Comorbidité
Comorbidité[modifier]
Le diagnostic et le traitement précoces du trouble bipolaire permettent d’éviter les troubles qui lui sont souvent associés, il est alors question de troubles comorbides ou de comorbidité. Elle est importante et doit être prise en compte au même titre que le trouble bipolaire. Elle concerne essentiellement :
- Syndrome d’abus d’alcool, également fréquent, retrouvé surtout dans les phases dépressives. Une étude récente estime ce risque à 30 % pour les femmes et 50 % pour les hommes souffrant de trouble bipolaire[réf. nécessaire]. Comme le syndrome d’abus/dépendance à l’alcool est beaucoup plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, le fait d’être bipolaire, multiplie par 7,5 le risque pour une femme d’avoir un diagnostic d’abus/dépendance à l’alcool pour seulement un facteur multiplicatif de 2,75 pour les hommes. Il est utile de rappeler que devant tout alcoolisme, il faut chercher un trouble bipolaire et ce, surtout chez les femmes.
- Troubles anxieux et en particulier le trouble panique (20 % dans l’étude ECA) : la prévalence sur la vie entière des troubles anxieux est d’environ un patient bipolaire sur deux. Ils sont en particulier associés avec un jeune âge de début, une plus forte tendance à faire des tentatives de suicide.
De fréquents autres troubles surviennent en même temps que le trouble bipolaire (comorbidité) : agoraphobie, claustrophobie, symptômes maniaques en même temps que des symptômes dépressifs états mixtes, angoisses et anxiété, consommation excessive d’alcool et de cannabis. Une inadaptation des traitements est également constatée par l’emploi inadapté des neuroleptiques et surtout des antidépresseurs, absence de thymorégulateur ou prescription de médicaments incompatibles. Le refus du traitement ou son observance irrégulière est aussi une dérive très fréquente, encouragée par la nostalgie des phases de (hypo)manie. Les individus ayant subi plusieurs cycles de la maladie restent hypersensibles et voient leur seuil de déclenchement du trouble abaissé (théorie du kindling). Une stricte hygiène de vie est recommandée. Il existe aussi des comorbidités somatiques comme le surpoids et l'obésité, la contamination par VIH, le diabète et les affections endocriniennes, ainsi que les maladies cardiovasculaires.
Le surpoids (déterminé par l’indice de masse corporelle, IMC supérieur à 25) touche 58 % des patients bipolaires[réf. nécessaire]. Différentes possibilités ont été évoquées : l’implication des médicaments thymorégulateurs et plus particulièrement les antipsychotiques. La prise de poids est à surveiller lors de long traitement, car ce facteur peut suffire à lui seul à décider le patient d’arrêter le traitement, ou encore provoquer une mauvaise observation du traitement. En effet, le surpoids est à lui tout seul une source de problème. En plus de problèmes liés à la dégradation de l’image de soi, il peut entraîner des risques notamment tels que : diabète non insulino-requérant, affection cardio-vasculaire, rhumatismale, hypertriglycéridémie. De nombreuses études menées depuis 1990 montrent une prévalence quatre fois supérieure chez les individus souffrant de troubles bipolaires en comparaison à la population générale, de contracter le virus du SIDA. Ceci semblerait s’expliquer par la désinhibition face au danger dans les phases maniaques et hypomaniaques, et/ou la consommation de drogues et d’alcool.
Certaines études[Lesquelles ?] conduites chez les patients bipolaires hospitalisés estiment la prévalence du diabète de type II chez les patients souffrant de troubles bipolaires à près de 10 %, alors qu’elle n’est que de 3 % à 4 % dans la population générale. Les maladies cardio-vasculaires sont elles aussi plus fréquentes chez les bipolaires et cela peut être mis en relation avec le risque relativement plus grand chez ces patients de développer diabète et surpoids, de présenter un trouble anxieux ou de mal respecter les règles d’hygiène de vie (consommation d’alcool notamment).
La comorbidité psychiatrique modifie l’expression et le cours évolutif du trouble bipolaire.