Correcteurs
Correcteurs
On appelle "correcteur" des médicaments qui sont utilisés pour corriger certains effets indésirables induits principalement par la prise de neuroleptiques ou d'antidépresseurs. Il s'agit donc de molécules à prendre en complément d'un traitement médicamenteux spécifique.
Les médicaments antiparkinsoniens dits « correcteurs » sont indiqués pour corriger le syndrome parkinsonien provoqué par les neuroleptiques. Les médicaments de cette classe ont été regroupés dans une même fiche, car leurs propriétés pharmacologiques sont très voisines. Ils se présentent sous différents noms commerciaux.
Fiche signalétique
Classe thérapeutique
Antiparkinsoniens anticholinergiques
Présentation
- AKINETON-LP® (bipéridène) : comprimé à 4 mg blanc.
- LEPTICUR® (tropatépine) : comprimé sécable à 10 mg blanc ou solution injectable 10 mg.
- ARTANE® (trihexyphénidyle) : comprimé à 2 mg blanc ou comprimé à 5 mg blanc ou solution buvable à 4 mg/ml (1 mg = 10 gttes) ou solution injectable à 10 mg / 5 ml.
- PARKINANE-LP® (trihexyphénidyle) : gélule à 2 mg corps incolore, tête bleue ou gélule à 5 mg bleu soutenu.
Conservation
Conserver votre médicament dans son étui et à l’abri de la lumière et de la chaleur. Ne pas laisser à la portée des enfants.
Quel bénéfice attendre de ce médicament ?
Les médicaments neuroleptiques (aussi appelés antipsychotiques pour certains) peuvent provoquer chez certains patients des tremblements, des contractures, des crampes et des mouvements involontaires (au niveau du visage, du corps, des jambes) qui peuvent être inconfortables et douloureux.
Ces effets indésirables sont appelés « troubles neurologiques », car ils ont la même origine et sont similaires aux symptômes d’une maladie neurologique : la maladie de Parkinson. Ces effets, qui ne sont pas graves mais gênants, peuvent être corrigés dès leur apparition par ces médicaments antiparkinsoniens que l’on appelle, de ce fait, des "correcteurs".
Certains antipsychotiques n’entraînent pas, ou très peu, d’effets neurologiques. Dans ces cas, on ne vous prescrit pas de correcteurs.
Ces effets indésirables peuvent également diminuer au bout de quelques semaines ou mois, permettant de reconsidérer l’utilité du correcteur au-delà de 3 à 4 mois.
Les formes injectables seront administrées en injection intramusculaire pour corriger très rapidement un de ces effets quand ils surviennent brutalement et sont particulièrement gênants et douloureux.
Le médicament occupe une place importante dans votre démarche de soins, car il permet d’améliorer le fonctionnement neurobiologique de votre cerveau ; cela doit conduire à diminuer progressivement les symptômes liés à la maladie et vous aider à renforcer vos relations et vos activités. Mais le médicament à lui seul n’est pas totalement suffisant pour votre rétablissement. Il est très souvent nécessaire d’être soutenu par un accompagnement psychologique et la poursuite d’activités (loisir, lecture, activités culturelles, etc…).
Comment prendre votre médicament ?
Il doit être pris chaque jour, à heure régulière, en respectant les posologies prescrites sur votre ordonnance. Vérifiez bien le dosage des comprimés, gélules ou gouttes que vous a prescrits votre médecin. Avalez les comprimés (sans les écraser) et les gélules (sans les ouvrir) avec un verre d’eau, avant, pendant ou après le repas, en position assise ou debout.
Les gouttes sont comptées à l’aide de la pipette contenue dans la boîte du médicament. Il est important de préparer un médicament avec son compte-gouttes approprié en le tenant verticalement.
Que faire en cas d'oubli d'une prise ?
Si le retard est de moins de deux heures, prendre immédiatement le médicament. Au-delà de deux heures, sauter la prise et prendre la quantité prescrite la fois suivante.
En cas de prise unique, si vous avez oublié votre prise unique du matin, vous pouvez la prendre dans la journée.
Si vous avez oublié votre prise unique du soir, sautez la prise et attendre la prise prévue du lendemain. Ne doublez jamais les prises.
Quels effets indésirables peuvent apparaitre ?
La majorité des effets indésirables qui surviennent après la prise du médicament ne sont pas graves.
Ils peuvent être différents d’une personne à l’autre et plus ou moins gênants. La plupart régressent, en général, dans les premières semaines du traitement.
Il faut les connaître pour pouvoir les identifier ou les éviter et, dans tous les cas, en parler à votre médecin qui réévaluera l’utilité ou le bénéfice du traitement correcteur.
Effets secondaires : que dois-je faire?
- Constipation : faites du sport, mangez beaucoup de fruits crus, de légumes verts. Buvez suffisamment d’eau, en particulier le matin à jeun.
- Bouche sèche : buvez souvent un peu d’eau, sucez un glaçon. Mâchez une gomme sans sucre. Vaporisez un spray de salive artificielle.
- Difficultés à uriner : parlez-en à votre médecin.
- Troubles de la vision : vision floue, difficultés à lire (rare), yeux secs : évitez de conduire. Parlez-en à votre médecin
- Somnolence, hallucinations, difficultés de concentration ou d'attention : consultez votre médecin. Le dosage de votre médicament pourrait être trop élevé.
Que surveiller pendant le traitement ?
Les dents :
Faites-les surveiller régulièrement car ce médicament favorise l’apparition de caries. Lavez-les, si possible après chaque repas, et sinon au moins une fois par jour, avant de vous coucher.
Certains signes d’alerte :
Prévenir immédiatement votre médecin en cas de reprise de l’anxiété, d’agitation, d’apparition d’hallucinations (symptômes sensoriels, auditifs, olfactifs ou visuels non perçus par d’autres personnes), et de confusion.
Quelles précautions à observer ?
L’alcool :
La prise d’alcool est contre indiquée, surtout en début de traitement, car elle peut entraîner une somnolence excessive, augmenter les effets indésirables, le mal-être et l’angoisse. Par la suite, une consommation très modérée est possible. Parlez-en avec votre médecin.
Les drogues :
La consommation de ces produits peut favoriser une réapparition des hallucinations liées à votre maladie. De plus, elle s’oppose à la réussite de votre traitement : il ne faut donc pas en prendre.
Les médicaments :
Ne prenez pas de médicaments non prescrits par votre médecin. Demandez l’avis de votre médecin ou pharmacien, car ce médicament peut présenter des interactions avec d’autres médicaments courants.
Ne pas « associer deux correcteurs », car cela risque d’augmenter les effets indésirables, sans augmenter l’efficacité thérapeutique recherchée.
La conduite de véhicules :
Soyez très prudent : ne conduisez pas sans l’avis d’un professionnel de santé.
Le désir de grossesse :
Parlez-en à votre médecin.
La durée du traitement :
La durée et la posologie du traitement peuvent évoluer selon les symptômes et l’avis médical. En général, une prolongation au-delà de 3 à 4 mois est rarement nécessaire.
La durée du traitement.
La durée et la posologie du traitement peuvent évoluer selon les symptômes et l’avis médical. En général, une prolongation au-delà de 3 à 4 mois est rarement nécessaire.
La prise prolongée d’ARTANE® (en 2 ou 3 prises par jour) entraine un état d’euphorie et peut ainsi conduire à un état de pharmacodépendance. Ce risque peut être évité en prenant de préférence la spécialité PARKINANE-LP® (forme à libération prolongée) en une prise journalière le matin.
L’arrêt du traitement doit toujours être décidé en accord avec votre médecin prescripteur. Il doit être progressif sur plusieurs semaines.
Cette fiche d'information a été réalisée par les pharmaciens hospitaliers du Réseau P.I.C. (Pharmaciens - Information - Communication). Les informations délivrées sont conformes au R.C.P. (Résumé des Caractéristiques du Produit) fourni par l'AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé), et suivent les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) en matière d'information.
Toutefois, cette fiche est un support d'information non exhaustif qui doit vous permettre de parler plus largement de votre traitement avec votre médecin ou pharmacien.
Actuellement des programmes d'éducation thérapeutique concernant votre maladie et votre traitement sont recommandés et proposés ; vous pouvez en parler à votre médecin ou votre pharmacien.
Vous pouvez également contacter un pharmacien ou un psychiatre du réseau P.I.C. (Pharmaciens-Information-Communication) sur le site .
Mise à jour : Réseau PIC 2011