Marilyn Monroe, une erreur médicale à l’origine de son décès ?
Marilyn Monroe avait, on le sait maintenant, un trouble bipolaire.
La mythologie sur la cause de sa mort semble faire débat, tant on aime les artistes, mais surtout les mystères qui les entourent.
Mais la réalité est souvent plus simple que ce que l’on peut imaginer, l’autopsie a conclu à une overdose de médicaments sans qu’il soit possible de déterminer si l’actrice avait volontairement ou accidentellement forcé la dose ouvrant là toutes les spéculations.
Marilyn Monroe
Les « Inrock » dans un Hors série (11/05/2012) écrivent « La thèse du suicide fut vite écartée au profit d’une mort accidentelle due à une surdose de Nembutal (entre 80 et 100 gélules) et à un lavement rectal à l’hydrate de chloral (un puissant laxatif).
Décès de Marilyn Monroe, un accident médical ?
“En conclusion, il s’agirait d’un accident dont Greenson (1) serait responsable et sur lequel il a habilement laissé planer le doute d’un suicide. L’hypothèse de Spoto (2) est plausible : elle rend compte de la relation toxique qui avait fini par s’établir entre l’analyste et sa patiente, elle est cohérente aussi au regard de l’état d’esprit de Marilyn, plutôt heureux et plein d’espoir à ce moment-là de sa vie, malgré ses difficultés existentielles, ses dépendances, ses anxiétés. Selon lui, ‘Marilyn est morte à la merci de ceux qui croyaient avoir pour mission de la sauver – non pour son bien mais pour le leur. Ils voulaient la posséder.’ Ce qui donne une résonance sinistre au mot (médical) de Greenson à Mrs Murray (la gouvernante-espionne qu’il avait placée aux côtés de Marilyn – ndlr), sur le seuil de la chambre : ‘Nous l’avons perdue’”, écrit Michel Contat.
« Le matin du samedi 4 août, écrit le journaliste du Point, Marilyn Monroe sort d’une nuit d’insomnie. Son attachée de presse, Pat Newcombe, a dormi dans la chambre d’amis. Eunice Murray, arrive peu après 8 heures du matin pour sa dernière journée de travail. A 13 heures, le psychanalyste Ralph Greenson vient pour une première séance de thérapie. Le déroulé exact de cette date fatidique est complexe à établir. Les témoignages des uns et les agendas des autres sont contradictoires et difficiles à recouper. Dans Monroerama (Stock, ouvrage collectif dirigé par Françoise-Marie Santucci), Michel Contat résume l’hypothèse la plus crédible défendue par Donald Spoto, auteur de la biographie de référence sur Marilyn : "Lors des deux séances de la journée de samedi, Marilyn s’est résolue, non sans angoisse, à dire à Greenson qu’elle arrête les frais avec lui, qu’elle va se marier et s’en sortir sans psychothérapie. Pour Greenson, cela signifie la fin d’une relation à laquelle il tient pour de très complexes raisons où se mêlent l’affectif, le professionnel, le financier. Il tente de dissuader Monroe en lui démontrant qu’elle ne peut cesser ainsi sa thérapie, qu’elle a toujours besoin de médicaments, etc. Et Marilyn, de plus en plus agitée, angoissée, force sur le Nembutal durant l’après-midi. Avant de quitter la maison du 5th Helena Drive, Greenson, qui ne sait pas combien de gélules sa patiente a absorbé, demande à Mme Murray [ndlr : qui reste dormir sur place] de lui faire un lavement à l’hydrate de chloral, un sédatif efficace, afin de lui assurer une nuit calme et réparatrice." Ce mélange va lui être fatal. » Aux alentours de 20 heures, Marilyn est sans doute déjà morte. Mais la police n’est appelée qu’à 4 h 25 du matin. Que s’est-il passé dans ce laps de temps ? Pourquoi la gouvernante est-elle en train de laver les draps de Marilyn quand le sergent Jack Clemmons Jack arrive le premier sur place ? S’agit-il de faire disparaître les traces du lavement mortel ? La mort de Marilyn est-elle un banal accident ? Le Dr Greenson, qui a découvert le corps, et la vieille gouvernante sont les deux témoins clefs qui permettraient de lever toutes ces interrogations. Etrangement, face aux enquêteurs, ils n’auront pas à s’expliquer sur leurs contradictions. » Le Point, 4 août 2012.
Marilyn Monroe
Et si on s’intéressait à la prévention, à l’aide aux artistes ?
Médecine des arts a toujours accordé une importance singulière à la pathobiographie des artistes. Nous constatons qu’aujourd’hui c’est toute la presse qui s’intéresse à ce sujet, lorsqu’il s’agit de Marilyn Monroe. Cette manière de traiter ces sujets, nous l’acceptons comme anecdotique, mais pas seulement, elle permet de mieux connaître les artistes et la manière dont leur santé a été appréhendée. Les souffrances endurées par les artistes, le défaut ou les manques de prise en charge et le regard de la société sur leur vie, leur mort. Peut-être le même investissement médiatique pourrait-il être également orienté, comme nous le faisons, sur la prévention, la recherche, le soutien, l’aide, mais cela n’intéresse guère les média.
1. Dernier psychanalyste de Marilyn.
2. Donald Spoto est l’auteur de Marilyn Monroe : la biographie, ouvrage de référence
3. Monroerama. Stock, ouvrage collectif dirigé par Françoise-Marie Santucci
4. Articles de pathobiographie parus dans la revue Médecine des arts.
Rédacteur : Docteur ARCIER, Médecine des arts®
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La revue médecine des arts a publié plusieurs articles de pathobiographie sur de nombreux artistes :
Ravel : les cinq dernières années. N° 2. COMMANDER
La maladie neurologique de Ravel. N° 3. COMMANDER.
Erik Satie : personnalité troublante ou troubles de la personnalité ? - 1 Biographie. N° 6. COMMANDER
Erik Satie : personnalité troublante ou troubles de la personnalité ? 2 Psychopathologie. N° 7. COMMANDER
Louis Armstrong et ses problèmes de lèvres. N° 8 - COMMANDER
Callas ou la carrière d’un physique "maltraité". N° 9. COMMANDER
Marcel Proust et la médecine. N° 9. COMMANDER
La mort de Mozart. N°10. COMMANDER
Camille Pissarro et l’homéopathie. N° 14 - COMMANDER
La maladie et la mort d’Enrico Caruso. N°16. COMMANDER
Vincent Van Gogh et le syndrome de Meniere-Cogan. N° 20. COMMANDER
La surdité de Beethoven. N° 21. COMMANDER.
L’univers émotionnel de l’artiste. Un archétype : Eugène Delacroix. N° 22. COMMANDER.
Robert Schumann. De la musique a l’orthopédie. N° 27. COMMANDER
Aspects médicaux de la vie de Richard Wagner. N° 30. COMMANDER
Richard Wagner : un roman familial. N° 31- Dossier Voix chantée. COMMANDER
Charles Meryon, le daltonien mélancolique. N° 33. COMMANDER
Ludwig van Beethoven : les maladies chroniques, la surdité et le décès d’un géant de la musique. N° 34. COMMANDER
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Georges Bizet est-il mort d’un rhumatisme articulaire aigu ? N° 38. COMMANDER
Hector Berlioz. Monodrame lyrique et auto-analyse. N° 40. COMMANDER
L’histoire médicale de Frédéric Chopin. N° 44. COMMANDER
Quand le malade, la maladie et le médecin ont de la voix. Images de la pathologie dans l’opéra. N° 45. COMMANDER
Hector Berlioz. Monodrame lyrique et auto-analyse. N° 46. COMMANDER
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La main des violistes vue par les peintres a l’apogée de la basse de viole en France (1680-1750). N° 59. COMMANDER
La surdité brusque de Goya et ses répercussions sur sa peinture. N° 64-65. COMMANDER
Brûlure et autorééducation. Le cas de Django Reinhardt (1910-1953). N° 66. COMMANDER
- W. A. Mozart : les antécédents médicaux d’une mort prématurée, Gwenaëlle Martiné.N°71. COMMANDER