Amour courtois
Amour courtois
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Les origines [modifier]
La tradition de l'amour courtois nous vient de la culture arabe et se développe en Occident à partir du Moyen Âge.
Le sens [modifier]
L’amour courtois (aussi appelé la fin’amor) est un concept dont on retrouve trace au Moyen Âge dans la poésie (poésie courtoise) et la littérature (roman courtois), ces genres venant remplacer la chanson de geste et le récit épique.
Il désigne l’amour profond et véritable que l’on retrouve entre un prétendant et sa dame. Au Moyen Âge, on lui attribuait certaines particularités courantes : l'homme doit être au service de sa dame, a l'affût de ses désirs et lui rester inébranlable de fidélité. C'est un amour hors mariage, prude sinon chaste et totalement désintéressé, mais non platonique et ancré dans les sens et le corps autant que l'esprit et l'âme. L’amoureux, dévoué à sa dame était, normalement, d’un rang social inférieur, c'est un noble de première génération en passe de conquérir ses titres de chevalerie.
Puisque le sentiment de l'amant est censé s'amplifier, son désir grandir et rester pourtant en partie inassouvi, il n'était pas rare de constater que celui-ci était amoureux d'une femme inaccessible, lointaine ou feignant l'indifférence. On nommait ce tourment, à la fois plaisant et douloureux joï (à ne pas confondre avec joie).
Ce nouveau concept devint finalement une vertu essentielle du code chevaleresque, souvent en opposition avec la loyauté envers le suzerain et difficilement conciliable avec la courtoisie au sens de galanterie, et même avec la vaillance que le chevalier devait continuer à entretenir. Apparemment, la vision de l’amour courtois s’imposa progressivement dans les mœurs et permit de laisser une place à l’amour dans la vie quotidienne.
L'assag, un rite attribué à l'amour courtois, était une épreuve qui consistait à s'assurer de l'amour réel de l'amant.
Exemples d'amour courtois [modifier]
- Jaufré Rudel, prince de Blaye et Mélisande, comtesse de Tripoli ;
- Lancelot et Guenièvre, l'exemple par excellence (Lancelot ou le Chevalier de la charrette, 1178-1181) ;
- Les autres romans de Chrétien de Troyes (1135-1181) ;
- Tristan et Iseult (1170-1190) ;
- Chanson pour Eloïse (2005).
Bibliographie [modifier]
- Sigrid Hunke, "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", notre héritage arabe, Albin Michel, 1987
- Matfre Ermengaut, Le Breviari d'amor, introd. et glossaire, par G. Azaïs, Béziers, Paris, 1862
- René Nelli, L'érotique des troubadours, Toulouse, Privat, 1963
- René Nelli, Flamenca, un art d'aimer occitanien du XIIIe siècle, Toulouse, Institut d'études occitanes, 1966
- Reto Bezzola :
- La société courtoise. Littérature de cour et littérature courtoise, Slatkine, 2000 (ISBN 2051005435),
- Les Origines et la Formation de la littérature courtoise en Occident, 5 vol., Champion, 1958-1963 ;
- Henri-Irénée Marrou, Les Troubadours, Seuil, coll. « Points Histoire », 1971 ;
- Denis de Rougemont, L'Amour et l'Occident, éditions 10/18, 2001 (réédition) (ISBN 2264033134).
Voir aussi [modifier]
- Assag (rite courtois)