BLOG bipolaire : Dans la PEAU d'une Bipolaire Borderline : où me cacher ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


BLOG bipolaire : Dans la PEAU d'une Bipolaire Borderline : où me cacher ?
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troubleborderline.over-blog

 

« Cacher ma bipolarité ? »
« Camoufler mes troubles borderline ? »
« Que pensent les gens de moi ? »
« M'aiment-ils? » « me détestent-ils »
« Ne me prennent-ils pas au sérieux ? »
« Comment perçoivent-ils mes réactions gamines ou imprévisibles ? »
« Personne n'est aveugle, ils doivent bien se douter qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ma tête... »
Des questions et des pensées qui ont longtemps taraudé mon esprit.

Avant de recevoir le diagnostic, grâce à des recherches intensives en psychologie, je m'étais identifiée au trouble de personnalité limite et au trouble bipolaire (je remercie le site de l'AAPEL qui m'a ouvert les yeux sur beaucoup d'aspects de ma maladie) donc j'étais pratiquement sûre de ce dont je souffrais mais ce n'était pas encore officiel puisque j'avais abandonné les thérapies à la suite du refus de ma psychanalyste Danielle de « cataloguer » ses patients.

Pendant ce temps, j'avais toujours l'appréhension d'être dévoilée, d'être démasquée. Mon univers était constitué de différentes cases, soigneusement séparées et étanches, de façon à garder intactes mes multiples identités.
Avec la famille de mon mari, j'étais l'étrangère, dont leur fils est tombé amoureux dans son beau pays des cèdres, la maman-poule, l'épouse autoritaire, caractérielle mais généreuse, qui a une grande joie de vivre et un cœur en or.
Au travail, j'étais la collègue efficace, sérieuse et rigoureuse, qui ne prenait pas autant de pause-café que les autres (pour dissimuler les changements fréquents de ses humeurs) mais qui ne manquait pas d'écouter et de soutenir activement ses collègues.
Avec mes amis, ceux de mon amant, qui ignoraient que je n'étais pas séparée d'avec mon mari (mentir fait partie intégrante de la vie d'une bipolaire-borderline), j'étais la belle jeune femme, provocatrice, libérée, qui croque la vie à pleines dents ; une séductrice effrontée  qui sait allumer l'ambiance des longues soirées arrosées d'alcool et de drogue.
Ce n'est que mon mari, mon fils et mes parents qui connaissent la vraie Liv dans tous ces états, ses chutes et ses victoires, ses forces et ses faiblesses.

Au fil des jours, la cocaïne et le speed ont accentué mes angoisses et mes cauchemars, le mal de mon pays pesait de plus en plus fort, la peur de ne pas être aimée, l'incapacité de vivre seule sans hommes, le stress au travail et ma dénutrition sont tous des facteurs qui m'ont menée à prendre un congé maladie pour dépression, suite auquel j'ai quitté la ville que j'habitais depuis 3 ans, laissant famille, travail et amis derrière moi, dans l'espoir d'échapper à mes malheurs, de recommencer quelque part à zéro.

Je ne savais pas que la vie n'était pas un brouillon de dessin, que je ne pouvais pas tout jeter à la poubelle, pour refaire une nouvelle esquisse.
Au bout de quelques mois, je me suis rendue compte de l'énormité de la bêtise que j'avais commise, des énormes dégâts que j'ai causés en partant. Mon mari est venu à mon secours, alors j'ai pris rendez-vous avec une psychiatre, je voulais à tout prix me faire soigner.
Quand j'ai reçu mon diagnostic officiel, j'étais étrangement heureuse.
Ce dont je souffrais depuis des années, ce mal-être qui me rongeait de partout, mes tourments, mon instabilité, mes souffrances, mes peurs avaient désormais un nom, une maladie qu'une diplômée en médecine reconnait, un trouble dont d'autres que moi souffrent et donc un remède, une lueur d'espoir :)

J'avais envie de sauter de joie, j'étais excitée à l'idée de pouvoir expliquer à tout le monde que mes réactions n'étaient pas intentionnelles, que mon agressivité, ma dépendance affective, mes infidélités, mes caprices, toute ma vie était polluée par des maux que je suis décidée à combattre.
Peut-être, je voulais m'attirer de l'empathie et de la compréhension. Peut-être je voulais me rassurer. La reconnaissance de ma douleur et le fait de ne pas être un cas isolé m'ont énormément soulagée.
La vie « normale » qui se profilait dans mon horizon était tout ce que je visais à ce moment-là.

Puis, quelques heures plus tard, la vraie « borderline » que je suis s'est manifestée.
Quand l'excitation est retombée, les idées noires ont commencé à serpenter dans mon esprit. J'étouffais,  je me sentais prisonnière de mon propre corps, de mon propre cerveau. « Désormais, mon mal avait un nom, une maladie mentale. Je ne guérirai jamais. A quoi sa sert que je me batte contre ma nature ? Je suis folle, je le resterai toujours. Point.»
Heureusement, ces pensées macabres n'ont duré que quelques jours. Mon côté optimiste a repris le dessus. J'ai décidé de me battre contre mes troubles, d'accepter l'idée que des fois je pourrai me révolter contre mon traitement, que je serai tentée de baisser les bras, mais que je vais essayer de m'y accrocher de tout cœur.

Finalement, je n'ai dit qu'à mon mari et mes parents.
J'estime que les gens autour de moi ne sont pas prêts à accepter cette réalité, et après tout, ca ne les regarde pas.
En revanche, je me suis mise un but : le jour où j'arriverai à maîtriser mes troubles, où je serai sûre que je m'en suis sortie, je raconterai à tout le monde et j'aimerai même écrire un livre pour encourager les autres, comme moi, à se prendre en main et combattre leurs démons émotionnels :)


 



03/07/2011
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