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En France, des aires géo-démographiques précises ont été délimitées, définissant des territoires appelés « secteurs psychiatriques ». Chaque adresse en France dépend donc d’un « Secteur ». L’idée du Secteur est contemporaine de l’apparition des médicaments psychotropes (neuroleptiques, antidépresseurs puis régulateurs de l’humeur) qui dans les années 50 et 60 ont révolutionné la prise en charge des malades souffrant de troubles mentaux. En bouleversant le pronostic de ces maladies, les nouveaux traitements changeaient du tout au tout la mission de l’hôpital qui petit à petit a perdu sa mission d’accueil au long cours (bien décrit par le terme « d’asile ») pour se recentrer sur la prise en charge des phases aiguës de la maladie mentale. Des malades jusque-là hébergés à l’hôpital ont pu, ont dû aussi, en sortir, et les médecins avec leurs autorités de tutelle ont dû imaginer des solutions alternatives : c’est ce qu’on a appelé la « desinstitutionalisation ». |
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Les soins de traitement et de prévention des maladies psychiatriques se sont donc organisés au plus proche du domicile des malades dans les centres médico-psychologiques (CMP). Chaque secteur peut disposer de surcroît d'un certain nombre de structures extra-hospitalières en plus du CMP : hôpitaux de jour, centres de crise, appartements thérapeutiques, consultations spécialisées... Toutes les activités des CMP sont entièrement gratuites. |
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Chaque secteur psychiatrique est sous la responsabilité d'un médecin psychiatre. L'équipe pluridisciplinaire est composée de psychologues, d'infirmiers, d'assistantes sociales auxquels peuvent s'adjoindre des éducateurs spécialisés, ou des paramédicaux tels que des ergothérapeutes ou des psychomotriciens. C'est à la même équipe qu'il incombe d'assurer les prises en charge intra- et extra-hospitalières, garantie de la continuité des soins. L'esprit du secteur est d'organiser en outre un travail en réseau avec l'ensemble des autres structures médico-sociales et associatives : hôpital de secteur où se trouvent des lits d’hospitalisation, hôpitaux généraux, médecins généralistes ou spécialistes, services de la mairie, centres de prise en charge de l'alcoolisme… |
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On comprend que dans le cas du trouble bipolaire, maladie sujette à récidives et parfois invalidante, le service de secteur, garant de la continuité des soins, puisse apporter une aide très précieuse : cohérence des soins médicaux tout au long de l’évolution et des rechutes éventuelles, soutien de l’équipe infirmière, visites à domicile, mise en place d’un projet médico-social adapté… Dans d’autres cas en revanche, lorsque la maladie est plus épisodique, en fonction aussi, bien sûr, du choix du patient et de l’offre de soins disponibles localement, le service de secteur n’a pas à intervenir et la prise en charge est délivrée par d‘autres structures : médecine libérale ou associative par exemple. |
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