Les PERVERSIONS SEXUELLES

 

 

L’essentiel sur les paraphilies

Derrière le terme paraphilie se cache ce que l’on nomme communément la perversion. Outre le caractère déviant de ces comportements par rapport à la norme sociale, ils peuvent se traduire par leur caractère répétitif et la souffrance dont ils sont la source. Découvrez l’essentiel sur cette sexualité atypique.

Les paraphilies constituent un terme générique qui recouvre un large éventail de pratiques sexuelles atypiques. Cette catégorisation se fait au regard de la norme sociale, qui elle-même peut évoluer.

Qu’est-ce qu’une paraphilie ?

Paraphilie perversionsLes paraphilies désignent ce que l’on appelle plus classiquement des perversions, qui regroupent les attirances sexuelles différentes de l’acte hétérosexuel classiques ou de comportements sexuels relevant de la norme. A ce titre, l’homosexualité n’est plus considérée comme une paraphilie selon la bible des psychologues et des psychiatres (le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders - DSM-IV). Les paraphilies y sont définies comme "des fantaisies, impulsions, ou comportements qui s’étendent sur une période d’au moins 6 mois et qui sont à l’origine d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants". A ce titre, le fantasme ou la seule attirance paraphilique n’est pas condamnable dans les sociétés modernes.

Mais certains actes peuvent l’être. Si ces pratiques impliquent un partenaire non consentant (viol), un enfant (pédophilie) ou encore l’exhibitionnisme, elles tombent sous le coup de la loi. Cette délinquance sexuelle entraîne des sanctions lourdes. Pour en savoir plus sur ce thème, nous vous invitons à consulter notre dossier sur "Les abus sexuels".

Les 10 principales paraphilies

Au top ten des paraphilies, on peut citer :

  • Bondage

    Cette pratique consiste à entraver son partenaire, à l’empêcher de se mouvoir, à l’attacher grâce à des cordes, des sangles, des chaînes dans des moyens plus ou moins complexes.

  • Exhibitionnisme

    Fait d’obtenir du plaisir en se montrant en public, le plus souvent en exposant ses organes génitaux ou alors lors d’une relation sexuelle. Ces deux cas sont illégaux en dehors du cadre privé. L'exhibitionnisme est condamné par l'article 222-32 du Code pénal à des peines pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement et 15 000 €uros d'amende.

  • Fétichisme

    Fait d’avoir une excitation sexuelle liée à des objets ou catégories d’objets inanimés. Cela peut aller du latex, aux dessous féminins en passant par les talons aiguilles, le cuir, la dentelle, la fourrure…

  • Frotteurisme

    Fait de toucher ou de se frotter contre une personne non consentante.

    • Masochisme et sadisme sexuel

      L’objet de l’excitation est alors respectivement de subir ou d’infliger de la douleur et des humiliations. Pour en savoir plus, découvrez notre dossier "Plongée au coeur du sadomasochisme".

    • Pédophilie

      L’attirance sexuelle pour les enfants et les viols qui en découlent font régulièrement la une des journaux. Chaque année des milliers d'enfants subissent des abus sexuels. Pour en savoir plus sur ces perversions, découvrez notre dossier sur "Les abus sexuels".

    • Transvestisme fétichiste

      L’excitation est alors pour un homme hétérosexuel de s’habiller plus ou moins complètement en femme et de s’imaginer en être une. Cette tendance peut être un fantasme ou cacher un problème d’identité de genre. Pour en savoir plus sur ce dernier point, découvrez notre dossier "Transsexualité : trouble dans le genre".

    • Voyeurisme

      L’obtention du plaisir sexuel se fait en regardant d’autres personnes, lors de leurs relations intimes ou nues ou en train de se déshabiller. Ces pratiques sont illégales si les personnes observées le sont à leur insu.

    • Zoophilie

      L’attirance sexuelle pour les animaux. En France, cette pratique n'est pas répréhensible par la loi, seuls les actes de cruauté ou de torture sur des animaux le sont. Dans d'autres pays, c'est un crime. Au Canada, par exemple elle est passible d'un emprisonnement maximal de 10 ans. Pour en savoir plus, lire notre article "Zoophilie : une réalité cachée ?"

  • Il y a perversion et perversion…

    Quand l’échangisme devient glamour, que l’imagerie sadomasochisme envahit les médias, on pourrait penser que les normes sexuelles sont à l’aube d’une nouvelle (r)évolution. Qu’en est-il réellement ? Comment définir les perversions sexuelles ? Toutes se valent-elles ?… Le psychothérapeute Willy Pasini nous en dit plus.

    Doctissimo : Quelle définition faites-vous de la perversion ?

    PerversionsWilly Pasini : On parle aujourd’hui de paraphilies plus que de perversions, ce mot ayant une connotation morale. En maintenant l’ancienne formule, je distingue aujourd’hui des perversions hard et des perversions soft (ou microperversions). Le pervers hard voit son excitation sexuelle uniquement liée à sa perversion, il est ainsi l’esclave d’une sexualité basée sur un scénario imposé. Le fétichiste hard verra ainsi sa sexualité limitée au seul fétichisme, le masochisme hard ne pourra éprouver du plaisir qu’en subissant des douleurs ou des humiliations. L’élément central de la perversion hard n’est pas le sexe extrême mais le manque de liberté qu’elle suscite.

    A l’inverse, la perversion soft consiste à réaliser des fantasmes, qui n’avaient jusqu’alors pas dépassé l’imaginaire sexuel. A titre individuel, certains hommes peuvent avoir une aventure homosexuelle "pour voir" sans pour autant devenir homosexuel. En couple, des partenaires peuvent fréquenter une soirée échangiste pour finalement s’en détourner après une expérience.

    Doctissimo : Au sein du couple, ces perversions soft peuvent-elles devenir dangereuses ?

    Willy Pasini : C’est premièrement la peur de la routine de l’ennui qui conduit des couples à rechercher de nouvelles émotions. A ce titre, le passage à une perversion soft peut parfois donner plus de liberté à la sexualité.

    Mais plus souvent, le danger est que l’un des deux partenaires demande plus que l’autre et que le passage à l’acte heurte finalement la pudeur de l’un des amants. Le passage à l’acte réduit la sublimation nécessaire et détruit le jardin secret de l’un des partenaires. Enfin, la perversion hard peut être réprimée par la loi morale, mais également pénale (pour la pédophilie, le sadisme avec des partenaires non consentants, l’exhibitionnisme…).

    Doctissimo : En cas de "dissonance", accepter les perversions softs du partenaire, est-ce de la perversion ?

    Willy Pasini : Non. Ce qui est dangereux est d’accepter de subir la perversion de l’autre sans en jouir soi-même. Ainsi, les femmes qui acceptent les soirées échangistes de peur de perdre leur mari alors qu’elles n’en ont aucune envie. De manière plus anecdotique, j’aime à raconter deux cas en partie similaires : la femme découvre son mari en bas résille. L’une va être choquée, refusera de faire l’amour et demandera finalement le divorce. La seconde après une longue discussion, décida que si cet accoutrement permettait à son mari d’avoir une bonne érection et donc une sexualité du couple satisfaisante, elle n’y verrait pas d’inconvénient à condition que cette particularité vestimentaire se limite à leur domicile.

Doctissimo : Peut-on reconnaître un pervers hard ?

Willy Pasini : Il est difficile d’identifier un pervers. La plupart sont des séducteurs, bien habillés, intelligents, froids sans être antipathiques, charmants sans être sympathiques… La perversion commence quand la femme est amoureuse, qu’elle est attachée. Le pervers commence à montrer son jeu dès lors qu’il sent sa partenaire en son pouvoir. Il va alors tenter de la dominer psychiquement en lui faisant croire qu’il détient le secret de sa jouissance; en réalité il vise à l’annuler (le vrai pervers) ou à lui soutirer de l'argent (le psychopathe). Sa personnalité est extrêmement égocentrique, uniquement tournée vers son plaisir.

Doctissimo : Peut-on guérir un pervers ?

Willy Pasini : C’est très difficile. Tout d’abord, il faut distinguer ceux qui souffrent de leur perversion et ceux qui n’en souffrent pas. Ces derniers peuvent trouver d’autres personnes ayant la même perversion ou une perversion complémentaire, en particulier grâce à internet. Pour les autres, la psychiatrie a toutes les peines à traiter un pervers, elle peut au mieux changer une perversion hard en perversion soft. Le pervers hard change quand la loi, sous peine de sanction, l’oblige à changer. La pulsion cède alors devant la règle. A l’inverse, la psychiatrie peut aider la partenaire du pervers en l’amenant à se libérer de la pulsion masochiste qui la maintient auprès de son bourreau.

Propos recueillis par David Bême, le 12 avril 2006

Willy Pasini a son propre site internet dans lequel vous pourrez découvrir ses articles et de nombreuses news.

Les Nouveaux Comportements sexuels
De Willy Pasini
Editions Odile Jacob
286 pages
Prix : 21  €

 

 



22/09/2007
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