Antidépresseurs
Antidépresseurs
Ces médicaments sont utilisés pour soulager les symptômes de la dépression.La prescription d’un antidépresseur doit reposer sur une évaluation clinique soigneuse afin de distinguer les pathologies dépressives caractérisées nécessitant un traitement spécifique des pathologies pouvant être traitées par des psychothérapies.
Sommaire :
Prescription d’un antidépresseur
La prescription d’un antidépresseur doit reposer sur une évaluation clinique rigoureuse. Il faut distinguer les pathologies dépressives caractérisées nécessitant un traitement spécifique et les symptômes dépressifs isolés, souvent transitoires, qui ne nécessitent pas obligatoirement une prise de médicaments.
Le traitement est adapté en fonction de la sévérité des symptômes.
- En cas d’épisode dépressif léger, c’est la psychothérapie qui est recommandée en première intention. Il n’est pas recommandé de traiter par antidépresseurs un épisode dépressif léger.
- Pour un épisode dépressif modéré, des médicaments pourront être prescrits en complément ou en préalable à la psychothérapie.
- Dans les épisodes dépressifs sévères, c’est-à-dire caractérisés par l’acuité et la multiplicité des symptômes, leur durée et leur caractère invalidant, les antidépresseurs sont indiqués. Ils permettent de diminuer la souffrance, afin de commencer ensuite un travail de psychothérapie.
Les antidépresseurs et leurs fonctions
Les médicaments les plus couramment utilisés pour soulager les symptômes de la dépression sont :
Les antidépresseurs de première génération : les tricycliques (ou imipraminiques)
Ces médicaments découverts dans les années 60 (ex : Clomipramine (Anafranil ®)) sont efficaces dans les dépressions sévères. Ils ont également d’autres indications : attaques de panique, troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou d’autres troubles.
Les antidépresseurs de deuxième génération : les nouveaux antidépresseurs
Ils sont plus spécifiques par leur mécanisme d’action, car ils agissent sur un des neurotransmetteurs, la sérotonine : Fluvoxamine (Floxyfral®), Fluoxétine (Prozac®), Paroxétine (Deroxat®), Citalopram (Seropram®), Escitalopram (Seroplex ®) et Sertraline (Zoloft®). Ces médicaments ont également d’autres indications, en particulier, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), le trouble panique, l’anxiété généralisée ou les états de stress post-traumatique.
D’autres médicaments agissent au niveau de deux neurotransmetteurs, la sérotonine et la noradrénaline : Venlafaxine (Effexor®), Minalcipran (Ixel®), Mirtazapine (Norset®) et Doxulétine (Cymbalta®).
D’autres encore peuvent avoir aussi une action régulatrice sur le sommeil souvent perturbé lors d’épisodes dépressifs : Miansérine (Athymil®).
Pour en savoir plus voir le :
Un traitement antidépresseur ne doit pas être interrompu dès la disparition des symptômes.
La durée du traitement est de 16 à 20 semaines après rémission des symptômes.
Le traitement d’un épisode dépressif majeur isolé comporte deux phases :
- la phase aiguë (traitement d’attaque), dont l’objectif est la rémission complète des symptômes ;
- la phase de consolidation, dont l’objectif est de prévenir la rechute de l’épisode.
En cas de troubles dépressifs récurrents, une phase de maintenance est nécessaire. Son objectif est la prévention des récidives (ou récurrences).
De manière générale, après 8 semaines de traitement bien conduit :
- un tiers des patients déprimés traités par antidépresseurs ont une réponse complète au traitement avec rémission des symptômes ;
- un tiers ont une réponse partielle ou insuffisante au traitement ;
- un tiers ne répondent pas au traitement.
Effets indésirables
Sur le plan psychique
Pendant les premières semaines de traitement, la surveillance clinique doit être vigilante car il peut se produire une levée de l’inhibition plus ou moins rapide, avec parfois des pulsions suicidaires ou des inversions rapides de l’humeur (état d’excitation).
Sur le plan physique
Les antidépresseurs de première génération peuvent entraîner en début de traitement une hypotension orthostatique (chute de pression artérielle au moment du lever pouvant provoquer des malaises), parfois des tremblements mais aussi des effets semblables à ceux des neuroleptiques (bouche sèche, constipation, rétention urinaire, troubles sexuels, prise de poids).
Pour les antidépresseurs de deuxième génération, dits «sérotoninergiques», les signes principaux à surveiller sont les troubles digestifs (nausées, diarrhées, sécheresse buccale) qui disparaissent le plus souvent spontanément après quelques jours. D’autres effets sont à surveiller tels que : nervosité, somnolence, insomnie, maux de tête, troubles sexuels, prise de poids.
Contre-indications
Les antidépresseurs ne sont pas indiqués pour les épisodes dépressifs d’intensité légère, ou inférieurs à 15 jours, pour le trouble dysthymique, le trouble cyclothymique et le trouble de l’adaptation avec humeur dépressive. Leur utilisation est également déconseillée en cas de symptômes anxieux isolés, dans les phobies simples et l’agoraphobie isolée.
Voir brochure du Psycom75
Qui est concerné ?
Selon une enquête de la Caisse nationale d’assurance maladie, 9,7% des personnes du régime général ont obtenu le remboursement d’au moins un antidépresseur dans l’année dont deux fois plus de femmes que d’hommes.
Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS), la vente des antidépresseurs a été multipliée par plus de 7 entre 1980 et 2001.
(Référence : Source )
Ces dernières années, on constate un recul de la consommation d’antidépresseurs en France. Une récente étude de la Caisse nationale d’assurance maladie montre qu’entre 2006 et 2009, l’utilisation des antidépresseurs a baissé d’environ 1% par an, alors qu’elle augmentait en même temps dans les pays voisins de la France (+6% en Espagne et Royaume-Uni, +5% en Allemagne).
(Référence : Source )
Rédaction
Marie-Lise Biscay, Pharmacien des Hôpitaux (Centre Hospitalier des Pyrénées, PAU) et Claire Pollet, Pharmacien des Hôpitaux (EPSM Lille-Métropole) de l'Association Réseau PIC . Synthèse réalisée par Marc Oeynhausen à partir du Guide Psycom « Les médicaments psychotropes », septembre 2011.