Centres de formation : Le choix d’une formation pour devenir art-thérapeute doit être mûrement réfléchi
http://www.ffat-federation.org/formation
Le choix d’une formation pour devenir art-thérapeute doit être mûrement réfléchi. En France, la première formation initiale en art-thérapie a été créée en 2011 à Paris Cité Sorbonne/Université Paris V, sous la forme d’un master professionnel et de recherche. Tous les autres enseignements sont actuellement dispensés dans le cadre de la formation continue. Ceci suppose que le candidat à la formation a déjà un bagage professionnel et personnel, lorsqu’il se dirige vers le métier d’art-thérapeute.
De nombreux critères entrent en jeu pour le choix d’une formation, en fonction de la formation initiale du postulant : artistique, médicale, paramédicale, sociale, éducative, mais aussi de sa vie professionnelle, de ses besoins. Il s’agit d’organiser son parcours de façon à aboutir à une compétence d’art-thérapeute, c’est à dire une compétence liant l’artistique et le thérapeutique dans une même activité.
Il existe de nombreux organismes de formation, porteurs de différents courants d'art-thérapie émanant des pratiques européennes et internationales.
Il existe actuellement en France quatre formes de reconnaissance d’une formation d’art-thérapeute.
1. Les formations référencées par la FFAT
Elles remplissent les critères de qualité fixés par des professionnels de l’art-thérapie, membres du Conseil d’administration de la FFAT. Sont évalués : Les pré-requis d’accès à une formation, le nombre d’heures, tant sous forme de cours que d’ateliers et de stages, le programme qui doit proposer les enseignements de base indispensables à la pratique de la profession, le nombre et la compétence des formateurs et la présence d’art-thérapeutes professionnels.
Ces critères ont été élaborés en rapport avec les différents contenus de formation, français, européens, canadiens...suivant les exigences en vigueur dans les pays où l’art-thérapie est la plus avancée. Ils ont été complétés progressivement et sont régulièrement actualisés (voir lien Critères de qualité d’une formation d’art-thérapeute).
Tous les détails sur les formations référencées par la FFAT sont
accessibles grâce aux liens directs ci-dessous.
Association Régionale d'Art-Thérapie du Nord/Pas-de-Calais
BP 50215
59334 TOURCOING CEDEX
Tél./Fax: 03.20.76.75.97
art-therapie-puzzle@wanadoo.fr
ATEPP-CEFAT Atelier d'Expression Plastique Les Pinceaux
16 rue Francis de Pressensé
75014 PARIS
Tél. 01 45 41 00 06
CREAT - Centre Régional d'Etude et d'Enseignement de l'Art et de l'Art-Thérapie
10, rue Cisson
83300 DRAGUIGNAN
Tél. 04 94 70 18 99
INECAT - Institut National d'Expression, de Création, d'Art et Transformation
27 rue Boyer
75020 PARIS
tel + 33 1 46 36 05 00 / fax + 33 1 46 36 12 12
INFIPP - Institut de Formation de l'Infirmier en Psychiatrie
26/28 rue François de Pressense
69623 VILLEURBANNE CEDEX
tel 04 72 69 91 70 / fax 04 37 47 20 37
IRFAT – Institut de Recherche et de Formation en Art-Thérapie
1, rue de la Balance
84000 AVIGNON
Tél. : 04 90 85 65 71
Tél. : 06 81 14 26 22
MAT – Mouvement d’Art-Thérapeutes
La Ferme du Château
89560 SEMENTRON
Tél./Fax: 03 86 74 36 31
24, avenue du Mail
CH 1205 GENEVE
Tél. (+41 22) 320.39.93
Fax (+41 22) 320.39.93
2. Les DU d’art-thérapie (diplômes universitaires), délivrés par des universités - à ne pas confondre avec un DE (Diplôme d’Etat). Un DU n’est en effet reconnu que par l’université qui l’a délivré. Les volumes et programmes des DU proposés en France sont très variables (de 60 h à 1500 h) et décidés par l’université elle-même. Ce volume peut comprendre ou non les heures de stage. Il n’indique pas les heures de travail personnel. Les formateurs sont des universitaires, et peuvent être accompagnés par des art-thérapeutes.
3. Les Masters professionnels d’art-thérapie, délivrés par des universités.
Diplôme reconnu officiellement par l’Etat, mais qui n’est pas toujours un Diplôme d’Etat. Le volume de formation correspond en moyenne au volume courant d’un diplôme de ce type, soit l’équivalent de deux années universitaires (2400h à 3000h). Notons que les années universitaires comptabilisent un total d’heures comportant 1/3 d’heures de cours + 1/3 d’heures de stage + 1/3 d’heures de travail personnel. Les formateurs sont des universitaires et peuvent être accompagnés par des art-thérapeutes. Le niveau obtenu est de niveau I, soit Bac+5.
Actuellement, seul le master de l’Université Paris Cité Sorbonne est reconnu en tant que Diplôme d’Etat (puisqu’il fait partie de la formation initiale) et à ce titre inscrit de droit au Répertoire National des Certifications Professionnelles, sans être référencé par la Ffat.
4. Les Certificats Professionnels délivrés par des organismes de formation privés.
Ceux-ci délivrent des certificats dont certains peuvent être reconnus officiellement par l’Etat suivant la procédure de certification des formations auprès de la CNCP (Commission Nationale de la Certification Professionnelle). Actuellement, parmi les formations référencées par la FFAT, seul Inecat délivre des certificats reconnus ;
Profac et Afratapem délivrent un certificat reconnu mais ne sont pas référencés par la FFAT.
La certification ne prend pas en compte le contenu pédagogique d’une formation ni son volume. Il convient donc de se renseigner précisément sur ces paramètres qui peuvent être très différents selon les organismes de formation professionnelle. Le niveau obtenu est de niveau II, soit Bac +4.
Conformément à la législation en vigueur, les organismes délivrant des diplômes ou certificats reconnus par l’Etat (Master ou Certificat de la CNCP) sont tenus de proposer la VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) à tout professionnel souhaitant obtenir le titre d'art-thérapeute en dehors de la voie directe ou de détenir un titre officiellement reconnu.
Le référencement par la Ffat porte sur le contenu de formation, avec une évaluation suivant des critères internationalement admis mais aussi adaptés au champ professionnel français, par les art-thérapeutes membres du Conseil d’administration de la Ffat; La certification professionnelle par la Commission Nationale pour la Certification Professionnelle (CNCP) - ne juge pas la qualité ni les contenus d’une formation mais uniquement ses résultats dans le monde du travail, qui sont également un élément important.
Cependant, il est important de savoir que :
- d'une part, le métier d'art-thérapeute ne bénéficie pas encore d'une reconnaissance officielle de l'Etat, quelle que soit la formation d'art-thérapie considérée et malgré la reconnaissance de certains titres.
- d'autre part, seuls les titres obtenus à partir d'une formation initiale ont une valeur de Diplômes d'Etat en France.
Au niveau administratif et salarial, les conséquences sont qu'actuellement, seuls les diplômes d'Etat peuvent offrir l'inscription de la profession correspondante dans des grilles salariales, des conventions collectives ou des dispositifs de travail clairement structurés.
Ceci est particulièrement vrai dans le domaine médico-social, dont les organigrammes des postes suivent le système européen et universitaire LMD (Licence-Master-Doctorat), avec des postes à :
- Bac + 2 (animateur socio-culturel...)
- Bac + 3 (travailleur social et paramédical, éducateur...)
- Bac + 5 (psychologue, médecin, autres cadres...)
Signalons qu’un employeur peut, en vertu de l’article L714-4, 14°, de la loi hospitalière 91-748 du 31 juillet 1991 créer un poste nécessaire dans un service, y compris, par exemple, un poste d’art-thérapeute, en fixant lui-même les conditions d’emploi.
Au niveau libéral ou indépendant, les conséquences sont qu'actuellement, l'art-thérapeute peut exercer en cabinet / atelier privé, mais uniquement dans le cadre des professions dites "hors d'un cadre règlementé" (référence à l'annuaire des Pages Jaunes notamment), c'est à dire selon un statut qui ne se situe pas dans la reconnaissance des psychologues, psychanalystes ou psychothérapeutes, ni des infirmiers ou autre paramédicaux reconnus.
Donc l'exercice libéral (auto-entrepreneur, micro-entreprise ou autre statut) suit les dispositions réglementaires générales et n'est pas limité à ce jour.
Et, pourtant, il est à noter qu'actuellement la fonction d'art-thérapeute est présente dans les Répertoire des Métiers (ONISEP - Pôle Emploi) dans le cadre de la fiche ROME K1104, intitulée Psychologie (profession reconnue au niveau I - cadre).
En conclusion, nous constatons que notre profession bénéficie d’une reconnaissance et d’une évolution réelles sur le terrain, à travers un champ d'application de plus en plus large s'étendant du médical/paramédical au socio-éducatif. Néanmoins, comme pour toute profession récente, il reste à oeuvrer en vue d’une reconnaissance officielle du métier par l'Etat, nécessaire pour clarifier une place et un statut dans le champ salarial ou libéral, à la hauteur du niveau d'études et de formation qui lui est demandé.
On peut donc pour résumer dire que la reconnaissance des titres peut aider l'art-thérapeute à se faire valoir en tant que professionnel auprès d'un employeur, mais ne permet pas, de fait, d'obtenir un salaire ni un statut correspondant à la reconnaissance due pour un titre de même niveau dans le cas d'une profession reconnue.
Salaire, responsabilités et reconnaissance professionnelle restent donc directement liés aux compétences de l’art-thérapeute mais aussi à sa capacité de dialogue avec l’employeur.
Reconnaissance des diplômes étrangers
En règle générale, en France il n’existe pas de reconnaissance des diplômes étrangers, cela reste à l’appréciation des employeurs. Avec un diplôme étranger, on peut uniquement obtenir une attestation de reconnaissance de niveau d’étude avec en ce moment un rapprochement des formations européennes en utilisant la grille LMD (licence (bac +3), master (bac+5), doctorat). L’organisme qui délivre ces documents est l’ENIC NARIC qui dépend du Centre d’Information sur la Reconnaissance des Diplômes (CIEP).
Pour bénéficier d’un diplôme français, il convient de se rapprocher de l’institution qui le délivre et de faire un dossier pour valider sa formation professionnelle et/ou son expérience.
Une commission se réunit et se prononce sur cette validation par l’affirmative ou la négative ou bien en émettant des réserves, ce qui peut se traduire par un complément de formation à prévoir. Les réponses peuvent être différentes selon les universités auprès desquelles on soumet le dossier.
Pour information : un master peut être un diplôme (comme aux USA), un grade ou les deux (comme en France). Certaines formations délivrent des diplômes qui ne sont pas des masters mais qui en ont le niveau (écoles de commerces par exemple).
Dans le cas d’une profession encadrée, le ministère compétent peut reconnaître de manière réglementaire et au cas par cas certains diplômes étrangers.
Nous invitons les postulants à une formation à consulter le document "nos critères de qualité d’une formation d’art-thérapeute" – pour se donner les moyens d’un choix éclairé en comparant les contenus des diverses formations.
LA FFAT considère que l’art-thérapie est une profession à part entière – et non pas une spécialisation des autres métiers de l’accompagnement.
Il est donc important de pouvoir distinguer entre formation d’art-thérapeute, supposant un contenu et une durée suffisants, quelques soient les autres compétences préalables des postulants - et modules d’initiation/sensibilisation, de plus courte durée, ou modules d’approfondissement/perfectionnement, destinés aux art-thérapeutes déjà qualifiés par une formation de longue durée en art-thérapie.
Nous invitons les organismes de formation à répondre à notre document questionnaire aux organismes de formation. Les réponses sont évaluées en vue d'un référencement par la FFAT. L'indication des coordonnées des formations référencées sur le site de la FFAT est destinée à faciliter le choix d'une formation pour les futurs art-thérapeutes.
La FFAT fait actuellement partie d’un réseau européen de réflexion sur la formation (European Network for Art Therapy Training), constitué autour de ECARTE (European Consortium for Art Therapy Education). Les 27 pays d’Europe sont représentés dans ce réseau et le travail est engagé pour l’élaboration de critères communs concernant les bases des formations - pour l’exercice d’une profession de haute compétence et de grande responsabilité envers le public des usagers.