Bipolarité et justice suite… 9 juin
Le 15 mars 2011, l’article : “Narbonne. Le voleur farfelu en prison pour 26 mois” de L’indépendant abordait le thème de la Bipolarité et justice.
Ce thème se représente à nouveau, le 9 juin 2011 sous la forme d’un article du Progrès : « Besançon : trois ans de prison pour le preneur d’otages de la BNP«
» Dans le cas exposé dans cet article, le tribunal a tenu compte des troubles bipolaires dont souffrait un braqueur de banque.
En effet, le 27 mars 2009, un trentenaire prenait 5 personnes en otage en les menaçant d’un pistolet (inoffensif, ce que l’on n’a su que plus tard). Il réclamait 1 million d’euros et un hélicoptère pour s’enfuir. Il y eut alors des détonations dans la banque. Puis le braqueur relâcha des otages et tenta de sortir en menaçant le directeur qu’il maintenait de force. Après s’être installé au volant d’une voiture, il avait finit quelques mètres plus loin dans un muret.
Lors de l’audience du 5 mai dernier, le substitut du procureur avait réclamé 7 ans de prison à l’encontre du prévenu, bien que les expertises réalisées lors de l’instruction avaient établi qu’il souffrait de troubles bipolaires.
L’homme avait un suivi médical à l’époque mais avait interrompu ses soins et abusé d’alcool ce jour-là.
« Je voulais mourir, qu’on m’abatte comme un chien » a expliqué devant les juges le prévenu.
18 mois plus tard, après la reprise de son traitement, une détention provisoire puis le port d’un bracelet électronique, son état semble satisfaisant.
Le psychiatre a conclu à une « altération de son discernement » et donc de sa responsabilité pénale.
Mais le substitut a surtout retenu la violence et la détermination de son acte, alors qu’il avait lui même décidé de se soustraire à son traitement, pour réclamer une peine de 7 années d’emprisonnement.
En ne réclamant qu’un euro symbolique de dommage et intérêts, ses victimes ont manifestement pris la mesure de la maladie mentale, plaidée par l’avocat de la défense qui demandait la clémence du tribunal.
Elle a finalement obtenu gain de cause.
Au terme de leur délibéré, les juges lui ont infligé une peine de 5 ans de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve pendant 5 ans avec obligation de soins et de travail.
Toutes les parties civiles, banque inclue, ont obtenu un euro de dommage et intérêts. »
Cet article illustre que, même en phase aigüe, le bipolaire reste responsable de ses actes. Surtout si il a de, lui-même, interrompu son traitement. Même si la pathologie n’exonère pas le bipolaire des actes qu’il commet, la justice tend à être un peu moins sévère dans ses décisions.
Sources : leprogres.fr