Clémence Boulouque, écrivaine française
Clémence Boulouque
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Clémence Boulouque est née le 25 juin 1977 à Paris. Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'ESSEC, elle hésite à travailler dans un cabinet de recrutement pour finalement choisir la voie de l'écriture, à travers le journalisme et la critique littéraire. Elle écrit notamment dans Le Figaro littéraire, Transfuge ou encore Lire. Elle intervient régulièrement en tant que chroniqueuse dans l'émission « Tout Arrive » sur France Culture, certains mardis, mercredis et jeudis de 12 heures à 13 heures et demie.
Fille du magistrat Gilles Boulouque, sa vie bascule lorsque son père est nommé juge anti-terroriste au lendemain de la vague d'attentats de 1986, mettant en cause l'Iran. Clémence Boulouque n'a que treize ans lorsque son père, confronté à une terrible pression politico-médiatique, se suicide le 13 décembre 1990.
C'est de cette expérience douloureuse que naît la vocation de Clémence pour la littérature et le roman.
- En 2003, elle signe son premier récit, Mort d'un silence, dans lequel elle raconte le long calvaire qu'elle et sa famille vécurent dans cette sombre période.
- En 2005, William Karel en réalise l'adaptation : La Fille du juge. Ce documentaire mêle :
- des images d'archives d'émissions et de journaux télévisés
- des photos et des films de famille tournés en super 8 par le juge Boulouque
- des scènes tournées à New York et mettant en scène la jeune romancière en personne (à 28 ans). La voix-off qui "exprime", avec une grande sensibilité, les mots de Clémence, est celle de la comédienne Elsa Zylberstein, que Karel avait rencontrée sur le tournage de Van Gogh de Maurice Pialat.
Principaux ouvrages [modifier]
- Mort d'un silence, récit (2003, couronné par le prix Fénéon) et son adaptation en film documentaire en 2005 par le réalisateur William Karel La fille du juge, qui fut nommé pour les césar du cinéma 2007 dans la catégorie film documentaire.
- Sujets libres, roman (2004);
- Chasse à courre, roman (2005);
- Le Goût de Tanger;
- Juives d'Afrique du Nord (avec Nicole Serfaty);
- Au pays des macarons;
- Nuit ouverte, roman (2007)
Catégories : Écrivain français du XXIe siècle • Femme de lettres • Naissance en 1977
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Ses citations
«Il n'y a pas de mesure objective de la douleur d'un homme.»
[ Clémence Boulouque ] - Mort d'un silence
«Certains jours n'existent pas en eux-mêmes, ils sont seulement là pour être avant ou après.»
[ Clémence Boulouque ] - Mort d'un silence
«Griffer quelqu'un, c'est encore une façon de toucher sa peau.»
[ Clémence Boulouque ] - Mort d'un silence
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La bibliographie de Clémence Boulouque
Nuit ouvertede Clémence Boulouque[Littérature française XXIè]L'actrice Elise Lermont décide d'incarner le personnage de Regina Jonas, première femme rabbin au monde, ordonnée en 1935, décédée à Auschwitz en 1944. Grâce à ce rôle, Elise espère se libérer d'une culpabilité remontant à l'époque de l'Occupation[...] Plus sur "Nuit ouverte" |
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Les événements [associés]
Archive
Journée dédicaces à Sciences Po[Rencontres, dédicaces & conférences]Lieu : Sciences Po (IEP de Paris) - Parisle 01/12/2007 La Journée dédicaces est chaque année l'occasion pour plus d'une centaine d'auteurs de romans, essais et bandes dessinés, de venir à la rencontre de leur public, au cours d'une après-midi consacrée à la présentation de leurs derniers ouvrages.[...] Plus sur "Journée dédicaces à Sciences Po" |
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Au pays des macarons,
Mise en vente le 14 avril |
Présentation
"Les recettes de cuisine ressemblent un peu à une carte d'identité. Il y a là des traits qui se veulent précis mais sont finalement vagues, des renseignements qui décrivent la personne mais n'en disent rien, au fond. Qu'est-ce que cela signifie de s'appeler Boulouque, Clémence, née le 25 juin 1977 à Paris XVIIe, 1,75 mètre, adresse, signes particuliers : néant, yeux : verts ? Qu'est-ce que cela livre de quelqu'un ? Rien. Ou si peu. Signes particuliers : bêtement émotive, très désordonnée, tendance à la nostalgie, incapable de rentrer dans une cuisine dès qu'un produit carné l'y a précédé, adorait sa grand-mère qui était une si belle personne et faisait de si bons gâteaux, écrit un livre sur les macarons pour lui rendre hommage et sans doute pour bien d'autres raisons qu'elle ignore. "
A travers l'histoire du macaron, Clémence Boulouque renoue les fils et les affections de sa vie - une mémoire sucrée et voyageuse.
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Clémence Boulouque : « faire carrière n'a jamais été vraiment une idée fixe »
Sciences-po, l'ESSEC, un DEA de lettres, une expérience dans un cabinet de chasseur de têtes, trois livres et un film… Clémence Boulouque a rempli ses 27 printemps plus que d'autres une existence centenaire. Elle évoque ici pour nous les réflexions préalables à l'écriture de Chasse à courre (Gallimard) passionnante plongée dans l'univers de la finance et du pouvoir. Un vade-mecum pour les impétrants financiers, connaissez votre potentiel côté obscur !
-Quelle était votre démarche à l'origine de Chasse à courre : souhaitiez-vous dénoncer quelque chose, réhabiliter certaines personnes ?
J'ai écrit Chasse à courre par agacement contre nos sociétés contemporaines, et contre leur cynisme. Il s'agit d'un tableau au vitriol du monde des affaires, du milieu des chasseurs de tête, mais ces mondes sont interchangeables et l'on retrouve des personnages comparables dans d'autres sphères, dès que les individus pensent s'approcher du pouvoir… Ce sont ces êtres qui calculent et qui instrumentalisent leurs semblables pour arriver à leurs propres fins, en général dans un souci de visibilité ou d'ascension sociale - ce sont eux que j'ai voulu dénoncer. Jusqu'où se sert-on des autres ? Jusqu'où la conscience vous l'autorise-t-il ? Dans la chasse de tête, de façon évidente, les hommes sont des matières premières. Mais être cynique en se servant des autres est un jeu où l'on se perd, finalement, en croyant gagner. C'est ce que je dis dans le livre - le cynisme est une dépression masquée. Ceux qui s'en flattent, ont, en général, une petite tristesse dans le regard, quand vous observez bien… Et ils ont bradé, pour la plupart, pas mal de ce à quoi ils croyaient. Je me souviens à l'ESSEC de garçons qui se moquaient de leurs parents, occupés à travailler tout le temps, dans des carrières pénibles et aujourd'hui, ils sont devenus exactement comme eux. Je me demande comment ils justifient cette situation…
- Le romanesque de Chasse à courre est-il appuyé par une documentation médiatique, ou des récits de vos camarades de grandes écoles ?
J'ai fait Sciences Po et l'Essec, puis ai travaillé dans un cabinet de conseil en recrutement (traduire par cabinet de chasseurs de tête, bien sûr…), puis je suis partie aux Etats-Unis où j'ai fait un Master à Columbia, New York. Donc je n'ai pas eu beaucoup à chercher dans les journaux. Je me suis avant tout servi de mes souvenirs, à l'école, sur le campus, dans les journées de recrutement, puis au cabinet. Et j'ai recueilli quelques anecdotes d'amis en banque d'affaires, pour décrire l'environnement de Frédéric Marquez, lorsqu'il est banquier, au début du livre.
-Le contexte économique actuel n'incline pas à la tendresse: pourquoi avoir choisi d'humaniser le personnage de Frédéric Marquez ?
Je pense que même la personne la plus infâme a des petites parcelles d'humanité, aussi fugitives soient-elles. Frédéric est devenu cynique parce qu'il est tout en fragilités, en failles et, plutôt que de les admettre, il se construit une carapace - il veut être un gagnant dans la société, dans nos jeux de société (quitte à saboter ses relations affectives ou familiales). À la fin du roman, Frédéric m'insupportait - mais j'ai une tendresse pour lui. Je pense que c'est un gamin un peu perdu, qui joue aux durs.
-Votre cursus scolaire aurait pu vous amené vers une autre vie que l'écriture, aviez-vous des velléités de carrière?
J'ai fait Sciences Po parce que je voulais devenir diplomate, j'avais encore l'image de Saint-John Perse et de Claudel, je vivais dans une sorte de mythe du poète du début du siècle, puis j'ai compris, après un stage en Ambassade, que cette espèce appartenait au passé. C'était vraiment un rêve qui s'effondrait. Puis j'ai fait l'ESSEC car je n'avais que vingt ans à la sortie de Sciences Po. J'étais trop jeune pour être crédible où que j'aille et j'étais curieuse du fonctionnement de l'entreprise. À l'époque, un broker avait ruiné la banque Barings et je trouvais cela fascinant, très romanesque, en fait. Rapidement, j'ai compris que la compta et la finance n'étaient pas pour moi et je me suis orientée vers les disciplines plus littéraires (en même temps que l'ESSEC, j'ai fait une maîtrise et un DEA de lettres). Puis j'ai eu envie de voir ce qu'était un cabinet de chasseurs de tête, et j'y suis restée un an et demi - j'avais compris que je ne ferais pas carrière dans l'entreprise, que j'étais trop loin de mes vraies passions (le cinéma, les livres, la politique internationale, les voyages, la peinture…). Bien sûr, c'était tentant de continuer, gagner beaucoup d'argent, mais, dans dix ans, je me serais regardée dans la glace et craché à la figure, d'avoir à ce point trahi mes rêves, par confort. Donc faire carrière n'a jamais été vraiment une idée fixe.
-Les grandes écoles et les castes qui en sortent continuent-elles de vous inspirer, pour votre prochain opus par exemple?
J'avais envie d'évoquer des dérives possibles de ce que vous appelez nos "castes", mais je ne pense pas griffer à chaque livre les grandes écoles. Mon prochain roman aura pour cadre un univers complètement autre - et se passera d'ailleurs pour une grande part à l'étranger et dans le passé. Mais, évidemment, j'ai été élève de ces écoles, certains de mes amis les plus proches en sont, eux aussi, issus et ce liquide amniotique m'a fait devenir ce que je suis, a nourri aussi bien ma personnalité que mon regard critique sur le système français. Et peut-être que, dans un avenir plus lointain, elles ressurgiront, sous une lumière ou sous une autre. Mais, comme l'écrit René Char, "les mots qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d'eux", alors…
V.E.
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Cartes postales (1885-1930)
Juives d'Afrique du Nord
Clémence Boulouque et Nicole S. Serfaty
Éditeur : Bleu autour
Prix : 22 euros
« Ces cartes sont un album de famille, pour ceux qui l'ont perdu, qui n'en ont jamais eu. Ceux à qui la terre, sous les pieds, vient parfois à se dérober. Le sol est traître. Les visages, eux, ne mentent pas. »
La jeune romancière Clémence Boulouque ajoute : « Mes ancêtres, alors, sont ces cartes - des figures muettes. Qui, entre elles, en secret, s'expriment en arabe, en judéo-arabe, en haketya. Il faut apprendre leur langage. C'est le travail de ceux qui restent. Réapprendre. »
La jeune romancière Clémence Boulouque ajoute : « Mes ancêtres, alors, sont ces cartes - des figures muettes. Qui, entre elles, en secret, s'expriment en arabe, en judéo-arabe, en haketya. Il faut apprendre leur langage. C'est le travail de ceux qui restent. Réapprendre. »
Le judéo-arabe, Nicole S. Serfaty, le parle. Et ces portraits de femmes issues de familles juives traditionnelles de Tanger ou de Tripoli, d'Alger ou de Tunis lui sont familiers : elle a longtemps croisé leurs visages et ceux de leurs cousines musulmanes. Mais « leurs yeux, enjôleurs ou perdus, tristes ou scrutateurs », toujours, la happent. « Depuis des années, je me raccroche à eux en décryptant les bouleversements de leur histoire chaotique. » Une histoire dont ces cartes postales portent les signes, que dévoile cette spécialiste des civilisations juives en terre d'Islam.
Dans la presse
Troisième ouvrage du genre édité par les éditions Bleu Autour, dans la lignée de Femmes d'Afrique du Nord (Leïla Sebbar et Jean-Michel Belorgey) et d'Egyptiennes (Salah Stétié et Jean-Michel Belorgey), Juives d'Afrique du Nord est un bel ouvrage à lire et à contempler, et sa parution procède d'une intention similaire : « contribuer à la réhabilitation de l'image comme objet, non seulement d'émerveillement, mais aussi de réflexion et d'étude, en particulier historique et ethnologique. » C'est ainsi que les deux auteures qui signent cet ouvrage sont pour l'une romancière (Clémence Boulouque) et pour l'autre universitaire (Nicole S. Serfaty), et leurs interventions respectives au début et en fin d'ouvrage, littéraire et poétique pour l'une et érudite et universitaire pour l'autre, entourent très logiquement la petite centaine de cartes reproduites au centre de l'ouvrage, dont les sujets ne cessent de vivre encore sous nos yeux, en dépit des poses figées.
Extrait de Sitartmag, lire la suite de la présentation de l'ouvrage par Blandine Longre en ligne.
À propos des auteurs
Clémence Boulouque, romancière et critique littéraire, vit à Paris où elle est née en 1977 dans une famille issue pour partie d'Afrique du Nord. Dans son roman Sujets libres (Gallimard, 2004 ; Folio, 2005), elle s'interroge sur la transmission de la mémoire sépharade. Elle a également publié Mort d'un silence (2003 ; Folio, 2004) et Chasse à courre (2005) chez le même éditeur, ainsi que deux ouvrages au Mercure de France (Le petit Mercure), Le goût de Tanger (2004), recueil de textes choisis et présentés par elle, et Au pays des macarons (2005).
Nicole S. Serfaty, docteur en langues et civilisations juives en terre d'Islam, est chargée de recherches au Centre d'études sur le judaïsme d'Afrique du Nord et d'Espagne et enseigne le judéoarabe à l'INALCO. Co-éditrice, avec Joseph Tedghi, de Présence juive au Maghreb (Bouchene, 2004), elle est l'auteur de Courtisans juifs des sultans marocains, XIIIe-XVIIIe siècles (Bouchene, 1999) et de nombreux articles sur le judaïsme marocain. Née à Casablanca, elle vit à Paris.
148 pages en quadrichromie - Format : 17 cm x 22 cm - ISBN : 2-912019-36-2
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