Cette chronique fait suite à l'article d'introduction pour présenter le livre de Didier Pleux ''Peut mieux faire : remotiver son enfant à l'école'' rédigé la semaine dernière.
Aujourd'hui, j'aborderai :
–
Comment savoir si votre enfant est démotivé ?
En général, la famille pointe une démotivation quand les résultats de l'enfant ne sont pas à la hauteur de son potentiel.
C'est alors que tout est tenté ( à part ceux qui se déresponsabilisent ou ne veulent pas voir !). Parmi les solutions les plus classiques , on trouve :
- le soutien scolaire,
- l'accompagnement de l'équipe enseignante,
- le recours à des spécialistes.
Le bilan : ce n'est pas facile d'aider nos enfants dans leurs difficultés scolaires tant il y a d'interférences affectives entre l'enfant et ses proches, de transfert, d'espoirs projetés, de déception, de frustration. il est difficile de rester lucide et objectif dans nos paroles et comportement en tant que parents.
Comment se caractérise la démotivation scolaire ?
Au départ :
- Il y a aucune pathologie ou handicap lourd.
- Votre enfant a toujours montré une facilité d'apprentissage dans les classes maternelles.
- Il ne souffre pas de problème de mémoire, ni de compréhension.
- Il se débrouille bien dans ses loisirs et peut même exceller dans ses activités périscolaires.
- On dit de lui qu'il a les moyens pour réussir.
- Il peut présenter un QI au dessus de la moyenne.
Qu'observer ensuite en cas de démotivation ?
- des résultats scolaires en dent de scie,- de bons résultats scolaires pour certaines matières et de nettement moins satisfaisants pour d'autres : Jean Piaget, biologiste et psychologue de renom, parlait de décalages.
–
- sur les bulletins de notes, vous pourrez y trouver les annotations suivantes : les leçons sont elles apprises suffisamment ? Ne semble pas intéressé ? Beaucoup de bavardage ! Ensemble correct mais peut mieux faire.
–
- des attitudes d'anxiété ( je n'y arriverai pas), de dévalorisation ( je suis nul), de refus devant l'obligation scolaire ( je n'ai pas envie, c'est trop dur, cela ne m'intéresse pas …)
–
- une attitude de déresponsabilisation : l'enfant incrimine son entourage. C'est de la faute des autres ( prof, matières, école, parents)
cette prof ne peut pas me voir,
ça ne sert à rien d 'apprendre cela,
mes parents crient tout le temps,
personne ne m'aide.–
- L'enfant bâcle l'apprentissage de ses leçons. Didier Pleux parle d'impulsivité cognitive. Les élèves comprennent de quoi il est question mais ne se donnent pas le temps de bien intégrer les informations. Les acquisitions sont superficielles, fragiles. Cela se voit quand les exercices d'application de base se complexifient : l'élève ne sait pas.
Tout nouvel apprentissage demande du temps : il ne peut se faire dans l'urgence ( devoirs fait au denier moment, dans l'urgence…) ou à la va vite.
–
- Votre enfant est lent : ce qui peut s'expliquer parfois par la rapidité ( où l'absence) de ses apprentissages. Les compétences ne sont pas suffisamment bien ancrées et lui font défaut pour répondre. Ralentir ce peut être le refus d'être confronté à la dure réalité et frustration de ne pas savoir, de se tromper, de faire faux, d'avoir une mauvaise appréciation.
–
- L'école ne représente rien d'intéressant pour votre enfant : à quoi ça sert d'aller à l'école ? peut-il bien se demander. Sans intérêt présent ou futur, l'être humain se démotive, l'enfant encore plus car il ne sait pas gérer les frustrations.
–
- une absence de méthodologie, de gestion du temps : comment apprendre efficacement ?
Cela peut paraitre tout bête pour un adulte de faire les devoirs : apprendre sa leçon c'est lire, mémoriser et répéter et répéter ! C'est bien plus complexe que cela.
Ce manque d'habitude, de rigueur que personne ne lui transmet n'aide pas l'enfant dans ses acquisitions scolaires. Il faut lui donner un mode d'emploi et s'y tenir avec rigueur..
–
- Des attitudes parentales contradictoires : que peut faire l'enfant devant la surprotection de l'un et l'autoritarisme de l'autre. Que peut faire l'enfant devant : avec eux, un jour c'est blanc, l'autre jour c'est noir !
Mini coaching personnel :
- Mieux vaut prévenir que guérir : ne laissez pas le temps filer en espérant que…
Plus vous attendrez, plus les lacunes de votre enfant risquent de s'accumuler et plus dur et long sera le retour '' à la normale'' . N'attendez pas que le prof de votre enfant vous parle de redoublement pour réagir. Je vous dis cela, car j'ai trop vu dans ma carrière d'enseignante, des élèves se trainer de classe en classe. Quelle galère pour eux et pour les parents. De plus, avec se temps qui passe, l'estime de soi de votre enfant, la confiance en soi va s'étioler de plus en plus.
–
- Reliez le vécu à l'école à l'utilité dans la vie de tous les jours. Visez '' l'école utile '': je vais à l'école pour …. et non il faut aller à l'école !
–
- Au fait, quel souvenir, quel vécu avez-vous de l'école ? Quelle représentation de l'école transmettez-vous à votre enfant ?
–
- Quelles bonnes habitudes inculquez-vous à votre enfant dans l'apprentissage scolaire ?
–
- Ayez une attitude cohérente au sein de votre couple ( qu'il soit séparé ou pas) : entendez-vous, faites ce que vous dites et ne changez pas d'avis tous les jours. Restez crédibles. Les enfants se sentent en sécurité avec un cadre affectif stable.
–
Prochain RDV ''Réussir en famille''''Peut mieux faire : pourquoi votre enfant a des difficultés scolaires (3/13) ? ''
Inscrivez vous à ma newsletter pour connaitre la suite !
–
Vous avez la parole !
Rencontrez-vous ce genre de difficultés : la démotivation de votre enfant à l'école ?
Comment y remédiez-vous ?
Qu'avez-vous retenu d'important de cet article ?
Qu'allez-vous appliquer dès demain ?
—
Karine Smagghe
Coach parental