48 Pages sur le trouble bipolaire
LIVRET D’ACCUEIL
URGENCES
Pôle Urgences
Le trouble bipolaire
Département d’Urgences et
post-urgences psychiatriques
Responsable
Pr Philippe COURTET
Hôpital Lapeyronie
371, avenue du Doyen Gaston Giraud
34295 Montpellier cedex 5
Guide à l’usage des patients
et des familles
Le trouble bipolaire
(également connu sous le nom de maladie
maniaco-dépressive)
est un trouble biologique sévère affectant
de 1 à 8% de la population générale. Bien que variant d’un point
de vue de ses symptômes et de sa sévérité, le trouble bipolaire
a presque toujours un retentissement important sur ceux
qui en sont atteints comme sur les membres de leur famille,
leur partenaire et leurs amis.
Si vous ou quelqu’un de votre entourage avez reçu le diagnostic de
trouble bipolaire, vous devez vous poser beaucoup
de questions concernant la nature de la maladie, ses causes
et les traitements disponibles. Ce guide a pour objectif
de répondre à certaines des questions les plus fréquemment posées
à ce sujet.
SOMMAIRE
Qu’est-ce que le trouble bipolaire ?
........................3
Comment soigne t-on le trouble bipolaire ?
......... 5
La grossesse
............................................................37
Ce guide a été réalisé par les Drs F. Jollant et M. Abbar.
En collaboration avec le Pr Ph. Courtet et les Drs S. Guillaume et G. Collin.
3
Qu’est-ce que le
trouble bipolaire ?
5
En tant qu’être humain, nous faisons tous l’expérience d’une variété
d’humeurs : bonheur, tristesse, colère pour en nommer quelques-unes.
Ces changements d’humeur sont des réactions normales de la vie
quotidienne et nous pouvons souvent identifier les événements
qui en sont la cause. Cependant, lorsque nous vivons d’
importantes
variations
d’humeur ou des humeurs extrêmes hors de proportion avec
les événements qui les ont produits, et que cela
nous empêche de fonctionner
normalement,
ces changements sont souvent le résultat d’un trouble de
l’humeur.
Les troubles de l’humeur sont une catégorie de maladies psychiatriques
affectant notre capacité à vivre des états d’humeur normale.
Il existe deux groupes principaux de troubles de l’humeur :
les troubles dépressifs unipolaires
dans lesquels les changements
anormaux de l’humeur se font toujours dans le sens d’un abaissement,
et
les troubles bipolaires dont nous parlerons ici et qui impliquent
des épisodes d’intense exaltation de l’humeur alternant avec
des épisodes d’abaissement anormal de celle-ci.
Tous les troubles de l’humeur sont causés par des modifications de la chimie
du cerveau. Ils ne sont pas dus à la personne qui en souffre.
Ils ne sont pas non plus le résultat d’une personnalité faible ou instable.
Les troubles de l’humeur sont des maladies pour lesquelles
il existe des traitements spécifiques efficaces.
QU’EST-CE QUE LE TROUBLE BIPOLAIRE ?
Bien que le trouble bipolaire soit clairement une maladie biologique,
il n’existe pas à ce jour de test de laboratoire ou d’autres procédures
qu’un médecin puisse utiliser pour faire un diagnostic définitif.
C’est à partir d’un ensemble de symptômes survenant simultanément
que le médecin va pouvoir diagnostiquer la maladie. Pour établir
un diagnostic précis, ce dernier à besoin d’établir
l’histoire exacte
des symptômes,
ceux que la personne présente mais également
tous les symptômes qu’elle a pu vivre dans le passé.
Comment faire le diagnostic ?
Le trouble bipolaire est une maladie dans laquelle les changements
d’humeur ont lieu par
cycles. Tout au long de la maladie,
la personne présente des périodes d’humeur élevée, des périodes
d’humeur abaissée et des périodes pendant lesquelles l’humeur
est normale. Il existe
quatre types différents d’épisode
ayant lieu ou pouvant avoir lieu dans la maladie bipolaire :
• L’épisode maniaque
La manie débute souvent par un sentiment agréable d’énergie
augmentée, de créativité et d’aisance sociale.
Cependant, ces impressions progressent rapidement vers une euphorie
excessive
(humeur extrêmement élevée) ou vers une importante irritabilité.
Les sujets souffrant de manie manquent typiquement d’insight
(regard critique sur soi)
, nient tout problème et se mettent en colère
contre ceux qui leur font des réflexions.
Quels sont les symptômes du trouble bipolaire ?
7
Correspond à une période nettement délimité durant laquelle
l’humeur est élevée de façon anormale et persistante, d’une durée
d’au moins une semaine
(ou moins si les troubles ont justifié une hospitalisation)
et pendant laquelle au moins trois
(quatre si l’humeur est irritable)
des symptômes suivants sont présents et ont un impact important sur
le fonctionnement de la personne :
Augmentation de l’estime de soi ou sentiment exagéré
de pouvoir, de grandeur ou d’importance
Réduction du besoin de sommeil bien qu’il existe
une grande dépense d’énergie
Plus grande communicabilité que d’habitude ou besoin
de parler constamment
Fuite des idées avec discours rapide que personne
ne peut suivre
Distractibilité importante : l’attention passe rapidement
d’un sujet à l’autre en quelques minutes
Augmentation de l’activité dirigée vers un but (social,
professionnel, sexuel,…)
voire agitation psychomotrice
Implication dans des activités plaisantes mais possiblement
imprudentes sans se soucier des possibles conséquences
néfastes
(par exemple dépenser trop d’argent, avoir une activité
sexuelle à risque ou réaliser des investissements non réfléchis)
.
Dans certains cas, la personne peut également présenter
des symptômes psychotiques
tels qu’un délire
(croire fermement des choses qui ne sont pas vraies)
ou des
hallucinations
(entendre ou voir des choses qui n’existent pas).
L’épisode maniaque
• L’épisode hypomaniaque
L’hypomanie est une forme de manie avec des symptômes similaires
mais
moins intenses et causant moins de retentissement.
Durant un épisode hypomaniaque, la personne présente une humeur
élevée, se sent mieux que d’habitude et est plus productive.
Ces épisodes peuvent être si agréables que certains patients cherchent
à les retrouver en arrêtant leur traitement. Cependant, l’hypomanie
peut rarement être maintenue indéfiniment et elle est souvent suivie
d’une escalade vers la manie ou d’une chute vers la dépression.
• L’épisode dépressif majeur
Tout comme pour la manie, la dépression survient souvent
rapidement dans le trouble bipolaire.
Les symptômes suivants sont présents depuis au moins
deux semaines et ont un impact important sur le fonctionnement
de la personne :
Sentiment de tristesse, de cafard et/ou
Perte d’intérêt pour les choses que l’on apprécie
habituellement
Et au moins 4 des symptômes suivants :
Difficultés pour dormir ou au contraire trop dormir
Perte d’appétit (+/- perte de poids) ou manger trop
(+/- gain de poids)
Problèmes pour se concentrer ou prendre des décisions
Sensation d’être ralenti ou au contraire avoir du mal
à rester en place
Sentiment d’être sans valeur ou coupable ou avoir
une très faible estime de soi.
Penser à la mort ou au suicide
L’épisode dépressif majeur
Les dépressions sévères peuvent également être associées à
des
hallucinations ou un délire.
• L’épisode mixte
Les épisodes probablement les plus troublants sont ceux incluant
à la fois
des symptômes de manie et de dépression, symptômes
ayant lieu en même temps ou alternant rapidement durant
la journée. Les personnes sont excitables ou agitées comme
dans la manie mais se sentent aussi irritables et déprimées.
Ils sont souvent difficiles à diagnostiquer.
Du fait de la combinaison d’une énergie élevée et de dépression,
les épisodes mixtes présentent le plus grand risque de suicide.
Chez une personne donnée, un type d’épisode commence
souvent par le même type de symptômes appelés
prodromes
par exemple une réduction du temps de sommeil ou une fatigue.
Il est important de connaître ses propres prodromes afin de prendre
en charge au plus vite l’épisode avant que le tableau soit complet.
Une terminologie particulière est utilisée pour décrire
les formes
communes de trouble bipolaire selon le type d’épisodes :
•
Dans le trouble bipolaire de type I, le patient souffre
d’
épisodes maniaques ou mixtes et le plus souvent d’épisodes dépressifs.
Si quelqu’un présente pour la première fois un épisode maniaque,
la maladie est malgré tout considérée comme bipolaire bien qu’aucune
dépression n’ait eu lieu jusqu’alors. Il est en effet
hautement probable que des épisodes futurs de dépression
auront lieu de même que des épisodes maniaques à moins
qu’un traitement efficace ne soit reçu.
Quelles sont les différentes formes
de trouble bi
polaire ?
Manie
ou
mixte
Dépression
Manie
0
•
Dans le trouble bipolaire de type II, le patient souffre
d’
épisodes hypomaniaques et dépressifs sans aucun épisode maniaque
ou mixte.
Il s’agit de la forme la plus fréquente.
Cette forme est souvent difficile à reconnaître car l’hypomanie
peut sembler normale si la personne est très productive et évite d’être
impliquée dans des problèmes sérieux. Les personnes avec un trouble
bipolaire ne recherchent pas d’aide pour les hypomanies mais seulement
pour les dépressions.
Malheureusement, si un thymorégulateur n’est pas prescrit avec
un antidépresseur dans le cadre d’un trouble bipolaire II non reconnu,
l’antidépresseur seul peut être responsable d’une exaltation de l’humeur
ou rendre les cycles plus fréquents.
Hypomanie
Dépression
Hypomanie
Le trouble bipolaire débute habituellement à
l’adolescence
ou chez
l’adulte jeune bien qu’il puisse également commencer
dans l’enfance ou au contraire après 40 ou 50 ans.
Quand un épisode maniaque a lieu pour la première fois après
50 ans, la cause est avant tout à rechercher parmi les problèmes
imitant le trouble bipolaire, comme une maladie neurologique
ou les effets de drogues, d’alcool ou de certains médicaments.
Quand débute le trouble bipolaire ?
Le trouble bipolaire a une forte propension à la
récidive.
Après 10 ans, plus de 95% des personnes ont vécu un nouvel épisode.
Le trouble bipolaire varie dans le type et la fréquence des épisodes.
Certaines personnes ont un nombre équivalent d’épisodes maniaques
et dépressifs, d’autres ont plus couramment l’un ou l’autre des types
d’épisode. La moyenne est de 4 épisodes durant les 10 premières
années de la maladie.
Comment évolue le trouble bipolaire ?
Les hommes débutent le plus souvent avec un épisode maniaque,
les femmes avec un épisode dépressif. Bien qu’un grand nombre
d’années puisse s’écouler entre le premier épisode et les épisodes suivants,
les personnes non traitées ont en fin de compte un pronostic plus sombre.
Parfois, les épisodes suivent un rythme
saisonnier
(par exemple devenir hypomane l’été et déprimé l’hiver)
.
Les épisodes peuvent durer quelques jours, quelques mois et parfois
même quelques années. En moyenne, sans traitement, les épisodes
maniaques ou hypomaniaques durent quelques mois alors que les
dépressions durent souvent autour de six mois.
Certaines personnes guérissent complètement entre les épisodes
et peuvent vivre plusieurs années sans aucun symptôme alors que
d’autres continuent à avoir une dépression de faible intensité
mais gênante ou de légères oscillations de l’humeur.
Un petit nombre de personnes présente des cycles très fréquents
voire continuels durant l’année
(ce qui est nommé trouble bipolaire
à cycles rapides
). Ici, le patient souffre d’au moins 4 épisodes sur une période
d’un an
pouvant combiner épisodes maniaques, hypomaniaques, mixtes
ou dépressifs. Cette forme est présente chez 5 à 15 % des patients ayant
un trouble bipolaire. Elle est souvent liée à l’utilisation d’un
antidépresseur
sans thymorégulateur,
ce qui peut augmenter la fréquence des cycles.
Pour des raisons inconnues, cette forme de trouble bipolaire
semble plus fréquente chez les femmes.
Manie
Dépression
Cycles rapides
Le trouble bipolaire peut être confondu avec d’autres troubles incluant
le
trouble dépressif récurrent (unipolaire), une variété de troubles
anxieux
et de troubles psychotiques (comme la schizophrénie et le
trouble schizo-affectif)
. Ceci est dû au fait que l’anxiété et les symptômes
psychotiques ont souvent lieu durant le cours du trouble bipolaire.
Les personnes avec un trouble bipolaire souffrent par ailleurs fréquemment
de troubles psychiatriques dits comorbides
(c’est à dire qu’ils sont
présents en plus du trouble bipolaire)
. Les plus fréquents sont les abus
de substances,
le trouble obsessionnel compulsif et le trouble
panique.
N’hésitez pas à demander à votre médecin comment il est
arrivé au diagnostic si vous avez des doutes.
Existe t-il des troubles psychiatriques pouvant être
confondus ou coexister avec le trouble bipolaire ?
En moyenne, les gens présentant un trouble bipolaire voient 3 à 4
médecins et passent plus de 8 ans à chercher une prise en charge avant
de recevoir un diagnostic correct. Un diagnostic précoce et un traitement
approprié permettent de réduire le risque des événements suivants :
• Le suicide
Le risque est élevé dans les années initiales de la maladie.
Presque un individu sur dix avec un trouble bipolaire mourra de suicide
ce qui en fait l’une des maladies psychiatriques les plus létales
.
• L’abus d’alcool et d’autres substances
Plus de 50 % des personnes avec un trouble bipolaire présentent un abus
d’alcool et de drogues durant leur maladie. Tandis que certains utilisent
ces substances comme une tentative d’automédication des symptômes
de la maladie
(en particulier dans la dépression), d’autres augmentent leur
tendance à consommer
(en particulier dans la manie). L’abus d’alcool et de
substances augmente le risque de déclenchement d’épisodes de l’humeur
et aggrave ces épisodes. En outre, l’abus d’alcool et de substances au
long cours aggrave l’évolution du trouble bipolaire.
Pourquoi est-il important de diagnostiquer et de
traiter le trouble bipolaire le plus tôt possible ?
3
• Des problèmes conjugaux et professionnels
Les épisodes ont le plus souvent des conséquences graves dans
le domaine du travail et des relations conjugales, familiales et amicales.
Un traitement rapide améliore les perspectives de relations sociales
stables et d’un travail productif.
• Des problèmes de réponse au traitement
chez certaines
personnes. Il apparaît que les épisodes deviennent plus fréquents
et plus difficiles à traiter avec le temps.
• Un traitement incorrect, inapproprié ou insuffisant
Une personne avec un mauvais diagnostic comme une dépression seule
au lieu d’un trouble bipolaire peut recevoir de manière incorrecte des
antidépresseurs sans thymorégulateur associé. Ceci peut déclencher
un épisode maniaque ou mixte
(virage de l’humeur), déclencher une
évolution de type
cycles rapides et aggraver le pronostic de la maladie.
Il n’existe pas de cause prouvée du trouble bipolaire mais la recherche
suggère qu’il est le résultat d’anomalies dans la manière dont
certaines
cellules du cerveau
fonctionnent ou communiquent.
Quelle que soit la nature précise du problème biochimique sous-jacent,
le trouble bipolaire rend les personnes qui en souffrent
plus vulnérables
aux stress émotionnels et physiques.
Comme résultat, les expériences
difficiles de la vie, l’usage de substances, le manque de sommeil
ou d’autres stress peuvent déclencher des épisodes de la maladie
même si ces stress ne vont pas véritablement la cause du trouble.
Quelle est la cause du trouble bipolaire
?
Cette théorie d’une
vulnérabilité innée (voir ci-dessous) interagissant
avec l’environnement
est similaire aux théories proposées pour
d’autres troubles médicaux. Par exemple, dans les maladies cardiaques,
une personne peut hériter d’une tendance à avoir un taux de cholestérol
élevé ou une pression artérielle élevée, ce qui peut causer des difficultés
croissantes d’oxygénation de son coeur. Durant un stress, comme un
effort physique ou une émotion, cette personne peut brutalement
développer une douleur de la poitrine ou avoir une crise cardiaque
si son oxygénation devient trop basse.
Le traitement dans ce cas est de prendre un médicament pour abaisser
le cholestérol ou la pression artérielle
(c’est à dire traiter la maladie sousjacente)
et dans le même temps changer de style de vie
(par exemple :
exercice physique, régime, réduction du stress, qui peuvent enclencher des
épisodes aigus)
. De la même manière, dans le trouble bipolaire, nous
utilisons des thymorégulateurs pour traiter la maladie biologique sousjacente
et dans le même temps nous recommandons des changements
de style de vie
(par exemple réduire le stress, avoir de bonnes habitudes de
sommeil, éviter l’abus de substance)
de manière à réduire
les risques de rechute.
Hérite t-on du trouble bipolaire ?
Le trouble bipolaire tend à être
familial. Les chercheurs ont identifié
un certain nombre de
gènes qui pourraient être liés à ce trouble et à
l’origine de différents problèmes biochimiques.
Il est clair toutefois que la maladie n’est pas causée par un seul gène
(comme dans l’hémophilie par exemple)
mais par une combinaison
complexe de gènes qui
augmente le risque de déclencher la maladie
(c’est-à-dire rend plus vulnérable)
.
Comme dans les autres troubles complexes et innés, le trouble
bipolaire n’apparaît que chez
une partie des individus à risque
génétique.
Par exemple, si une personne a un trouble bipolaire et
son conjoint ne l’a pas, il existe seulement un risque de 1 sur 7 que
leurs enfants le développe. Ce risque peut être plus élevé si vous avez
un plus grand nombre de parents ayant un trouble bipolaire ou
un trouble dépressif unipolaire.
5
Pensez à noter en particulier le type de trouble bipolaire dont vous
souffrez, l’âge de début de votre maladie, les premiers signes personnels
de rechute
(prodromes) et les facteurs déclenchants éventuels.
Notez également si d’autres membres de votre famille souffrent
de problèmes psychologiques.
Notes personnelles sur ce chapitre
7
Comment soigne t-on
le trouble bipolaire ?
Types de traitements :
• Les médicaments
sont nécessaires pour presque
tous les patients durant les phases aiguës et préventives.
• L’électroconvulsivothérapie
est parfois indiquée.
• L’hospitalisation
est parfois nécessaire, notamment
durant un épisode sévère.
• L’éducation
est cruciale en permettant d’aider les patients
et leurs familles à gérer le trouble bipolaire et à prévenir
ses complications.
• L’hygiène de vie.
• La psychothérapie
aide les patients et leur famille à
gérer les pensées, les sentiments ou les comportements
perturbants et ceci de manière constructive.
Etapes du traitement :
• Phase aiguë
le traitement tend à mettre fin à l’épisode actuel maniaque,
hypomaniaque, dépressif ou mixte.
• Phase de prévention et de maintenance
le traitement est poursuivi au long cours de manière
à prévenir les épisodes futurs.
Comment soigne-t-on le trouble bipolaire ?
0
C’est le traitement de choix à la fois des phases aiguës et de maintenance.
Différents types de médicaments sont utilisés pour contrôler les symptômes
du trouble bipolaire et éviter les rechutes.
Votre médecin peut aussi être amené à prescrire ponctuellement
d’autres médicaments contre l’insomnie, l’anxiété ou l’agitation.
Alors que nous ne savons pas précisément comment ces médicaments
fonctionnent, nous savons que tous agissent sur des molécules
du cerveau appelées neurotransmetteurs et impliqués dans
le fonctionnement des cellules nerveuses.
Les médicaments
Un médicament est considéré comme un régulateur de l’humeur
s’il présente trois propriétés :
1) soigner un épisode aigu maniaque ou dépressif.
2) prévenir les rechutes.
3) ne pas aggraver la dépression ou la manie et ne pas aboutir
à une accélération des cycles.
Le
lithium, certains anticonvulsivants, certains antipsychotiques
répondent en partie à cette définition.
L’électroconvulsivothérapie (E.C.T.)
dont nous discuterons plus tard, est aussi considérée comme un traitement
stabilisant l’humeur.
• Le lithium
(Téralithe®, Neurolithium®)
Il est le premier thymorégulateur connu. C’est un élément naturel
comme le sodium. Le lithium a montré ses effets comportementaux
pour la première fois dans les années 50 et est utilisé comme régulateur
de l’humeur depuis plus de 30 ans.
Le dosage des taux sanguins de lithium
(lithiémie) peut réduire
les effets secondaires et permet de vérifier que le patient reçoit
une dose adéquate permettant de produire la meilleure réponse.
La lithiémie doit être comprise entre 0,7 et 1 meq/litre
(les normes
peuvent un peu varier selon les laboratoires).
Les régulateurs de l’humeur
Les effets secondaires les plus fréquents sont la prise de poids,
des tremblements et une diurèse élevée
(fait d’uriner plus souvent).
Le lithium peut avoir des conséquences sur la glande thyroïde et
les reins de telle manière que des tests sanguins réguliers sont
nécessaires pour être sûr que ceux-ci fonctionnent correctement.
• L’acide valproïque (Dépakine®), le valpromide
(Dépamide®) et l’association des deux
(Dépakote®)
L’acide valproïque a été utilisé pendant des années comme
anticonvulsivant c’est à dire pour traiter les crises d’épilepsie.
Son action thymorégulatrice a été confirmée par des études scientifiques.
Les effets secondaires les plus communs sont la sédation, la prise
de poids, les tremblements et les problèmes gastro-intestinaux.
Le dosage des taux sanguins peut parfois aider à limiter les effets
secondaires. L’acide valproïque peut causer une légère atteinte du foie
et peut affecter la production d’un type de cellules sanguines appelées
plaquettes. Bien que très rare, il est important de réaliser des tests des
fonctions hépatiques et de doser les plaquettes régulièrement.
• La carbamazépine
(Tégrétol®)
La carbamazépine est originellement un anticonvulsivant.
Bien que moins d’études cliniques aient été réalisées,
elle semble avoir un profil similaire à l’acide valproïque.
La carbamazépine cause couramment une sédation et des effets
secondaires gastro-intestinaux. Du fait d’un risque rare d’atteinte
de la moelle osseuse et d’une atteinte hépatique, des tests sanguins
réguliers sont également nécessaires durant le traitement.
Parce que la carbamazépine a des interactions compliquées avec
d’autres médicaments, il est important de la surveiller lorsqu’elle
est combinée à d’autres traitements. La carbamazepine peut être
remplaçée par
l’oxcarbamazepine (Trileptal®), molécule soeur
qui présente moins de problème de ce genre mais n’a pas l’Autorisation
de Mise sur le Marché (AMM) dans l’indication Trouble Bipolaire.
•
A noter parmi les nouveaux anticonvulsivants la lamotrigine
(Lamictal®)
efficace essentiellement sur le traitement et la prévention
des épisodes dépressifs survenant lors d’un trouble bipolaire.
La lamotrigine n’a pas l’AMM en France dans cette indication.
Le principal effet secondaire de ce médicament est le risque d’éruptions
cutanées parfois graves et imposant l’arrêt du traitement. Ces effets indésirables
surviennent surtout lors des 2 premiers mois de traitement et
sont favorisés par des doses initiales élevées, une augmentation des doses
trop rapide ou l’association à l’acide valproïque. L’instauration du traitement
se fait donc par paliers progressifs assortis d’une surveillance médicale.
• Les antipsychotiques : L’olanzapine
(Zyprexa®),
la rispéridone
(Risperdal®), l’aripiprazole (Abilify®),
la clozapine
(Léponex®)
Ces médicaments ont d’abord été utilisés pour lutter contre les symptômes
psychotiques
(délire et hallucinations). Plusieurs travaux de recherche montrent
que les nouveaux antipsychotiques ont aussi des propriétés régulatrices
de l’humeur et peuvent aider à contrôler la dépression et la manie.
Ces médicaments peuvent ainsi être utilisés seuls comme régulateurs.
Ils sont également souvent ajoutés aux thymorégulateurs pour améliorer
la réponse des patients même chez ceux qui n’ont jamais eu de symptôme
psychotique.
Les effets secondaires communs de ces médicaments sont la somnolence,
la prise de poids ou une rigidité musculaire. Bien que très efficace, la cloza
pine
n’est pas un traitement de première intention car elle peut causer
de rares mais sérieux troubles hématologiques et donc nécessite une
surveillance sanguine hebdomadaire puis mensuelle.
Par ailleurs, elle n’a pas l’AMM dans cette indication en France.
Les antidépresseurs traitent les symptômes de la dépression mais ne
sont pas un traitement de première ligne dans la dépression bipolaire.
Dans le trouble bipolaire, en cas d’épisode dépressif,
les antidépresseurs
doivent toujours être associés à un thymorégulateur.
S’ils sont utilisés seuls et sans thymorégulateur, un antidépresseur peut
entraîner chez une personne ayant un trouble bipolaire un accès maniaque.
Les antidépresseurs
3
Plusieurs types d’antidépresseurs sont disponibles avec des
mécanismes d’action et des effets secondaires différents.
La plus grande partie des recherches concernant les antidépresseurs
ont été faites chez des gens présentant une dépression unipolaire,
c’est à dire chez des gens qui n’ont jamais eu d’épisode maniaque.
Dans la dépression unipolaire, les différents médicaments disponibles
sont d’efficacité équivalente. Il y a eu très peu de recherches sur
l’utilisation des antidépresseurs dans le trouble bipolaire.
Les principales classes d’antidépresseurs sont :
•
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine :
la fluoxétine (Prozac®), la fluvoxamine (Floxyfral®), la paroxétine
(Déroxat®), le citalopram (Séropram® et Séroplex®)
et la sertraline (Zoloft®).
•
Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et
de la noradrénaline :
la venlafaxine (Effexor®), le milnacipran (Ixel®),
la duloxetine (Cymbalta®).
•
Les tricycliques : la clomipramine (Anafranil®), l’amitriptyline
(Laroxyl®)…
Ils sont susceptibles de causer des effets secondaires
(hypotension, bouche sèche, constipation, glaucome par fermeture de l’angle
ou rétention urinaire chez les sujets prédisposés…)
et de déclencher des
épisodes maniaques ou d’entraîner des cycles rapides.
•
Les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) non sélectifs :
le moclobémide (Moclamine®).
•
Autres : La mirtazapine (Norset®), la miansérine (Athymil®),
la tianeptine (Stablon®)
• Les antipsychotiques
(ou neuroleptiques),
en dehors de leur action
régulatrice de l’humeur
(voir plus haut) sont utilisés pour contrôler les
symptômes psychotiques
comme les délires ou les hallucinations qui
ont parfois lieu dans les dépressions ou les épisodes maniaques sévères.
Les neuroleptiques peuvent aussi être utilisés comme
sédatifs, en
particulier durant les premières étapes du traitement, contre l’insomnie,
l’anxiété et l’agitation.
Il existe deux types de neuroleptiques : les anciens
(souvent appelés
«typiques»
ou conventionnels) et les nouveaux (ou «atypiques»).
Un des problèmes sérieux concernant les anciens neuroleptiques est
le risque d’un trouble moteur permanent appelé dyskinésie tardive,
risque bien plus faible pour les neuroleptiques atypiques.
C’est pourquoi ces derniers sont actuellement utilisés en première
intention quand un neuroleptique est nécessaire.
Il s’agit de :
la clozapine (Léponex®), l’olanzapine (Zyprexa®),
la rispéridone (Risperdal®), l’aripiprazole (Abilify®).
Parmi les neuroleptiques conventionnels, nous noterons
l’halopéridol
(Haldol®), la cyamémazine (Tercian®) ou la lévomépromazine
(Nozinan®).
Ces médicaments ne sont pas prescrits en première
intention.
• Les benzodiazépines.
Il s’agit d’une famille de médicaments très utilisés
en raison de leurs propriétés anxiolytiques
(contre l’anxiété), sédatives et
hypnotiques
(et aussi anticonvulsivantes). Les molécules les plus prescrites
sont le
diazepam (Valium®), le clorazepate dipotassique (Tranxène®),
le bromazepam (Lexomil®), l’alprazolam (Xanax®), le clonazepam
(Rivotril®) et le lorazepam (Temesta®).
Ces médicaments causent peu d’effets secondaires
(somnolence, allergie…)
mais doivent être prescrits dans la mesure du possible sur des durées
de temps limitées
(classiquement moins de 12 semaines) en raison du risque
de dépendance.
Ils doivent être utilisés avec précaution ou évités chez les
patients qui ont une histoire de dépendance aux drogues ou à l’alcool.
Bien que les benzodiazépines comme les neuroleptiques puissent causer
une somnolence, la quantité de médicament peut être généralement
abaissée dès que la personne s’améliore. Malgré tout, certaines personnes
ont besoin de continuer à prendre un sédatif pour une période plus longue
de manière à contrôler certains symptômes comme l’insomnie ou l’anxiété.
Autres médicaments
5
Pour choisir le meilleur traitement, votre médecin prendra en
considération l’historique de votre traitement
(si l’un a déjà marché pour
vous dans le passé)
, le sous-type de trouble bipolaire que vous présentez
(par exemple si vous avez une forme à cycles rapides)
, votre humeur actuelle
(euphorique ou mixte) et les effets secondaires particuliers.
Il n’est pas inhabituel
d’associer les thymorégulateurs pour une meilleure
réponse. Si l’association n’est pas pleinement efficace, il est parfois
possible d’en associer un troisième.
Une hospitalisation est le plus souvent nécessaire durant cette phase
(voir ci-dessous)
.
Phase aiguë
Episode maniaque ou mixte
Le traitement de première ligne des dépressions bipolaires sont les
régulateurs de l’humeur.
Toutefois, un antidépresseur est parfois nécessaire pour des dépressions
sévères. Il est important d’éviter de donner des antidépresseurs seuls
dans les troubles bipolaires parce qu’ils peuvent déclencher une augmentation
dans les cycles ou entraîner un «virage» c’est à dire un changement
d’une dépression vers une hypomanie ou une manie. Pour cette raison,
les antidépresseurs doivent toujours être donnés en association
avec un thymorégulateur
dans le trouble bipolaire.
Si la dépression persiste malgré l’utilisation d’un antidépresseur avec un
thymorégulateur, l’adjonction de lithium
(s’il n’est déjà utilisé) ou le changement
de régulateur de l’humeur peut aider.
Ici aussi, une hospitalisation est parfois nécessaire.
Episode dépressif
Cela peut prendre
quelques semaines avant qu’une bonne
réponse n’apparaisse.
Bien que le premier traitement essayé marche pour certains patients, il est
courant qu’un patient essaye deux ou trois traitements avant de trouver
celui qui est pleinement efficace et ne lui cause pas d’effet secondaire.
En attendant l’effet, il est parfois utile de prendre un traitement
symptomatique pour améliorer les troubles du sommeil ou l’anxiété.
En combien de temps agissent les médicaments ?
Tous les médicaments
sont susceptibles d’entraîner des effets
secondaires. Il existe aussi de sérieuses mais rares complications médicales.
De même que différentes personnes peuvent avoir des réponses différentes
à des traitements différents, le type d’effets secondaires développés peut
varier grandement entre les personnes et certaines personnes peuvent ne
pas avoir d’effet secondaire du tout. Ainsi, si quelqu’un a des problèmes
d’effet secondaire avec un médicament, cela ne signifie pas que cette
même personne développera d’autres troubles avec d’autres médicaments.
Certaines stratégies peuvent aider à prévenir ou à minimiser les effets secondaires.
Par exemple, le médecin peut démarrer à une dose basse et
ajuster le traitement à des doses plus élevées de manière lente.
Bien que cela nécessite d’attendre plus longtemps pour voir l’efficacité
du traitement sur les symptômes, cela réduit les risques de développer
des effets secondaires. Dans le cas du lithium ou de l’acide valproïque, le
dosage sanguin est très important pour s’assurer que le patient reçoit
assez de médicament pour l’aider, mais pas plus que nécessaire.
Si des effets secondaires apparaissent, les doses peuvent être
fréquemment ajustées pour faire disparaître ces
derniers ou d’autres médicaments peuvent être ajoutés.
Il est important de discuter de ces problèmes ou de tout autre
problème que vous pouvez rencontrer avec votre médecin de
manière à ce qu’il puisse les prendre en compte dans votre traitement.
Les stratégies pour limiter les effets secondaires
7
L’ECT est souvent une mesure vitale dans les dépressions sévères
et la manie mais elle a une image négative. L’ECT est un traitement de
première intention quand le sujet est très suicidaire, sévèrement malade
et ne peut pas attendre que les médicaments soient efficaces
(par exemple la personne ne mangeant plus ou ne buvant plus)
,
s’il y a une histoire d’essais infructueux de plusieurs médicaments,
si les conditions médicales ou une grossesse rendent un traitement
médicamenteux dangereux ou si une psychose sévère est présente.
L’ECT consiste à provoquer une crise d’épilepsie sous anesthésie
générale, donc complètement indolore, dans des conditions strictes
de surveillance médicale. Les patients bénéficient typiquement
d’environ 10 séances sur quelques semaines. Les effets secondaires
les plus fréquents sont les troubles de mémoire mais ces troubles
disparaissent après le traitement.
L’électroconvulsivothérapie
(ECT)
Les patients avec un trouble bipolaire de type I sont le plus souvent
hospitalisés à un moment de leur maladie parce que l’accès maniaque
affecte l’évaluation de leur propre état et leur jugement. Les personnes
ayant une manie sont souvent hospitalisées contre leur volonté
(Hospitalisation à la demande d’un Tiers (HDT))
, plus rarement Hospitalisation
d’Office (HO), ce qui peut être très éprouvant pour les patients comme
pour leurs proches. Cependant, la plupart des personnes maniaques
sont reconnaissantes après-coup des soins reçus même si à ce moment
là cela a été donné contre leur volonté. L’hospitalisation devrait être
considérée lors des circonstances suivantes quand :
•
la sécurité est en jeu du fait du risque d’impulsions suicidaires,
homicides ou agressives, ou d’actes réalisés,
•
une détresse sévère ou un dysfonctionnement nécessite
un soutien et des soins permanents dans la journée
(ce qui est difficile
voire impossible pour une famille pendant une longue période de temps)
,
•
il y a un abus de substances en cours, de manière à prévenir
l’accès aux drogues,
•
le patient présente un état médical instable,
•
une observation permanente des réactions du patient
aux médicaments est nécessaire.
L’hospitalisation
Les
régulateurs de l’humeur sont la pierre angulaire de la prévention
des rechutes et du traitement de maintenance au long cours.
Chez un tiers des personnes avec un trouble bipolaire,
la réponse au traitement au long cours sera totale c’est-à-dire
qu’il n’y aura plus de rechute. Les autres présenteront une importante
réduction dans la fréquence et la sévérité des épisodes durant
le traitement de maintenance.
Il est important de ne pas se décourager quand des rechutes ont lieu
et de reconnaître que le succès du traitement peut seulement être
évalué
à long terme en prenant en compte la fréquence et la sévérité
des épisodes. Prenez bien soin de rapporter à votre médecin
les changements d’humeur, immédiatement, car l’ajustement de vos
médicaments dès les premiers signes d’alerte peut souvent restaurer
une humeur normale et décapiter un épisode avant son installation
complète. Ces ajustements médicamenteux devraient être vus comme
une routine dans le traitement
(de la même manière que les doses d’insuline
sont changées de temps en temps dans le diabète)
. Beaucoup de patients
qui souffrent d’un trouble bipolaire répondent mieux à une
association de
médicaments. Souvent, la meilleure réponse est réalisée avec un ou plusieurs
régulateurs additionnés, de temps en temps, d’un autre médicament.
Prendre un traitement correctement et de la manière dont il a été
prescrit
(ce qui s’appelle l’adhésion thérapeutique) pendant longtemps
est difficile, que vous soyez traité pour un problème médical
(comme une hypertension artérielle ou un diabète)
ou pour un trouble bipolaire.
Les personnes avec un trouble bipolaire sont souvent tentées d’arrêter de
prendre leur médicament durant la phase de maintenance pour plusieurs
raisons. Ne ressentant plus de symptômes, ils pensent qu’ils n’ont plus
besoin de médicaments. Ils peuvent également trouver que les effets
secondaires sont trop durs à supporter. Ils peuvent regretter la légère
euphorie qu’ils ont vécue durant l’épisode hypomaniaque.
Phase de prévention et de maintenance
Cependant, la recherche montre très clairement qu’arrêter un
traitement de maintenance aboutit presque toujours à une rechute,
souvent dans les semaines ou les mois suivant l’arrêt.
Dans le cas du lithium, le taux de suicide augmente de manière
importante après cessation du traitement. Il existe des preuves
montrant que l’arrêt brutal du lithium peut progressivement
conduire à un plus grand risque de rechute.
Donc, si vous devez interrompre votre traitement, cela doit être
fait de manière progressive sous supervision médicale rapprochée.
Quand un patient a seulement eu un épisode maniaque,
il doit être évoqué la possibilité de diminuer le traitement après un an.
Cependant, si cet épisode unique a lieu chez quelqu’un ayant une
famille présentant une histoire de trouble bipolaire ou si cet épisode
est particulièrement sévère, un traitement de maintenance à plus long
cours doit être envisagé. Si quelqu’un a eu deux ou plusieurs épisodes
maniaques ou dépressifs, les experts recommandent fortement
de prendre un traitement préventif à vie.
Le seul moment où il faut envisager l’arrêt d’un traitement
préventif qui marche bien c’est :
• lorsqu’un problème médical ou d’importants effets secondaires
compromettent son usage en toute sécurité,
• lorsqu’une femme désire avoir un enfant.
Même ces conditions ne sont pas des raisons absolues
d’arrêt et des traitements de remplacement peuvent être trouvés.
Vous devez discuter chacune de ces situations avec votre médecin.
30
Une autre part importante du traitement est l’éducation.
Plus vous et vos proches connaîtrez le trouble bipolaire et sa prise
en charge, mieux vous y ferez face.
Education :
apprendre à vivre avec un trouble bipolaire
• Devenez un expert de la maladie
Puisque le trouble bipolaire vous accompagnera durant toute votre vie,
il est essentiel que vous et vos proches connaissiez tout de cette maladie
et de son traitement. Lisez des livres, assistez à des conférences, discutez
avec votre médecin ou votre thérapeute et réfléchissez au fait de
rejoindre et vous impliquer dans une association de patients afin de
toujours rester au courant des derniers progrès médicaux mais aussi
d’apprendre avec les autres comment bien vivre sa maladie.
Etre un patient informé est le plus sûr moyen d’y parvenir.
• Obtenez le soutien de vos proches.
Cependant, souvenez-vous qu’il n’est pas toujours facile de vivre
avec quelqu’un qui a des variations de l’humeur.
Si vous et vos proches apprenez le mieux possible ce qu’est un trouble
bipolaire, vous serez bien plus à même de réduire les inévitables difficultés
relationnelles que ce trouble peut causer. Même la famille la plus calme
aura parfois besoin d’une aide externe pour résoudre les stress d’un proche
présentant des symptômes. Demandez conseils à votre médecin ou
thérapeute. Une thérapie familiale ou un groupe de support peuvent
également être très utiles.
• Apprenez à reconnaître les petits signes d’appel
d’un nouvel épisode
(prodromes).
Ces signes précoces diffèrent d’une personne à l’autre et ne sont pas
les mêmes pour un épisode maniaque ou dépressif. Mieux vous saurez
repérer ces signes d’appel, plus vite se mettra en place la prise en charge.
Y’a t’il quelque chose que je puisse faire ?
Absolument !
3
De légers changements d’humeur, de sommeil, d’énergie, d’estime
de soi, d’intérêt sexuel, de concentration, de volonté de s’investir dans
de nouveaux projets, des pensées de mort ou au contraire un optimisme
soudain, même des modifications d’habillage et de soins peuvent être
des avertissements précoces d’une rechute imminente. Faites particu
lièrement
attention aux modifications du sommeil car c’est un indice
fréquent de début d’un trouble. N’hésitez pas à demander à votre
famille de surveiller ces signes précoces qui peuvent vous échapper.
• Envisager de participer à une étude clinique.
Même si de nombreux progrès ont été réalisés dans la connaissance
et le traitement du trouble bipolaire, beaucoup reste à faire.
Pour avancer, la recherche repose sur la mise en place d’études cliniques.
Il s’agit d’évaluer un grand nombre de personnes sur, par exemple,
les symptômes ou l’histoire de leur maladie, leurs antécédents familiaux...
Souvent, ces études portent sur l’évaluation de nouveaux traitements.
Les patients reçoivent au préalable une information claire et détaillée.
Ils donnent alors leur consentement libre et éclairé et peuvent à tout
moment quitter l’étude sans modification de leur prise en charge.
«Faites avancer la recherche !»
Il est normal de temps en temps d’avoir des doutes ou de se sentir gêné
par rapport au traitement. Si vous avez l’impression qu’un traitement ne
marche pas ou est la cause d’effets secondaires indésirables, parlez-en
à votre médecin.
N’ajustez pas et n’arrêtez pas votre traitement
médicamenteux tout seul.
N’ayez pas peur de demander
à votre médecin d’organiser
un second avis médical si
les choses ne vont pas bien.
Et si vous avez envie d’interrompre le traitement ?
3
Durant les accès aigus, dépressifs ou maniaques, la plupart des patients
voient leur médecin au moins une fois par semaine afin de contrôler l’évo
lution
des symptômes, les doses de médicaments et les effets secondaires.
Au fur et à mesure de votre amélioration, les contacts sont moins
fréquents. Une fois la récupération complète, vous voyez votre médecin
pour un bref bilan selon un rythme de plusieurs mois.
Ne tenez pas compte des rendez-vous médicaux ou de dosages sanguins
et appelez votre médecin rapidement si vous avez :
•
Des envies de suicide ou des sentiments violents,
•
Des modifications de votre humeur, de votre sommeil ou d’énergie,
•
Des changements dans les effets secondaires de vos médicaments,
•
Un besoin d’utiliser un traitement sans ordonnance par exemple contre
la douleur,
•
Une maladie générale ou besoin d’une intervention chirurgicale, de soins
dentaires ou d’une modification d’un autre traitement que vous prenez
habituellement,
•
Si votre entourage vous le conseille.
A quelle fréquence dois-je voir mon docteur ?
Tenir à jour un
journal est un bon moyen d’aider votre docteur,
vous-même et vos proches à gérer votre maladie. Ceci consiste en un relevé
de vos sensations quotidiennes, vos activités, l’état de votre sommeil,
vos traitements et leurs éventuels effets secondaires, et les événements
importants de votre vie. Le plus souvent, quelques mots suffisent.
Beaucoup de gens aiment utiliser un
diagramme de l’humeur s’étendant
du «plus déprimé» au «plus maniaque» que vous ayez connu, le «normal»
se trouvant au milieu. Noter les modifications du sommeil, les stress
de la vie et ainsi de suite peut vous aider à identifier les signes d’appel
d’une dépression ou d’une manie et les types de déclencheurs qui vous
concernent.
Comment puis-je contrôler les progrès
de ma propre prise en charge ?
33
Si vous êtes un membre de la famille ou l’ami d’une personne souffrant
d’un trouble bipolaire :
•
Informez-vous sur la maladie, ses origines et son traitement.
•
Discutez régulièrement avec le médecin du patient.
•
Apprenez à reconnaître les signes d’appel d’une dépression ou d’une
manie, signes propres à la personne. Evoquez avec le patient, pendant
qu’il ou elle est bien, ce que vous devez faire en cas de rechute.
•
Encouragez le patient à suivre son traitement, à voir son médecin,
à éviter l’alcool et les drogues. S’il ne va pas bien ou a de sévères
effets secondaires, encouragez-le à prendre un second avis médical
mais en aucun cas à interrompre le traitement.
•
S’il rechute et considère alors vos préoccupations comme une ingérence,
souvenez-vous que ce n’est pas un rejet de vous-même mais un symptôme
de sa maladie.
•
Connaissez les signes d’appel du suicide et prenez chaque menace
au sérieux. Si la personne met un terme à ses affaires, parle de suicide,
discute fréquemment des moyens de mettre fin à ses jours ou montre
des sentiments grandissants de désespoir, faites appel au médecin du
patient, un membre de la famille ou des amis.
Le respect de la vie privée est secondaire devant le risque de suicide.
Appelez le 5
si la situation devient critique.
•
Avec une personne prédisposée aux épisodes maniaques, profitez
des périodes d’humeur normale pour organiser à l’avance des plans afin
d’éviter des problèmes lors des épisodes futurs de la maladie. Discutez
du moment auquel prendre des mesures de sécurité, telles que retirer
les cartes de crédit, les accords de découvert bancaire, les clefs de voiture
et aller à l’hôpital.
Que peuvent faire votre famille
et vos amis pour vous aider ?
3
•
Partagez la responsabilité de prendre soin du patient avec d’autres
proches. Cela vous aidera à réduire les effets stressants que la maladie
provoque chez les soignants et préviendra lassitude et amertume.
•
Quand les patients récupèrent d’un épisode, donnez-leur le temps
de retrouver la vie à leur propre rythme.
Evitez les attentes excessives. Essayez de faire des choses
avec eux et
non à leur place de manière à ce qu’ils retrouvent leur confiance en eux.
Traitez-les normalement mais soyez toujours vigilants aux symptômes.
S’il y a rechute de la maladie, vous pourriez les noter avant la personne.
Signalez-lui ceux-ci de manière prudente et suggérez-lui d’en parler
à son médecin.
•
Autant vous que le patient avez à apprendre la différence entre un bon
jour et une hypomanie, et entre un mauvais jour et une dépression.
Les personnes ayant un trouble bipolaire ont comme les autres de bons
et de mauvais jours. L’expérience et la conscience du trouble vous
permettront de faire la différence.
•
Profitez de l’aide fournie par les groupes de soutien
(voir coordonnées plus loin)
.
35
Hygiène de vie
V
ous pouvez également réduire les petites variations d’humeur et
les stress qui conduisent parfois à de plus sévères épisodes en faisant
attention à ce qui suit. Ces conseils permettent aussi d’améliorer votre
santé physique ce qui important en général, mais particulièrement pour
les patients bipolaires qui tendent à être en moins bonne santé physique
que la population générale.
• Maintenez des rythmes de sommeil réguliers
Couchez-vous et levez-vous à peu près à la même heure chaque jour.
Un sommeil irrégulier semble pouvoir causer des modifications chimiques
dans votre corps susceptibles de déclencher des troubles de l’humeur.
S’il vous faut faire un long voyage entraînant un décalage horaire,
prenez conseil auprès de votre médecin. Si vous vous couchez tard un soir,
pensez à vous coucher à l’heure le lendemain.
• Ayez des activités régulières.
Ne restez pas inactif ce qui augmente le risque
de dépression. Toutefois, ne vous surmenez pas.
• Ayez une activité physique régulière.
Ceci a montré un effet antidépresseur.
• Mangez de manière équilibrée et à heure régulière.
Ceci est important pour votre santé physique. Mangez de tout en
quantité raisonnable. Eviter la consommation excessive de graisses et
de sucres rapides qui sont des facteurs de risques cardio-vasculaire et de
surpoids. Evitez de trop consommer de sel qui augmente les risques
d’hypertension artérielle. En outre, favorisez la consommation de poissons,
notamment les poissons gras riches en acides gras essentiels de type
Oméga-3
(thon, saumon, sardines… ainsi que les crustacés) qui semblent
posséder des propriétés antidépressives. Les repas réguliers permettent
en outre de réguler les rythmes de votre vie. Ils sont aussi important sur
le plan social, vous permettant d’échanger avec votre entourage.
3
• Ne faites pas un usage excessif d’alcool ou de drogues.
Ces derniers peuvent en effet déclencher un trouble de l’humeur et
modifier l’efficacité des médicaments. Il se peut que vous trouviez
tentant de traiter vos problèmes d’humeur ou de sommeil par de l’alcool
ou des drogues.
Ceci rend les choses pratiquement toujours pires. Si vous avez un problème
avec des substances psychoactives, parlez-en à votre médecin. Soyez
très prudent sur la consommation quotidienne d’alcool, de caféine
ou de médicaments sans ordonnance pour par exemple les allergies
ou la douleur. Même de petites quantités peuvent interférer avec
le sommeil, l’humeur ou votre traitement médicamenteux.
• Essayez de réduire les stress professionnels.
Bien entendu, vous voulez donner le meilleur de vous à votre travail.
Cependant, gardez à l’esprit qu’éviter les rechutes est plus important
et vous permettra à long terme d’augmenter votre productivité générale.
Essayer de conserver des horaires vous permettant de dormir à des heures
convenables. Si vos symptômes modifient vos capacités de travail,
discutez avec votre docteur de l’opportunité de poursuivre ou de prendre
un arrêt de travail. Le choix de parler ou pas de votre maladie à votre
employeur ou à vos collègues ne dépend que de vous. Si vous êtes
incapable de travailler, un membre de votre famille peut dire à votre
employeur que vous ne vous sentez pas bien, que vous êtes
soigné par un médecin et que vous serez de retour dès que possible.
37
La psychothérapie
La psychothérapie dans le trouble bipolaire aide la personne à gérer
les problèmes de la vie, à faire face aux changements de l’image de soi
ou des projets d’avenir, et à comprendre les effets de la maladie sur
les relations importantes. Elle est un complément au traitement et ne
remplace pas les médicaments.
Quand elle est utilisée en phase aiguë, la psychothérapie est plus adaptée
aux dépressions qu’aux manies. Il est en effet difficile pour un patient
maniaque d’écouter le psychothérapeute.
Les psychothérapies au long cours peuvent aider à prévenir les manies
et les dépressions en réduisant les stress qui déclenchent les accès et
en augmentant l’adhésion au traitement.
Les types de psychothérapie particulièrement utiles durant une dépression
aiguë et durant les rémissions sont :
• La thérapie comportementale
se concentre sur les comportements
pouvant augmenter ou diminuer les stress, et sur les moyens d’augmenter
les expériences agréables qui peuvent aider à améliorer les symptômes
dépressifs.
• La thérapie cognitive
cherche à identifier et à changer les pensées
pessimistes et les croyances pouvant amener à la dépression.
Elle est souvent associée à la thérapie comportementale
(on parle de thérapie cognitivo-comportementale ou TCC)
.
• La thérapie interpersonnelle
vise à réduire les tensions
qu’un trouble de l’humeur peut créer au sein des relations sociales.
Elle vise aussi l’amélioration des
rythmes sociaux.
•
D’autres types de psychothérapies existent, moins bien
étudiées dans le trouble bipolaire ou peu utilisées en France.
La psychothérapie peut être
individuelle (seulement vous et le thérapeute),
de
groupe (avec des gens ayant des problèmes similaires) ou familiale.
Le thérapeute peut être votre médecin ou une autre personne,
tel qu’un infirmier ou un psychologue qui travaille en partenariat
avec votre médecin.
3
Pour tirer le plus profit de votre psychothérapie :
•
Respectez vos rendez-vous.
•
Soyez honnête et ouvert avec le psychothérapeute.
•
Faites le travail thérapeutique qui vous est demandé hors consultation.
•
Renseignez le thérapeute sur l’efficacité du traitement.
Souvenez-vous que la psychothérapie fonctionne habituellement
de manière plus progressive que les médicaments et qu’elle peut
nécessiter plus de deux mois avant de montrer sa pleine efficacité.
Cependant, ses effets peuvent être durables. Comme pour les médicaments,
les personnes réagissent différemment aux psychothérapies.
3
Notes personnelles sur ce chapitre
Pensez à noter les médicaments que vous avez reçus, leur posologie
(doses)
, leur efficacité, leurs effets secondaires éventuels et la durée
du traitement. Notez les mesures que vous avez prises pour améliorer
votre humeur et votre santé physique
(rythmes réguliers, alimentation,
activité physique…)
.
0
La grossesse
3
La question d’avoir un enfant se pose bien évidemment un jour aux jeunes
femmes. Il est nécessaire de savoir un certain nombre de choses sur la
grossesse lorsqu’on souffre d’un trouble bipolaire :
•
Comme pour toute grossesse, il est important que le désir d’enfant
soit partagé
entre les 2 futurs parents. Ceci est important pour l’enfant
à venir. C’est également important pour assurer une grossesse en toute
sérénité notamment chez une femme souffrant d’un trouble bipolaire
c’est-à-dire plus sensible encore à la qualité de l’environnement.
•
Contrairement à une idée répandue, il a été clairement mis en
évidence que
la grossesse ne protège
pas des variations de l’humeur,
dépression ou manie. L’arrêt de tout
traitement régulateur de l’humeur
expose donc à une rechute durant la
grossesse dans plus de 80% des cas.
Or, les épisodes thymiques durant
la grossesse
compliquent le bon
déroulement de la grossesse
et
représente une charge supplémentaire
sur les épaules de la mère et de son
entourage.
Ils augmentent de fait les risques de
complications obstétricales.
LA GROSSESSE
En outre, il est clairement établi que le développement émotionnel
et comportemental de l’enfant,
in utero et dans les premières années
de vie, est très influencé par l’état émotionnelde la mère.
Ainsi, il est capital d’obtenir
une stabilisation satisfaisante de l’humeur avant
et pendant la grossesse.
•
La difficulté vient du fait que certains traitements
augmentent
le risque de malformations foetales.
Ce risque est surtout lié à une prise durant les 2 mois qui suivent
la conception. C’est le cas des dérivés de l’acide valproïque,
de la carbamazepine et du lithium. Les antipsychotiques et la lamotrigine
n’ont pas montré de risque particulier sur le développement foetal à ce
jour. Dans tous les cas, gardez en tête que toute grossesse expose à un
risque malformatif, de l’ordre de 1 à 3% en population générale.
5
Alors, que faire ?
Deux cas se présentent :
•
Idéalement, il est nécessaire de préparer la grossesse lorsqu’on
souffre d’un trouble bipolaire. Parlez-en à votre médecin bien avant !
Il s’agira de trouver un traitement thymorégulateur qui ne présente pas
de risque pour le développement foetal et qui stabilise l’humeur de la
mère. La conception pourra ensuite se faire dans des conditions optimales.
Il sera toujours possible à partir du second trimestre de reprendre le
traitement thymorégulateur initial si celui-ci est plus satisfaisant. Notez
que le lithium nécessite une surveillance plus rapprochée de la lithiémie.
•
Vous pensez être enceinte alors que vous prenez un traitement
thymorégulateur. Ne vous affolez pas. Parlez-en rapidement à votre
médecin. Il sera d’abord important de confirmer la grossesse et d’évaluer
le terme. La décision dépendra du traitement que vous recevez et de
l’avancée de la grossesse. Une surveillance rapprochée sans arrêt
du traitement pourra vous être proposée.
Ayez à l’esprit que l’arrêt brutal du traitement expose la mère et l’enfant
à des problèmes sérieux à court et long terme.
En dehors des traitements thymorégulateurs, plusieurs types de traitements
sont possibles durant la grossesse.
•
Si vous êtes déprimée, une psychothérapie à visée antidépressive peut
vous être proposée. Ce type de thérapie n’est toutefois pas efficace
dans les formes sévères de dépression.
•
Un antidépresseur peut être prescrit si nécessaire (à l’exception de la
paroxetine, Déroxat®)
. Un antidépresseur plus ancien peut être préféré
par le médecin en raison du recul que nous avons.
•
Les benzodiazépines ne présentent pas de risque évident mais nécessitent
d’être diminués et arrêtés au cours du 3
ème trimestre pour éviter les
manifestations de sevrage chez l’enfant après l’accouchement.
•
Si vous traversez un épisode thymique sévère, une alternative efficace
et à faible risque est
l’électroconvulsivothérapie.
Il est important de savoir que les convulsions ne sont pas transmises à
l’enfant.
Après l’accouchement
(post-partum)
•
Le risque de rechute persiste.
•
Il sera important de différencier une rechute dépressive du «baby
blues» normal qui s’améliore spontanément en quelques jours.
•
Tous les médicaments passent dans le lait maternel. Il est souvent
préférable de privilégier le lait artificiel.
•
Faites vous aider par votre entourage. Les perturbations des rythmes
sont normales et importantes durant les premiers mois de l’enfant
Or, vous y êtes sensibles du fait de votre trouble bipolaire.
7
Coordonnées utiles
Conception et réalisation : CHRU de Montpellier - Direction de la Communication et des Relations Publiques - 04 67 33 93 43 - JUillet 2010 (E. K.)
•
Service de Psychologie Médicale
et Psychiatrie
CHRU de Montpellier
Hôpital Lapeyronie
Accueil 24h/24, 7j/7
Secrétariat : 04 67 33 85 81
Rendez-vous : 04 67 33 82 89
Salle de soins : 04 67 33 85 84
Urgences psychiatriques : 04 67 33 22 93
•
ARGOS 00
Association nationale d’aide aux personnes
atteintes de troubles bipolaires et à leur entourage.
Conférences, groupes de paroles.
Antenne Gard-Hérault
08 71 21 57 00
argos2001.gard@orange.fr
argos2001.herault@orange.fr
http://argos.2001.free.fr
•
JANUS 3
Association d’aide aux personnes atteintes
de troubles bipolaires et à leur entourage.
Groupes d’Entraide Mutuelle
(GEM).
1445, route de Mende
34090 Montpellier
04 67 04 87 68
contact@gemjanus34.org
http://www.gemjanus34.org