France, en 1588, Noël Taillepied (1540-1589), docteur en théologie, publia à Rouen un livre intitulé Psychologie ou traité de l'apparition des Esprits à savoir des âmes séparées, fantosmes, prodiges, accidents merveilleux dans lequel il écrit :

« Souvent il advient que quand aucun de nos parents demeurant en pays lointain seront grièvement malades, nous oyrons tomber en la maison des choses qui sembleront pesantes et feront un mervelleux bruit : puis après on trouvera cela être devenu à l'heure mesme qu'iceux parents seront trepasses. C'est une chose comme ordinaire à quelques-uns que quand une personne doit mourir, ils oyron ouvrir ou fermer les fenestres et les portes, quelqu'un monter par les degrés et autres cas semblables quelquefois un Esprit se montrera dans la maison, ce qu'apercevans, les chiens se jetteront entre les jambes de leurs maistres et n'en voudront partir, car ils craignent fort les Esprits. »

Le mesmérisme [modifier]

Le mesmérisme est né de la découverte du « magnétisme animal » par Franz Anton Mesmer (1734-1815). Il s'agit alors d'une nouvelle thérapeutique liée à une façon originale de concevoir la santé et la maladie. En 1779, dans un Mémoire sur la découverte du magnétisme animal, Mesmer expose en vingt-sept points les principes de son système. Il affirme qu'un fluide physique emplit l'univers, qui relie les hommes, les animaux, la terre et les corps célestes entre eux. La maladie n'est que le résultat d'un engorgement de cette « énergie » à certains endroits du corps. Rétablir une circulation harmonieuse du fluide suffit à produire la guérison. Un des disciples de Mesmer, Armand Marc Jacques de Chastenet de Puységur, fait la découverte du somnambulisme magnétique. Cette découverte qui ne se nommait pas encore « hypnose » allait profondément influencer les futures théories d'Allan Kardec. Nous y reviendrons.

L'apport incontestable des sœurs Fox [modifier]

Vers 1848 à Hydesville, une bourgade de l'état de New York, Une famille du nom de Fox - composée des parents et de deux filles demeurant au foyer, Margaret, 14 ans, et Kate, 11 ans - vivait dans une demeure de cette petite ville. Des coups y retentissent régulièrement, mais les Fox sont incapables d’en découvrir l’origine malgré des fouilles répétées. En 1848, les bruits s’intensifient, au point que les locataires ne parviennent plus à trouver le sommeil. Dans la nuit du 31 mars, Kate, par défi, demande au trouble-fête de répondre à ses questions. A la surprise générale, « l’esprit » - car personne ne croit déjà plus qu’il s’agit d’un plaisantin humain – répond par une série de coups.

Le bruit fait autour de cette étrange affaire détermine très vite un véritable engouement : nombreux sont ceux qui croient avoir trouvé le moyen de communiquer avec les morts. Le 14 novembre 1849 se tient à Rochester, autour des deux jeunes Fox, la première réunion des adeptes du « spiritisme » - comme l’on dit alors. Un comité d’études est fondé afin d’examiner les manifestations relevant de cette discipline. Par la suite, Kate et Margaret, accompagnées de leur mère, font des tournées dans tous les Etats-Unis, et jusqu’en Angleterre : à chaque fois, leur prestation connaît un immense succès. Elles n’attendent plus désormais que le hasard les mette en communication avec les morts, mais elles suscitent la manifestation de ceux-ci, en concentrant leur capacité d’attention sur des tables rondes qui se mettent à se mouvoir lorsque le défunt veut intervenir. La mode des tables tournantes naît alors. Mais la presse, dans son ensemble, continue à vilipender les deux sœurs, et les Eglises se montrent totalement opposées aux pratiques qu’elles préconisent.

Il faut cependant préciser qu'après cet immense succès les sœurs Fox ont avoué elles-mêmes que cette histoire n'était que supercherie.

Naissance du spiritisme [modifier]

Venue des Etats-Unis en 1853, la vogue des tables tournantes a intrigué Allan Kardec. Au printemps 1855, il participe à des réunions où le cercle d'adeptes faisait « parler » la table depuis déjà plusieurs années. Ainsi, les somnambules magnétiques n'utilisaient plus guère ce meuble trop lourd, aux mouvements trop lents, mais une corbeille munie d'un crayon ou une planchette et un alphabet (ouija), ou même déjà l'écriture automatique.

Le spiritisme naît, comme nous l'avons dis précédemment, en 1857 avec la publication du Livre des esprits d'Allan Kardec. Son auteur affirme n'avoir rédigé qu'une partie de cet ouvrage seulement sous la dictée d'esprits venus d'ailleurs, le reste étant une compilation de diverses communications entre d'autres médiums et esprits.

Le Spiritisme [modifier]

Voici comment Kardec approche les mystérieuses tables tournantes en ses propres mots [2] :
J’en étais donc à la période d’un fait inexpliqué en apparence, contraire aux lois de la nature, et que ma raison repoussait. Je n’avais encore rien vu ni rien observé ; les expériences faites en présence de personnes honorables et dignes de foi me confirmaient dans la possibilité de l’effet purement matériel, mais l’idée d’une table parlante n’entrait pas encore dans mon cerveau. L’année suivante, c’était au commencement de 1855, je rencontrai M. Carlotti, un ami de vingt cinq ans, qui m’entretint de ces phénomènes pendant plus d’une heure avec l’enthousiasme qu’il apportait à toutes les idées nouvelles. M. Carlotti était Corse, d’une nature ardente et énergique ; j’avais toujours estimé en lui les qualités qui distinguent une grande et belle âme, mais je me défiais de son exaltation. Le premier il me parla de l’intervention des Esprits, et il augmenta mes doutes. Vous serez un jour des nôtres, me dit-il. Je ne dis pas non, lui répondis-je ; nous verrons cela plus tard.

Après les premières observations, Kardec[2]spécifie quelle était la méthode de ses études:
A l’une des soirées de Mme Plainemaison, je fis connaissance de la famille Baudin, qui demeurait alors rue Rochechouart. M. Baudin m’offrit d’assister aux séances hebdomadaires qui avaient lieu chez lui, et auxquelles je fus, dès ce moment, très assidu. C’est là que je fis mes premières études sérieuses en Spiritisme, moins encore par révélations que par observations. J’appliquai à cette nouvelle science, comme je l’avais fait jusqu’alors, la méthode de l’expérimentation ; je ne fis jamais de théories préconçues : j’observais attentivement, je comparais, je déduisais les conséquences : des effets je cherchais à remonter aux causes par la déduction, l’enchaînement logique des faits, n’admettant une explication comme valable que lorsqu’elle pouvait résoudre toutes les difficultés de la question.

Comme un éducateur avec le fond humaniste solide, une fois convaincu de l'explication spirituelle des phénomènes sur lesquels il a enquêté, dit cela[2] :
Un des premiers résultats de mes observations fut que les Esprits, n’étant autres que les âmes des hommes, n’avaient ni la souveraine sagesse ni la souveraine science ; que leur savoir était borné au degré de leur avancement, et que leur opinion n’avait que la valeur d’une opinion personnelle. Cette vérité, reconnue dès le principe, me préserva du grave écueil de croire à leur infaillibilité, et m’empêcha de formuler des théories prématurées sur le dire d’un seul ou de quelques-uns. Le seul fait de la communication avec les Esprits, quoi qu’ils puissent dire, prouvait l’existence d’un monde invisible ambiant ; C’était déjà un point capital, un champ immense ouvert à nos explorations, la clef d’une foule de phénomènes inexpliqués ; le second point, non moins important, était de connaître l’état de ce monde, ses mœurs, si l’on peut s’exprimer ainsi ; je vis bientôt que chaque Esprit, en raison de sa position personnelle et de ses connaissances, m’en dévoilait une phase, absolument comme on arrive à connaître l’état d’un pays en interrogeant les habitants de toutes les classes et de toutes les conditions, chacun pouvant nous apprendre quelque chose, et aucun, individuellement, ne pouvant nous apprendre tout ; c’est à l’observateur de former l’ensemble à l’aide des documents recueillis de différents côtés, collationnés, coordonnés et contrôlés les uns par les autres. J’agis donc avec les Esprits, comme je l’aurais fait avec des hommes ; ils furent pour moi, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, des moyens de me renseigner et non des révélateurs prédestinés. .

Malgré cela , loin de s'enthousiasmer sur le sujet, Kardec absorbé sur ses autres occupations, allait abandonner le sujet quand par l' insistances de certains comme Didier, éditeur[2] qui lui donna cinquante cahiers de communications diverses, afin qu'il les mette en ordre. Mais voyant qu'il y avait certaines lacunes, il écrivit de nouvelles questions aux esprits afin de compléter le livre qui fût publié sous le nom de Le Livre des Esprits.

Résumé de la Doctrine Spirite [modifier]

Voici le résumé de la Doctrine qui est contenue dans l'introduction du Livre des Esprits [3]:

  • « Dieu est éternel, immuable, immatériel, unique, tout-puissant, souverainement juste et bon.
  • Il a créé l’univers qui comprend tous les êtres animés et inanimés, matériels et immatériels.
  • Les êtres matériels constituent le monde visible ou corporel, et les êtres immatériels le monde invisible ou spirite, c’est-à-dire des Esprits.
  • Le monde spirite est le monde normal, primitif, éternel, préexistant et survivant à tout.
  • Le monde corporel n’est que secondaire ; il pourrait cesser d’exister, ou n’avoir jamais existé, sans altérer l’essence du monde spirite.
  • Les Esprits revêtent temporairement une enveloppe matérielle périssable, dont la destruction, par la mort les rend à la liberté.
  • Parmi les différentes espèces d’êtres corporels, Dieu a choisi l’espèce humaine pour l’incarnation des Esprits arrivés à un certain degré de développement, c’est ce qui lui donne la supériorité morale et intellectuelle sur les autres.
  • L’âme est un Esprit incarné dont le corps n’est que l’enveloppe.
  • Il y a dans l’homme trois choses : 1° le corps ou être matériel analogue aux animaux, et animé par le même principe vital ; 2° l’âme ou être immatériel, Esprit incarné dans le corps ; 3° le lien qui unit l’âme et le corps, principe intermédiaire entre la matière et l’Esprit. »
  • L’homme a ainsi deux natures : par son corps, il participe de la nature des animaux dont il a les instincts ; par son âme il participe de la nature des Esprits.
  • Le lien ou périsprit qui unit le corps et l’Esprit est une sorte d’enveloppe semi-matérielle. La mort est la destruction de l’enveloppe la plus grossière ; l’Esprit conserve la seconde, qui constitue pour lui un corps éthéré, invisible pour nous dans l’état normal, mais qu’il peut rendre accidentellement visible et même tangible, comme cela a lieu dans le phénomène des apparitions.
  • L’Esprit n’est point ainsi un être abstrait indéfini, que la pensée seule peut concevoir ; c’est un être réel, circonscrit qui, dans certains cas, est appréciable par les sens de la vue, de l’ouïe et du toucher.
  • Les Esprits appartiennent à différentes classes et ne sont égaux ni en puissance, ni en intelligence, ni en savoir, ni en moralité. Ceux du premier ordre sont les Esprits supérieurs qui se distinguent des autres par leur perfection, leurs connaissances, leur rapprochement de Dieu, la pureté de leurs sentiments et leur amour du bien : ce sont les anges ou purs Esprits. Les autres classes s’éloignent de plus en plus de cette perfection ; ceux des rangs inférieurs sont enclins à la plupart de nos passions : la haine, l’envie, la jalousie, l’orgueil, etc. ; ils se plaisent au mal. Dans le nombre, il en est qui ne sont ni très bons ni très mauvais, plus brouillons et tracassiers que méchants, la malice et les inconséquences semblent être leur partage : ce sont les Esprits follets ou légers.
  • Les Esprits n’appartiennent pas perpétuellement au même ordre. Tous s’améliorent en passant par les différents degrés de la hiérarchie spirite. Cette amélioration a lieu par l’incarnation qui est imposée aux uns comme expiation, et aux autres comme mission. La vie matérielle est une épreuve qu’ils doivent subir à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’ils aient atteint la perfection absolue ; c’est une sorte d’étamine ou d’épuratoire d’oû ils sortent plus ou moins purifiés.
  • En quittant le corps, l’âme rentre dans le monde des Esprits d’oû elle était sortie, pour reprendre une nouvelle existence matérielle après un laps de temps plus ou moins long pendant lequel elle est à l’état d’Esprit errant.
  • L’Esprit devant passer par plusieurs incarnations, il en résulte que nous tous avons eu plusieurs existences, et que nous en aurons encore d’autres plus ou moins perfectionnées, soit sur cette terre, soit dans d’autres mondes.
  • L’incarnation des Esprits a toujours lieu dans l’espèce humaine ; ce serait une erreur de croire que l’âme ou Esprit peut s’incarner dans le corps d’un animal .
  • Les différentes existences corporelles de l’Esprit sont toujours progressives et jamais rétrogrades ; mais la rapidité du progrès dépend des efforts que nous faisons pour arriver à la perfection.
  • Les qualités de l’âme sont celles de l’Esprit qui est incarné en nous ; ainsi l’homme de bien est l’incarnation du bon Esprit, et l’homme pervers celle d’un Esprit impur.
  • L’âme avait son individualité avant son incarnation ; elle la conserve après sa séparation du corps.
  • A sa rentrée dans le monde des Esprits, l’âme y retrouve tous ceux qu’elle a connus sur terre, et toutes ses existences antérieures se retracent à sa mémoire avec le souvenir de tout le bien et de tout le mal qu’elle a fait.
  • L’Esprit incarné est sous l’influence de la matière ; l’homme qui surmonte cette influence par l’élévation et l’épuration de son âme se rapproche des bons Esprits avec lesquels il sera un jour. Celui qui se laisse dominer par les mauvaises passions et place toutes ses joies dans la satisfaction des appétits grossiers, se rapproche des Esprits impurs en donnant la prépondérance à la nature animale.
  • Les Esprits incarnés habitent les différents globes de l’univers.
  • Les Esprits non incarnés ou errants n’occupent point une région déterminée et circonscrite ; ils sont partout dans l’espace et à nos côtés, nous voyant et nous coudoyant sans cesse ; c’est toute une population invisible qui s’agite autour de nous.
  • Les Esprits exercent sur le monde moral, et même sur le monde physique, une action incessante ; ils agissent sur la matière et sur la pensée, et constituent une des puissances de la nature, cause efficiente d’une foule de phénomènes jusqu’alors inexpliqués ou mal expliqués, et qui ne trouvent une solution rationnelle que dans le spiritisme.
  • Les relations des Esprits avec les hommes sont constantes. Les bons Esprits nous sollicitent au bien, nous soutiennent dans les épreuves de la vie, et nous aident à les supporter avec courage et résignation ; les mauvais nous sollicitent au mal : c’est pour eux une jouissance de nous voir succomber et de nous assimiler à eux.
  • Les communications des Esprits avec les hommes sont occultes ou ostensibles. Les communications occultes ont lieu par l’influence bonne ou mauvaise qu’ils exercent sur nous à notre insu ; c’est à notre jugement de discerner les bonnes et les mauvaises inspirations. Les communications ostensibles ont lieu au moyen de l’écriture, de la parole ou autres manifestations matérielles, le plus souvent par l’intermédiaire des médiums qui leur servent d’instruments.
  • Les Esprits se manifestent spontanément ou sur évocation. On peut évoquer tous les Esprits : ceux qui ont animé des hommes obscurs, comme ceux des personnages les plus illustres, quelle que soit l’époque à laquelle ils ont vécu ; ceux de nos parents, de nos amis ou de nos ennemis, et en obtenir, par des communications écrites ou verbales, des conseils, des renseignements sur leur situation d’outre-tombe, sur leurs pensées à notre égard, ainsi que les révélations qu’il leur est permis de nous faire.
  • Les Esprits sont attirés en raison de leur sympathie pour la nature morale du milieu qui les évoque. Les Esprits supérieurs se plaisent dans les réunions sérieuses où dominent l’amour du bien et le désir sincère de s’instruire et de s’améliorer. Leur présence en écarte les Esprits inférieurs qui y trouvent au contraire un libre accès, et peuvent agir en toute liberté parmi les personnes frivoles ou guidées par la seule curiosité, et partout où se rencontrent de mauvais instincts. Loin d’en obtenir ni bons avis, ni renseignements utiles, on ne doit en attendre que des futilités, des mensonges, de mauvaises plaisanteries ou des mystifications, car ils empruntent souvent des noms vénérés pour mieux induire en erreur.
  • La distinction des bons et des mauvais Esprits est extrêmement facile ; le langage des Esprits supérieurs est constamment digne, noble, empreint de la plus haute moralité, dégagé de toute basse passion ; leurs conseils respirent la sagesse la plus pure, et ont toujours pour but notre amélioration et le bien de l’humanité. Celui des Esprits inférieurs, au contraire, est inconséquent, souvent trivial et même grossier ; s’ils disent parfois des choses bonnes et vraies, ils en disent plus souvent de fausses et d’absurdes par malice ou par ignorance ; ils se jouent de la crédulité et s’amusent aux dépens de ceux qui les interrogent en flattant leur vanité, en berçant leurs désirs de fausses espérances. En résumé, les communications sérieuses, dans toute l’acception du mot, n’ont lieu que dans les centres sérieux, dans ceux dont les membres sont unis par une communion intime de pensées en vue du bien.
  • La morale des Esprits supérieurs se résume comme celle du Christ en cette maxime évangélique : Agir envers les autres comme nous voudrions que les autres agissent envers nous-mêmes ; c’est-à-dire faire le bien et ne point faire le mal. L’homme trouve dans ce principe la règle universelle de conduite pour ses moindres actions.
  • Ils nous enseignent que l’égoïsme, l’orgueil, la sensualité sont des passions qui nous rapprochent de la nature animale en nous attachant à la matière ; que l’homme qui, dès ici-bas, se détache de la matière par le mépris des futilités mondaines et l’amour du prochain, se rapproche de la nature spirituelle ; que chacun de nous doit se rendre utile selon les facultés et les moyens que Dieu a mis entre ses mains pour l’éprouver ; que le Fort et le Puissant doivent appui et protection au Faible, car celui qui abuse de sa force et de sa puissance pour opprimer son semblable viole la loi de Dieu. Ils enseignent enfin, que dans le monde des Esprits, rien ne pouvant être caché, l’hypocrite sera démasqué et toutes ses turpitudes dévoilées ; que la présence inévitable et de tous les instants de ceux envers lesquels nous aurons mal agi est un des châtiments qui nous sont réservés ; qu’à l’état d’infériorité et de supériorité des Esprits sont attachées des peines et des jouissances qui nous sont inconnues sur la terre.
  • Mais ils nous enseignent aussi qu’il n’est pas de fautes irrémissibles et qui ne puissent être effacées par l’expiation. L’homme en trouve le moyen dans les différentes existences qui lui permettent d’avancer, selon son désir et ses efforts, dans la voie du progrès et vers la perfection qui est son but final.

Diffusion [modifier]

Beaucoup de personnes, même instruites, d'Europe et des États-Unis ont progressivement adopté le spiritisme comme une explication logique d'une réalité spirituelle en y incluant des thèmes traditionalement traités per les religions, comme Dieu et la vie après la mort. Des milliers de sociétés spirites ont été créés sur les deux continents et les principes spirites ont été répandus au point que, dans quelques pays européens, le spiritisme a été pressenti pour faire partie des programmes de certaines universités et écoles. Pourtant, avec l'ascension de régimes totalitaires dans beaucoup de nations du vieux continent, on a assisté une forte répression du spiritisme. Les guerres Mondiales de la première moitié du XXe siècle ont marqué le déclin du mouvement spirite dans la plupart de l'Europe. En Amérique du Sud, pourtant, le travail de quelques pasteurs dévoués a réussi à accomplir une fondation solide, bien que le spiritisme se soit souvent transformé en doctrine religieuse dans ce continent. Ainsi, au Brésil, plus de 4 millions de personnes se déclarent « kardeciste spirites », selon les dernières données de recensement, ce qui fait du Brésil le plus grand pays spirite dans le monde. Le spiritisme a influencé au Brésil des syncrétismes comme Umbanda, le Rationalisme chrétien, l'Union du Végétal et la Vallée d'Aube.

Une analyse sur les phénomènes [modifier]

Différents supports physiques sont souvents utilisés pour établir la communication avec les esprits : guéridons baladeurs ou verres qui se déplacent. Dans le cas de ces supports physiques, tombés en désuétude, de nombreux spécialistes de l'illusionnisme ont démontré les subterfuges (parfois très astucieux et impressionnants pour les non avertis) qui peuvent être utilisés pour générer des tricheries, aspect éloigné de la démarche des spirites authentiques.

Selon ces derniers, l'« illusionnisme » n'expliquerait pas les dialogues spontanés des médiums lors, notamment, des séances publiques hebdomadaires de la rue Rousseau (Paris) de l'Union scientifique francophone pour l'investigation psychique et l'étude de la survivance (USFIPES), créée en 1976, association ayant succédé à l'Union spirite de Kardec.

Autant — selon eux — les tables tournantes sont des procédés qui leur paraissent complètement désuets de nos jours, autant la « médiumnité pure », pratiquée sans support serait a contrario un véritable objet d'étude.

Avec la transcommunication, les nombreux témoignages suivent les évolutions technologiques et transiteraient aujourd'hui par les bandes magnétiques, les téléviseurs, les magnétoscopes, etc. Il est malgré tout très difficile de certifier ces témoignages.

Depuis une dizaine d'années, certains spirites constatent un renouveau de la réception de messages en médiumnité directe, généralement adressés à tout un groupe et comportant le plus souvent une thématique mystique, phénomène nommé « channeling ».

Les techniques [modifier]

Une majorité de spirites tentent de communiquer avec les âmes de personnes défuntes en utilisant la méthode du cercle dans un pentagramme. Cette méthode consiste à dessiner une étoile à cinq branches (pentacle) sur le sol avec une craie blanche ou, si on veut faire la séance à l'intérieur, former le pentacle en feuille de laurier. Il faudrait ensuite que cinq personnes s'assoient dans chacun des espaces vides entre chaque branches. Un pot de bois sera positionné au centre et rempli à moitié d'eau froide. Les cinq personnes qui tentent d'invoquer une âme devront alors dire une courte incantation et écrire le nom de la personne qui est morte sur un papier blanc qu'elles déchireront en quatre. Elles placeront ensuite ce papier dans le pot avec une fleur de laurier en disant trois fois, à voix haute, le nom de la personne décédée. Puis les cinq personnes désirants invoquer l'esprit se tiendront les mains de telle sorte qu'un cercle humain se forme, traversant chaque branche du pentacle. Ils fermeront ensuite les yeux et attendront un signe de l'esprit appelé.

Pour invoquer un esprit quelconque, il faudra laisser le papier blanc vide de toute écriture. Il est aussi fortement conseillé de former un cercle tout autour du pentacle, de sorte que l'étoile et les « spirites » soit enfermés à l'intérieur. Ce cercle agirait en tant que protection contre les esprits malins.

La typtologie [modifier]

par coups frappés (technique employée par les sœurs Fox)

Les tables tournantes [modifier]

Avec une table ronde, en bois ou en marbre, les adeptes parles aux esprits grâce à des coups, des sons, des vibrations,...

Le verre à pied [modifier]

Grâce à un verre à pied (que les participants touche avec l'index droit) qui se déplace de lettres en lettres pour former des phrases.

Le ouija [modifier]

On le fait avec des lettres de Scrabble et un verre (ou autre objet) mais la vraie planche de oui-ja est en bois, plus souvent de peuplier (on n'en trouve pas partout), les lettres de l'alphabet et les mots « Oui » et « Non » permettront à l'esprit de communiquer avec nous. La plupart des mediums considère cette planche comme dangereuse.

La transe médiumnique [modifier]

Un médium joue le rôle d’intermédiaire entre une personne et un esprit entre en transe et laisse l’esprit intégrer son corps pour qu'il puisse parler directement à travers lui.

La transcommunication [modifier]

est l'art de pouvoir communiquer avec plusieurs entités grâce à un magnétophone et une radio ou un téléviseur.

Les voix directes [modifier]

Les voix directes se forment dans l'espace, à quelque distance du médium et sont perceptibles et reconnaissables par chacune des personnes présentes. Le médium n'entre á aucun moment en transe et, par conséquent, pour participer lui-même à la conversation avec les voix qui sont totalement extérieures à ses propres organes vocaux. Tout au long de l'histoire il a été fait mention de ce phénomène mais c'est seulement au cours du siècle dernier que des explorateurs en parapsychologie ont examiné de manière approfondie les quelques médiums physiques capables de produire la voix directe.

Le channeling [modifier]

  • Voir Channeling Forme new-age de l'ancienne médiumnité.

Interprétations [modifier]

Échelle Spirite

Niveau 1: Esprits purs.

Le matériel n’a aucune influence. Supériorité morale et spirituelle, ils vivent dans le bonheur total.

Rang 1: Esprit parfait.

Niveau 2: Esprits bons.

Le spirituel domine même s’il reste des traces d’intérêt matériel, ils sont de bonnes intentions et se réjouissent du bien qu’ils peuvent faire.

Rang 2: Esprit supérieur.

Rang 3: Esprit sage.

Rang 4: Esprits savants.

Rang 5: Esprits bienveillants.

Niveau 3: Esprits imparfaits.

La matière domine l’esprit, ils vivent dans la souffrance.

Rang 6: Esprits neutres.

Rang 7: Esprit faux savant.

Rang 8: Esprits légers.

Rang 9: Esprits impurs.

D'autres théories [modifier]

Il existe plusieurs théories au sein des cercles spirites et autres groupes qui, admettant pour avérés les phénomènes paranormaux produits au cours des séances, s'interrogent quant à la cause des dits phénomènes.

  • La théorie de l'égrégore : Cette théorie suggère que la pensée produit dans le monde astral des « formes-pensées » qui peuvent constituer un égrégore, c’est-à-dire une entité énergétique nouvelle, temporaire, en quelque sorte indépendante et qui produirait les phénomènes. Les informations recueillies seraient issues des subconscients conjugués des adeptes.
  • La théorie diabolique : Selon celle-ci, les phénomènes spirites sont produits par le diable ou ses démons. C'était la théorie de Jules de Mirville, ainsi que celle de beaucoup de chrétiens.
  • La théorie gnomique : Les partisans de cette théorie mettent les phénomènes spirites sur le compte d’esprits vitaux incomplets, d'êtres non finis : les élémentauxfarfadets, gnomes, sylphes... substances pensantes peuplant un monde immatériel parallèle au nôtre et qui se manifesteraient dans la réalité physique sous certaines conditions.

Le point de vue sceptique [modifier]

Les phénomènes que présente le spiritisme s'expliqueraient de différentes manières :

  • L'écriture automatique : Elle est réalisable par n'importe qui avec un minimum d'entraînement. Il n'y a rien d'extraordinaire à se laisser aller à écrire des choses spontanément. Chez certains sujets, un état nommé « état dissociatif » par les psychologues peut apparaître, similaire à ce que l'on trouve dans les cultures dites primitives lors des supposées possessions.
  • Les tables tournantes : La pratique spirite consiste à mettre les deux mains au-dessus de la table. Des mouvements non conscients (dits mouvements idéomoteurs) se produisent alors, génèrent spontanément des tremblements de la table. Dans les cas les plus extrêmes, où le groupe se met non consciemment à coopérer, la table peut tourner sur elle-même.
  • Le ouija : Il s'agit d'un autre exemple qui peut être provoqué par des mouvements idéomoteurs. En effet, il y a toujours un doigt posé sur le verre. Avec un doigt posé sur le sommet d'un verre, il est très facile à déplacer. Si c'est le médium qui a un doigt posé sur le verre, il peut truquer la « séance » en bougeant le verre tout à fait volontairement.
  • La typtologie : Une des deux sœurs Fox (qui ont fondé le spiritisme au XIXe siècle) a avoué, devenue âgée, la manière dont elles réalisaient ce truc : en faisant craquer les os des articulations du genou, des orteils ou des doigts. Au XXe siècle, des appareils plus modernes (micro, etc.) peuvent être utilisés pour réaliser ce trucage.
  • L'hystérie collective : En créant une ambiance propice, le médium produit chez les participants (généralement des gens qui ont vécu un deuil difficile) un état d'hystérie collective. Rapidement, des personnes vont se mettre à « témoigner » spontanément de sensations étonnantes. Le médium peut exacerber ses manifestations en les suggérant. En effet, il a été démontré par les psychologues que les tenants du spiritisme étaient en moyenne plus sensibles à la suggestion qu'un sujet tout-venant.
  • Le manque de fiabilité du témoignage : Dès le XIXe siècle, des scientifiques ont réalisé des expériences afin de voir si les témoignages relataient de façon exacte et précise les séances spirites. Pour ce faire, ils ont réalisé des fausses séances spirites au moyen de trucages d'illusionnistes, puis ont demandé aux participants de les relater. Ils ont constaté que les personnes racontaient des événements qui ne s'étaient pas produits durant la séance, exagéraient des événements qui s'y étaient bien produits et échouaient à rapporter les indices qui auraient permis de déterminer le type de trucages utilisés. Ce protocole expérimental a été répliqué avec succès par le psychologue anglais Richard Wiseman en 2003[4].

Notes et références [modifier]

  1. Étymol. et Hist. 1857 (A. Kardec, Le Livre des esprits contenant les principes de la doctrine spirite, p. 88 ds Höfler Anglic.). Prob. empr. à l'angl. spiritism, dér. de spirit (v. spirite), att. dep. 1856 (NED Suppl.2) à côté de l'empl. au même sens de spiritualism (1853 DAE, Americanisms, NED Suppl.2). [1]
  2. abcd Sausse, Henri, Biographie d'Allan Kardec, 1896, [2]
  3. Voir Bibliographie, Le Livre des Esprits
  4. R. Wiseman, E. Greening, et M. Smith, « Belief in the paranormal and suggestion in the seance room », British Journal of Psychology, 94(3), 2003, p.285-297.

Liens internes [modifier]

Liens externes [modifier]

Bibliographie [modifier]

  • Guillaume Cuchet, "Le retour des esprits, ou la naissance du spiritisme sous le Second Empire", Revue d'Histoire Moderne & Contemporaine, 54-2, avril-juin 2007, p.74-90.
  • Stéphane Crussol, Manuel pratique du spiritisme, oui-ja, écriture automatique, éd. Exclusif, 2003 (ISBN 2848910224)
  • Kardec, Allan, Le Livre des Esprits, 1857 [3]
  • Kardec, Allan, Le Livre des Médiums, 1861 [4]
  • Kardec, Allan, L'Evangile selon le Spiritisme, 1864 [5]
  • Kardec, Allan, Le Ciel et l'Enfer, 1865 [6]
  • Kardec, Allan, La Genèse, les miracles et les prédictions, 1868 [7]
  • Flammarion, Camille , La Mort, 1923 [8]


08/08/2007
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 147 autres membres

design by ksa | kits graphiques by krek