Tremblement de terre du 26 décembre 2004 - Partie 1

Tremblement de terre du 26 décembre 2004

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Tremblement de terre du 26 décembre 2004

Localisation de l'épicentre du séisme
Localisation de l'épicentre du séisme

Date 26 décembre 2004 à 7 h 58 min 53 s, heure locale
Magnitude 9,1 à 9,3
Régions Sumatra, Indonésie (secousses)
océan Indien (tsunami)
Victimes 216 000 à 232 000 morts

Le 26 décembre 2004 à 00 h 58 min 53 s UTC (7 h 58 min 53 s heure locale à Jakarta et Bangkok) a eu lieu au large de l'île indonésienne de Sumatra un séisme d'une magnitude de 9,1 à 9,3[1] [2]. L'épicentre était situé à 03°30′00″N 096°00′00″E / 3.5, 96 [1].

Ce tremblement de terre est l'un des plus violents jamais enregistrés dans le monde. Seuls trois séismes connus et mesurés ont eu une magnitude égale ou supérieure : 9,5 au Chili, en 1960 (détails) ; 9,2 en Alaska à Prince William Sound, en 1964 ; 9,0 au Kamtchatka, en 1952 [3].

Le tremblement de terre a provoqué un raz-de-marée (ou tsunami) qui a frappé l'Indonésie, les côtes du Sri Lanka et du sud de l'Inde, particulièrement dans l'État du Tamil Nadu, ainsi que le sud de la Thaïlande et l'île touristique de Phuket. Le bilan en pertes humaines est catastrophique : selon le bilan officiel du 26 juin 2005[réf. nécessaire], il y a au moins 222 046 morts et disparus (entre 216 000 et 232 000 morts selon les différentes évaluations).

Le tsunami aurait pourtant pu être prévu. La propagation de l'onde de tsunami a en effet pris plusieurs heures pour atteindre certains des pays touchés [2]. Une alerte aurait donc pu être donnée par un réseau de surveillance approprié. De plus, les éléphants du parc touristique de Phuket se sont libérés de leurs chaînes peu avant le raz de marée pour aller se réfugier dans la forêt, emmenant avec eux leurs dresseurs[réf. nécessaire].

La même région a été affectée par un nouveau tremblement de terre le 28 mars 2005 : voir Tremblement de terre du 28 mars 2005.

Animation du tsunami (source : NOAA)
Animation du tsunami (source : NOAA)

Sommaire

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Caractéristiques du séisme [modifier]

Localisation du séisme : épicentre (carré rouge) et répliques (en jaune) ; plaques tectoniques majeures et  principales failles (en rouge), source IPGP
Localisation du séisme : épicentre (carré rouge) et répliques (en jaune) ; plaques tectoniques majeures et principales failles (en rouge), source IPGP [4] [5]

Le tremblement de terre a été initialement évalué à une magnitude de 8,5, révisée à 8,9, pour finir à 9,1 selon l'Institut géologique américain (USGS) [1]. En analysant les données sismologiques, en particulier la façon dont la terre s'est mise à résonner après le séisme, les sismologues ont même proposé une magnitude allant jusqu'à 9,3 [2]. L'hypocentre fut localisé à 3,3° N, 96° E, soit à 160 kilomètres à l'ouest de Sumatra, à une profondeur de 30 kilomètres.

L'origine du séisme est liée à la rupture de la zone de subduction entre deux plaques, la plaque indienne et la microplaque Andaman, sur une longueur d'environ 1200 kilomètres [2] [5]. La rupture sur cette faille chevauchante faiblement inclinée vers l'est-nord-est et émergeant en surface au niveau de la fosse de subduction, a pris environ 10 minutes pour se propager du sud (au large de Sumatra) vers le nord (nord des îles Andaman) [6]. Aux endroits où le mouvement a été le plus fort sur la faille, les déplacements ont atteint 15 à 20 m [6]. L'énergie totale mise en jeu par le séisme, estimée par le moment sismique, a été de l'ordre de 5.1022 N.m (ou joule, J) [2] [6]. La partie de cette énergie dissipée sous forme d'ondes sismiques (énergie sismique ES), environ 2.1018J [7], est équivalente à l'explosion de 500 mégatonnes de TNT ou plus de 30 000 bombes d'Hiroshima. Malgré plusieurs séismes importants ces derniéres années dans cet région : 7.9 en 2000 et 7.4 en 2002, il apparaît que le glissement de la plaque indienne sous la microplaque Andaman était bloqué. Ce blocage, du fait de la poussée continue de la plaque indienne, a accumulé des contraintes énormes et lorsque le verrou a fini par céder, le brusque réajustement a permis le déplacement de la plaque supérieure d'une quinzaine de mètres. Ce mouvement brutal et particulièrement énergique a donné une impulsion à toute la colonne d'eau située au-dessus, donnant naissance à une série d'ondes géantes (peu élevées en pleine mer, mais de grande longueur d'onde - plusieurs dizaines de kilomètres, et très rapides : entre 500 et 800 km/h).

La longueur d'onde considérable de ces ondes géantes met en mouvement une masse d'eau colossale par rapport à des vagues ordinaires. Cette masse se déplaçant à très grande vitesse contient une énergie énorme, ce qui explique son pouvoir de destruction lorsqu'elle vient se heurter aux constructions du rivage.

La grande longueur d’onde fait que la pente de la vague est très faible surtout lorsque la profondeur d’eau est importante. Ainsi, des pêcheurs au large des côtes n’ont même pas ressenti le tsunami lorsqu’il est passé sous leur navire. De retour à terre ils n’ont pas compris immédiatement ce qui avait pu dévaster la côte.

Le séisme proprement dit a été ressenti dans plusieurs pays de la région, dont les îles Maldives, le Sri Lanka, l'Inde, le Bangladesh, Myanmar (l'ex-Birmanie), la Thaïlande, la Malaisie et Singapour. Cependant, au-delà de ces pays, les raz-de-marée (ou « tsunamis » en japonais) qui ont suivi sont à l'origine du plus grand nombre de victimes, car leurs effets se sont faits sentir sur tout le pourtour de l'Océan Indien, jusqu'aux côtes est-africaines de Somalie et l'île française de la Réunion, ou les côtes nord-ouest de l'Australie (voir l'animation et la carte plus haut).

Répliques et autres séismes [modifier]

Séismes du 26 décembre 2004 et 28 mars 2005 et répliques de décembre 2004 à début avril 2005 (points jaunes et violet), source IPGP
Séismes du 26 décembre 2004 et 28 mars 2005 et répliques de décembre 2004 à début avril 2005 (points jaunes et violet), source IPGP [4] [5]

Activité sismique après le séisme sur 26 décembre [modifier]

De très nombreuses répliques du séisme du 26/12/2004 ont été enregistrées pendant les mois qui ont suivi. Une quarantaine de ces répliques a dépassé la magnitude 6. Parmi elles, deux séismes de magnitude supérieure à 7 se sont produits au large des Îles Nicobar. Le premier a eu lieu 4 heures après le séisme de magnitude 9, le second environ 7 mois plus tard le 24 juillet 2005. En carte (voir figure ci-contre), la zone de répliques correspond en gros à la zone de faille qui a rompu lors du tremblement de terre du 26/12 [2]. Les mécanismes et la localisation des répliques montrent quelles se sont produites aussi bien sur le plan de faille principal du 26/12 que sur les nombreuses failles secondaires qui l'entourent [2] [4].

En mars 2005, un séisme de magnitude 8,7 s'est produit un peu plus au sud, près de l'île de Nias. Il a rompu une autre partie de la zone de subduction, longue d'environ 300 km [2] [8].

Plus d'un an après, l'activité sismique continue à être élevée dans cette zone. En mai 2006, une violente secousse de magnitude 6,8 ébranlait à nouveau Sumatra, et l'île de Nias.

Coïncidences anecdotiques [modifier]

Le séisme du 26 décembre s'est produit trois jours après un autre séisme de magnitude 8,1 dans une région océanique, au sud-ouest de la Nouvelle-Zélande (épicentre 50,15° S-160,36° E)[9]. Habituellement, on ne compte qu'un seul séisme de magnitude égale ou supérieure à huit par an en moyenne. Néanmoins, malgré cette proximité dans le temps, ces deux séismes sont indépendants et rien n'indique qu'ils puissent être reliés mécaniquement.

On peut noter, de façon plus anecdotique, que le séisme du 26/12/2004 s'est produit un an jour pour jour (à une heure près) par rapport au séisme meurtrier de Bam en Iran, de magnitude 6,6, où 30 000 personnes avaient trouvé la mort[10].

Autres conséquences majeures [modifier]

L'énergie totale délivrée par un séisme de magnitude 9,0 est équivalente à celle de 500 mégatonnes de TNT, ou de l'ordre de l'exajoule[11]. La libération d'énergie, extrêmement rapide et localisée, a été absorbée par des déformations anélastiques de la Terre. Il y a eu, semble-t-il, un infime impact sur la position des pôles géographiques - phénomène rare observé la dernière fois en 1964 lors d'un séisme en Alaska.

Richard Gross, géophysicien de la NASA au Jet Propulsion Laboratory de Californie, a indiqué que la durée des journées pourrait avoir diminué de trois microsecondes. Ceci viendrait d'un déplacement de masse vers le centre de la Terre. Cette nouvelle a été largement médiatisée. Cependant, les mesures sur la rotation de la Terre n'ont rien détecté.

D'autre part, du point de vue géographique, ce séisme a eu des conséquences importantes : les cartes de la région seront toutes à revoir, car les premières mesures montrent des changements importants, se traduisant par des déplacements d'éléments du relief (côtes, collines…). Selon la plupart des modèles sismiques, les déplacements sur la faille en profondeur ont été de 10 à 20 m vers le sud-ouest, impliquant des mouvements peut-être du même ordre des côtes de Sumatra et de certaines îles. À ces déplacements horizontaux se rajoutent des mouvements verticaux (soulèvement ou effondrement) de plusieurs mètres. Des mesures GPS seront réalisées sur place, pour déterminer l'ampleur des modifications.

Caractéristiques du tsunami [modifier]

Arrivée du tsunami en Thaïlande
Arrivée du tsunami en Thaïlande
Taille du tsunami comparée à celle d'un homme
Taille du tsunami comparée à celle d'un homme

Le tremblement de terre a engendré un tsunami qui s'est propagé concentriquement, depuis l'épicentre (à la verticale de l'hypocentre sous-marin), vers les côtes des pays de l'océan Indien et jusqu'en Afrique. Ce tsunami, constitué de plusieurs séries de vagues de très grande longueur d'onde, a été le plus meurtrier de ceux jamais relatés. Le dernier tsunami dans cette région du monde a été provoqué par l'éruption du Krakatoa en 1883.

La ligne de la faille océanique où s'est produit le séisme est longue de 1 200 kilomètres et orientée nord-sud. De ce fait, la plus grande partie de l'énergie du tsunami s'est répartie dans les directions opposées est-ouest. Le Bangladesh, à l'extrémité nord de la baie du Bengale, n'a été que très peu affecté, du fait de sa position géographique. À l'inverse, l'île de Sumatra a été frappée de plein fouet par les vagues géantes. Des pays très éloignés, comme la Somalie (à un peu moins de 5 000 kilomètres du séisme, en Afrique), ont été sévèrement touchés. Le Sri Lanka a créé une barrière protectrice pour une petite partie des plages du sud de l'Inde ; toutefois, sur des distances plus longues, les vagues se sont diffractées autour des obstacles puis rejointes, comme un courant d'air autour d'un cylindre.

Le bilan catastrophique peut s'expliquer en partie pour deux raisons. D'une part, la population et les autorités locales, n'ayant jamais été préparées à une telle éventualité, ont été prises par surprise — plusieurs personnes rescapées ont rapporté avoir d'abord été à la rencontre de la vague, « par curiosité », en constatant le retrait spectaculaire de la mer, qui annonce l'arrivée imminente de la première vague géante du tsunami. D'autre part, il n'existe pas de dispositif de surveillance des tsunamis dans l'océan Indien. Bien que l'alerte ait été donnée dans quelques régions de l'Inde par les télévisions locales, l'information est majoritairement très mal passée, et semble même avoir été souvent bloquée par crainte du désordre public.

Chronologie [modifier]

  • 0 h 58 TU (7 h 58 heure locale) en Indonésie, le Bureau de géophysique de Djakarta détecte un séisme d'une magnitude estimée alors à 6,4 sur l'échelle ouverte de Richter sur le nord de l'île indonésienne de Sumatra. L'épicentre est localisé dans l'océan Indien, à 250 kilomètres au sud-est de Sumatra.
  • 1 h 6 TU, le Centre d'alerte sur les tsunamis du Pacifique (PTWC) à Hawaii détecte les premiers signaux.
  • 1 h 14 TU, le PTWC publie un bulletin dans lequel il fait état d'une secousse au large de Sumatra et affirme que il n'y aucun risque pour la région du Pacifique [12].
  • 1 h 38 TU (8 h 38 heure locale), une première vague déferlante de quinze mètres (tsunami) s'abat sur les côtes de la province indonésienne d'Aceh (Atjeh) dans laquelle se déroule une guérilla séparatiste depuis trente ans. Au même moment, la vague touche les Îles Nicobar. C'est cette zone qui est la plus dévastée par le raz-de-marée, car proche de l'épicentre. Publication quelques minutes plus tard du bulletin faisant référence à un risque probable pour l'Océan Indien.
  • 1 h 58 TU, le tsunami ravage les îles situées dans la mer d'Andaman et dans le golfe du Bengale, les côtes du sud de la Malaisie et du sud de Sumatra.
  • Vers 2 h 43 TU, les côtes de la Thaïlande, de la Birmanie et du Sri Lanka (l'ancienne Ceylan) sont à leur tour frappées.
    • En Thaïlande, les plages touristiques du Sud, comme Phuket, Khao Lak (11 h 5 heure locale) ou Phi Phi, sont atteintes par les murs d'eau. La pointe méridionale de la Birmanie, frontalière de la Thaïlande, est touchée juste après. Les secousses du séisme sont ressenties dans le sud du Bangladesh. Dans ce pays, les autorités n'ont alors recensé que deux victimes.
    • En Inde, les raz-de-marée ont eu lieu au matin, notamment dans l'État méridional du Tamil Nadu (côte est). Les digues construites jadis par les Français à Pondichéry protègent cette ville avec une efficacité surprenante alors que les alentours sont dévastés.
    • Premier bilan, les raz-de-marée ont touché plus de 800 kilomètres de côtes, depuis le nord-est jusqu'au sud et ont détruit les zones (mal) construites.
  • Vers 3 h 28 TU, la vague géante déferle sur les côtes du nord de l'Inde et sur celles du Bangladesh, au fond du golfe du Bengale. Singapour est touchée, des secousses y sont ressenties. La Malaisie est protégée par Sumatra.
  • Vers 4 heures TU : les Maldives sont touchées à leur tour. La capitale Malé est inondée et les 1 192 îlots que comptent l'archipel sont dévastés.
  • Vers 4 h 21 TU : Un nouveau séisme de magnitude 5,7 est enregistré au sud de l'archipel indonésien.
  • Vers 9 heures TU, l'île Rodrigues, puis l'île Maurice, la Réunion et les Seychelles sont à leur tour touchées. Ces îles ont été atteintes par des vagues qui ont fait des dégâts mais aucune victime.
  • Vers 12 heures TU, le tsunami parvient sur les côtes africaines de la Somalie et de la Tanzanie;les dégâts sont moindres que sur les côtes asiatiques, par contre l'on recense des victimes.

Source : agence AFP.

Conséquences immédiates [modifier]

De nombreux touristes étrangers se trouvaient dans les différents pays sinistrés, à l'occasion des fêtes de Noël. L'état d'urgence a été déclaré au Sri Lanka, en Indonésie et dans les Maldives. Les Nations unies estiment d'ores et déjà que l'opération d'aide aux sinistrés sera la plus coûteuse de l'histoire.

Pour information, les décalages horaires des régions touchées sont : UTC+3 : (Kenya, Somalie) ; UTC+4 : (Île Maurice, Réunion, Seychelles) ; UTC+5 : (Maldives) ; UTC+5:30 : (Inde) ; UTC+6 : (Bangladesh, Sri Lanka) ; UTC+6:30 : (Île Coco, Myanmar) ; UTC+7 : (Indonésie (ouest), Thaïlande) ; UTC+8 : (Malaisie, Singapour)

Pays touchés [modifier]

Pays ou territoires touchés par le tremblement de terre du 26 décembre 2004
Pays ou territoires touchés par le tremblement de terre du 26 décembre 2004

Les tsunamis provoqués par le séisme sous-marin ont touché l'Asie du Sud dans les heures qui ont suivi le séisme, plusieurs vagues de 3 à 15 mètres de hauteur ont déferlé suivant les endroits, emportant les personnes qui n'étaient pas du tout prévenues du danger. Les vagues ont aussi atteint l'Afrique de l'Est, où notamment une centaine de pêcheurs somaliens sont morts.

Inde [modifier]

À Chennai (Madras, Inde) la force des vagues a déplacé les voitures
À Chennai (Madras, Inde) la force des vagues a déplacé les voitures

Les îles Andaman et Nicobar, situées non loin de l'épicentre du premier séisme, sont les régions les plus touchées par la catastrophe en Inde. Le premier tsunami y a atteint les côtes sous la forme d'une vague de 15 mètres de haut, au sud des îles Nicobar. On estime à 7 000 le nombre de victimes pour ces deux seules îles et à peu près autant de disparus. Un cinquième de la population des îles Nicobar a donc été touché par la catastrophe, que les personnes soient mortes, blessées ou portées disparues[13]. L'île Chowra dans les Nicobar a perdu les deux tiers de sa population, soit 500 personnes. Les communications ont été coupées avec l'archipel du Nan Kauri, parmi lequel certaines îles ont été entièrement submergées ; 18 000 personnes y sont portées disparues. La base de l'Armée de l'air indienne à Car Nicobar a été elle aussi sévèrement touchée, ce qui entrave le déploiement des secours dans cette région[14].

Sur le territoire continental de l'Inde, c'est toute la côte est qui a été touchée par les raz-de-marée : on compte au moins 5 000 morts et des milliers de blessés et sans abris[15]. Dans l'état du Tamil Nadu, la plus sévèrement touchée, il y a au moins 3 200 victimes, dont 487 à Pondichéry. On compte 89 dans d'État de l'Andhra Pradesh. Dans le Kerala, État du sud de la côte ouest, on dénombre 174 morts et des milliers de sans-abris. La plupart des victimes étaient des pêcheurs.

Dans le Tamil Nadu, ce sont surtout des femmes et des enfants qui sont au nombre des victimes. Dans la ville de Nagapattinam, plus de 1 700 personnes sont mortes ; plus de 400 à Cuddalore, plus de 525 à Kânyâkumârî et plus de 200 à Chennai. Les hélicoptères de secours ne pouvaient pas se poser sur place dans les heures qui ont suivi le passage des tsunamis, les environs de Nagapattinam et de Cuddalore étant encore entièrement submergées.

De nombreux pèlerins ont été tués dans la catastrophe, alors qu'ils prenaient un bain sacré dans l'océan. Environ 700 personnes se sont retrouvées piégées au mémorial de Vivekânanda sur un îlôt près de Kânyâkumârî, parmi lesquelles 650 purent heureusement être sauvées. À Chennai, le long de Marina Beach, la plupart des personnes se trouvant sur les plages, très fréquentées le samedi matin, se sont noyées. On dénombre déjà au moins 5 000 familles de pêcheurs disparues pour cette seule baie.

L'eau s'est également infiltrée dans le complexe nucléaire de Kalpakkam, dont le fonctionnement a été immédiatement stoppé. On ne rapporte aucun dommage ni fuite radioactive[16]. L'Armée indienne, la Marine et les garde-côtes ont été mis à contribution pour commencer les opérations de sauvetage et les livraisons de nourriture aux victimes.

Indonésie [modifier]

Le ministre de la Santé indonésien a confirmé l'estimation temporaire de 166 320 morts (le 19 janvier 2005). 9 000 personnes seraient mortes dans la capitale de province Banda Aceh et ses villes alentours, où les immeubles détruits par le séisme initial se comptent par douzaines. Ce chiffre n'inclut pas les victimes de la côte ouest de Sumatra. Un premier rapport officiel a estimé à 10 000 le nombres de morts pour la seule ville de Meulaboh (Nanggroe Aceh Darussalam), à 160 kilomètres au nord, a réestimé le chiffre à 40 000, soit un tiers de la population de la ville. Le nord de Sumatra a été particulièrement touché, car le séisme y avait déjà fait des dégâts importants. Des centaines de milliers de personnes y sont sans-abri[17].

Les informations sur la myriade de petites îles à l'ouest des côtes de Sumatra sont pour le moment très maigres. Ces îles sont parmi les régions les plus pauvres d'Indonésie, avec Simeulue et Nias. Sur l'île de Nias uniquement, 122 victimes au moins sont à déplorer (source : Media Indonesia Online[18] via le ministère de la Santé[19]) ; on parle en fait de 600 morts ou plus, voire 1 000 selon certaines informations. La confirmation ne pourra se faire que lorsque les communications auront été rétablies : les lignes téléphoniques sont toutes coupées, la radio ne fonctionne plus (source : KCM[20], mises à jour sur The Jakarta Post[21]). Les derniers rapports ont établi que les îlots au large de l'île de Nias, dans la région du Sirombu, ont été relativement épargnés[22]. Cependant, l'accès à ces îles reste très difficile.

La plus grande partie des dégâts résulte des différents tsunamis ayant frappé les régions côtières d'Aceh et du nord de Sumatra. Des vagues de dix mètres de haut ont submergé l'île, allant jusqu'au détroit de Malacca et touchant les côtes les plus au nord vers Bireun. La côte ouest de Sumatra se situe à seulement 100 kilomètres de l'épicentre du séisme initial, c'est donc la première à avoir été touchée et certainement le plus violemment. Au moins cinq villages ont été complètement rasés ; le survol de la région a montré que des milliers de maisons restent sous les eaux. Dans les villes de la province d'Aceh, des personnes ont survécu aux premières heures de l'après catastrophe en se nourrissant de noix de coco et en restant perchés sur les toits des constructions encore debouts.

Le nombre très important de cadavres représente un défi humanitaire et sanitaire, pour l'identification et l'enterrement rapide des morts. Un des besoins les plus urgents est l'acheminement de sacs en plastiques pour envelopper les corps[23].



21/09/2007
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