TERRES DE SIENNE
TERRES DE SIENNE
Les lueurs fauves des champs las
me sautent au visage,
terres de sienne, marrons ou dorées,
sous le ciel bleu sonne le glas,
l'astre solaire au couchant,
lèche les sillons des terres chaudes,
et la plaine vibre entière
le long des routes que j'arpente, fier,
dans cette campagne qui ne finit pas,
où les villages sont des îles perdues,
dans cette plaine aux vagues longues,
j'aspire les senteurs qui montent,
le ciel rougeoie sous l'astre plongeant,
et les couleurs à l'heure magique
peignent mille tableaux en flamme,
aux teintes rouges et brunâtres,
mon coeur bat la chamade,
et sous les coups de tonnerre du ciel vide,
où nul bruit ne parcours cet espace,
s'allume le décor nu où je plonge,
la route s'ouvre béante,
et je sens monter en moi
mille senteurs de l'automne qui s'annonce,
mille clameurs du monde en mouvement.