Atlantide - Partie 2

Moyen-Orient [modifier]

La péninsule de Sinaï et l'actuel Israël, Égypte et la Palestine
La péninsule de Sinaï et l'actuel Israël, Égypte et la Palestine

Jaime Manuschevich allègue [1] que le vrai endroit de la civilisation mythique est le territoire qui correspond aujourd'hui à Israël et au Sinaï et que cette région était une île dans la vallée du grand rift, entourée par la vallée de Jezreel sur le nord, la mer Morte et la mer Rouge sur l'est et le golfe de Suez et la mer méditerranée sur l'ouest jusqu'en 5600 av. J.-C.

En outre, Manuschevich propose que la civilisation atlante corresponde au peuple natoufien, le premier peuple sédentaire, dont le centre principal politique et portuaire était Jéricho.

Il a vécu dans la région aux dates établies par Platon (-11.600).
Rappelons tous de même que Platon cite précisement les "Colonnes d'Hercule", éponyme objectivement introuvable dans cette région du monde, de surcroît à cette époque...

En Amérique latine [modifier]

Les Phéniciens [modifier]

Le visage énigmatique de Pedra da Gavea, Rio de Janeiro
Le visage énigmatique de Pedra da Gavea, Rio de Janeiro

Néanmoins, la gigantesque sculpture au sommet de la montagne de Pedra da Gavea surplombant la ville de Rio de Janeiro et semblant représenter un visage européen et barbu, pose une énigme archéologique étonnante. Cette immense tête est visible à des kilomètres à la ronde[2]. Des équipes scientifiques et archéologiques ont découvert des inscriptions phéniciennes sur le côté de la falaise de Pedra da Gavea, se traduisant ainsi : "Badezir, Phénicien de Tyr, Fils aîné de JethBaal". Badezir ou Badezor ou encore Baal-Ezer II en phénicien fut un roi de Tyr et régna vers 850 avant J.-C. Son père fut également roi de Tyr et de Sidon de 896 à 863 avant J.-C. sous le nom de JethBaal ou EthBaal ou encore Ithobaal Ier. Baal-Ezer II eut une sœur : Jézabel que leur père Ithobaal Ier maria au roi d'Israël Achab. Elle devint reine d'Israël.

Ainsi, à la suite de l'identification de la civilisation phénicienne, d'aucuns ont voulu voir ce monde légendaire qu'est l'Atlantide en Amérique latine. En 1889 par exemple, le vicomte Onfroy de Thoron publia un essai de 142 pages intitulé Les Phéniciens dans l'île de Haïti et sur le continent Américain. Les vaisseaux de Hiram et de Salomon sur un fleuve de l'Amazonie. Ces hypotheses demeurent cependant infondées et fantasmagoriques...

La question serait plutôt de savoir si l'origine de la légende Atlante ne serait pas due aux Phéniciens plutôt qu'aux Grecs...

Voir Mythe et légende atlante en Amérique latine

Les Vikings [modifier]

À partir du XIVe siècle et la découverte des Amériques, les navigations phéniciennes en Atlantique ont alimenté la légende et le mythe. L'on s'est posé la question de savoir, avant Christophe Colomb, si les Phéniciens n'avaient pas été les premiers à avoir traversé l'Atlantique et ce thème est périodiquement repris, donnant cours à diverses hypothèses. Mais il faut savoir aussi qu'il a été prouvé que des Vikings ont traversé l'Atlantique et posé le pied en Amérique à la fin du Xesiècle, bien avant Christophe Colomb. Pour l'instant, les premiers Occidentaux qui sont arrivés dans le continent américain seraient donc des Islandais avec à leur tête Leif Erikson le chanceux.

Dans l'Océan Indien [modifier]

L'étude de Jacques Hébert parue récemment aux éditions Carnot sous le titre Atlantide, la solution oubliée (voir également Les Survivants de l'Atlantide dans le numéro 8 de la collection « Les dossiers des grands mystères de l'histoire », ) soutient qu'elle fut engloutie non pas à l'ouest dans l'océan Atlantique mais au large de la Somalie dont Socotra, une île du Yémen à l'embouchure du golfe d'Aden, serait un des vestiges.

Gamla Uppsala, capitale de l'Atlantide [modifier]

Il a été proposé au cours du XIXe siècle que Gamla Uppsala soit en réalité la capitale de l'Atlantide[réf. nécessaire].

En Antarctique [modifier]

Pour les chercheurs canadiens Rand et Rose Flem-Ath, auteurs de When the Sky Fell (Quand le ciel tombait, 1995), l'Atlantide aurait été située en Antarctique. Ils basent leur conclusion autant sur la théorie de Hapgood touchant les déplacements de l'écorce terrestre que sur leurs propres découvertes et recoupements. Le documentaire Le mythe du déluge présente cette théorie avec beaucoup de détails.

Ces deux chercheurs ont commencé leur travail après la constatation d'une similitude troublante. Si une civilisation aussi avancée que celle des Atlantes existait dix mille ans avant J-C, il est possible qu'elle ait prévu le cataclysme et que l'évacuation de la population ait été anticipée. Si tel n'a pas été le cas, il est néanmoins possible que certains survivants aient cherché refuge dans des terres épargnées par le raz de marée, en tout cas en altitude. Des sites comme le lac Titicaca, dans la cordillère des Andes, ainsi que les plateaux de Thaïlande et d'Éthiopie répondent à ce critère de sécurité. Or c'est dans ces régions qu'apparut l'agriculture, vers 9 600 ans avant notre ère.

La théorie de Charles Hapgood, soutenue à l'époque par Einstein, stipule que l'écorce terrestre qui repose sur un magma liquide peut se déplacer soudainement sur ce magma sous l'effet de forces, et ceci en complément de la théorie du mouvement des plaques continentales. Pour Rand et Rose Flem-Ath, la croûte terrestre aurait connu un déplacement soudain de l'ordre de 3 200 km, il y a environ 10 000 ans ; des terres habitables auraient glissé dans le cercle polaire et connu la glaciation. Comme toute la croûte terrestre aurait connu ce déplacement, cela permettrait d'expliquer d'autres phénomènes comme la disparition des mammouths, la congélation de la Sibérie et le dégel de l'Amérique du Nord. Cependant cette théorie, qui n'a pas su trouver d'observation la validant, n'est plus retenue par les géologues et climatologues.

Pour appuyer cette théorie, les deux chercheurs mettent en lumière toute une série de découvertes. La carte dessinée par Piri Reis en 1513, s'inspire elle-même de cartes antérieures, réalisées par des marins anonymes. L'Afrique, l'Amérique du Sud et une partie de l'Antarctique y figurent. La carte est fiable au demi-degré près, une précision qui ne semblait pourtant guère possible avant 1735. La carte d'Oronteus Finaeus (1531) utiliserait également des sources plus anciennes. L'Antarctique fait apparaître le tracé de reliefs et de cours d'eau, ce qui laisse supposer que l'homme s'était rendu sur le continent austral et s'y était peut-être même établi, avant que la glace ne le recouvre. La découverte moderne du continent n'eut lieu que trois siècles plus tard (1820). Il faut cependant tenir compte du fait que l'existence d'un continent austral avait été supposée dès l'époque de la Grèce antique en vertu du principe de symétrie qui devait gouverner les lois de l'univers, conçu par les Grecs comme un cosmos harmonieux : la représentation d'un continent austral s'explique donc peut-être avant tout par les conceptions philosophiques et géographiques héritées des Grecs. Dès lors il n'est pas surprenant que l'on trouve parmi les très nombreuses cartes élaborées un tracé de reliefs correspondant, par coïncidence, aux reliefs réels. L'hypothèse d'une falsification tardive n'est pas non plus à rejeter.

Ces deux chercheurs établissent aussi des liens entre la civilisation égyptienne et celles d'Amérique du Sud. Des statues découvertes en Amérique du Sud présentent une physionomie ne correspondant pas à celle des peuples pré-colombiens. De nombreuses similitudes existent entre les pyramides d'Égypte et celle des civilisations aztèque, olmèque, toltèque ou maya. Leur édification supposerait l'emploi de techniques si avancées sur leur temps qu'elles défierait toute explication rationnelle. Le Sphinx de Gizeh serait bien plus ancien qu'on ne le pensait. En témoignent sur le site, les traces d'une érosion liée à des pluies diluviennes n'ayant pu survenir qu'il y a 10 000 ans, ce qui va à l'encontre de l'attribution des pyramides à la civilisation égyptienne, née en 4 000 seulement avant J-C. Sa tête en forme de pharaon, trop petite par rapport aux proportions générales, aurait été resculptée à l'époque des pharaons. Des scientifiques ont découvert que les pyramides d'Égypte seraient disposées suivant un schéma correspondant à une zone de la constellation d'Orion, telle que celle-ci apparaissait en 10 450 avant J-C, c'est-à-dire bien avant les débuts de la civilisation égyptienne, mais à une époque pouvant être celle des Atlantes.

Comme chaque nouvelle théorie tranchant sur les théories généralement admises, celle-ci est rejetée par une grande majorité de scientifiques. Selon certains, des études satellitaires et sismiques de la partie de l'Antarctique où la glace est la plus mince permettraient de trancher, bien que le travail des glaciers, par sa force colossale étalée pendant des millénaires, ait pu raboter toute trace de civilisation sur les sites probables de présence humaine. S'il devait en rester quelques indices, ces derniers seraient probablement broyés et polis comme des galets par l'érosion, comme par une sorte d'immense rouleau compresseur, et enfouis sous une épaisse couche de sédiments, déplacés par des fleuves de glace atteignant souvent plus d'un kilomètre d'épaisseur.

Les carottes glaciaires prélevées en Antarctique depuis les années 1960 (carotte Vostok, carotte Byrd nombreuses carottes du projet EPICA, en particulier celle du Dome C) attestent de manière incontestable de la glaciation complète du continent antarctique depuis des centaines de milliers d'années - depuis plus de quatre cycles glaciaires en fait - : toute hypothèse d'un brusque déplacement du continent antarctique est, au regard des connaissances géologiques et climatiques actuellement reconnues par la communauté scientifique, un non-sens.

Une civilisation atlantique [modifier]

Des phénomènes géophysiques tels les transgressions marines et la fonte des inlandsis ont changé la géographie de l'Océan Atlantique à la fin de l'ère glaciaire. Il est assez probable qu'en longeant les glaces par cabotage, on pouvait passer de l'Europe à l'Amérique et que le détroit de Béring, la "Béringie", ne fut pas le seul passage de peuplement de ce continent.

En outre, certaines affinités linguistiques entre le basque et l'algonquin, définies comme langues pré-indo-européennes, laissent supposer, selon les travaux de Paula Baker Sten, Summary View Point on the Relation between the Basque and Cree language or A Bone to Pick, qu'il y eut un courant migratoire en ce sens.

Il convient toutefois de noter qu'on accable traditionnellement le basque, à cause de son système verbal extrêmement original, précisément non indo-européen, des conjectures les plus fantaisistes. Certaines formes de la flexion verbale dites "absolutives" le font notamment ressembler au Géorgien, langue du Caucase ; si l'origine de la langue et de la culture basques demeure effectivement mystérieuse, il s'agit et pour cause de rester extrêmement prudent - ou, le cas échéant, précis - et ne pas céder à la référence facile, pour n'en pas galvauder l'interprétation...

Une civilisation assez homogène put sans doute se développer sur les côtes de l'Europe, de la façade Est des États-Unis et du Canada, du Groenland, en quelque sorte sur le pourtour d'un grand lac intérieur, plus ou moins fermé au sud par les archipels des Canaries et des Açores, davantage émergés qu'aujourd'hui, à la fin du paléolithique.

Les pyramides de pierre encore mal équarries qu'on trouve aux îles Canaries[réf. nécessaire] comme en Bretagne[réf. nécessaire], laissent penser qu'il ne devait pas s'agir d'une civilisation différente de la civilisation mégalithique dont on trouve les traces datant de la même époque en Méditerranée.

En Mer du Nord [modifier]

Selon les théories émises par Jürgen Spanuth d'abord, puis par Jean Deruelle et Roger Mermet ensuite, il se serait agi d'un gigantesque polder dont les digues auraient été le point de départ d'une civilisation mégalithique en Mer du Nord, au large de la Hollande, et dont les îles de la Frise et particulièrement celle d'Heligoland, [5] consitueraient ce qu'il reste de son territoire, contreforts servant de digues naturelles.

Au delà de l'Irlande [modifier]

À la suite de la théorie précédente en Mer du Nord, l'hypothèse que le Gulf Stream aurait joué le rôle de catalyseur de vie dans l'Atlantique Nord, précisément au plateau du Rockall aujourd'hui submergé, a été émise. La région du Rockall [6] posséderait les mêmes caractéristiques que la « plaine de Platon ». En effet, Platon insiste beaucoup sur la description géographique de la plaine rectangulaire de l'Atlantide, mesurant 3 000 stades par 2 000 (environ 600 km x 400 km). Dans ce cas, cette localisation correspondrait également à celle de l'île mythique d'Avalon dont le souvenir est conservé par la tradition celtique.

Lieux secrets et vilains messieurs [modifier]

En 1998, un gourou allemand nommé Bock emmène ses adeptes pour un voyage initiatique (et payant) sur l'emplacement de l'Atlantide, dans le nord-est de la Finlande. Sur place, il refait ses calculs et s'aperçoit que l'Atlantide se trouvait en fait de l'autre côté de la frontière russe. Les adeptes n'ont pas de visa pour la Russie et doivent rebrousser chemin. L'histoire ne dit pas si les adeptes ont payé pour un nouveau voyage en Russie l'année suivante. Entourloupe inoffensive, comparée à certains usages idéologiques du mythe atlante. Au XVIe siècle, l'empire transatlantique de Charles Quint est présenté comme une résurrection de l'empire atlante. Au XVIIe siècle, le Suédois Olof Rudbeck identifie l'Atlantide-Hyperborée à la Suède et en tire une légitimation de l'impérialisme suédois. Aux XIXe et XXe siècles, de nombreux auteurs présentent l'Atlantide comme le berceau de la race aryenne. Himmler, le chef des SS, était d'ailleurs un atlantomane convaincu.

Athènes : l'Atlantide est une fiction politique de Platon [modifier]

Et si l'Atlantide de Platon était en réalité Athènes ? L'idée, émise en 1779 par l'Italien Giuseppe Bartoli, a été reprise notamment par Pierre Vidal-Naquet. Platon n'est ni un historien ni un géologue, c'est un philosophe qui cherche à définir la société idéale. Dans le Timée et le Critias, il oppose l'Atlantide maritime, technicienne et conquérante, corrompue par la richesse (comme la démocratie athénienne selon Platon), à une Athènes archaïque, rurale, autarcique et conservatrice. Les dieux donnent la victoire à la meilleure société sur la pire. C'est un message qui s'accorde avec ceux des autres dialogues politiques de Platon, Lois et République. À ce titre le récit de Platon doit être placé aux côtés des utopies et anti-utopies plus récentes, et en chercher les traces physique est un contresens qui conduit à chasser une chimère. Dans ses deux dialogues Platon introduisait une nouveauté : "dire le fictif en le présentant comme le réel" (P. Vidal-Naquet, L'Atlantide et les nations, La démocratie grecque vue d'ailleurs, Paris, 1990). L'histoire de l'Atlantide est donc d'abord pour Pierre Vidal-Naquet l'histoire de l'imaginaire humain. La récente relecture des textes de Platon par B. Sergent s'inscrit dans la continuité de cette analyse et met en valeur la fabrication du mythe par Platon, son usage de l'allusion, le recyclage de nombreux mythes afin de construire sa fiction.

Le bassin méditerranéen à la fin du paléolithique [modifier]

Il faut se le représenter il y a 15 000 ans quand les glaciers descendaient à la latitude de Lyon. Les terres s’avançaient alors d’une vingtaine de kilomètres par rapport au tracé des côtes d’aujourd’hui, de sorte que la Méditerranée était divisée en deux mers intérieures. La Sardaigne et la Corse étaient alors unies, tandis que la Sicile était rattachée à la pointe de la Calabre et à l’Afrique du Nord. La Sicile jouxtait la Sardaigne, les deux îles étant probablement séparées par un marécage et l’île d’Elbe était rattachée au continent. Il y avait donc une mer orientale limitée par le verrou sicilien et une mer occidentale limitée par le verrou de Gilbraltar, les deux cotés du détroit étant alors unis. Aux temps historiques, les chroniques des scribes égyptiens nommaient la Méditerranée occidentale "le Grand Vert", à moins qu'ils n'aient ainsi voulu nommer l'Atlantique.

Au-delà, comme aujourd'hui, se trouvait l'océan Atlantique dont les pourtours devaient être également très différents de ce qu'ils sont à présent. La tradition [réf. nécessaire] veut que, bien plus tard, vers -6 000, Tartessos sur la côte atlantique espagnole, ait commercé avec le peuple Atlante. Il faut cependant observer qu'à cette date la pratique de l'agriculture commence à peine à se diffuser en Europe et qu'aucun site archéologique ne laisse envisager la présence d'une civilisation sédentaire, hiérarchisée et complexe dans ces régions à cette période.

Le pourtour de la Méditerranée occidentale était alors peuplé de « cro-magnoïdes » dénommés Ouchtatiens (voir également pour la population l'article Guanches), supplantés par les Capsiens venus du Sahara (qui était alors un lac bordé de marécages où il n'est pas exclu que quelque campagne archéologique découvre un jour les restes de villages lacustres ensevelis) puis assimilés, population proto-berbère parlant une langue afro-asiatique dont il reste des reliquats dans la langue sarde actuelle, le berbère et le basque. S’il exista une population « atlante » sur les territoires émergés des trois îles quasiment soudées ensemble, ce ne pouvait être que celle-là[réf. nécessaire].

De -11 000 jusque vers -8 000, le niveau de la mer est de 55 mètres plus bas qu'aujourd’hui. C'est une période de stabilisation climatique durant laquelle commence la sédentarisation dans le croissant fertile. Lorsqu’à la suite d’un réchauffement climatique, la fin de la glaciation s’opère et les eaux remontent.

La légende qui nous a été transmise par Platon, peut-être recueillie de la tradition orale, amalgame probablement de divers événements survenus à des périodes différentes et successives. Suite à l’explosion de Thera (Santorin), on s’est aperçu qu’au sud-est de la Sardaigne s’était produit un effondrement de terrain vers -1 500 provoquant un tsunami dont on peut encore voir les traces sur un nuraghe, une énorme tour mégalithique, à proximité de la zone d'effondrement [réf. nécessaire]. Les « fonds vaseux » dont parle Platon pourraient bien avoir été déterminés par l'effondrement de ce pan de la Sardaigne et mirent plusieurs siècles à reposer, les temps géologiques étant longs et se situant à une autre échelle que la durée moyenne de la vie humaine.

« Atlantis », la cité-mère [modifier]

Nous savons que les premières cités où l'humain se sédentarise sont lacustres, sur pilotis, souvent dans des marécages[réf. nécessaire]. La ville d’Atlantis est sa cité-mère. Elle n'est toutefois pas citée sous ce nom par Platon (ce nom se référant chez lui à la seule île) et n'est qu'une appellation contemporaine de cette capitale mythique. La légende la situe autour d’un mont, au milieu de fossés navigables. Elle pouvait fort bien se trouver dans des marécages drainés par des fossés au pied d’un volcan, comme le Stromboli dans l’actuel archipel des îles Lipari. Vu le volcanisme actif et les séismes sous-marins fréquents dans cette zone, on ne risque guère aujourd’hui d’y retrouver quoi que ce soit. Mais la cité aurait aussi bien pu se trouver n'importe où ailleurs. La civilisation atlante, s’il en fut une, pourrait avoir essaimé à travers la Méditerranée, tels les Phéniciens dont Tyr était la cité-mère, mais bien avant eux. Ce que l'on trouve parmi les traces et hypothèses ne serait que les restes des différents comptoirs, pouvant éventuellement correspondre aux dix cités du mythe. La Crète minoenne représenterait en somme assez bien la renaissance de cette même civilisation en une phase plus avancée, tant la cité-mère que les autres cités ressemblaient au départ à une cité lacustre et à la fin à une cité aux murs cyclopéens, comme ceux de Mycènes. Les Atlantes pourraient bien avoir été les Pélasges, "constructeurs de tours".

L'orichalque [modifier]

Reste la curieuse histoire de l’orichalque, métal inconnu qui avait fait la richesse des légendaires Atlantes comme l’étain fit celle des Phéniciens. Peut-être s’agissait-il de cuivre ou d’un alliage semblable à celui du bronze nécessitant l’étain, on ne sait.

Certains[réf. nécessaire] ont parlé de l’aluminium, qui ne fut redécouvert qu’au XIXe siècle de l'ère chrétienne. Peut-être le procédé de fabrication avait-il été trouvé puis perdu par la suite pour n’être redécouvert que des millénaires plus tard. L'absence de ce métal parmi les vestiges archéologiques peut s'expliquer par le fait que celui ci est fortement oxydable et plus facilement recyclable que facile à produire, mais l'hypothèse apparait bien fragile : la maitrise de l'électricité est indispensable à la production de ce métal, et rien ne nous permet d'affirmer que les civilisations anciennes aient su la maitriser, même si certaines conjectures en hasardent l'hypothèse, alléguant que certaines pyramides aient pu aussi avoir la fonction de condensateur d'air à vocation acoustique[réf. nécessaire].

Une curieuse légende[réf. nécessaire] existe au sujet d’un métal inconnu dont le dernier détenteur du secret de fabrication fut assassiné sur ordre de Néron, craignant que l’or et les métaux en cours ne s’en trouvent dévalués et son pouvoir concurrencé.

Les lieux dans lesquels on trouvait en abondance dans l'antiquité les minerais de cuivre, d'argent et d'étain étaient le sud-ouest de la Sardaigne, près du mont Sirai couronné d'un nuraghe au pied duquel se trouve un site Phénicien, le sud de l'Espagne en amont du Guadalquivir et les îles Sorlingues (îles Britanniques) et l'actuelle Grande-Bretagne.

Territoires et cités disparus [modifier]

Représentation de l'Atlantide
Représentation de l'Atlantide

Le mythe rapporté par Platon ne recouvre qu'un aspect de l'argument ; d'autres légendes ou traditions mythiques à travers le monde parlent de territoires engloutis et de cités perdues, comme Avalon, Ys, Bimini, Mu, la Lémurie, etc. Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux du Déluge : ils appartiennent à toutes les civilisations et à toutes les cultures.

Comme en témoigne par exemple la grotte Cosquer près de Marseille, dont l'entrée est située à 36 mètres au-dessous du niveau de la mer, la géographie du pourtour des continents a bien changé avec la fin de la dernière glaciation, de sorte que nombre de territoires autrefois parcourus par l'humain se trouvent aujourd'hui immergés. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le souvenir en soit resté dans l'inconscient des humains et qu'il soit parvenu jusqu'à nous sous forme de mythes relatifs au Déluge et à des terres ou cités englouties.

Plus que de la science-fiction, qui ne fait que transposer un mythe dans un passé inconnu ou un futur incertain, l'Atlantide, comme les autres continents perdus, relèverait davantage de la préhistoire et de la géologie ainsi que du mythe engendré par ces disciplines.

Pour qui refuse de voir en l'Atlantide une fiction philosophique construite par Platon pour critiquer l'Athènes de son temps, deux certitudes peuvent cependant émerger des données à notre disposition, passées en revue parmi les traces et hypothèses : d'une part, du point de vue temporel, tout indique qu'il n'a pu s'agir que d'une civilisation mégalithique de la préhistoire et d'autre part, tout ce qui transparait du mythe platonicien quant à l'organisation de cette civilisation indique qu'il s'agissait d'une thalassocratie.

Voir aussi [modifier]

Articles connexes [modifier]

Bibliographie [modifier]

  • Bernard Sergent, L'Atlantide et la mythologie grecque, Paris, 2006
  • Jean Deruelle, L'Atlantide des mégalithes, Édition Empire.
  • Jean-François Pradeau, Le Monde, la politique. Sur le récit atlante de Platon, Timée (17–27) et Critias, Verlag, 1997.
  • Pierre Vidal-Naquet, L'Atlantide. Petite histoire d'un mythe platonicien, éd. Les Belles Lettres, Paris, 2005 ; ISBN 225138071X.
  • Pierre Vidal-Naquet, « Athènes et l'Atlantide. Structure et signification d'un mythe platonicien », in Le Chasseur noir, La Découverte, Paris, 1991.
  • J. Collina-Girard, « L'Atlantide devant le Détroit de Gibraltar? Mythe et géologie », Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris, Sciences de la Terre et des Planètes, 333, 2001, pp. 233-240.
  • J. Collina-Girard, « La crise finiglaciaire à Gibraltar et l'Atlantide: tradition orale et géologie. », Préhistoire anthropologie médtiterranéennes, 2001-2002, Tome 10-11, pp. 53-60.
  • J. Collina-Girard, « La géologie du Détroit de Gibraltar et le mythe de l’Atlantide », Bulletin de la Société Vaudoise de Sciences Naturelles, 88.3: 323-341), 2003.
  • J. Collina-Girard, « La transgression finiglaciaire, l’archéologie et les textes (exemples de la grotte Cosquer et du mythe de l’Atlantide) » dans Human records of recent geological evolution in the Mediterranean Basin-historical and archaeological evidence. CIESM Workshop Monographs, n° 24, 152 pages, Monaco, www.ciesm.org/publications/Santorini04.pdf, page 63-70), 2004.
  • J. Collina-Girard, « Du vestige géologique au vestige littéraire, Gibraltar et l'Atlantide », LUKHNOS, Connaissance hellénique, n°100, Juillet 2004, Université de Provence, Aix-en-Provence, pp 9-21.
  • J. Collina-Girard, « Atlantide réelle et imaginaire dans le Detroit de Gibraltar ». (Chapitre III : l'Atlantide face à la Science, pages 110-121) dans Atlantides imaginaires, réécriture d'un mythe, Centre International de Cerisy la Salle, Editions Michel Houdiart, Paris, 2004.
  • M.A. Gutscher, « Destruction of Atlantis by a great earthquake and tsunami ? A geological analysis of the Spartel Bank hypothesis », Geology, v 33, n°8, 2005, pp 685-688.
  • Jean Markale Carnac et l'énigme de l'Atlantide Edition le grand livre du mois
  • Dominique Jongbloed,"Civilisations antédiluviennes", ABM éditions, 2007

Liens externes [modifier]

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Atlantide.



27/08/2007
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