Borderline, pour moi la vie est une série d’épreuves
Borderline, pour moi la vie est une série d’épreuves
emilie067, 24ans
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J’ai été diagnostiquée Trouble de la Personnalité Limite ou Borderline en Avril 2010. J’ai 24 ans, et je me bats quotidiennement contre ce fléau. Je ne sais pas vivre normalement. Pour moi la vie est une série d’épreuves, un danger constant. Dépression, sentiment de vide intense, peur des autres, de l’abandon, de TOUT… Angoisses, dévalorisation, manque de confiance en moi et d’estime pour moi-même, haine de mon corps, solitude, difficultés relationnelles, et à gérer mes émotions, carence et dépendance affective, autodestruction (coupures, abus de médicaments, tentatives de suicides, anorexie, boulimie), idées de mort, sensation d’être un peu morte… Je n’arrive pas à vivre. Je me sens seule dans mon combat. Mon entourage ne me comprend pas…
« Mains destructrices, faisant vibrer le tonnerre. Une arme scintillante torturant mon corps. Mains ensanglantées, tâchées par le crime. Une douleur aveuglante priant mes yeux de pleurer. Un coup de massue en plein cœur. Une épée m’étouffant peu à peu. Mains vicieuses éliminant la haine. Le sang coule. Magnifique couleur rouge. Soupir de soulagement. Mains caressant les blessures. Mains cruelles, mains apaisantes. Une douleur de liberté. Enfin, je peux respirer.
Non ça ne suffit pas ! Mains frôlant la Mort. Mains espiègles. Mains attrapant le poison. Minuscules bonbons multicolores. Je m’endors doucement. Le calme est revenu. Une nouvelle crise. Encore une. Enième hospitalisation, témoin de ma détresse. J’ai peur. Amour, Haine, Colère, Angoisse, Tristesse… Beaucoup trop d’émotions que je ne peux gérer. Je suis perdue, seule au milieu du vide. Mon esprit est torturé par une bombe menaçant d’exploser. Trop tard ! La colère arrive, telle une furie. Je ne contrôle plus rien. Je me sens mal. Je veux mourir. Je vous en prie, laissez-moi partir. Pourquoi m’avez-vous enfermée ? Je ne vous fais pas confiance. Le monde est rempli de dangers. Ils sont tous contre moi ! Ils vont m’abandonner. Je préfère la compagnie de mon amie la Solitude. Je n’ai besoin de personne, ou peut-être de la Mort. Ma lame me manque.
Je m’imagine souvent les bras en sang. Mais je ne peux pas. Je travaille maintenant. Je dois être forte. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Je dois être parfaite… Je suis pourtant si nulle… Un vrai boulet ! Je dérange, je le sais bien. Mes collègues sont bien mieux que moi. Mais qu’est-ce que je fais là ? Je ferai mieux de démissionner. Non, ce n’est pas juste. J’adore ces enfants. C’est un bonheur de les voir sourire. Je ne dois pas tout gâcher encore une fois !
Je préfère me mettre en retrait, me faire toute petite… J’aimerai être invisible. Je regrette l’anorexie. Mon corps n’est qu’un gros tas de graisse. J’ai honte. Honte, car je ne pense qu’à me faire du mal. La destruction, toujours la destruction. Et ces angoisses qui m’empêchent de vivre…
Maudite maladie ! Pourquoi suis-je Borderline ? Je ne m’en sortirai jamais… J’ai de moins en moins d’espoir. J’ai peur, tout le temps peur. Même me balader en public est une épreuve. Je me bats chaque jour. Mais mes efforts sont vains. J’aime tant ma psy. J’ai tant besoin d’amour. Pourtant, j’ai l’impression qu’elle en a marre de moi. Elle aussi va m’abandonner. Je vais mieux, c’est vrai. J’ai un emploi, malgré mes angoisses. J’ai peur d’aller mieux. Peur de guérir et de me retrouver sans rien. Je sais bien que je n’ai pas d’avenir. Mes vies sociales et sentimentales sont chaotiques. Je n’ai plus vraiment d’amis. Quant à ma carrière professionnelle, elle est désespérante. J’ai passé le concours d’éducatrice spécialisée, mais je sais bien que j’ai échoué. Je suis lamentable. Mon cœur saigne. Pardon. »
« Mains destructrices, faisant vibrer le tonnerre. Une arme scintillante torturant mon corps. Mains ensanglantées, tâchées par le crime. Une douleur aveuglante priant mes yeux de pleurer. Un coup de massue en plein cœur. Une épée m’étouffant peu à peu. Mains vicieuses éliminant la haine. Le sang coule. Magnifique couleur rouge. Soupir de soulagement. Mains caressant les blessures. Mains cruelles, mains apaisantes. Une douleur de liberté. Enfin, je peux respirer.
Non ça ne suffit pas ! Mains frôlant la Mort. Mains espiègles. Mains attrapant le poison. Minuscules bonbons multicolores. Je m’endors doucement. Le calme est revenu. Une nouvelle crise. Encore une. Enième hospitalisation, témoin de ma détresse. J’ai peur. Amour, Haine, Colère, Angoisse, Tristesse… Beaucoup trop d’émotions que je ne peux gérer. Je suis perdue, seule au milieu du vide. Mon esprit est torturé par une bombe menaçant d’exploser. Trop tard ! La colère arrive, telle une furie. Je ne contrôle plus rien. Je me sens mal. Je veux mourir. Je vous en prie, laissez-moi partir. Pourquoi m’avez-vous enfermée ? Je ne vous fais pas confiance. Le monde est rempli de dangers. Ils sont tous contre moi ! Ils vont m’abandonner. Je préfère la compagnie de mon amie la Solitude. Je n’ai besoin de personne, ou peut-être de la Mort. Ma lame me manque.
Je m’imagine souvent les bras en sang. Mais je ne peux pas. Je travaille maintenant. Je dois être forte. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Je dois être parfaite… Je suis pourtant si nulle… Un vrai boulet ! Je dérange, je le sais bien. Mes collègues sont bien mieux que moi. Mais qu’est-ce que je fais là ? Je ferai mieux de démissionner. Non, ce n’est pas juste. J’adore ces enfants. C’est un bonheur de les voir sourire. Je ne dois pas tout gâcher encore une fois !
Je préfère me mettre en retrait, me faire toute petite… J’aimerai être invisible. Je regrette l’anorexie. Mon corps n’est qu’un gros tas de graisse. J’ai honte. Honte, car je ne pense qu’à me faire du mal. La destruction, toujours la destruction. Et ces angoisses qui m’empêchent de vivre…
Maudite maladie ! Pourquoi suis-je Borderline ? Je ne m’en sortirai jamais… J’ai de moins en moins d’espoir. J’ai peur, tout le temps peur. Même me balader en public est une épreuve. Je me bats chaque jour. Mais mes efforts sont vains. J’aime tant ma psy. J’ai tant besoin d’amour. Pourtant, j’ai l’impression qu’elle en a marre de moi. Elle aussi va m’abandonner. Je vais mieux, c’est vrai. J’ai un emploi, malgré mes angoisses. J’ai peur d’aller mieux. Peur de guérir et de me retrouver sans rien. Je sais bien que je n’ai pas d’avenir. Mes vies sociales et sentimentales sont chaotiques. Je n’ai plus vraiment d’amis. Quant à ma carrière professionnelle, elle est désespérante. J’ai passé le concours d’éducatrice spécialisée, mais je sais bien que j’ai échoué. Je suis lamentable. Mon cœur saigne. Pardon. »