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La dépression, maladie du siècle
Par La rédaction d'Allodocteurs.fr
rédigé le 12 mai 2009, mis à jour le 17 septembre 2012
Selon l'OMS, la dépression figurera au deuxième rang des maladies affectant l'espèce humaine en 2020. Une personne sur dix souffrirait d'une dépression au cours de sa vie. Quels en sont les signes ? Quelles sont les différentes formes ? Quelles sont les causes d’une dépression ? Et surtout, comment en sortir et éviter les rechutes ?
Sommaire
- Qu’est-ce que la dépression ?
- Les différentes formes de dépression
- De la dépression à l'hospitalisation
- Sismothérapie : le traitement de choc
- Trouver un traitement adéquat
- En savoir plus
On estime que 5 à 12 % des hommes et 10 à 20 % des femmes ont un épisode dépressif à un moment de leur vie. En réalité, il n'y a pas une dépression mais des dépressions.
On peut parler d'état dépressif quand persistent des signes tels que la tristesse, l'abattement, l'absence de motivation, la perte d'appétit ou encore les troubles du sommeil. Reste à comprendre ce qui déclenche un tel état.
Sur un plan purement physiologique, le cerveau apporte une partie de la réponse. De manière générale, plusieurs régions du cerveau d'une personne déprimée sont moins actives que chez une personne en pleine forme. Ces zones cérébrales participent justement à la régulation de l'humeur. Elles sont surtout localisées au niveau du système limbique. Ces zones reçoivent différents signaux sous forme d'influx nerveux. L'influx va se propager grâce à des messagers chimiques. Parmi eux la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine.
Quand l'influx nerveux arrive, un messager est libéré puis il se fixe sur le neurone suivant pour l'activer, et c'est ainsi que l'influx est transmis. Mais chez une personne dépressive au lieu de se fixer sur l'autre neurone, le messager est immédiatement capturé par une sorte de pompe. Du coup, le neurone suivant n'est pas stimulé et c'est toute l'activité neuronale de la zone qui baisse. Quand cela se produit dans la zone censée réguler nos émotions négatives, il n'y a plus de frein.
Certains antidépresseurs interviennent à ce niveau, en rétablissant le frein qui a été levé. Ils permettent de rétablir l'activité neuronale. L'antidépresseur bloque la pompe et empêche la recapture du neuromédiateur. Résultat, le neuromédiateur se fixe sur le neurone suivant, le message peut être transmis. Mais la dépression ne se résume pas à une baisse d'activité de certaines zones du cerveau, le mécanisme est plus complexe.
Les différentes formes de dépression
Grâce à l'imagerie médicale, on pourra adapter de mieux en mieux les traitements en fonction des différentes formes de dépression.
Il existe plusieurs formes de dépression en fonction de l'évolution de la maladie.
La dépression classique, dite aiguë, fait souvent suite à un deuil ou à un stress important. Elle dure de six à huit mois au maximum et se guérit grâce à une bonne prise en charge. On parle de guérison lorsqu'il n'y a plus aucun signe dépressif pendant une durée de six mois.
Dans le cas de la dépression chronique, à l'inverse, le patient ne parvient pas à échapper réellement à la tristesse, ni aux autres signes de dépression : il fait des rechutes. Les épisodes s'enchaînent, avec plus ou moins d'amélioration entre les deux. Ce type de dépression n'est lié à aucune cause identifiable.
La dépression récurrente se définit par une répétition des épisodes dépressifs, qui sont séparés de deux mois de guérison au moins. Elle concerne surtout les hommes à l'approche de la cinquantaine.
En moyenne, il y a de quatre à six récidives en l'espace de vingt ans. Certains facteurs, comme un âge élevé, semblent augmenter les risques de rechute. Plus le premier épisode a lieu tôt ou plus il est sévère, plus le risque de répétition est élevé.
De la dépression à l'hospitalisation
L’hospitalisation est parfois nécessaire, pour aider la personne dépressive à ne plus être dangereuse pour elle-même.
Les causes de la dépression sont apparemment multiples : évènements douloureux de la vie, anomalie biochimique ou encore origine génétique.
En effet, des études menées par une équipe de l'université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, ont trouvé chez des femmes un lien entre les dépressions chroniques et une région spécifique du chromosome 2. Cela expliquerait qu'elles soient plus sujettes aux dépressions chroniques que les hommes.
Mais il existe aussi un caractère héréditaire dans les maladies psychiatriques. On parle parfois de "familles à dépression", où l'affection se transmet de génération en génération.
L'origine biochimique est évoquée grâce à l'étude des antidépresseurs. Ils agissent, en effet, sur les messagers du système nerveux : les neurotransmetteurs. Les dépressions seraient liées à une mauvaise transmission de la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. D'où l'efficacité de certains antidépresseurs modulant la quantité de ces neurotransmetteurs.
Le traitement comporte deux volets : médicamenteux et psychologique. Il doit être suffisamment long et être poursuivi, même après les premiers signes d'amélioration.
La prescription d'un antidépresseur doit être très encadrée. En parallèle, il est essentiel que le dépressif soit vu très régulièrement par un professionnel. Différentes sortes de psychothérapies permettent d'adapter le suivi psychologique au patient et à sa dépression.
De nombreuses études ont confirmé l'efficacité pour 80 % des malades de l'association médicaments-psychothérapie. Mais parfois, il faut passer par l'hospitalisation.
Un traitement en prévention des récidives fait également l'objet de recherches. Il serait prescrit en dehors des épisodes dépressifs.
En attendant, on recommande aux personnes ayant eu plus de trois dépressions de poursuivre les médicaments antidépresseurs.
Sismothérapie : le traitement de choc
La sismothérapie (ou électrochocs) permet de traiter les cas de dépression les plus graves.
La sismothérapie ou électro-convulsivo-thérapie est un des traitements de la dépression des patients qui résistent aux traitements classiques.
Mieux connue sous le nom d’électrochocs, cette thérapie a beaucoup évolué et permet aujourd’hui d’obtenir des résultats très satisfaisants.
Trouver un traitement adéquat
Trouver le bon traitement pour la dépression peut être un processus de longue haleine. Mais la surveillance de l'activité du cerveau peut l'accélérer.
Tristesse et perte des envies, de manière durable et permamente, sont les premiers signes d'une dépression. La dépression est une vraie maladie. Une maladie qui modifie la chimie du cerveau et qui peut durer toute une vie. D'où l'importance d'une prise en charge précoce... Mais il faut souvent attendre plusieurs semaines pour savoir si un traitement est efficace.
À l'hôpital Saint-Antoine (Paris), un protocole de recherche tente d'évaluer l'effet des antidépresseurs sur le cerveau avec une ancienne technique, l'électroencéphalogramme. Il permettrait de visualiser rapidement si un malade réagit positivement à un traitement, avant même que son état ne s'améliore. Un gain de temps essentiel dans le traitement de la dépression.
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* Les réponses avec le Dr Florian Ferreri, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine (Paris)
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