Voici le 4ème article de la série ‘’Peux mieux faire : remotiver son enfant à l’école‘’, tiré du livre de Didier Pleux.
Dans les articles précédents, j’avais abordé :
- Peux mieux faire : votre enfant est-il démotivé ?
-Peux mieux faire : pourquoi votre enfant a des difficultés scolaires ?
- Peut mieux faire : dédramatisez et apprenez à mieux connaitre votre enfant pour le remotiver.
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Comment réagir face à la démotivation de votre enfant?
Quelle attitude parentale avoir face à la démotivation scolaire , face aux difficultés scolaires de nos enfants ?
Pas facile quand nous avons en tête :
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Notre rôle d’éducateur,
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La pression sociale (avoir un bon job),
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Notre cœur de parent,
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Nos failles d’être humain,
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Les modèle éducatif (celui de nos parents).
Alors qu’est-ce qui est adéquat ? Qu’est-ce qu’il ne l’est pas ?
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Regardez l’interaction entre vos comportements et les réactions de vos enfants.
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Sachez qu’il n’y a pas une mais des réponses, pas une attitude appropriée mais plusieurs possibilités.
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Acceptez d’être faillible : il se peut qu’une solution qui vous paraissait bonne ne l’est pas ou plus dans le temps.
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Une attitude peut être salutaire dans une siuation mais pas dans une autre : une attitude autoritaire peut être utile devant une opposition systématique de l‘enfant mais inutile devant d’autres comportements car sinon vous mettez votre enfant toujours dans une situation de soumission. L’accepteriez-vous, vous, cette soumission systématique ?
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Comment savoir si votre attitude est pertinente ?
Observez votre enfant. Quelle sont ses réactions suite à vos interventions ?
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A court terme mais aussi à moyen terme, si ses mauvaises attitudes reprennent c’est qu’il n’a pas intériorisé mais fait par crainte de votre réaction.(réaction de soumission)
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L’enfant peut persévérer : plus le parent persévère, plus l’enfant insiste dans le comportement problématique. Retenez cette formule que je viens de voir dans une formation : plus j’impose, plus ça s’oppose ! Votre comportement ne fait que renforcer le sien.
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En revanche, un changement à long terme est une réussite.
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Il faut aussi regarder le rapport : nombre d’intervention du parent / nombre de changement de l’enfant. 10 interventions pour une amélioration, c’est trop peu : vous allez vous épuiser ! Si le rapport ‘’nombre d’intervention du parent / nombre de changement de l’enfant’’ reste inférieur à 1, c’est problématique et inefficace.
Quelles sont les attitudes à éviter ?
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Ne restez pas focalisé sur la réussite scolaire : sinon l’enfant est uniquement apprécié, reconnu dans ses résultats scolaires. Le reste de sa personne est ignoré, effacé. Ces attentes excessives peuvent entrainer de sérieux blocages et/ou de l’anxiété chez votre enfant tant la pression est grande . La formule’’ c’est là que ton avenir se joue !’’ est à proscrire.
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Communiquez avec les enseignants non pas pour leur faire porter le chapeau mais en tirer des informations intéressantes car il est le témoin de l’apprentissage de votre enfant. C’est de plus un professionnel.
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Attention aux réactions émotives : attention aux réactions disproportionnées face à un résultat négatif : colère, rejet, menace. Souvent les parents mettent trop en avant l’école, soit par attente trop excessive, ou projection de leur vécu. L’émotivité des parents créent de l’anxiété chez l’enfant et parfois des réactions de rebellions, de provocations chez l’enfant. Evitez de vous mettre dans tous vos états. Savez-vous que certains enfants sont dits lents à l’école par crainte de se tromper, par crainte des représailles des adultes de leur entourage si ils se trompent.
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S’inquiéter oui … mais pas s’angoisser devant votre enfant.
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Evitez l’attitude hyper protectrice : une attitude hyper nourricière comme le disent les professionnels de l’analyse transactionnelle, aide dans l’immédiat. Mais vous n’aidez pas votre enfant à devenir autonome : l’enfant n’apprend pas à rechercher, à découvrir, à résoudre des problèmes, à être confronté à la frustration, à la réalité. Quel gendre d’adulte cela donnera t-il à votre avis ? Quelle confiance en lui aura t-il ?
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Eviter l’attitude hyper autoritaire : l’enfant n’a pas le droit au dialogue ; il ne peut que se conformer aux règles strictes. Attention risque de rébellion ou d’anxiété.
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Une attitude à bannir : la permissivité !
C’est l’absence de règles et de conduites éducatives. Le souhait, conscient ou inconscient du parent c’est :
- éviter les conflits,
- ne pas frustrer son enfant.
Cela se traduit par :
- la quasi absence de règles,
- des règles qui ne sont pas tenues.
Quelques exemples : pas d’horaires réguliers pour l’heure des repas, incohérence au niveau de l’heure du coucher, un travail scolaire à la maison irrégulier, pas de routine ou tâches ménagères.
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- l’enfant développe une intolérance aux frustrations. Cette absence de cadre, de régularité, de lois, de règles engendre à coup sur une extrême sensibilité à ce qui sera dans sa vie d’écolier, d’adulte : frustrations, rythme imposé, contraintes, passages obligés, liberté restreinte, résolution de problèmes …
- Comment un enfant peut-il accepter la scolarité s’il est réfractaire, car non habitué, aux règles ?
- En évitant l’établissement de règles à court terme, le parent vivra de plus grands conflits ou frustrations à long terme.
- L’absence d’exigences parentales est destructrice et fragilise l’enfant. Ce dernier pourra développer des problèmes d’intégration scolaire mais aussi, tomber dans des comportements pathologiques.
- Avis d’expert : la quête constante de plaisir ou de satisfaction immédiate peut mener, plus tard, aux actes délictueux, aux comportements d’addiction chez l’adolescent, voire aux conduites suicidaires.
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- Sachez évaluer vos réponses éducatives : faites régulièrement un bilan. Vous aurez toujours ce que vous avez toujours eu si vous faites toujours ce que vous avez toujours fait. Ce serait de la folie de croire que les choses vont changer avec le temps si vous ne changer pas suite aux observations faites. Observez-bien les réponses comportementales de votre enfant.
- Bannissez la permissivité et l’hyper protectionnisme.
- Consultez un professionnel si vous ne vous en sortez pas : l’école ne vaut aucun conflit grave avec votre enfant !
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Notre prochain RDV : ‘’ réussir en famille ’’
Après cette remise en cause salutaire, je vous ferai voyager dans la tête de votre enfant quand plus rien ne va ! Je l’intitulerai : ‘’ Que se passe t-il dans la tête d’un enfant démotivé ? ‘’ —
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Karine Smagghe
Coach parental