Cette page va tenter d’expliciter comment essayer de vivre avec une personne aux humeurs changeantes.
Remarque : La première ébauche s’inspire très fortement du site www.troubles-bipolaires.com, et plus particulièrement la page Vivre avec un bipolaire. Bien sûr, je ne veux pas plagier ce site, c’est pourquoi je vais essayer d’y ajouter ma note personnelle, ainsi que tout autre renseignement intéressant glané au travers de mon expérience et mes lectures.
La bipolarité dans ses phases graves, manie ou dépression, est souvent à l’origine de conflits ou d’affrontements qui peuvent atteindre la vie de couple et la vie familiale. Les proches vivent souvent dans la crainte des rechutes, voire dans l’analyse continuelle de chaque acte ou parole pour savoir s’il a été posé naturellement, ou du fait d’une phase bipolaire. La vie de couple/famille suit les évolutions de l’humeur de la personne bipolaire, et des réactions parfois paniquées des proches.
Les bipolaires ont souvent conscience qu’ils font souffrir leur entourage : pendant les phases dépressives les proches se sentent démunis, impuissants voire même culpabilisés face à cette grande souffrance qui leur semble impossible à soulager. Les tâches de la vie courante leur incombent.
A l’inverse pendant les phases maniaques ou hypomaniaques, souvent moins bien supportées par les proches, ces derniers sont souvent des empêcheurs de tourner en rond aux yeux du patient, obstacles aux projets grandioses contemporains de l’accès d’excitation. Le maniaque impose le tempo, son ancien rythme lui apparaît morne, il est difficile pour les proches de suivre sa cadence et de devoir en supporter les conséquences telles que agressivité et provocations vers le proche ou des personnes externes au couple, adultère, mise en danger (conduite ou autre), achats ou dépenses disproportionnées, etc.
Dans le couple, en phase maniaque la libido peut se trouver grandement exacerbée, menant à une véritable désinhibition sexuelle, les pulsions se libérant, et les fantasmes habituellement contrôlés s’exprimant soudain. Ces situations mènent parfois à des comportements sexuels à risques (adultères, rencontres, sans protections) dont les conséquences peuvent être graves.
Le conjoint, dans la crainte d’aggraver les conflits, supporte plus ou moins sereinement ces comportements, voire peut décider d’en accompagner certains en se positionnant en veilleur. Dans tout les cas, la personne bipolaire ne pense que rarement aux conséquences directes ou indirectes de ses actes, et c’est souvent le proche qui se retrouve à en assumer les conséquences.
Outre les aspects financiers (dépenses excessives, achats inconsidérés) ou professionnels (conflits, voire perte d’emploi), ce sont les ruptures affectives qui marquent le plus profondément la vie des patients bipolaires qui sont parfois, dans les cas sévères insuffisamment pris en charge ou résistant aux traitements, émaillées de séparations, d’éloignement entraînant solitude et isolement.
Pourtant une situation affective stable est un facteur protecteur des rechutes. Le psychiatre par sa position de tiers peut aider à désamorcer les conflits, à supporter ces difficultés en explicitant le contexte pathologique.
Dans les situations extrêmes il doit savoir rappeler aux patients et à leur conjoint qu’aucune décision définitive engageant la vie familiale ne doit être prise en période aiguë maniaque ou dépressive.
Bien sûr la personne bipolaire n’apporte pas que souffrances et inquiétudes à son entourage, loin de là.
Les personnalités des bipolaires sont souvent charismatiques, généreuses, créatives, sensibles.
Les états hypomaniaques légers peuvent être bien perçus par l’entourage car le bipolaire est en phase haute sans tomber dans les excès, arrivant encore à se raisonner.
La vie avec un « bipolaire » peut s’apparenter à une aventure affective mouvementée, avec ses peines et ses joies, plus qu’à un pénible accompagnement dans la maladie.
C’est grâce au soutien des proches et à leur présence chaleureuse et soutenante, résistant aux tempêtes, que le bipolaire va pouvoir accepter, comprendre et analyser sa maladie, apprendre à en déceler les signes annonciateurs et à se fixer des objectifs utiles et raisonnables.